*{ Caisses populaires Desjardins 1993 } L'option environnementale: au coeur du développement local et régional. Je suis heureux de participer à ce souper dont l'originalité de la formule et du déroulement est à la hauteur de la réputation d'initiative et d'audace de votre belle région. Je voudrais remercier les responsables du conseil_régional_en_environnement et de l'association_des_dîners_d'_affaires_d'_alma de m'avoir fait l'honneur de cette invitation et de me donner ainsi l'occasion de partager avec vous quelques réflexions sur le thème de l'environnement et de son rôle dans le développement local et régional. On me permettra d'abord de saluer l'initiative des organisateurs de la soirée qui démontrent qu'il est possible d'intégrer de façon simple et efficace des préoccupations environnementales dans l'activité du repas. Je retiens en particulier ce recours à des ingrédients en provenance de l'«environnement» local pour confectionner les délicieux mets régionaux au menu, ainsi que cette démonstration qui vient d'avoir lieu sur la récupération des restants de table. Celle-ci fut si convaincante que je me propose de consulter à nouveau mon numéro de juin de la revue «Protégez-vous». Il contient un guide d'achat des appareils domestiques de compostage et j'avoue que ce que je viens de voir m'incitera à relire l'article pour vérifier s'il n'existe pas un appareil manufacturé au Québec qui pourrait bien faire dans ma cuisine! Je voudrais aussi, puisque les circonstances le permettent, rendre hommage au conseil_régional_de_l'_environnement_du_saguenay-lac_st-jean et à tous ses artisans passés et présents qui, depuis 20 ans, ont fait oeuvre de pionniers et de chefs de file en matière environnementale au Québec. Leurs actions, depuis la période «héroïque» du début des années_70 jusqu'à aujourd'hui, ont grandement contribué à faire de l'environnement une authentique préoccupation qui est maintenant largement partagée par tous ceux et toutes celles qui ont à coeur le développement de leur milieu. Elles ont également contribué à cet éveil des consciences auquel nous assistons un peu partout au Québec et qui nous permet de voir, de comprendre et d'agir sur les événements de façon tout à fait nouvelle. Pour toutes ces raisons, je crois que nous leur devons beaucoup. La logique du paradoxe. Les écologistes nous ont fait comprendre qu'on ne peut cloisonner nos préoccupations et qu'il faut voir l'être humain dans son ensemble. Petit à petit, nous en venons à considérer comme une donnée fondamentale de la vie quotidienne le fait que les enjeux se chevauchent et s'entrecroisent, que la réalité a plusieurs dimensions perméables les unes aux autres. L'être humain est un tout, il faut cesser de le compartimenter. En somme, il faut admettre que les paradoxes font partie du quotidien et que, dès lors, les solutions fragmentées d'hier ne sont plus adéquates pour comprendre et faire face aux réalités globales d'aujourd'hui. L'actualité est d'ailleurs remplie d'événements et de situations qu'il serait difficile de comprendre si on s'en remettait à des analyses simples, les humains ne réagissent pas toujours comme on pourrait le croire à première vue, par exemple: - la situation économique difficile qui affecte les individus, les familles et les entreprises n'a pourtant pas empêché la hausse considérable des dons consentis au téléthon de l'opération_enfant_soleil la fin de semaine dernière; - pendant que le marché et les communications se mondialisent et que les enjeux s'internationalisent, les préoccupations locales et régionales sont plus importantes que jamais, on l'a vu récemment à Port-cartier, à Amos, Rouyn-noranda, St-clément et ailleurs; - dans le même ordre d'idées, alors que les câblodistributeurs nous offrent des douzaines de canaux étrangers et que le CRTC rendra bientôt possible l'ajout d'une centaine d'autres stations du monde entier, tous les sondages spécialisés confirment que les 10 émissions les plus écoutées au Québec sont des productions québécoises qui dépeignent des réalités d'ici (Au nom du père et du fils, Shehaweh, Chambres en ville ou la Soirée du hockey), présentées sur l'une ou l'autre de nos chaînes locales; - alors que la raison d'être des entreprises demeure la croissance, le profit et la productivité, il se trouve de plus en plus de gestionnaires, de dirigeants et d'actionnaires d'entreprises qui refusent de faire des affaires avec certains clients pour des raisons d'ordre éthique, qu'elles soient économiques, environnementales ou sociales. Chez Desjardins, par exemple, le critère «environnement» fait dorénavant partie du processus d'évaluation des demandes de prêts et il arrive qu'une demande soit refusée pour cette raison. Ce sont des exemples de situations paradoxales que notre façon traditionnelle de penser a de la difficulté à expliquer. Ces exemples illustrent aussi l'importance de nous défaire de nos façons cloisonnées de voir le monde qui nous entoure pour cesser nos incohérences, d'adopter une lecture nouvelle des événements qui tienne compte de leur complexité et de rechercher, de façon concertée, plutôt que sectorielle, des réponses originales aux réalités d'aujourd'hui. C'est à cela que nous convie depuis longtemps l'approche environnementale. C'est, par exemple, le fameux débat «environnement-économie» lancé dans les années_60 et 70 - notamment par les rapports au club_de_rome sur les limites de la croissance et synthétise dans le concept de développement_durable énoncé par le rapport_bruntland - qui a en quelque sorte servi de déclencheur à une telle prise de conscience de l'interpénétration des enjeux. Vers le décloisonnement. L'approche écologiste a depuis ses débuts fait sienne cette vision des choses. Mais ce qui est nouveau et heureux, c'est qu'elle trouve maintenant écho dans le discours d'autres intervenants socio-économiques qui reconnaissent eux aussi aujourd'hui qu'il est inutile de chercher à isoler les différents secteurs de l'activité humaine. Je crois que tous admettent désormais que l'être humain n'est pas compartimenté, que toutes ses activités sont interreliées, qu'elles doivent viser son mieux-être et son bonheur, et qu'elles ont, de ce fait, un lien les unes avec les autres. Cette nouvelle perspective est rafraîchissante car, au fil des dernières décennies, nous nous étions laissés aller à faire exactement le contraire. Nous nous étions habitués à tout catégoriser, à tout cloisonner afin de répondre aux exigences de la science, de la gestion ou de la rentabilité. Notre tendance au cloisonnement nous avait amenés progressivement à dissocier tous les domaines de la vie et de l'activité humaine et à les structurer en zones étanches: formation, travail, loisirs et même relations humaines ne se concevaient plus désormais qu'en fonction de spécialités isolées, sans nécessaire rapport entre elles. Cette façon de voir le monde et la vie de manière mécaniste existe encore et je crois qu'elle domine toujours. Mais je souhaite qu'elle cède graduellement la place à une approche plus «globale» des choses. La conséquence de ce changement, si nous le poursuivons comme je l'espère, sera un passage heureux d'une ère de confrontations et d'antagonismes à une ère de conciliation et de concertation. Nous n'y sommes pas encore, loin de là. Il y a malheureusement, autour de nous, plus de problèmes bosniaques ou somaliens que de «Sommets de la terre» fraternels. Mais il y a une amorce de momentum que l'on perçoit déjà dans les régions qui, de façon parfois hésitante ou malhabile mais toujours avec détermination et vigueur, mènent en commun les énergies de tous, peu importe leur secteur d'activité. Ainsi, ceux qui, hier, se revendiquaient d'un point de vue pour s'opposer à un autre ne se retrouvent-ils pas maintenant aux mêmes colloques, sommets ou forums, ou aux mêmes tables de concertation? Ceux qui croyaient, hier, que seule leur vérité était valable n'écoutent-ils pas maintenant plus attentivement celle de l'autre et ne cherchent-ils pas ensemble à équilibrer leur point de vue? Ce sont des signes de concertation. Je crois que nous sommes ainsi en voie d'atteindre un certain niveau de sagesse collective en reconnaissant qu'il n'y a pas de solution unique dictée par un modèle universel aux problèmes contemporains; qu'il existe des situations particulières dont il faut accepter la coexistence. Ceux et celles qui oeuvrent au sein du mouvement_des_caisses_desjardins savent combien la conciliation de principes ou d'objectifs apparemment contraires n'est pas chose facile. Etre à la fois une institution financière responsable, rentable et concurrentielle et, en même temps, un mouvement coopératif humain, solidaire et plein de compassion est un défi de tous les jours, croyezmoi. Mais c'est le plus beau des défis, le plus riche aussi. Le mouvement_des_caisses_desjardins ne sera toujours que le reflet des valeurs de ses membres eux-mêmes. On ne fait de coopératives sans coopérateurs. Cette nouvelle vision des choses a été suscitée par l'importante contribution de l'option environnementale dans le développement local: celle du décloisonnement des esprits et des points de vue, condition essentielle à l'effort de concertation et de solidarité sans lequel la prise en charge par les gens eux-mêmes de leur devenir régional serait impossible. Une nouvelle éthique sociale et économique. En adoptant l'approche environnementale, nous nous trouvons à tourner le dos, sans nous en rendre peut-être compte, à son «ennemi» toujours présent qu'est l'économisme (une force vicieuse de cloisonnement), c'est-à-dire l'ensemble des principes économiques qui ont érigé en doctrine la croissance à tout prix. Appliquée au développement régional, cette doctrine, qui prévaut encore partout, évalue l'atteinte des objectifs par les seuls paramètres économiques. Elle s'appuie sur la notion selon laquelle le taux de croissance industrielle signifie le développement économique et le développement économique signifie le développement humain. Elle repose aussi sur le postulat que seule la croissance illimitée de la production et de la consommation permet, à terme, de satisfaire les besoins sociaux de tous. Il faut se méfier de cette urgence - elle risque de «vider nos régions»: l'histoire commence déjà à juger sévèrement cette analyse. Car on réalise que tous les projets, toutes les mesures et toutes les démarches inspirées de ce modèle dominant n'ont pas empêché ni les récessions, ni le chômage, ni l'endettement des gouvernements, pas plus d'ailleurs que le sous-développement des régions. Les écologistes le disent depuis longtemps et nous sommes nombreux aujourd'hui à le répéter: croître n'est pas un objectif acceptable si la croissance compromet encore davantage l'équilibre écologique, si elle continue à élargir le fossé entre les pauvres et les nantis; ou si elle empêche les gens de vivre là où ils veulent vivre. La croissance à tout prix exacerbe la compétition entre les groupes_sociaux, elle fait place au système de la lutte pour la vie au lieu de l'union pour la vie. Or, une région, une ville, une paroisse ne se bâtit pas dans la lutte des uns contre les autres, mais dans la solidarité - dans ce courant qui unit les gens les uns aux autres dans la poursuite d'un objectif commun: vivre là où ils veulent vivre! C'est moins de croissance dont on parle que de développement. Et s'il faut la croissance, on parle d'une croissance soutenue, mais maîtrisée, respectueuse des équilibres, tournée vers la satisfaction de tous les besoins sociaux, c'est ce que propose l'option environnementale à laquelle adhèrent aujourd'hui de plus en plus de gens. C'est ainsi d'ailleurs que le mot «développement» est en voie d'être repensé pour intégrer des considérations nouvelles. C'est vrai du développement de l'humain et c'est pour cela qu'on remet de plus en plus en question l'éducation et les formations trop techniques et spécialisées pour réfléchir à des approches plus soucieuses de son développement intégral. Le débat très actuel sur la réforme des cégeps permet d'ailleurs des discussions fort éclairantes à ce sujet. C'est vrai aussi du développement des organisations et des entreprises qui, en étant elles-mêmes des groupements humains, ne peuvent plus entrevoir leur propre avenir sans prendre en considération les coûts sociaux de leurs décisions et sans prendre en compte l'opinion des individus pour lesquels elles existent. Chez Desjardins, c'est d'ailleurs un de nos dirigeants bénévoles quelqu'un du lac_st-jean par surcroît puisqu'il est le président du conseil d'administration de la caisse_populaire_de_st-prime - qui nous a incités à devenir, en 1989, la première institution financière au Canada à adopter un énoncé de politique en faveur de la protection de l'environnement. Cet énoncé, qui s'intitule justement «L'option environnementale Desjardins», c'est claude_villeneuve que nous le devons. Il a pavé la voie à bon nombre de mesures et de décisions du mouvement_des_caisses_desjardins en faveur de l'environnement parmi lesquelles se trouvent notamment: - la création par fiducie_desjardins d'un «Fonds Desjardins environnement» qui innove en proposant d'associer l'écologie à la notion de profit; - l'inscription au bilan social du mouvement_des_caisses_desjardins, de contributions de plusieurs millions de dollars sous formes de dons, de commandites et d'engagements environnementaux (cet été d'ailleurs, nous sommes fiers de nous associer à l'université_du_québec_à_chicoutimi, à la région laboratoire du développement_durable et à l'office_franco-québécois_pour_la_jeunesse pour permettre la réalisation de l'Université d'été franco-_québécoise sur l'environnement et le développement_durable); - et l'adoption de nombreuses mesures administratives respectueuses de l'environnement. Par exemple, à la confédération_des_caisses nous nous sommes dotés de plusieurs politiques qui concernent l'utilisation de papier recyclé, l'approvisionnement en produits et matériel de bureau écologiques, l'impression des documents rectoverso, la collecte sélective des rebuts, la récupération des tambours d'imprimantes et des verres de café sans CFC, le transport en commun Lévis-montréal ou l'épandage de produits écologiques sur nos terrains. Toutes ces mesures illustrent bien à quel point la notion de «développement» de notre Mouvement épouse aujourd'hui des considérations tout à fait nouvelles. Enfin, le concept de «développement régional» lui-même se précise pour intégrer des considérations plus larges que strictement économiques. Nous avons, par exemple, récemment avancé chez Desjardins un ensemble de 56 indicateurs qui permettent d'identifier et de mettre en évidence le potentiel de développement des régions. Or, ces indicateurs ne sont pas qu'économiques: ils sont conçus pour favoriser la mesure de l'habileté des régions à bonifier la qualité_de_la_vie sociale, économique, communautaire, culturelle, démocratique et environnementale de leur population. Nous sommes bien loin de la conception proposée par l'économisme de ce qu'est la qualité_de_vie! En nous gardant constamment éveillés aux facteurs économiques et sociaux qui ont conduit à la crise écologique actuelle, l'option environnementale contribuera à sa façon à assurer un développement harmonieux de nos régions. Elle permettra aussi de redéfinir la notion de progrès qui ne reposera plus seulement sur des considérations d'ordre comptable. Elle nous rappellera enfin qu'il ne s'agit pas seulement de diminuer les émanations toxiques, de consommer moins ou de sauvegarder les espèces, toutes choses qui s'imposent par ailleurs. Elle nous rappellera que les solutions en profondeur demandent d'agir sur les causes, que nous sommes en quelque sorte arrivés au point où il faut non seulement améliorer notre modèle de société, mais le refaire. Écologie humaine. Mais il y a plus. Il y a aussi un autre défi, celui de l'écologie humaine. Car, si nous avons fait beaucoup de progrès sur le plan de nos relations avec l'environnement physique et avec celui de la faune, il me semble qu'il en reste autant sinon plus à accomplir en ce qui concerne la relation entre les humains eux-mêmes. Il nous faut, en quelque sorte, retourner à l'étymologie grecque du mot écologie pour bien comprendre le travail qui nous attend. «Oikos» est un mot grec qui signifie maison et «logos» en est un autre qui signifie science. La «science de l'endroit où on loge», voilà certes ce que le mot écologie signifie en désignant la planète comme notre maison commune. Mais il doit aussi signifier, comme corollaire, «la science de la relation entre les vivants qui habitent la planète». C'est ce qu'ont, bien sûr, compris les groupes environnementaux qui ont justement mis de l'avant le concept d'«écosystème» qui englobe ces deux composantes du milieu et des organismes animaux, végétaux ainsi que des humains qui y vivent. C'est donc sur un pan entier de l'écosystème qu'il nous faudra aussi travailler, celui de la relation entre les humains et de la réhabilitation des valeurs de respect et de dignité. Lorsque l'on considère l'état de notre tissu social et les statistiques du chômage, de la pauvreté, lorsque l'on constate le peu de respect qu'on porte aux autres: - par la médisance, la calomnie, l'insulte, l'injure, le mensonge (public), le chantage, les rapports de force; - par la violence, les méfaits, les guerres, etc; lorsque l'on constate le peu que trop de gens portent à eux-mêmes la drogue, l'alcoolisme, la prostitution, le suicide, je me dis que nous sommes loin de cette «écosociété». C'est jean-françois_revel, dans un livre récent (La connaissance inutile) qui rappelle que le vingtième_siècle aura été le siècle le plus sanglant, témoin des plus grands génocides, des inventions les plus dévastatrices et meurtrières, capables d'anéantir des peuples entiers, pour qui, pourtant, la planète existe. Pourtant, de la même façon, que nous nous laissons convaincre que notre habitat physique ne sera pas «vivable» si nous en abusons, si nous ne savons pas le respecter, le protéger, le faire progresser, le faire fleurir dans tout ce qu'il a de plus beau et de plus riche, il me semble qu'il en va de même dans nos relations avec ceux qui «habitent cet habitat», avec qui ce ne sera pas davantage vivable si nous en abusons, si nous ne savons les respecter, les protéger, les faire progresser, les faire fleurir dans tout ce qu'ils ont de plus beau et de plus riche. La ressource_humaine est certes la richesse_naturelle la plus importante! Le chômage, la violence, les guerres, la haine, le mépris, le suicide, la drogue - minent notre habitat. Tous ces maux sont source d'un gaspillage humain éhonté - que tout écologiste - au sens large - doit combattre. Ce la même façon que sur le plan de nos relations avec l'environnement physique, on a fait appel à notre comportement individuel (chacun devait faire sa part et se conscientiser personnellement à sa contribution environnementale), sur le plan des relations avec les vivants, il faut refaire nos valeurs individuelles, réinventer le respect de l'autre - le respect de ceux qui se mènent au service des autres (les hommes et les femmes politiques - entre eux), le respect des enseignants, le respect des religieux, le respect de la famille, le respect du bénévolat, etc. Il faut cesser la lutte pour la vie - refaire l'union pour la vie, refaire cette grande famille humaine, unie pour vivre harmonieusement dans cet habitat qui lui a été confié. Mais cette revalorisation humaine commence chez l'individu - et dans son milieu - elle ne se fera pas d'abord d'une façon planétaire. Et personne d'autre ne peut mettre des valeurs dans nos coeurs et surtout, les vivre pour nous. C'est au niveau individuel, puis aux niveaux local et régional que peuvent véritablement s'instaurer les conditions favorables a un développement_durable qui prendrait en compte toutes les dimensions de la vie. C'est là que peut le mieux apparaître notre interrelation avec la nature et avec tous les êtres qui peuplent la planète, nous faire renouer avec notre globalité et nous placer devant l'urgence de revoir nos rapports sociaux. Nous rappeler, en somme, que l'activité économique dans nos milieux ne peut être considérée séparément des autres activités humaines; qu'elle ne peut être dissociée ni de la vie sociale, ni des relations interpersonnelles, pas plus que des critères moraux que sont le respect des autres et de la vie. Il faut, à mon sens, d'abord refaire nos coeurs. Car, puisque nous parlons de la science de la maison (écologie), il faut se rappeler que ce ne sont pas les grandes maisons qui rendent heureux, mais les grands coeurs.