*{ Assemblée des évêques du Québec 1982 } Les jeunes*socio=ac25 face*socio=rien à la crise*socio=et9. Ces *socio=rien dernière semaines *socio=nil ont été marquées par la rentrée scolaire*socio=et6 et la fête*socio=rien du travail*socio=ec4. A l'occasion*socio=rien de ces deux événements*socio=rien nous voulons attirer l'attention*socio=rien sur la situation*socio=et9 des jeunes*socio=ac25 dans la crise*socio=et9 économique*socio=ec0 actuelle*socio=te3. Comme membres*socio=ac10 du Comité*socio=rien des affaires_sociales*socio=et6 de l'assemblée_des_évêques_du_québec*socio=ac21, nous sommes inquiets*socio=rien de constater la dégradation*socio=rien des conditions_de_vie*socio=uv14a des jeunes*socio=ac25. Les sociétés*socio=ac22 considèrent généralement comme un acquis*socio=rien et une richesse*socio=rien la main-d'_oeuvre*socio=ac2 active*socio=rien des 15-30_ans*socio=ac25. Pourtant, la crise*socio=et9 économique*socio=ec0 actuelle*socio=te3 touche principalement cette catégorie*socio=rien de travailleurs*socio=ac2. Ce phénomène*socio=rien pose des questions*socio=rien inédits qui dépassent les difficultés*socio=rien économiques*socio=ec0 du moment*socio=rien. L'Évangile*socio=uv2 qui est au coeur*socio=rien de notre foi*socio=uv2 ne fournit pas de *socio=rien solution pratique *socio=nil mais il nous pousse à prendre la parole*socio=rien et nous invite à agir avec d'autres pour dépasser les obstacles*socio=rien qui se dressent dans la *socio=rien vie quotidienne des*socio=nil jeunes*socio=ac25 *socio=nil d'ici. Ne sont-ils pas de ces pauvres*socio=ac24 auxquels le Christ*socio=ac29 est venu apporter une *socio=rien bonne nouvelle *socio=nil ? En 1979, dans le message*socio=rien de Premier Mai*socio=rien, nous arrêtions au problème*socio=rien du chômage*socio=ec4 des jeunes*socio=ac25. Aujourd'hui encore, nous lançons un appel*socio=rien à toute la population*socio=ac22 du Québec*socio=te10. Nous nous adressons, en particulier*socio=rien, a ceux et celles qui sont placés dans les centres*socio=rien de décision*socio=rien ou qui sont en responsabilité*socio=uv28 à l'intérieur*socio=rien des structures*socio=rien qui encadrent la société*socio=ac22 québécoise*socio=ac23. Un avenir*socio=te4 bloqué. A la fin*socio=rien de leurs études*socio=rien, un *socio=rien grand nombre de*socio=nil jeunes*socio=ac25 *socio=nil se voient bloquer l'entrée sur le marché_du_travail*socio=ec4. N'ayant pas accès*socio=uv7 à l'assurance-chômage*socio=et6, ils se retrouvent bénéficiaires*socio=ac12 de l'aide_sociale*socio=et6 avec une maigre allocation*socio=et3 de 138 $ par mois*socio=rien. Il leur est vraiment impossible de subvenir minimalement aux besoins*socio=uv14 vitaux*socio=rien avec de tels revenus*socio=ec0, surtout s'ils n'habitent plus chez leurs parents*socio=et10. Ils sont alors réduits à vivre*socio=rien au-dessus du seuil*socio=rien de pauvreté*socio=uv14a. Que dire maintenant de ces jeunes*socio=ac25 à la recherche*socio=rien d'emplois*socio=ec4 inexistants*socio=rien que menacent le découragement*socio=uv30 et la démobilisation*socio=uv17? Ils sont nombreux*socio=rien. Tous près de la moitié*socio=rien des jeunes*socio=ac25 travailleurs*socio=ac2 sont sans emploi*socio=ec4, vivant soit des prestation*socio=et3 de l'assurance-chômage*socio=et6, soit des allocations*socio=et3 de l'aide_sociale*socio=et6. La même société*socio=ac22 qui fait*socio=rien miroiter aux jeunes*socio=ac25 les valeurs*socio=uv0 de la consommation*socio=ec3, les confine, par ailleurs*socio=rien, à vivre*socio=rien mal logés, mal alimentés et marginalisés. Les fils*socio=ac28 et filles*socio=ac28 de la société*socio=ac22 d'abondance*socio=et9 sont, dans une large mesure*socio=rien, réduits à la pauvreté*socio=uv14a et à la misère*socio=uv14a. Les jeunes*socio=ac25 agriculteurs*socio=ac3 vivent aussi une situation*socio=et9 difficile*socio=rien. Quelques privilégiés*socio=ac24 ont la chance*socio=rien d'hériter d'un bien parental*socio=et10 bien organisé; d'autres sont associés*socio=rien à une exploitation*socio=uv18 déjà bien lancée. Toutefois, un *socio=rien grand nombre de*socio=nil jeunes*socio=ac25 *socio=nil ne pourront jamais réaliser le projet*socio=rien de mettre en marche*socio=rien une entreprise*socio=ac6 agricole*socio=ec1. Le système*socio=rien actuel*socio=te3 est en train*socio=rien de les exclure. On remarque cette année*socio=te3 la remontée des inscriptions*socio=rien au cegeq. Le même phénomène*socio=rien se constate à l'université*socio=et6. Plutôt que de rien*socio=rien faire, les jeunes*socio=ac25 prolongent leurs études*socio=rien. Tout en nous réjouissant de voir un plus *socio=rien grand nombre de*socio=nil jeunes*socio=ac25 *socio=nil entreprendre des études*socio=rien post-secondaires*socio=et6, nous nous interrogeons sur la façon*socio=rien dont on s'y prendra pour soutenir la motivation*socio=rien des étudiants*socio=ac28. Plusieurs sont admis à des programmes*socio=et0a qui sont leur deuxième*socio=rien et *socio=rien troisième choix.*socio=nil Par*socio=nil ailleurs,*socio=nil le*socio=nil conseil_économique_du_Canada*socio=ac19 *socio=nil constate une pénurie*socio=et9 de travailleurs*socio=ac2 qualifiés*socio=rien dans de *socio=rien nombreux domaines.*socio=nil La*socio=nil société*socio=ac22 *socio=nil se contentera-t-elle de faire des collèges*socio=et6 et universités*socio=et6 des parcs*socio=rien d'attente en offrant des places dans n'importe quel champ*socio=rien d'étude*socio=rien sans tenir compte*socio=rien des goûts*socio=rien des étudiants*socio=ac28 et des possibilités*socio=rien d'emploi*socio=ec4? La situation*socio=et9 actuelle*socio=te3 freine aussi plusieurs jeunes*socio=ac25 dans leur désir*socio=rien d'entreprendre un projet*socio=rien de vie*socio=rien adulte*socio=ac25. Ils demeurent chez leurs parents*socio=et10 faute de pouvoir*socio=uv19 prendre logement*socio=et6; d'autres y reviennent après*socio=rien une expérience*socio=rien de vie*socio=rien à l'extérieur*socio=rien. En plus du poids*socio=rien économique*socio=ec0 que doivent supporter les parents*socio=et10, il se présente*socio=rien alors souvent de *socio=rien nombreuses difficultés de*socio=nil cohabitation*socio=et10.*socio=nil ces*socio=nil *socio=ac25 jeunes adultes *socio=nil portent des valeurs*socio=uv0 différentes*socio=rien de celle de leurs parents*socio=et10 et adoptent un style de *socio=rien vie nouveau *socio=nil qui bouscule les aînés*socio=ac25. Les uns et les autres sont alors amenés à vivre*socio=rien des tentions difficiles*socio=rien. Par ailleurs*socio=rien, plusieurs parents*socio=et10 sont désemparés devant*socio=rien la situation*socio=et9 qu'on réserve*socio=rien à leurs jeunes*socio=ac25. Ils sont tentés par la fuite*socio=rien. Ils vivent de plus en plus dans le ghetto*socio=te5 de leur sous-culture. Plusieurs en viennent à la surconsommation*socio=ec3 d'alcool*socio=ec1 et de drogues*socio=ec1. Un certain nombre*socio=rien se trouvent impliqués dans des délits*socio=et7 criminels*socio=rien, vols*socio=et7, trafic*socio=et7 de drogues*socio=ec1, prostitution*socio=et7. Ils risquent ainsi de s'ajouter à la population*socio=ac22 des centres*socio=rien de détention*socio=et7 déjà surpeuplés. L'augmentation*socio=rien de la criminalité*socio=et7 est un problème*socio=rien social*socio=ac22 qui a des racines économiques*socio=ec0 évidentes*socio=rien. Néanmoins, le phénomène*socio=rien le plus troublant est le *socio=rien nombre considérable de*socio=nil suicides*socio=uv14a *socio=nil qui se commettent chez les jeunes*socio=ac25. *socio=rien Fuite ultime *socio=nil d'un monde*socio=ac22 violent*socio=uv20 et sans espoir*socio=uv30 apparent*socio=rien, le suicide est la *socio=rien deuxième cause de*socio=nil mortalité*socio=et10 *socio=nil chez les jeunes*socio=ac25 après*socio=rien les accidents*socio=et6 de la route*socio=et6a. Il représente maintenant 13% de tous les décès*socio=rien chez les 15-19_ans*socio=ac25 et 19% chez les 20-29_ans*socio=ac25. Ce taux*socio=rien de suicide est un indice d'un mal de vivre*socio=rien plus généralisé. Beaucoup de jeunes*socio=ac25 se sentent inutiles*socio=rien; la vie*socio=uv30 n'a pas de sens*socio=rien pour eux. La société*socio=ac22 québécoise*socio=ac23 est une société*socio=ac22 vieillissante*socio=ac25. En l'an_2000*socio=te4, le nombre*socio=rien de retraités*socio=ac25 aura augmenté considérablement. On devra compter sur la population_active*socio=ac24, sur les 30-50_ans*socio=ac25, pour assurer le bien-être*socio=uv14a mérité des aînés*socio=ac25. Mais ces 30-50_ans*socio=ac25 seront alors ceux et celles qui aujourd'hui sont laissé pour compte*socio=rien. Auront-ils acquis*socio=rien les aptitudes*socio=ec4, le goût*socio=rien du travail*socio=ec4, le sens*socio=rien de la responsabilité*socio=uv28 sociale*socio=ac22 qui leur permettent d'accomplir le rôle*socio=rien qu'on attendra d'eux? Écouteront-ils l'appel*socio=rien à l'engagement*socio=rien, ceux qui sont aujourd'hui mis de côté*socio=rien et qui vivent en marge*socio=rien de la société*socio=ac22? Au fond*socio=rien, c'est notre projet*socio=rien de société*socio=ac22 lui-même qui est en cause*socio=rien. Il nous faut donc prendre au sérieux*socio=rien la situation*socio=et9 et trouver des solutions*socio=rien à tout prix*socio=ec3. Autrement, nous sacrifions une génération*socio=ac25. Ce sacrifice*socio=uv24 peut devenir*socio=rien notre propre*socio=rien suicide collectif*socio=ac22, si nous n'y prenons pas garde*socio=rien. Une lueur*socio=rien d'espérance*socio=uv30. Malgré le sombre portrait*socio=rien qui vient d'être tracé, il faut aussi signaler que des jeunes*socio=ac25 face*socio=rien à cette situation*socio=et9, se sont pris en main*socio=rien. Certains se sont bâti des réseaux*socio=rien de solidarité*socio=uv17. Un *socio=rien bon nombre *socio=nil ont changé leurs habitudes*socio=rien de vie*socio=rien. Ils redécouvrent une certaine*socio=rien sobriété*socio=uv27 et refusent la société*socio=ac22 de consommation*socio=ec3. Ils vivent des expériences*socio=rien de partage*socio=uv17 et de gratuité*socio=uv7, s'intéressent aux velles entreprises*socio=ac6. Au sein*socio=rien de l'épreuve*socio=rien, ils ont rebondi. Forts*socio=rien de leur expérience*socio=rien, ils questionnent les priorités*socio=rien des sociétés*socio=ac22. Ils enfantent*socio=et10 peut-être un monde*socio=ac22 nouveau*socio=rien qui étonnent les pouvoirs*socio=et4 en place*socio=rien et dont ne pourront rendre compte*socio=rien les indicateurs économiques*socio=ec0 et sociaux*socio=ac22 habituels*socio=rien. Ils sont pour nous un signe d'espérance*socio=uv30 et d'interpellation*socio=rien évangélique*socio=uv2. Dans l'esprit*socio=rien des Béatitudes*socio=uv2, nous pouvons même dire qu'ils sont déjà heureux*socio=rien puisqu'ils sont « affamés et assoiffés de justice*socio=uv6 ». Les mots*socio=rien qui nous viennent, en ce moment*socio=rien, sont ceux que jean-paul_II*socio=ac29 adressait aux jeunes*socio=ac25 d'Amérique*socio=te10 dans l'homélie*socio=uv2 qu'il a prononcée au cours*socio=rien d'une célébration*socio=rien eucharistique*socio=uv2 au parc*socio=rien municipal*socio=te5 Boston*socio=te10 Common: « Pour moi, chacune de ces rencontres (avec les jeunes*socio=ac25) constitue une nouvelle*socio=rien découverte. Chaque fois*socio=rien je rencontre chez les jeunes*socio=ac25 la joie*socio=rien et l'enthousiasme*socio=rien de la vie*socio=uv30, la recherche*socio=rien de la vérité*socio=uv30 et d'un sens*socio=rien plus profond*socio=rien de la vie*socio=uv30 qui se déploie à leur yeux*socio=rien avec tout son attrait*socio=rien et sa force*socio=rien. » En nous mettant à l'écoute*socio=rien des jeunes*socio=ac25, sur leur terrain*socio=rien, nous pourrons trouver, avec eux, la brèche*socio=rien par où sortir de cette crise*socio=et9 profonde*socio=rien. Avec eux, nous devons chercher des solutions*socio=rien pour l'ensemble*socio=rien de la société*socio=ac22. Si nous les marginalisons, si nous les réduisons à la misère*socio=uv14a, nous nous privons d'une des *socio=rien meilleures voies *socio=nil de nous en sortir. C'est pourquoi des *socio=rien actions urgente *socio=nil s'imposent. Des gestes*socio=rien à poser. Au-delà des politiques*socio=et0a gouvernementales*socio=ac19, il importe que les gestionnaires*socio=ac0 de toutes sortes*socio=rien cessent de considérer les coupures*socio=et3 de poste*socio=ec4 comme l'ultime*socio=rien réussite*socio=et9 de leur gérance*socio=et12; il importe surtout que la création*socio=rien d'emplois*socio=ec4 productifs*socio=ec0 devienne pour eux une priorité*socio=rien. Bien plus, des mesures*socio=rien s'imposent afin d'assurer une juste*socio=uv6 relève*socio=rien dans les corps*socio=ac8 de métier*socio=rien et les professions*socio=ec4. Une telle attention*socio=rien concerne tous les paliers*socio=rien de responsabilité*socio=uv28. Il faut cultiver le goût*socio=rien d'assurer la continuité*socio=rien et de concourir à la formation*socio=ec4 d'une nouvelle*socio=rien génération*socio=ac25. Celle-ci pourra alors répondre aux défis*socio=rien de la société*socio=ac22. Des initiatives*socio=uv31 de la base*socio=rien pour favoriser l'emploi*socio=ec4 des 15-30_ans*socio=ac25 doivent être encouragées et soutenues par des politiques*socio=et0a. Des dispositions*socio=rien doivent aussi être prises dans les conventions_collectives*socio=ec4. Les nouveaux*socio=rien développements*socio=uv32 technologiques*socio=ec5 et scientifiques*socio=ec5, la réorganisation*socio=ec4 du travail*socio=rien et du temps*socio=rien de loisir*socio=et6a, les besoins*socio=uv14 de l'éducation*socio=et6 permanente et des communautés*socio=ac22 posent des *socio=rien défis importants aux*socio=nil institutions d'*socio=nil enseignement*socio=et6.*socio=nil *socio=nil Il est urgent*socio=rien de revoir les programmes*socio=et0a et de proposer aux jeunes*socio=ac25 une formation*socio=ec4 qui leur ouvre des avenues*socio=rien sur le marché_du_travail*socio=ec4. Il faudra dépasser les discussions*socio=et9 de structures*socio=rien, la défense*socio=uv21 des intérêts*socio=ec3 corporatistes et fixer l'attention*socio=rien sur les étudiants*socio=ac28 et l'avenir*socio=te4. Néanmoins, comme l'écrivait le cardinal_casaroli*socio=ac29, au nom*socio=rien du Pape*socio=rien jean-paul_ii*socio=ac29, dans sa lettre*socio=rien à la *socio=rien trente deuxième Semaine sociale*socio=ac22 d'*socio=nil Espagne*socio=te10 *socio=nil intitulé Le chômage*socio=ec4, calamité*socio=uv20 sociale*socio=ac22: « C'est toute la société*socio=ac22 qui doit coopérer, par l'épargne*socio=ec0, les investissements*socio=ec0 intelligents*socio=rien, l'acceptation*socio=rien du risque*socio=rien et l'ardeur*socio=rien du travail*socio=ec4, pour multiplier les emplois*socio=ec4. Tout cela suppose un effort*socio=uv23 tenace*socio=rien et formidable de solidarité*socio=uv17 sociale*socio=ac22 qui ne peut naître et se maintenir qu'à partir de la conviction*socio=rien que la solution*socio=rien dépend de tous et de chacun ». Les jeunes*socio=ac25 sont promesse*socio=rien de continuité*socio=rien. Leur grande*socio=rien énergie*socio=uv23 et leur enthousiasme*socio=rien naturel*socio=uv13a doivent trouver à se réaliser dans la participation*socio=rien au chantier*socio=rien collectif*socio=ac22. Nés du changement*socio=uv32 et dans le changement*socio=uv32, les jeunes*socio=ac25 d'aujourd'hui sont porteurs*socio=rien de germes nouveaux*socio=rien. Ils cherchent tous les moyens*socio=rien de nous signifier leur goût*socio=rien de vivre*socio=rien. Ils nous le crient de toutes leurs forces*socio=rien, toute leur vie*socio=uv30! Saurons-nous les entendre?.