*{ Budget Fédéral 1993 } *{ pagination originale du document: page 1} Chapitre 1: S'orienter vers la croissance. Je présente aujourd'hui un budget qui n'impose: - aucune taxe ou impôt nouveaux; - aucune augmentation d'impôts ou de taxes; qui prévoit: - plus de $30 milliards de réductions de dépenses et d'autres mesures; - une croissance nulle, en termes réels, des dépenses consacrées aux programmes et aux services fédéraux; - les dépenses de programmes fédérales les moins élevées en proportion de l'économie depuis plus de 30 ans; - l'élimination de tous les nouveaux emprunts fédéraux d'ici cinq ans; et - une initiative énergique et positive menée en collaboration à l'échelle nationale en vue de s'attaquer au problème de l'ensemble de la dette publique. L'objectif de ce budget est de libérer l'économie pour qu'elle puisse croître et créer davantage d'emplois, en réduisant progressivement le fardeau lié aux déficits et à la dette. J'exposerai aujourd'hui un processus qui vise à amener les gouvernements fédéral et provinciaux à travailler ensemble à la réalisation de cet objectif. Il y a un seul contribuable. Les Canadiens veulent qu'une solution nationale soit apportée au problème national de la dette, et ils veulent que leurs gouvernements agissent sans tarder. Ce budget expose un plan responsable et réalisable: - Il renforce les mesures prises dans les budgets fédéraux antérieurs, tout en reconnaissant qu'un problème qui a pris deux décennies à se manifester dans toute son ampleur, ne se réglera pas du jour au lendemain. *{ pagination originale du document: page 2} - Il souligne également que, en unissant nos efforts entre gouvernements et entre Canadiens, nous pouvons apporter un changement immédiat et fondamental dans l'amélioration des perspectives de notre économie, de notre pays et de notre population. Ce budget est présenté à un moment où l'opinion_publique n'a jamais été aussi préoccupée par les dépenses et les emprunts de nos gouvernements pris dans leur ensemble. Cette préoccupation est fondée. Les Canadiens savent qu'un ménage ne peut accroître indéfiniment le solde dû sur ses cartes de crédit et emprunter pour payer les intérêts. Ils ont vu ce qui arrivait lorsque les gouvernements se comportaient comme s'ils n'étaient pas soumis aux mêmes règles fondamentales que commande le bon sens. Voici ce qui se passe: - Les contribuables paient de plus en plus cher pour recevoir de moins en moins de services du gouvernement, parce que les intérêts grugent une proportion croissante de chaque dollar de recettes fiscales. Les impôts de plus en plus élevés freinent l'économie. Une réduction de l'activité économique diminue la croissance et l'emploi. *{ pagination originale du document: page 3} - Les propriétaires paient des taux_d'_intérêt hypothécaires plus élevés parce que les emprunts gouvernementaux font monter le loyer de l'argent. Des taux_d'_intérêt supérieurs découragent les investisseurs et les consommateurs, ce qui contribue également à freiner la croissance et la création d'emplois. - Enfin, dans le but de maintenir un niveau_de_vie qui ne correspond plus à notre revenu, nous nous tournons de plus en plus vers les prêteurs étrangers. Le Canada devient ainsi de moins en moins maître de sa propre destinée économique. Et les revenus que nous gagnons doivent être consacrés dans une proportion croissante au paiement d'intérêts aux prêteurs étrangers. Les Canadiens veulent rester maîtres de leur destinée. Ils veulent que leurs gouvernements aient les moyens de maintenir des services essentiels de soutien social et qu'ils disposent d'une marge de manoeuvre pour faire face aux priorités nouvelles. Diminuer les emprunts, réduire les impôts et les taxes, accroître l'emploi et élargir les choix: voilà la direction dans laquelle les gens veulent aller. Et c'est dans cette direction que ce gouvernement s'oriente. Un sens des responsabilités financières en faveur de la croissance et de la compétitivité. Ce gouvernement a toujours eu et continue d'avoir pour but d'aider les Canadiens à bâtir une économie plus vigoureuse, génératrice d'emplois et capable de s'adapter, de rivaliser avec la concurrence et de prospérer dans un contexte économique mondial nouveau, plus concurrentiel et en évolution rapide. C'est la raison pour laquelle nous avons poursuivi avec détermination des politiques dans les domaines suivants, par exemple: - des initiatives commerciales audacieuses visant à assurer et à élargir l'accès aux marchés extérieurs; - de nouvelles initiatives pour la formation_professionnelle qui aident les Canadiens à s'adapter à l'évolution du milieu de travail; *{ pagination originale du document: page 4} - des réformes fiscales qui renforcent les incitations à travailler, à investir et à prospérer; - une réforme réglementaire et des privatisations qui permettent de réduire la taille du secteur_public et de le rendre plus efficient. Avant tout, nous devons maintenir - et nous maintiendrons - notre politique rigoureuse mais responsable de contrôle des dépenses. Depuis 1984-85, nous avons accompli des progrès bien réels dans un contexte international incertain et en mutation. - Nous avons ramené la croissance annuelle moyenne des dépenses de programmes fédérales de 13,8 à 4,1 pour cent. - Nous avons ramené le déficit fédéral de 8,7 à 5,1 pour cent en proportion du revenu national. - Nous avons transformé un déficit de fonctionnement en excédent de fonctionnement. Cela signifie que le gouvernement dépense maintenant moins pour ses programmes et services qu'il ne prélève de recettes, et cela depuis six ans. *{ pagination originale du document: page 5} Au cours des quelques dernières années, un ralentissement économique persistant et douloureux au niveau mondial a forcé les gouvernements, les entreprises et les ménages, aussi bien au Canada qu'à l'étranger, à modifier leurs plans d'avenir Cela a accéléré la restructuration fondamentale de notre économie, face au changement économique global. Pour aider les Canadiens à faire face au ralentissement de l'économie et à s'adapter à la concurrence mondiale, nous avons pris des mesures déterminées dans le budget de février 1992 et dans l'exposé de décembre dernier. - Nous avons réduit l'impôt sur le revenu des particuliers; nous avons amélioré et restructuré le régime de prestations pour enfants de manière à venir en aide aux familles revenu faible ou moyen. Cela permet d'injecter $1,7 milliard dans l'économie, rien que cette année. - Nous avons instauré le Régime d'accession à la propriété afin d'aider les Canadiens à s'acheter ou à se faire construire une maison à l'aide des fonds placés dans leurs RÉER. Plus de $1,4 milliard de ces fonds ont été investis dans des résidences par 148,000 Canadiens. - Nous avons renforcé le soutien déjà considérable fourni aux petites entreprises, la principale source de création d'emplois au Canada Elles créent d'ailleurs en ce moment des emplois. - Nous avons sensiblement amélioré l'accès des petites entreprises au financement grâce à une refonte de la Loi sur les prêts aux petites entreprises. Selon certaines indications, les banques prêteront plus d'un milliard de dollars supplémentaires aux petites entreprises cette année. - Nous avons porté à $3 8 milliards notre investissement dans la ressource la plus importante du Canada - le savoir et les compétences de sa main-d'_oeuvre. Cela bénéficiera à plus d'un million de Canadiens, rien que cette année. - Nous avons annoncé d'importants investissements stratégiques nouveaux dans les réseaux nationaux de transport et de communication. Le processus est maintenant en route pour des projets d'infrastructure créant des emplois se chiffrant à 15,000 années-personnes, tandis que 15,000 autres seront générés par d'autres projets, qui seront annoncés au cours des semaines et des mois à venir. *{ pagination originale du document: page 6} - Nous avons accordé des allégements fiscaux aux entreprises de fabrication Depuis le mois d'août, les expéditions du secteur manufacturier ont augmenté à un rythme annuel de près de 15 pour cent. En février, les commandes en carnet ont augmenté de 5 pour cent, la plus forte hausse en près de cinq ans. Les mesures que je viens d'invoquer sont toutes financées à l'aide d'épargnes établies dans le budget de l'an dernier et dans l'exposé de décembre. Nos mesures ont été mises en oeuvre, et elles portent fruit. Le résultat essentiel, c'est l'emploi - 200,000 emplois à temps plein ont été créés depuis août. En décembre, suite à l'initiative de la Prospérité, nous avons mis de côté $400 millions de plus, sur cinq ans, pour apporter de nouvelles modifications fiscales dans trois domaines importants pour la croissance économique et la création d'emplois. - Je propose aujourd'hui des changements fiscaux pour améliorer le régime fiscal des équipements neufs qui se déprécient rapidement; renforcer l'accès des entreprises canadiennes aux technologies nouvelles; et améliorer l'efficacité des encouragements, particulièrement en faveur des petites entreprises innovatrices. Les renseignements supplémentaires que je déposerai donnent plus de détails sur cette initiative. En réponse aux instances qui nous ont été présentées au sujet des besoins de capitaux propres des petites entreprises à forte intensité de connaissances, nous étudierons la possibilité de mettre au point des mécanismes qui inciteront les investisseurs à soutenir les entreprises locales, tout en les faisant bénéficier de leur expertise pour favoriser leur succès. En février, nous avons élargi et renforcé le Plan de contrôle des dépenses mis en place dans le budget de 1990. Nous n'avons pas augmenté les impôts ni les taxes des Canadiens. - Nous avons réduit les budgets de fonctionnement des ministères. - Nous avons réduit les traitements des ministres, gelé la rémunération des députés et de tous les fonctionnaires. *{ pagination originale du document: page 7} - Nous avons diminué de 10 pour cent les subventions et contributions versées à la plupart des organismes. - Nous avons rationalisé l'administration publique en éliminent ou en restructurant des agences, commissions et conseils fédéraux - Nous avons pris des mesures pour maîtriser le coût de l'assurance-chômage. Dans tous ces domaines nous avons obtenu des résultats positifs. Les dépenses de programmes sont conformes, pour 1992-93, au niveau prévu en décembre - et sont inférieures de $500 millions à l'objectif fixé dans le budget de l'an dernier. Au cours de 1992,1'économie mondiale a enregistré une croissance plus faible que prévu. Il en est résulté pour le Canada une expansion moindre, des recettes plus faibles et des déficits plus élevés. En 1992-93, les recettes ont été inférieures de plus de $9 milliards au chiffre prévu en février 1992. Un tel manque à gagner risque de persister au cours des cinq prochaines années. Des recettes plus faibles que prévu ont malheureusement porté le déficit de 1992-93 à $35,5 milliards, soit $1,1 milliard de plus que prévu en décembre. Je suis déçu par ce résultat. Nous avons toutefois pris des mesures correctives afin de maintenir le déficit au niveau prévu de $32,6 milliards en 1993-94, et nous nous attaquons au déficit à moyen terme en prenant de nouvelles mesures énergiques. Les déficits et la dette: le défi. Ce budget présente un plan qui vise à éliminer les nouveaux emprunts d'ici cinq ans en comprimant davantage les dépenses et en rendant l'administration publique plus frugale et plus efficiente. Voici l'essentiel de ce plan: les dépenses de programmes du gouvernement fédéral enregistreront une croissance nulle en termes réels - c'est-à-dire qu'elles n'augmenteront pas plus vite que l'inflation. *{ pagination originale du document: page 8} Les mesures présentées dans ce budget prolongent et renforcent les initiatives annoncées dans l'exposé de décembre. Toutes ces mesures combinées engendreront, en 1993-94, des économies de $3,8 milliards, qui passeront à $7,9 milliards en 1997-98. Dans leur ensemble, elles permettront d'épargner $30,7 milliards. Je tiens à souligner de nouveau qu'aucune augmentation d'impôt ou de taxe n'est proposée dans ce budget. Il n'y a que deux façons de réduire le déficit - augmenter les recettes ou réduire les dépenses. La bonne façon de diminuer le déficit, c'est de comprimer les dépenses. La bonne façon d'accroître les recettes, c'est de stimuler la croissance économique, et ce n'est pas en augmentant les impôts ou les taxes qu'on peut y parvenir. L'objectif premier de la réduction des dépenses, c'est la compression des frais de fonctionnement de l'État. Depuis 1984-85, ces frais ont été soumis à des restrictions rigoureuses et répétées. Ainsi, les dépenses de fonctionnement sont passées d'environ 22,5 pour cent du total des dépenses de programmes en 1984-85 à un peu moins de 15 pour cent en 1991 -92. Le coût réel de la prestation des programmes a été réduit de 14 pour cent. Pour réduire davantage le coût de l'administration publique, j'annonce les mesures suivantes: *{ pagination originale du document: page 9} - Les budgets de fonctionnement des ministères, y compris les réserves pour éventualités et initiatives nouvelles, seront réduits d'encore $300 millions aussi bien en 1993-94 qu'en 1994-95, et les compressions passeront à $1,2 milliard pour 1997-98. Si l'on y ajoute le gel des traitements et les réductions des budgets de fonctionnement déjà annoncés dans l'exposé de décembre, les compressions s'élèveront à 10 pour cent d'ici 1997-98. Les économies totales atteindront $7,5 milliards sur cinq ans. - Il s'agit là de réductions importantes. Elles rendront essentielles des hausses de la productivité, mais elles engendreront également une diminution du niveau des services ainsi que la fermeture de certains bureaux et points de service. Pour accroître l'efficience tout en réduisant les coûts, le gouvernement fédéral devra employer moins de gens. - Le budget de la Défense sera gelé, en termes réels, à compter de 1994-95. Jointe aux initiatives prises en décembre, cette mesure permettra de réaliser des économies de $361 millions en 1993-94, qui passeront à $2 milliards en 1997-98 et totaliseront $5,9 milliards sur l'ensemble des cinq années. - La croissance des fonds accordés aux conseils de recherches sera maintenue à 1,5 pour cent par année après 1994-95. *{ pagination originale du document: page 10} - La même contrainte d'une croissance annuelle de 1,5 pour cent sera imposée aux dépenses fédérales d'aide internationale. Les efforts consentis par le Canada dans ce domaine continueront de se comparer avantageusement à ceux que déploient les autres grands pays industrialisés. - La plupart des subventions et contributions déjà réduites de 10 pour cent cette année et l'an prochain seront diminuées de 15 pour cent en 1995-96 et de 20 pour cent par la suite. Cette mesure souligne la nécessité, pour les groupes de défense et les autres organismes du secteur_privé, d'être plus autonomes financièrement. - Nous devons également veiller à tirer le maximum de l'argent que nous dépensons en réduisant les distorsions économiques et en gardant la capacité de relever le défi concurrentiel à l'échelle mondiale. Travaillant en étroite collaboration avec les parties intéressées, le gouvernement a entamé un processus de réforme en matière de transport du grain de l'Ouest et il se propose de poursuivre les réformes dans les subventions au transport des marchandises dans la région de l'Atlantique et dans l'industrie laitière. Pour faciliter les réformes, le gouvernement est disposé à réorienter vers ces secteurs les économies permises par le renforcement des réductions des subventions et contributions. - Dans l'exposé de décembre 1992, les fonds prévus pour le développement régional avaient été réduits de 10 pour cent tant pour 1993-94 que pour 1994-95. Cette réduction est maintenant prolongée. De plus, les crédits de développement régional subiront une autre diminution de $90 millions en 1993-94, qui passera à $100 millions par année à partir de 1994-95. Avec le temps, les subventions seront remplacées par des contributions remboursables. Cela permettra de disposer d'une masse de fonds pour financer les nouveaux projets de développement régional et d'être moins dépendants des fonds publics. D'ici 1997-98, les remboursements de contributions s'élèveront à $100 millions au moins par année - De plus, le gouvernement ne renouvellera pas les ententes de développement économique et régional touchant le secteur des forêts et celui des mines, lorsqu'elles viendront à échéance au cours des prochaines années. Nous examinerons également l'avenir des EDER en vigueur dans d'autres secteurs. *{ pagination originale du document: page 10} - Les subventions de fonctionnement seront réduites de $50 millions en 1995-96 et de $100 millions par année ensuite pour la Société_radio-canada et pour Via_rail - Le taux des prestations d'assurance-chômage sera maintenu au niveau actuel. - Le gouvernement, par l'entremise de la Société_canadienne_d'_hypothèques_et_de_logement, n'augmentera pas le soutien d'environ $2 milliards par année qu'il fournit actuellement au logement social. La SCHL ne financera plus le logement par des engagements de subventions sur 35 ans, qui font supporter la majeure partie du coût de l'aide actuelle au logement par les contribuables futurs. Les fonds nécessaires pour maintenir les logements existants en bonne condition et pour assurer une marge de manoeuvre permettant de prendre de nouveaux engagements seront dégagés par un accroissement de l'efficience dans le financement et la mise en oeuvre des programmes. Les crédits à des fins spéciales de la SCHL pour les centres_d'_accueil de victimes de violence au foyer, pour le logement sur les réserves autochtones et pour l'intégration des personnes handicapées seront maintenus conformément au plan actuel. Deux grands domaines qui représentent environ $50 milliards de dépenses de programmes fédérales chaque année - soit environ 40 pour cent du total - ont de nouveau été préservés des réductions. - Les prestations de sécurité du revenu destinées aux personnes âgées, les programmes conçus spécifiquement à l'intention des personnes handicapées, les pensions et allocations d'anciens_combattants, certains programmes destinés aux autochtones, la Planification de l'emploi et l'aide aux victimes de la famine échappent aux réductions de dépenses. - Compte tenu du caractère national du problème des finances_publiques, aucune restriction supplémentaire n'est imposée aux principaux transferts fédéraux aux provinces, qui continueront de s'accroître plus rapidement que toutes les autres dépenses fédérales de programmes Étant donné que les principaux transferts fédéraux aux provinces devraient augmenter de 4 pour cent au cours des cinq prochaines années, les provinces recevront environ $9 milliards de plus que si la croissance de ces transferts était limitée au même taux que celle de toutes les autres dépenses de programmes fédérales 1,5 pour cent. *{ pagination originale du document: page 11} Pour une province comme Terre-neuve, ce taux . de croissance plus important des transferts représente plus de $400 millions en recettes supplémentaires, soit près de deux fois la taille du déficit de la province cette année ou $700 pour chaque habitant de la province. Comme il l'avait promis dans le budget de 1992, le gouvernement prendra des mesures pour réduire les plafonds des dépenses de programmes prévus dans la Loi sur le contrôle/e des dépenses afin de tenir compte de l'incidence des mesures législatives touchant le provisionnement intégral des pensions et de la restructuration du régime de prestations pour enfants. - De plus, les plafonds prévus dans la loi seront encore réduits par voie législative afin de les aligner sur le faible taux d'inflation et d'assurer un abaissement permanent des dépenses publiques. Les nouveaux plafonds, réduits, s'appliqueront aussi jusqu'à la fin de 1997-98. Rationaliser l'administration publique. Comme les entreprises canadiennes, les gouvernements doivent comprimer leurs dépenses et devenir plus efficients. Les mesures de ce budget ont été conçues de manière à favoriser la poursuite des améliorations dans ce sens. Afin de donner aux gestionnaires la marge de manoeuvre nécessaire pour s'acquitter de leurs fonctions et utiliser plus efficacement des ressources réduites, le gouvernement cherchera à apporter des modifications fondamentales à la Directive sur le réaménagement de l'effectif, lorsqu'il rencontrera les syndicats cet été, à l'occasion du réexamen triennal prévu. Le gouvernement continuera de rationaliser ses activités et de rendre plus économique la prestation de ses services. Nous rendrons l'administration fédérale plus petite, plus simple et plus accessible aux Canadiens. Dans la foulée des mesures de rationalisation prises dans le budget de 1992, 12 autres organismes fédéraux, allant de petits organismes et conseils consultatifs à d'importants ministères, seront éliminés ou réorganisés. *{ pagination originale du document: page 13} Nous mènerons à bien la fusion des deux ministères de l'impôt et de Douanes et_accise, pour former un seul ministère du Revenu national. La fusion permettra d'appliquer plus efficacement le régime fiscal, notamment en utilisant mieux les ressources dans la lutte contre la contrebande du tabac et pour améliorer l'observation des règles, de façon générale Les efforts seront intensifiés de manière que les contribuables paient les impôts et les taxes qu'ils doivent - et les paient à temps. Huit conseils consultatifs et autres organismes dont les fonctions ne sont plus justifiées ou qui peuvent être assurées d'une autre manière seront éliminés Deux autres organismes consultatifs - le Conseil_consultatif_national_sur_le_troisième_âge et le Conseil_national_du_bien-être - seront fusionnés. Depuis 1984, le gouvernement a privatisé ou dissout 39 sociétés_d'_état et autres participations et amélioré le fonctionnement de celles qui étaient maintenues. Le nombre d'employés à temps plein dans les sociétés_d'_état a été réduit de près de 90,000. Pour faire suite à ces initiatives, le gouvernement étudiera la possibilité de privatiser ou de commercialiser un certain nombre d'organismes oeuvrant dans divers domaines. Des détails sont fournis à ce sujet dans les renseignements supplémentaires. Les clients du monde des affaires se voient offrir une incroyable diversité de services fédéraux, provinciaux, municipaux et privés, qui donnent une impression de complexité, de chevauchement, de dédoublement et d'inéfficience globale. Pour tenir compte de ces préoccupations, j'avais annoncé dans le budget de février 1992 plusieurs initiatives visant à améliorer les services. Dans le cadre de cet effort, trois centres pilotes ont été mis sur pied afin d'offrir un point de service unique aux clients commerciaux. Le gouvernement collaborera avec les autres administrations publiques afin d'établir un centre de ce genre dans au moins une grande agglomération de chaque province. Il en résultera un service amélioré pour les entreprises et des économies pour les gouvernements. Dans le budget de 1992, le gouvernement avait lancé un réexamen approfondi des programmes réglementaires. Cette initiative a beaucoup progressé. Il ressort d'une première analyse ayant porté sur plus de 700 règlements qu'un règlement sur quatre sera éliminé. Un nombre correspondant de ces règlements appréciables tant dans les secteurs_privé que public. *{ pagination originale du document: page 14} Mon collègue, le président du Conseil_du_trésor, fera le point cette semaine sur l'état d'avancement de cette initiative. Le gouvernement fédéral cherchera à inciter toutes les administrations publiques à réexaminer leurs programmes de réglementation afin de diminuer les chevauchements et les dédoublements, et d'assurer une efficience et des avantages maximaux pour tous les Canadiens. La diminution du coût de l'observation du régime fiscal par les contribuables demeure l'une de nos grandes priorités. Le 10 décembre 1992, le gouvernement avait mis en place un système simplifié de calcul des crédits pour TPS sur intrants. Depuis, nous avons continué de collaborer avec les petites entreprises Nous annoncerons des améliorations de la méthode rapide de comptabilisation de la TPS, qui simplifieront l'application de la taxe pour des centaines de milliers de petites entreprises. Je propose également des mesures qui permettront de rationaliser l'administration fédérale et d'améliorer la gestion de sa trésorerie. - Le système d'acomptes provisionnels d'impôt sur le revenu à verser chaque trimestre sera modifié. Environ 300,000 personnes qui doivent des montants relativement faibles d'impôt n'auront plus à verser d'acomptes provisionnels. Par contre, 500,000 contribuables de plus à revenu supérieur seront désormais tenus de verser des acomptes chaque trimestre. - A partir de 1994, le crédit pour TPS sera versé deux fois par an - en avril et en octobre - plutôt que quatre fois. Cette mesure permettra d'économiser $7,5 millions en frais d'administration, tout en offrant les mêmes avantages aux bénéficiaires. Ces mesures influeront sur le calendrier des rentrées et des sorties de fonds du gouvernement. Elles n'augmenteront pas les impôts ni les taxes. *{ pagination originale du document: page 15} L'économie est promise à une croissance non inflationniste soutenue. Grâce aux mesures que j'ai décrites et aux retombées croissantes du large éventail d'initiatives de renouveau économique prises par le gouvernement depuis 1984,1'économie canadienne s'améliore et est bien placée pour enregistrer de bons résultats au cours des prochaines années. Selon les prévisions de l'OCDE, par exemple, c'est le Canada qui, parmi les pays industrialisés du G-7, enregistrera la croissance économique la plus rapide cette année et l'an prochain. Au cours des derniers mois, nous avons assisté à un redressement encourageant de la croissance économique, de l'emploi, des ventes au détail et de plusieurs autres indicateurs importants. Le secteur le plus vigoureux a été l'exportation, actuellement le principal moteur de la reprise. Nos fortes exportations ont été permises par l'amélioration spectaculaire de notre compétitivité sur le plan des coûts et l'accès élargi au marché américain, grâce à l'Accord_de_libre-échange. Une performance vigoureuse des exportations continuera de favoriser la reprise en 1993 et en 1994. *{ pagination originale du document: page 16} Je m'attends à une croissance réelle de près de 3 pour cent en moyenne en 1993, qui devrait passer à plus de 4,5 pour cent en 1994, à mesure que la reprise se généralisera. La demande intérieure sera stimulée par des taux_d'_intérêt peu élevés. Je m'attends à un vif redressement à la fois des investissements résidentiels et de l'investissement des entreprises. Les perspectives d'emploi s'amélioreront de manière régulière. Je m'attends à ce que le nombre d'emplois augmente d'environ 300,000 entre le quatrième trimestre de 1992 et les trois derniers mois de cette année et qu'il progresse de plus de 400,000 au cours de 1994. Cette amélioration de l'emploi s'accompagnera d'une forte croissance de la productivité du travail, sous l'effet d'une restructuration en profondeur et des réformes structurelles que nous avons mises en place. A court terme, le taux de chômage diminuera lentement à cause de la hausse prévue du taux d'activité. L'inflation restera faible. Je m'attends à ce qu'elle s'établisse à 2,5 pour cent en moyenne en 1993, comparativement à 1,5 pour cent en 1992, à cause du fléchissement récent du dollar canadien et de certaines augmentations d'impôt indirect au niveau provincial. Je compte que l'inflation redescendra à moins de 2 pour cent en 1994. Le maintien d'une inflation peu élevée aider. à maintenir les taux_d'_intérêt à un faible niveau; je prévois de nouvelles baisses des taux à long terme. Pour la période allant de 1995 à 1998, nos projections financières reposent sur les hypothèses économiques suivantes: une croissance économique de 4,25 pour cent en moyenne; une baisse du taux de chômage, qui descendra à 7,5 pour cent d'ici 1998; une inflation s'établissant à 1,5 pour cent en moyenne; et des taux_d'_intérêt qui resteront faibles. Il s'agit là d'hypothèses prudentes. Elles permettent de prévoir une production économique réelle qui augmentera à moyen terme, tout en restant quelque peu inférieure au potentiel de l'économie d'ici 1998. On ne peut pas éliminer toutes les incertitudes, mais j'estime que les Canadiens peuvent compter sur plusieurs années de croissance vigoureuse et de création d'emplois, dans un contexte favorable à la confiance, à l'investissement et à l'expansion des entreprises. *{ pagination originale du document: page 17} - Rétablir l'équilibre financier. Les mesures de contrôle des dépenses présentées dans ce budget permettront de rétablir l'équilibre des finances fédérales à moyen terme. Les dépenses de programmes fédérales seront ramenées à 13,9 pour cent du revenu national du Canada en 1997-98, leur plus faible niveau en plus de 30 ans. - Abstraction faite des transferts aux provinces, les dépenses de programmes augmenteront à un rythme annuel moyen de 1,5 pour cent seulement, c'est-à-dire moins vite que l'inflation moyenne projetée. Le déficit diminuera sensiblement d'une année sur l'autre. En conséquence: - D'ici 1997-98, le gouvernement mettra fin à tous les nouveaux emprunts sur les marchés financiers intérieur et étrangers et commencera à réduire la dette détenue par le public. *{ pagination originale du document: page 18} - Les paiements d'intérêt sur la dette seront ramenés d'un sommet de 36 cents par dollar de recettes en 1990-91 à 26 cents en 1997-98. - Le déficit sera ramené à moins d'un pour cent du revenu national, contre 5,1 pour cent en 1991-92 et 8,7 pour cent en 1984-85. Il faut qu'une chose soit claire: une politique financière saine et une bonne politique pour l'économie; et la poursuite des programme sur le plan financier est indispensable à une croissance économique et à une création d'emplois soutenues. - Oeuvrer ensemble vers des progrès économiques et financiers. Tous les gouvernements sont confrontés aux mêmes problème financiers au Canada. Et il convient de le répéter: il n'y a qu'un contribuable. Des mesures énergiques s'imposent dès maintenant si nous voulons protéger notre capacité collective de choisir notre avenir de préserver nos programmes sociaux, de créer des emplois et de nous assurer une économie prospère et compétitive. Tel est en effet le but ultime que nous visons tous. Plus que jamais, les Canadiens veulent que leurs gouvernements coopèrent afin de relever les défis auxquels l'économie est confrontée - et particulièrement de s'attaquer au problème de déficit et de dette du Canada. En effet, il s'agit véritablement d'un problème national. Je rencontre régulièrement mes homologues des provinces afin d'examiner la situation de l'économie et des finances du pays. Ces rencontres ont permis de mieux comprendre la situation financière à laquelle chaque gouvernement est confronté. Nous avons travaillé conjointement sur les coûts du secteur_public et gestion des dépenses, examinant à cette occasion les pression qui s'exercent sur les dépenses publiques et la manière dont le gouvernements ont réagi à ces pressions. Ces réunions ont également montré que tous les niveaux de gouvernement devaient s'engager de manière durable à restreindre leurs dépenses. *{ pagination originale du document: page 19} Je crois cependant qu'il est maintenant temps d'aller plus loin encore. Et je relève qu'un certain nombre de premiers_ministres provinciaux ont souligné la nécessité d'une collaboration plus étroite entre le gouvernement fédéral et les provinces pour trouver des solutions pratiques aux problèmes financiers de notre pays. Les entretiens que j'ai eus avec mes homologues provinciaux ont souligné cet intérêt. J'ai donc invité mes collègues des provinces et des territoires à une rencontre spéciale à Ottawa, afin de commencer à élaborer à une démarche commune face au problème de la dette. Nous étudierons ensemble le problème national de la dette et du déficit au Canada, dans le but d'élaborer des solutions concrètes. Il y a bien des domaines dans lesquels la coopération pourrait être améliorée: le partage de l'information, des idées et de l'expérience acquise; les moyens plus efficaces de fournir les services au public; l'élimination des dédoublements et des chevauchements nuisibles; l'amélioration de l'harmonisation et la perception plus efficiente de nos recettes de manière à alléger le fardeau imposé aux Canadiens en matière d'observation. Dans tous ces domaines, nous pouvons faire mieux, et je demande à tous les gouvernements de participer à cet effort. *{ pagination originale du document: page 20} Conclusion. Les Canadiens veulent moins d'emprunts gouvernementaux, de taxes et des impôts moins élevés, davantage d'emplois et un plus grand choix pour l'avenir. Voilà tous les objectifs que le budget vise à atteindre. Il trace la voie à suivre - en tenant compte du sens des responsabilités et des réalités - afin de renforcer la capacité de création d'emplois de notre économie et d'assainir les finances du gouvernement. Tous les gouvernements et tous les contribuables partagent cet objectif. Sa réalisation exigera toutefois une coopération à l'échelle nationale, de même que des efforts soutenus et concertés. Les Canadiens sont passés collectivement par des temps difficiles. A maintes reprises, ils se sont regroupé pour surmonter l'adversité et bâtir un pays plus fort. Aujourd'hui, en tant que nation, nous avons relever des défis économiques et financiers importants à relever. Mais, rappelons nous que nous sommes sur la bonne voie de la réussite. Et les signes de progrès sont de plus en plus nombreux: - Les entreprises canadiennes deviennent plus concurrentielles et les travailleurs canadiens, plus productifs; - les exportations ont bondi et l'emploi augmente encore; - l'inflation se rapproche de son niveau le plus faible en 30 ans; et - nous multiplions les mesures pour régler le problème du défie et de la dette. Dans l'économie nouvellement restructurée, les fondements de croissance, de la création d'emplois et de la prospérité sont en voie d'être mis en place. Ils doivent être renforcés, au plus grand profit de tous les Canadiens. Le réalisme nous indique qu'il ne sera pas facile de gagner la lu contre les déficits élevés et la dette croissante. Mais, l'expérience nous apprend que les Canadiens ont tous les atouts pour réussir. C'est par la discipline, le courage et la collaboration, que nous pourrons obtenir les succès qui feront du Canada un pays plus fort et plus prospère d'ici la fin de la décennie et au cours du prochain siècle.