*{ Budget du Québec 1985 } Monsieur le Président, l'énoncé de politiques budgétaires que je m'apprête à livrer aujourd'hui permettra de répondre aux attentes exprimées par les Québécois et les Québécoises, le 2 décembre dernier. Il est temps au Québec de restaurer une fiscalité plus concurrentielle, d'assurer un meilleur contrôle des finances publiques et de permettre un climat favorable aux investissements et à la croissance économique tout en évitant, évidemment, par un endettement excessif, de faire porter le poids du secteur public aux générations futures. Les engagements pris par le présent gouvernement lors de la dernière campagne électorale sont essentiels pour atteindre ces objectifs et ce, malgré le fait que les finances publiques soient en moins bon état qu'on ne l'aurait souhaité. Dans l'énoncé d'aujourd'hui, je prépare des mesures fiscales que j'entends prendre à court terme afin d'assurer le maximum d'appui à l'économie, tout en préservant le niveau des équilibres financiers. Je terminerai en indiquant comment nous nous harmoniserons à différentes mesures fédérales et en annonçant quelques autres mesures spécifiques. En 1985, la croissance économique au Québec devrait se situer autour de 3,5 %, ce qui sera inférieur au taux de croissance de l'économie canadienne, mais supérieur d'un point de pourcentage au taux anticipé lors du dernier budget. Ce taux sera cependant inférieur à la progression de 4,8 % enregistrée au Québec, en 1984. Il faut souligner que, trois ans après le début de la crise économique, il a été à peine possible de restaurer le niveau d'emploi qui prévalait au début des années quatre-vingt. A la fin de 1985, le niveau d'emploi dans le secteur minier et celui de la fabrication, ainsi que dans le transport et les communications est encore inférieur à celui observé au milieu de 1981. De plus, il ne faut pas oublier la situation très difficile pour les jeunes dont le taux de chômage se situait encore au niveau totalement inacceptable de 17,2 % le mois dernier. A côté des difficultés d'ordre conjoncturel que rencontre l'économie québécoise et que je viens d'évoquer se profilent des problèmes de nature structurelle qu'il apparaît nécessaire d'identifier et auxquels ce gouvernement entend s'attaquer en priorité. En premier lieu, lorsqu'on analyse les prévisions économiques à moyen terme, on constate que, dans l'hypothèse où on laisserait aller les choses comme elles sont actuellement, le Québec aborderait les années quatre-vingt-dix avec un taux de chômage encore supérieur à 10 %. Il est vrai que la performance du Québec au chapitre des investissements s'est améliorée récemment, en raison notamment de grands projets comme Reynolds et Pechiney, rendus possibles par des tarifs d'électricité attrayants. Par contre, si on examine la situation dans une perspective plus vaste, il saute aux yeux que ces progrès n'ont pas suffi pour permettre au Québec de retrouver un taux d'investissement acceptable à moyen et à long terme; ce taux est, au Québec, inférieur à 20 % du produit intérieur brut depuis huit ans. En 1985, il n'est que de 16 %. Par ailleurs, il ne faut pas oublier les difficultés et les coûts que les entreprises québécoises devront assumer dans les années qui viennent pour faire face à la concurrence internationale. L'abaissement des barrières tarifaires et les éventuels accords de libre-échange avec les États-Unis vont, à coup sûr, instaurer un climat d'affaires nouveau qui ne permettra qu'aux entreprises les plus dynamiques de survivre. Pour l'entreprise québécoise, la libéralisation des échanges constituera soit une barrière infranchissable, soit un défi des plus stimulants. Devant ces difficultés, deux attitudes sont possibles. La première consiste à accepter stoïquement la situation, à nier la possibilité de faire quoi que ce soit pour la changer et à espérer que les conditions s'améliorent d'elles-mêmes. La seconde attitude est plus positive. C'est celle que les Québécois et les Québécoises ont adoptée le 2 décembre. Elle consiste à se relever les manches et à s'attaquer résolument à changer les caractéristiques de l'économie québécoise qui sont de nature à en perpétuer les problèmes structurels. Cela signifie, entre autres: D'abord de mettre l'accent plus que jamais sur le développement des avantages comparatifs du Québec, notamment dans le domaine de l'hydroélectricité; et puis, d'adopter des politiques favorisant l'investissement au Québec tout en aidant les entreprises à être plus productives et plus compétitives; aussi, d'instaurer une fois pour toutes une fiscalité plus concurrentielle au Québec afin de favoriser la création d'emplois; ensuite, de procéder à une révision de l'intervention de l'État, de son intervention dans l'économie en réexaminant notamment la multitude de règlements existant dans à peu près tous les secteurs de l'économie et en revoyant l'ensemble des instruments de la politique industrielle; finalement, d'examiner la pertinence pour le gouvernement d'être impliqué dans autant de sociétés d'État. Il est important de souligner que l'objectif ultime des actions que je viens d'évoquer est ni plus ni moins de libérer l'immense potentiel économique que nous avons été à même de constater dans toutes les régions du Québec lors de nos contacts avec les citoyens. Ce faisant, nous réussirons à sortir le Québec du sous-emploi chronique qui l'a caractérisé au cours des dernières années et à lui faire retrouver la prospérité dont il est capable. Qu'en est-il maintenant de la situation des finances publiques pour l'année courante? Dans la Synthèse des opérations financières du gouvernement, au 30 septembre 1985, le ministère des Finances rendait publique une prévision révisée des équilibres financiers pour 1985-1986. Par rapport au budget d'avril dernier, on y annonçait une augmentation de 140 000 000 $ du déficit budgétaire. Le niveau des dépenses prévues était maintenu alors que les revenus étaient révisés à la baisse de 140 000 000 $ dont 75 000 000 $ au titre des revenus autonomes et 65 000 000 $ aux transferts fédéraux. Toutefois, derrière la révision publiée, on trouve un certain nombre d'hypothèses, notamment quant à des mesures qui restent à mettre en oeuvre et dont l'ancien gouvernement anticipait la réalisation. Cela signifie que, simplement pour rencontrer les prévisions révisées, le nouveau gouvernement sera non seulement appelé à contrôler énergiquement le niveau des dépenses, mais devra prendre des actions pour que certaines des hypothèses anticipées se matérialisent ou pour compenser celles qui pourraient ne pas se réaliser. C'est ainsi qu'au chapitre des revenus autonomes, le montant de dividendes prévu en provenance de la Société des alcools du Québec présumait toujours que l'opération de privatisation du réseau de succursales serait réalisée tel que prévu au budget et rapporterait 60 000 000 $ dans l'année financière courante. D'autre part, on annonçait au titre des transferts du gouvernement du Canada une réduction de seulement 20 000 000 $ des paiements de péréquation. Ce résultat présumait que la législation fédérale serait amendée avant le 31 mars prochain afin que le Québec reçoive, en 1985-1986, 95 % des paiements de péréquation de 1984-1985. Au chapitre des dépenses, la prévision rendue publique ne comportait aucun changement par rapport au niveau initialement prévu. Toutefois, si l'on considère le coût des engagements qui ont déjà fait l'objet de décisions fermes de la part de nos prédécesseurs et les dépassements inévitables à certains postes des dépenses découlant de l'augmentation des factures à payer, le gouvernement précédent nous aura laissé la charge de trouver les moyens pour revenir à l'objectif de départ. A mon avis, il ne serait pas souhaitable de laisser augmenter le déficit budgétaire du gouvernement. La situation financière du Québec a absolument besoin d'être restaurée, non seulement parce que sa dette augmente à un rythme supérieur à sa capacité de rembourser, mais aussi parce qu'il emprunte pour payer l'épicerie. Il nous faut, en conséquence, une politique de réduction du déficit, toute graduelle qu'elle soit. Nous le ferons donc passer de 3 232 000 000 $ en 1984-1985 à 3 145 000 000 $ en 1985-1986. Cela représente 90 000 000 $ de moins que la prévision de 3 235 000 000 $ publiée dernièrement dans la Synthèse. J'entends de cette façon respecter les engagements pris devant la population sans remettre en question la santé financière du gouvernement du Québec. Notre détermination à réduire le fardeau fiscal est le reflet de la priorité que nous attachons à la croissance économique et à la création d'emplois. Simultanément, nous devons privilégier une réduction graduelle du niveau du déficit, de façon que la dette cesse de croître plus vite que la richesse nationale et de façon à ne plus emprunter pour payer les dépenses courantes. Nous y consacrerons toutes nos énergies. C'est dans cette optique que le prochain budget et les suivants seront élaborés. C'est dans cette optique aussi que sont conçues les mesures fiscales et budgétaires qui suivent. Lors du discours sur le budget d'avril dernier, le ministre des Finances du gouvernement précédent annonçait que la Société des alcools du Québec commencerait, au cours des mois suivants, à mettre en vente son réseau de succursales. Il est clair maintenant que cette opération a été improvisée. S'il y a lieu de remettre en cause l'opportunité des activités de plusieurs sociétés d'État, le tout doit se faire avec un minimum de planification pour en assurer le succès. Aussi, le projet de privatisation des succursales de la Société des alcools du Québec sera complètement réévalué. En ce qui concerne la péréquation, les paiements prévus pour l'année en cours sont de 2 920 000 000 $. Toutefois, ce niveau ne se réalisera que si le gouvernement du Québec obtient du gouvernement fédéral des paiements supplémentaires additionnels de péréquation avant le 31 mars 1986. Je me permets de rappeler que des paiements supplémentaires de péréquation ont été versés aux provinces en 1985-1986 afin d'atténuer certains effets négatifs de la formule actuelle de péréquation. Le Québec a déjà reçu 110 000 000 $ à ce titre. Lorsqu'ils ont été annoncés, le gouvernement fédéral a indiqué que ces paiements assureraient aux provinces en 1985-1986, des paiements de péréquation équivalant à au moins 95 % du niveau de l'année précédente. Or, il est actuellement prévu que les paiements supplémentaires ne suffiront pas pour assurer au Québec un véritable plancher de 95 %. Cette situation doit être corrigée rapidement par le ministre fédéral des Finances s'il veut respecter les principes qu'il exposait le premier avril dernier. La nécessité de corriger la situation apparaît d'autant plus évidente que le Québec serait la seule province bénéficiaire de péréquation à ne pas pouvoir compter sur une telle garantie de 95 %. Dans ce contexte, le gouvernement s'assurera auprès d'ottawa que cette situation soit corrigée avant le 31 mars prochain et que le Québec bénéficie en 1985-1986, selon les engagements fédéraux, d'un niveau effectif de 95 % des paiements de péréquation de 1984-1985. La Synthèse des opérations financières présentait un niveau de dépenses probables de 27 250 000 000 $ pour l'année financière 1985-1986. Pour atteindre cet objectif, il sera nécessaire de prendre une série de mesures. Toutefois, compte tenu des dernières prévisions et des mesures fiscales que je vais annoncer aujourd'hui, les dépenses budgétaires ne pourront excéder 27 200 000 000 $ pour que le déficit s'établisse à 3 145 000 000 $. Cela ne pourra se faire sans sacrifices. Au premier chef, l'appareil administratif gouvernemental sera mis à contribution dans l'immédiat. Ainsi, des mesures seront adoptées d'ici la fin de l'année financière pour restreindre les dépassements et pour assurer que les crédits atteignent le niveau requis. Notamment, de nouveaux objectifs de crédits périmés seront fixés par le Conseil du trésor aux ministères et organismes. Ceux-ci auront la responsabilité de prendre les moyens requis pour atteindre ces objectifs, ce qui pourrait donner lieu à des gels de crédits ou à la suspension de certains gestes administratifs jusqu'au 31 mars prochain. De plus, tous les postes de dépenses en dépassement, y compris ceux qui devront être pourvus en crédits supplémentaires, feront l'objet d'un examen détaillé. Les décisions prises à cet égard par le gouvernement précédent seront réévaluées, notamment celles qui se sont traduites par l'abandon de certaines compressions qui avaient été prévues au moment du budget. Les crédits supplémentaires numéro 2 pour 1985-1986 ne visent donc qu'à pourvoir les éléments pour lesquels les besoins sont urgents, essentiels ou inévitables, et d'autres crédits supplémentaires seront soumis en mars à l'approbation de cette Assemblée. D'autres mesures spéciales pourront être prises, si nécessaire, comme, par exemple, le report de certaines échéances. Abordons maintenant, Monsieur le Président, les modifications que !j'entends apporter aux impôts et aux taxes et qui viennent concrétiser les engagements pris au cours de la dernière campagne électorale. Il est temps de mettre fin au cercle infernal "taxation-chômage-taxation". La fiscalité québécoise est peu concurrentielle lorsqu'on la compare à celle qui existe dans les économies avoisinantes. Au moment où l'on discute de libre-échange et d'ouverture des frontières, il faut redresser la fiscalité afin qu'elle cesse de nuire à l'économie. C'est là une des conditions nécessaires à l'accroissement de l'investissement garant de la croissance économique, de la santé des finances publiques et du progrès social et culturel. J'annonce donc aujourd'hui qu'à compter du premier janvier 1986, la table d'impôt du Québec sera modifiée au bénéfice des contribuables. Les taux marginaux d'imposition seront abaissés à partir d'un revenu imposable de 17 360 $. Le taux marginal maximum sera réduit de 33 % à 28 %. L'écart avec le taux marginal maximum de l'Ontario, qui est de 9,8 points de pourcentage en 1985 - oui, 9,8 - sera considérablement diminué en 1986 pour s'établir à 3,5 points de pourcentage. Pour ce faire, les tables de déductions à la source préparées par le gouvernement précédent seront corrigées et imprimées de façon à pouvoir être utilisées par les employeurs à compter du premier avril 1986. Cette mesure, longtemps attendue, démontre la détermination du gouvernement de rendre le Québec le plus compétitif possible en vue de favoriser la croissance de l'économie et la création d'emplois. Le développement économique et touristique du Québec est intimement lié à celui de ses régions. Aussi, à partir de minuit ce soir, le taux de la taxe sur les carburants sera abaissé de 30 % à 20 % dans les régions périphériques suivantes: l'Abitibi-Témiscamingue, le Saguenay-Lac-Saint-Jean, la Côte-Nord, le Nouveau-Québec et évidemment la Gaspésie. Pour les consommateurs de ces régions, cela représente une baisse de taxe de 4,4 cents par litre d'essence ordinaire sans plomb alors que le taux de la taxe sur le mazout deviendra, dans ces régions, inférieur à celui qui prévaut en Ontario. Ceci devrait se traduire par une baisse de prix équivalente. Ainsi, la surtaxe imposée par le précédent gouvernement depuis 1981 aura été éliminée complètement dans ces régions. On trouvera, d'ailleurs, à l'annexe sur les mesures fiscales qui fait partie intégrante du présent énoncé, une description plus détaillée de cette mesure et la délimitation exacte des régions périphériques. La taxe de vente sur les primes d'assurance imposée par le gouvernement précédent est une taxe largement impopulaire. La précarité des équilibres financiers laissés par nos prédécesseurs ne permet pas cependant son abolition complète et immédiate. Il y a lieu néanmoins de poser des gestes dès maintenant. Aussi, j'annonce qu'une exemption de taxe de vente sera accordée sur les primes d'assurance-vie individuelle et sur les primes d'assurance individuelle contre la maladie ou les accidents, payées après minuit, ce soir. Je voudrais maintenant aborder un ensemble d'autres mesures. Elles ont trait soit au sort qu'entend réserver le présent gouvernement aux mesures fiscales et budgétaires annoncées par le gouvernement précédent, soit aux mesures d'harmonisation au dernier budget fédéral. D'abord, je rappelle que les mesures fiscales et budgétaires contenues dans le discours sur le budget du 23 avril 1985, ainsi que dans les déclarations ministérielles du ministre des Finances du 8 mai et du 20 juin dernier seront maintenues. Elles ont, d'ailleurs, fait l'objet d'un projet de loi que mon collègue, le ministre du Revenu, a déposé à l'Assemblée nationale. Quant à la réforme des droits miniers, elle fait aussi l'objet d'un projet de loi particulier déposé cette semaine par mon collègue, le ministre de l'Énergie et des Ressources. Toutefois, le projet de loi du ministre du Revenu n'inclut pas les mesures relatives aux fonds d'investissement REA et à la clarification de la fiscalité municipale touchant les entreprises, ni celles concernant l'harmonisation au budget fédéral du 23 mai 1985. En ce qui concerne les fonds d'investissement REA et la fiscalité municipale touchant les entreprises, les consultations se poursuivront au début de l'année de façon que leurs modalités soient précisées et rendues publiques le plus tôt possible. Par ailleurs, l'harmonisation des législations fiscales fédérale et québécoise annoncée dans la déclaration ministérielle du 20 juin 1985 fera l'objet d'un projet de loi qui sera déposé en 1986. Le gouvernement précédent avait annoncé l'introduction d'un impôt minimum à compter de l'année d'imposition 1986 tout en évoquant la possibilité de l'harmoniser avec la formule que choisirait le gouvernement fédéral. Ce dernier vient d'annoncer son choix pour une formule dite de l'impôt minimum de remplacement. Cette formule est conforme dans l'ensemble aux objectifs que s'était fixés le gouvernement du Québec. Pour éviter de complexifier davantage la fiscalité, le gouvernement du Québec appliquera la même formule, tout en tenant compte des aspects particuliers des régimes d'imposition et des politiques fiscales du Québec. On trouvera, d'ailleurs en annexe le détail de cette mesure. Les mesures relatives aux centres financiers internationaux annoncées le 27 novembre dernier sont entérinées par le présent gouvernement. De plus, pour favoriser davantage l'implantation au Québec d'activités à caractère international, les organismes non gouvernementaux internationaux que reconnaîtra le gouvernement pourront, à compter du premier janvier 1986, bénéficier des mêmes privilèges fiscaux que les organismes gouvernementaux étrangers. On trouvera, également en annexe, une explication plus détaillée de cette mesure, ainsi qu'une série d'autres mesures fiscales visant à améliorer et à faciliter l'application des lois fiscales québécoises. On y trouvera aussi les mesures d'harmonisation aux modifications techniques contenues dans le projet de loi fédéral C-72 qui a été sanctionné le 29 octobre dernier. J'en profite pour rappeler que notre gouvernement s'est engagé à simplifier l'administration du régime fiscal sans toutefois porter atteinte à l'efficacité de la perception. Et je remercie l'adjoint parlementaire du ministre du Revenu de mettre à cette fin ses compétences au service de la population. Compte tenu des mesures que je viens d'annoncer, les équilibres financiers doivent être révisés. Le déficit budgétaire est maintenant prévu à 3 145 000 000 $ et les besoins financiers nets s'établiront à 1 715 000 000 $. De nos jours, Monsieur le Président, alors que les seules dépenses budgétaires du gouvernement du Québec représentent plus de 25 % de la production intérieure, la présentation du budget constitue un élément central de l'activité parlementaire et gouvernementale. C'est pourquoi la nécessité d'améliorer l'efficacité du processus budgétaire devient de plus en plus évidente. Le gouvernement fédéral déposait, en mai dernier, un document de réflexion sur le sujet, ainsi qu'une série de propositions d'amélioration. Le gouvernement de l'Ontario faisait de même en octobre dernier. Il me semble, quant à moi, que le budget d'un gouvernement est beaucoup plus qu'une affaire d'avocats, d'économistes ou de comptables. Un budget comporte, aujourd'hui, des décisions qui touchent au coeur de la vie des citoyens. Il est important que la population soit mieux associée à sa préparation, qu'elle en comprenne les tenants et les aboutissants et qu'elle soit mieux informée des discussions prébudgétaires et du contexte dans lequel elles se situent. C'est donc mon intention de déposer, avant la fin de la présente année financière, un document de travail sur le processus budgétaire du Québec. Par ailleurs, comme on s'en doutait, la situation des finances publiques du Québec est préoccupante. J'entends donc déposer avant la fin de la présente année financière un document sur la situation financière et fiscale du gouvernement du Québec. Étant donné le lien étroit entre la situation économique et la situation du budget, ce document traitera des défis économiques qui se posent au Québec. Il soumettra aussi à la réflexion publique les grands choix budgétaires qui se posent en fin de compte à toute la population et non pas seulement au gouvernement. L'énoncé budgétaire que je viens de présenter démontre d'abord hors de tout doute que ce gouvernement entend respecter ses engagements. Nous n'avons pas perdu de temps avant de nous attaquer aux problèmes fondamentaux de l'économie du Québec, notamment à la question de la compétitivité de notre fiscalité. En outre, notre approche prouve que ce gouvernement entend gérer les finances publiques du Québec de façon pondérée et responsable. C'est pourquoi, avec un appui massif de la population comme celui que nous avons reçu le 2 décembre dernier, nous serons en mesure de construire un Québec solide et prospère.