*{date-mtl-48} Le problème de l'habitation devient de plus en plus aigu*sctrav=bb à montréal souvent, pour bien des familles, il prend même un aspect tragique, et les abus d'exploitation qui viennent s'y greffer ne font qu'aggraver le mal . Nos journaux, nos revues ont exposé les résultats de sérieuses enquêtes conduites par des sociologues avertis, par des sociètés de bienfaisance catholique*socio=uvx10 et protestante*socio=uvx10, par des commissions gouvernementales ; par exemple, l'enquête de la ligue-ouvrière-catholique nous assure qu'il manque actuellement 70000 logements à montréal, elle nous rappelle qu'il se célèbre par année à montréal plus de 10000 mariages . Pour répondre à ces besoins, il s'est construit en 1946, 5819 maisons privées*socio=uv7 et 197 maisons de rapport . Nous ne rapporterons pas ici les descriptions des misères navrantes physiques*socio=usx13 et morales*socio=uvx22 que l'étude de la loc a décelées jusqu'à ce jour . Nous n'insisterons pas non plus sur les dangers de toutes sortes que comporte, pour notre économie générale, un accroissement si rapide*socio=us8 de notre ville-de-montréal, et cela, nous ne devons pas l'oublier, dans un monde bien troublé et vivant dans un âge qui est de la bombe-atomique . Et cet accroissement complique toujours davantage le problème de l'habitation . Nous savons bien que les logements surpeuplés*socio=us5, les logements insalubres*socio=in9 et encore plus les taudis et les gîtes d'occasion affectent d'abord la santé physique*socio=usx13 : ils prédisposent à tant de maladies et sont un facteur de plus dans l'accroissement de la mortalité infantile*socio=us4, de l'anémie, de la tuberculose . La santé physique*socio=usx13 n'est pas la seule qui est ici menacée . Le respect de sa dignité humaine*socio=uvx26, de sa dignité chrétienne*socio=uvx10 est fortement émoussé par une promiscuité inévitable d'adultes, quelquefois étrangers, et d'enfants de sexe différent . La réunion de trop de personnes dans une ou deux pièces rend pratiquement impossible*sctrav=be l'intimité des époux, l'esprit familial*socio=in6 et l'éducation des enfants . Dans ces conditions, comment voulez-vous que le respect des lois religieuses*socio=uvx10 et civiles*socio=uv7 ne leur apparaisse pas comme trop difficile*sctrav=ce dans une société qui, loin de fournir le support matériel*sctrav=gb et moral*socio=uvx22 nécessaire*sctrav=ba ne les expose qu'à la déchéance morale*socio=uvx22, et ne leur impose que des privations et des souffrances . Nous ne sommes pas surpris de constater que la criminalité chez les adultes et chez les jeunes est en raison directe du nombre des taudis . Le manque de logis convenables est devenu aujourd-hui une grave*sctrav=bb menace pour le bien de la famille et de la société . Notre sens de la justice et de la charité nous dicte qu'il est grandement temps de s'attaquer à la solution de ce problème . Un commencement de solution sérieuse désarmerait vite les propagandistes d'idées subversives*socio=uv3 . Voilà pourquoi nous ne pouvons pas ne pas ressentir vivement les souffrances et les malaises que la crise de logement impose à nos familles ouvrières*socio=usx1b qui constituent, nous ne l'oublions pas, la majeure partie de notre population . Quand la vie familiale*socio=in6 et l'éducation chrétienne*socio=uvx10 sont gravement compromises*sctrav=di, quand la justice sociale*socio=us0 est méconnue, quand le bien de notre société est en jeu, c'est le devoir de l'église d'intervenir pour sauvegarder, promouvoir même les intérêts spirituels*socio=uvx10 et temporels*socio=uvx10 de ses enfants et assurer les fruits de la rédemption du christ . Notre pressant appel fait écho à celui que sa-sainteté*socio=uvx21 pie-xll adressait, le premier juin*socio=us8 1941, au monde entier : ? Nous voulons exprimer notre reconnaissance pour les efforts courageux*socio=uvx16 fournis jusqu'ici, et pour accentuer chez nos chefs de famille le désir d'une habitation familiale*socio=in6 saine*socio=uvx27, et pour accroître le nombre de maisons, et enfin pour faciliter l'acquisition d'une propriété à un plus grand nombre de familles . Ces efforts ont leurs mérites, mais n'ont pas apporté une solution adéquate au problème du logement ouvrier*socio=usx1b ; en cette matière on n'a rien fait pour ceux qui en ont le plus besoin, les petits*socio=usx1f salariés, disait justement un de nos hommes-publics intéressé au bien-être social*socio=us0 de notre ville . C'est un fait que notre système économique*socio=ec0 maintient une grande partie de notre classe-ouvrière dans un état de gêne et d'insécurité . La tâche qui s'impose présentement dans notre société est de restaurer la hiérarchie des valeurs et des préoccupations ; il s'agit maintenant de prendre des mesures pratiques*sctrav=gb pour établir un ordre social*socio=us0 meilleur*sctrav=bo, un ordre social*socio=us0 plus chrétien*socio=uvx10 qui sache concilier les exigences du bien-commun avec les justes*socio=uvx13 droits de la propriété privée*socio=uv7 . Cette entreprise de restauration sociale*socio=us0 s'avère difficile*sctrav=ce ; elle ne peut s'accomplir que par l'effort coordonné de toutes les bonnes-volontés volontés . Il ne devrait pas y avoir de catholiques éclairés et sincères pour refuser leur collaboration à cette oeuvre urgente*socio=us8, nécessaire*sctrav=ba . Nous exhortons nos prêtres à diffuser la doctrine sociale*socio=us0 de l'église, à développer chez leurs fidèles l'esprit de justice et de charité, à les intéresser tout particulièrement au problème de l'habitation ; mieux que bien d'autres, ils ont constaté au cours de leur visite de paroisse, les méfaits de la crise du logement ; plus que d'autres, parce qu'ils vivent près du peuple, parce qu'ils connaissent ses besoins, ils doivent par vocation faire tout ce qui est possible*sctrav=be pour répondre à son attente et soulager sa détresse . Les religieux et les religieuses, les instituteurs et institutrices laiques*socio=inx11a qui se dévouent dans l'enseignement, ne manqueront pas d'inculquer à leurs élèves le sens de l'économie et de l'épargne, et aux finissants l'idéal d'un foyer bien à eux, d'un chez soi familial*socio=in6 . Å la sortie de l'école, les jeunes entrevoient l'avenir d'une façon idéale : qu'ils n'oublient pas que la réalisation de cet idéal dépend avant tout de leurs propres efforts . Nous avons, à plusieurs reprises, manifesté notre sollicitude à l'égard de nos jeunes*socio=us4 ouvriers et jeunes*socio=us4 ouvrières, et, c'est parce que nous connaissons leurs besoins leurs ambitions que nous les voulons consciencieux, désireux*sctrav=eb d'acquérir la compétence dans leurs métiers . Que nos jeunes*socio=us4 ouvriers demeurent convaincus que le travail bien fait, loin de rabaisser, leur permet de gagner leur vie, de développer leurs talents et de contribuer très efficacement au bien-commun de la société . Dans l'ordre naturel*socio=uvx26, le travailleur, comme le chrétien dans l'ordre surnaturel*socio=uvx10, est aussi, suivant le mot de saint-paul adjutor-dei, le collaborateur de dieu . N'est-ce pas là l'idéal que cherchent à inculquer à la classe-ouvrière notre jeunesse et notre ligue-ouvrière-catholique ? Par ailleurs nous recommandons à nos ouvriers d'éviter de folles dépenses, de pratiquer la tempérance, la modération dans leurs loisirs . Puissent-ils observer les conseils de saine*socio=uvx27 économie qu'on leur a inculqués, entretenir le goût de la culture personnelle*socio=uvx24, l'amour du travail, du travail bien fait ; puissent-ils se joindre à nos syndicats ouvriers*socio=usx1b dont le but est de défendre leurs intérêts professionnels*socio=usx10 . Ne serait-ce pas là pour tous, le moyen d'acquérir, pour le jour de leur établissement, un modeste avoir et un crédit moral*socio=uvx22 qui leur permette les plus légitimes*socio=uvx25 ambitions ? La formule coopérative*socio=ecx11 s'avère de plus en plus efficace*sctrav=bm pour le relèvement de la classe-ouvrière tout comme elle l'est pour la classe-agricole . Dans le problème de l'habitation, des expériences de coopératives, faites selon les vrais*sctrav=dp principes, ont donné d'heureux*socio=uvx19 résultats dans maints endroits de notre province et de notre pays ; nous encourageons nos ovvriers à considérer cette formule économique*socio=ec0 comme une excellente solution à leur portée . Ils sont les premiers intéressés aux avantages matériels*sctrav=gb et sociaux*socio=us0 que leur apportera la construction de maisons nouvelles*socio=us8 ; qu'ils fassent d'abord leur part avant de réclamer l'aide des gouvernements . Nous ne doutons pas certes que cette aide soit très nécessaire*sctrav=ba ; mais que chaque salarié se préoccupe d'épargner suffisamment pour mieux obtenir des subsides dont il aura besoin pour s'assurer une maison familiale*socio=in6 . Nous ons que se continue la campagne d'éducation pour poser de plus en plus clairement le problème de l'habitation devant l'opinion-publique . Nos unions-ouvrières, nos associations économiques*socio=ec0, sociales*socio=us0, nationales*socio=usx2b et religieuses*socio=uvx10, à l'exemple de nos mouvements d'action-catholique adulte*socio=us4*2, doivent collaborer à cette oeuvre . Que nos associations, qui s'intéressent à la classe-ouvrière, s'appliquent à l'étude de tous les moyens qui peuvent concourir à la solution de ce problème . Que les propriétaires et les entrepreneurs aient pour première préoccupation de fournir un logement pour une famille normale . Bien entendu, ils ont droit à une juste*socio=uvx13 rémunération pour le capital placé, pour leur travail, pour les réparations . Mais comment ne pas déplorer les pratiques du marché noir*socio=uv3 sous toutes ses formes auxquelles recourent les propriétaires et même certains locataires au mépris de la justice ? On profite de l'extrême besoin de quelques-uns pour leur imposer des conditions exorbitantes . On a construit des maisons . Mais a-t-on vraiment construit des maisons pour nos familles ouvrières*socio=usx1b normales ? De plus, n'y a-t-il pas des propriétaires qui évidemment n'aiment pas les enfants ? C'est peut-être pour cela qu'ils posent des conditions anti-familiales*socio=in6 dans les baux qu'ils imposent aux chefs de famille ? Ce sont là des pratiques que la loi morale*socio=uvx22 réprouve et flétrit . Nous avons besoin de logis ouvriers*socio=usx1b qui ne coûtent pas trop cher*socio=ec0 . Pour atteindre cette fin, nous invitons les entrepreneurs à se contenter d'un profit raisonnable*socio=uvx20 et les ouvriers sur le chantier à donner une bonne journée de travail . Car si nous blâmons souvent les abus d'un capitalisme exploiteur*socio=uv3, nous ne devons pas moins flétrir la conduite des ouvriers qui chôment au travail . Nos gouvernements ont, eux aussi, envisagé avec inquiétude depuis longtemps cette crise aigue du logement : par diverses mesures législatives*socio=etx1 ils ont tenté de ralentir la croissance de ce malaise social*socio=us0 . Les progrès trop lents accomplis, dans la construction salubre*socio=uvx27 et à bon marché, exigent une intervention adéquate de la part de nos divers pouvoirs-publics . Cette intervention est devenue nécessaire*sctrav=ba pour permettre aux ouvriers d'avoir des logements convenables et même d'accéder à la propriété . Que l'état entoure donc de soins et d'une sollicitude particulière*sctrav=cl les travailleurs, qui appartiennent à la classe des pauvres . Il revient à l'autorité civile*socio=uv7 de faire des lois d'urbanisme, de mieux répartir les taxes de manière à ne pas trop grever les petits*socio=ecx16 propriétaires, de fournir des lots à bon marché aux ouvriers qui veulent se construire une maison . La commission d'urbanisme est disposée à faciliter la construction de logis ouvriers*socio=usx1b ; elle songe à nous débarrasser petit à petit des taudis . Nous espérons encore que le gouvernement de la province de québec nous donnera bientôt une loi du crédit à l'habitation . L'idée lancée par la loc à travers toute la province a été fortement appuyée par le conseil supérieur de la coopération, l'union-des-municipalités la fédération-canadienne-des-maires et plusieurs autres organismes sociaux*socio=us0 et professionnels*socio=usx10 . Il n'est pas de notre ressort de préciser les formes concrètes que des mesures législatives*socio=etx1, jugées nécessaires*sctrav=ba, devraient prendre . Il n'en reste pas moins que nous approuvons ceux qui réclament des pouvoirs-publics une plus grande abondance de matériaux de construction pour notre pays ; et dans la répartition de ces matériaux, il importerait qu'on les emploie d'abord vers la construction de demeures familiales*socio=in6 et qu'ils soient vendus aux petits*socio=ecx16 entrepreneurs autant qu'aux grandes compagnies industrielles*socio=ec3 et commerciales*socio=ec5 . Le problème de l'habitation étant d'envergure nationale*socio=usx2b, notre peuple s'attend à ce que notre gouvernement fédéral*socio=etx10a fasse sa part dans ce service à notre population ouvrière*socio=usx1b canadienne*socio=usx2e . Il est bien dans le rôle de l'état de stimuler, d'aider et d'orienter l'initiative privée*socio=uv7, de prendre tous les moyens pour empêcher l'exploitation d'une classe par une autre, de faire disparaître autant que possible*sctrav=be les injustices sociales*socio=us0 . C'est pourquoi, dans l'effort nouveau*socio=us8 qui s'impose en vue de multiplier les logements ouvriers*socio=usx1b, tous verraient avec satisfaction l'état considérer comme des intermédiaires aptes à remplir la tâche, des institutions économico-sociales*socio=ec0 qui ont pour but, non de favoriser des intérêts particuliers*socio=uvx24, mais le bien-commun de la collectivité comme par exemple les caisses-populaires, les coopératives de construction ou d'habitation . Plaise à dieu que tous, individus, organismes de coopération et pouvoirs-publics, unissent leurs efforts en vue de la solution du problème de l'habitation . Au début de cette nouvelle année, nous demandons à l'esprit-saint d'inspirer tous ceux qui travaillent au bien-être spirituel*socio=uvx10 et matériel*sctrav=gb de notre population de montréal, afin que, l'an prochain, nos s de bonheur, de joies familiales*socio=in6, de santé physique*socio=usx13 et morale*socio=uvx22, soient, pour une grande part, déjà réalisés au sein de nos classes-laborieuses . *{ Date-qué-48 # } L'université-laval, la première*socio=us8 université catholique*socio=uvx10 et française*socio=us6 fondée dans notre pays, fera bientôt appel à votre générosité . Å cette occasion, nous croyons devoir faire écho à cet appel, et vous dire combien nous avons à coeur le succès d'une institution qui a déjà accompli une oeuvre admirable*socio=uvx21 et qui peut jouer un si grand*socio=uvx21 rôle dans la vie de notre pays et dans celle de l'église toute entière . Jésus-christ a conféré explicitement à son église le pouvoir d'enseigner, quand il a dit à ses apôtres : allez, enseignez toutes les nations . Sans doute cette mission a-t-elle pour principal*sctrav=ba objet les dogmes de foi et les autres vérités qui éclairent et dirigent l'homme dans sa vie surnaturelle*socio=uvx10 . Mais il ne faut pas oublier que même ce qui appartient à l'ordre de la nature se rattache de bien des manières au domaine de la foi, et que la science sacrée*socio=uvx10 doit éclairer toutes les autres . L'église ne saurait donc rester étrangère à aucun progrès de la pensée humaine*socio=uvx26 ; elle doit s'intéresser à toutes les sciences . La vigilante collaboration de l'église à l'oeuvre de l'enseignement est d'autant plus nécessaire*sctrav=ba qu'il s'agit non seulement d'instruire mais encore d'éduquer l'enfance et la jeunesse, et que l'éducation consiste avant tout à orienter les volontés vers dieu, à les former au devoir et à la vertu . Il ne faut donc pas être surpris si l'église, de tout temps et dans tous les pays, s'est préoccupée de fonder des institutions d'enseignement sacré*socio=uvx10 ou profane, dans lesquelles cette hiérarchie des sciences et des valeurs a toujours été respectée, et qui cherchent à assurer le plein épanouissement des puissances mises en tout homme par le créateur . Et ne croyez pas, nos très chers frères, que ces institutions négligent les sciences humaines*socio=uvx26 . qu'il suffise de vous rappeler, à ce sujet, les paroles de sa sainteté le pape pie-xl, de la très grande*socio=uvx21 importance du mandat que dieu nous a confié, nous avons surtout, avec la plus grande attention, et de toutes nos forces, appliqué notre esprit à obtenir que les universités et les facultés catholiques*socio=uvx10 qui sont les premières en dignité, se distinguent aussi au premier rang, parmi tous les autres instituts, par la profondeur des études et la splendeur des sciences . L'histoire nous apprend même que, bien souvent au cours des âges, ces institutions furent les plus pures*socio=uvx27 et les plus abondantes*sctrav=cb sources des lettres, des sciences et des arts purement profanes*socio=uvx10 . Si l'on se rappelle que, selon le mot de monseigneur dupanloup*socio=us9, , l'on comprend la parole d'un grand*socio=uvx21 juriste : . De telles institutions procurent, plus que toute autre, le bonheur même temporel*socio=uvx10 des citoyens et sont un gage de paix sociale*socio=us0 . Ce sont les pensées qui présidèrent à la naissance de l'université-laval, lorsqu'en 1852 l'épiscopat demanda au séminaire de québec de fonder cette institution . Les évêques voulurent à la fois créer une école de haut-savoir, à l'avantage de notre peuple, et élever un monument à la gloire de dieu . Nous croyons pouvoir affirmer que l'université-laval n'a pas failli à cette tâche . Si notre peuple est resté fidèle*socio=uvx17a à l'évangile, si notre législation familiale*socio=in6 et sociale*socio=us0 est demeurée chrétienne*socio=uvx10 et particulièrement respectueuse*socio=uvx21 de la conscience et de la vraie*sctrav=dp liberté, si, en un mot, nos institutions nous ont permis de conserver avec honneur le riche*sctrav=dm patrimoine spirituel*socio=uvx10 que nous ont légué nos ancêtres et qu'un grand nombre d'étrangers nous envient, nous le devons, pour une large part, à ces hommes supérieurs*sctrav=bo : théologiens, philosophes, juristes, sociologues, économistes, médecins, hommes-de-lettres et hommes-de-sciences, qui ont puisé dans l'enseignement universitaire le meilleur*sctrav=bo de leur savoir et de leur influence ; nous le devons aux convictions lumineuses*socio=uvx10 et fortes*sctrav=da que l'université a su magistralement faire rayonner . En regard de tels bienfaits, immense est la dette de gratitude que tous nous avons contractée, plusieurs même à leur insu, envers cette université-laval qui, chez-nous, depuis près de cent ans, prodigue avec tant de zèle et de tant de générosité ses salutaires et irremplaçables leçons . Ce qui pousse l'université-laval à faire appel à la générosité de la population qu'elle sert, c'est le développement extraordinaire qu'elle a connu en ces dernières années et l'urgente*socio=us8 nécessité de rajuster ses cadres aux dimensions nouvelles de sa mission . Vous ne l'ignorez pas, nos très chers frères, l'université-laval s'est développée tout à côté du séminaire de québec qui lui a donné naissance . C'est ainsi que le grand-séminaire, le petit-séminaire et l'université-laval ont grandi ensemble dans le vieux*socio=us4 quartier de québec voisin de l'archevéché et de la cathédrale . Å mesure que chacune de ces trois maisons se développait, on ajoutait de nouveaux*socio=us8 pavillons, de plus en plus serrés les uns contre les autres . Depuis plusieurs années déjà, il ne reste plus de place pour construire d'autres édifices ; et pourtant il faut ouvrir de nouvelles*socio=us8 écoles et le nombre des élèves ne cesse d'augmenter, en proportion des besoins grandissants*sctrav=cc de notre peuple . En 1920, il n'y avait à l'université que quatre facultés et 517 étudiants ; aujourd-hui, c'est à 3000 étudiants que onze facultés et de nombreuses écoles doivent dispenser le savoir . Confiante*sctrav=dc en la divine providence, l'université a décidé de se rebâtir pour mieux servir . Elle a choisi, à cette fin, un vaste terrain sur les hauteurs de ste-foy . Un pavillon y est déjà commencé ; d'autres seront construits d'ici trois ou quatre ans ; le reste des édifices nécessaires viendra s'ajouter à mesure que les moyens le permettront . Autant que possible rien ne sera laissé au hasard dans cette immense entreprise . Un plan général prévoit dès maintenatn la place qu'occupera chaque pavillon ; on assure ainsi la symétrie et la beauté de l'ensemble et l'on prévient du même coup les erreurs dans l'exécution du projet et les dépenses inutiles*sctrav=bl . Ainsi comme un bon nombre de villes d'europe et d'amérique, québec aura une vériable*sctrav=dp cité universitaire*socio=inx2 dans laquelle seront groupés, sur un même terrain, les édifices d'enseignement, les maisons où pourront loger les étudiants, la chapelle où ils prieront, les services récréatifs*socio=in8b d'intérieur et de plein air, en un mot, tout ce qui est requis pour la vie de plus de 3000 jeunes gens, venus, comme aujourd-hui, de tous les coins du pays et même de l'étranger . Quant aux anciens*socio=us4 édifices, ils seront utilisés par certains services du séminaire et de l'université qui doivent demeurer au centre de la ville et qui pourront alors se loger convenablement . La construction de la cité universitaire*socio=inx2 est déjà commencée . Lorsqu'elle sera terminée, ce sera la gloire de l'université-laval d'avoir réalisé, pour l'instruction et l'avancement de notre peuple, cette oeuvre indispensable*sctrav=ba . Mais tout cela ne peut se faire sans de fortes dépenses que l'université ne saurait solder à même ses revenus ordinaires . On sait que chaque étudiant verse à peine un tiers de ce qu'il coûte à l'université . C'est dire qu'elle ne saurait, laissée à elle-même, entreprendre de nouvelles constructions . Jusqu'ici c'est le séminaire de québec qui, après avoir construit les premiers édifices de l'université, a soutenu cette institution de ses deniers . Nous vous devons, nos très chers frères, de rappeler le dévouement incomparable dont le séminaire de québec a fait preuve ; il n'est pas exagéré de dire qu'il a donné à l'université, depuis sa fondation, plus d'argent que nous n'en demandons aujourd-hui à toute notre population . Le séminaire de québec a été aidé, en 1902*socio=us8, par une souscription des anciens qui lui ont offert wx-100 et, en 1920, par l'aide-à-laval qui lui a rapporté wz-1 . Il a été aidé surtout par le gouvernement de la province, qui lui a accordé des octrois et des subventions avec une générosité qui n'a cessé de grandir ; nous sommes heureux de pouvoir lui exprimer ici notre vive gratitude . Toutefois, en regard des charges que l'université doit assumer, ces ressources sont devenues absolument insuffisantes . Pour construire les premiers édifices de la nouvelle*socio=us8 cité universitaire*socio=inx2, l'université-laval a besoin de dix-millions . D'un geste magnifique, le gouvernement de la province a déjà souscrit quatre-millions ; c'est dire que l'université compte sur notre générosité pour obtenir les six autres millions dont elle a besoin . Cette somme lui permettra de faire sortir de terre sa cité : achat de terrains, installation des services généraux ; parachèvement de l'école forestière*socio=ec4 ; construction de plusieurs édifices : faculté de médecine, hôpital universitaire*socio=inx2, école des infirmières, institut des sciences physiques et mathématiques, maison d'étudiants, centre récréatif*socio=in8b . Vous constatez dès maintenant, nos très chers frères, que l'université se préoccupe d'offrir à vos étudiants non seulement des écoles de première valeur mais aussi un logement qui leur permette de mieux travailler sans compromettre leur santé . Une partie des sommes souscrites servira à l'entretien et une autre à l'établissement d'un fonds de pension pour les professeurs et les autres membres du personnel à leur retraite . Telles sont, nos très chers frères, les fins de la présente*socio=us8 souscription . Vous approuverez, comme nous et sans réserve, les projets en cours et vous comprendrez, nous en sommes assurés, que nous devons tous faire notre part pour permettre à l'université-laval de commencer à bâtir sa cité . Sans doute, nos très chers frères, fait-on souvent appel à votre générosité . Mais vous reconnaîtrez que devant les doctrines perverses*socio=uv3 et les actes de violence qui troublent le monde entier, nous devons nous unir dans un grand effort pour assurer avant tout la vie et le progrès des institutions qui sont nos meilleures*sctrav=bo défenses parce que, tout en diffusant la science, elles protègent notre foi . Aussi est-ce avec la plus entière confiance que nous vous demandons votre offrande . Nous sommes heureux de constater la sympathie qui se manifeste déjà de toutes parts ; nous désirons ardemment qu'elle s'accroisse encore et qu'elle se traduise par des dons généreux*socio=uvx18 . Ne nous faisons pas illusion ; même en souscrivant des sommes considérables nous donnerions à l'université beaucoup moins que nous n'en avons reçu, car les bienfaits qu'elle prodigue ne peuvent être estimés à prix d'or ni d'argent . Tous, pauvres*sctrav=df et riches*sctrav=dm, chacun selon ses moyens, vous voudrez assurer l'avenir d'une si noble*socio=uvx21 et si nécessaire*sctrav=ba institution . Il faudrait que l'on puisse dire : l'université-laval progresse sans arrêt parce qu'elle est soutenue par tout notre peuple . Il ne nous appartient pas de vous expliquer en détail, nos très chers frères, comment sera organisée cette souscription . Les dévoués organisateurs de la campagne le feront en temps et lieu ; ils sont les délégués du syndicat des fiduciaires de l'université-laval et ont tous les pouvoirs requis pour traiter aussi bien avec les corporations religieuses*socio=uvx10 ou civiles*socio=uv7 qu'avec les individus . Nous préférons, en terminant, vous dire les sentiments que nous entretenons envers l'université-laval et que nous voudrions vous voir tous partager . Nous la voulons grande*socio=uvx21, prospère*sctrav=cb, riche*sctrav=dm de tous les dons de la nature et de la grâce, pour la gloire de dieu et l'exaltation de la vierge-immaculée, son auguste*socio=uvx21 patronne ; pour l'avantage non seulement du peuple bien-aimé confié à notre sollicitude pastorale*socio=uvx10, mais encore de nos frères de l'extérieur qui viendront chercher ses lumières . Nous voulons que son rayonnement soit de plus en plus bienfaisant, qu'elle aide notre peuple à se maintenir au premier*socio=uvx1a rang des nations chrétiennes*socio=uvx10, et qu'elle devienne l'un des plus beaux*sctrav=dh fleurons de notre mère la sainte*socio=uvx10 église . *{ Date-haut-48 # } Au cours de notre carrière sacerdotale*socio=inx11, déjà longue d'un quart de siècle, et surtout depuis notre élévation à l'épiscopat, nous nous sommes chaque jour arrêté à méditer sur l'avenir de cette région qui nous a vu naître et qui est maintenant confiée à nos soins de pasteur . Nous l'avons aimée d'un grand amour . Personne plus que nous n'a voulu la voir belle*sctrav=dh et prospère*sctrav=cb . Certes notre premier souci a toujours consisté à chercher son bien spirituel*socio=uvx10 puisque c'est la très haute*socio=uvx21 fin de notre charge, mais, comme pour servir dieu avec liberté et amour filial*socio=in6*2 il faut toujours une certaine somme de bien-être, nous ne nous sommes jamais désintéressé de son bonheur temporel*socio=uvx10 . Nous trouvons d'ailleurs un encourageant exemple dans cette longue chaîne d'évêques qui ont succédé aux apôtres . L'église a toujours été une institution créatrice . Les monuments, qui dans les arts, les sciences, l'industrie, jalonnent sa longue carrière, attestent qu'elle ne s'est pas contentée de défendre la foi et de prêcher la charité, qu'elle ne s'est pas confinée dans la spéculation ou la dialectique, mais que partout et toujours invariable et immuable dans ses principes, elle a su, dans leurs applications, s'adapter aux circonstances, et tirer parti de cet incomparable et unique capital humain*socio=ecx14 de l'intelligence, de la volonté et de la puissance collective des peuples sagement dirigés . Nous sommes donc très à l'aise aujourd-hui en abordant un sujet d'apparence matérielle*sctrav=gb, mais dont le succès ou l'insuccès aurait des répercussions d'une extrême gravité spirituelle*socio=uvx10 . Ce sujet hantait notre esprit . En parcourant les belles*sctrav=dh campagnes de notre province nous nous demandions en effet de quelle malédiction la providence ne nous avait pas donné, à nous aussi, des terres fertiles*socio=us3b*2 où les blés auraient pu mûrir sous l'ondulation de la brise . Nous avons cherché vainement ces terrains, nous avons lu, nous avons consulté des experts, et à force de réflexion nous avons fini par nous dire que la parole de saint*socio=uvx10 paul, parlant des personnes, s'applique aussi aux pays . Elle serait à plaindre la société dont tous les membres seraient ou apôtres, ou prophètes, ou docteurs, en un mot exerceraient la même profession, quelque perfection qu'ils apportassent à cette profession . Dans l'ordre providentiel*socio=uvx10 une société tend à sa fin par la diversité des talents, des caractères, des aptitudes . C'est l'unité dans la diversité . Il en est de même dans la destinée des pays . Si toutes les régions se ressemblaient l'économie d'un pays serait compromise . Si toutes les terres de cette province étaient propres à l'agriculture, nous aurions peut-être étendu inconsidérément nos espaces en culture ou en jachères et nous n'aurions plus de bois . Or le bois est une des plus grandes*socio=uvx21 nécessités de la vie . . Ces paroles, écrites en 1906 sont restées d'une actualité surprenante . Les autres produits de l'industrie ont eu beau se développer à une rapidité vertigineuse, les nouvelles*socio=us8 techniques, les nouveaux*socio=us8 usages, les transformations de la physique et de la chimie ont gardé au bois sa place enviable dans l'économie du pays . Aussi, nos très chers frères, nos lectures, nos conversations avec les hommes de la science, du métier, et de l'industrie, nos méditations sur l'avenir de notre région ont fini par remplir notre âme d'une conviction reconnaissante*sctrav=cj et d'un grand*socio=uvx21 espoir . Après tout la providence n'a pas été si parcimonieuse à notre égard . Car dans le concert qui monte du sol canadien*socio=usx2e à la gloire du créateur notre région à nous chante spécialement ces versets : sources, mers et fleuves, bénissez le seigneur . Louez le seigneur, montagnes et collines, arbres fructifères*socio=ecx1 et cèdres altiers . Des sources et des rivières, où dieu en a-t-il fait couler de plus belles*sctrav=dh et de mieux fournies de pouvoirs hydrauliques*socio=ec4 d'une puissance illimitée ? Quelle mer est plus admirable et poissonneuse*socio=ecx2 que notre golfe ? Il a caché sous nos collines et nos montagnes des richesses minérales*socio=ec4 que nous venons à peine de deviner, et il les a embellies de forêts immenses qui nous offrent en abondance ce produit essentiel*sctrav=ba à la civilisation, le bois . Comme pour nous bien faire comprendre que tel doit être, la fonction, le rôle, la vocation de notre région à nous, il a fait pousser ce bois sur un sol qui, sauf quelques rares exceptions, n'est propre qu'à la culture du bois, ou à la sylviculture, pour l'appeler par son vrai*sctrav=dp nom . Ce serait donc mal comprendre notre vocation comme groupe social*socio=us0, ce serait mal apprécier la destinée providentielle*socio=uvx10 de notre région que d'essayer de substituer à la sylviculture un autre genre de produit . Ce serait nous vouer à un échec lamentable et créer un désert là où dieu avait semé la fécondité, la beauté, la richesse . Dieu en effet nous a donné la richesse de nos forêts et une très grande richesse, car wx-25 sur chaque wx-100 de notre richesse et de notre revenu viennent de nos arbres . Richesse inépuisable . Un jour viendra où les mines auront donné leur dernier lingot, mais la forêt continuera de pousser des arbres toujours plus beaux*sctrav=dh et plus riches*sctrav=dm pourvu que nous nous donnions la peine de l'aimer et de la traiter avec intelligence dans un esprit de prévoyance . Oui, pourvu que nous nous donnions la peine de la traiter avec intelligence . On murmure souvent contre les choses lorsqu'on devrait s'accuser soi-même parce qu'on ne se donne pas la peine de mettre en valeur cette haute*socio=uvx21 faculté de l'intelligence . Dieu a créé l'homme perfectible, et dans sa bonté il lui a confié le soin de sa propre perfection, qu'il a fait dépendre de ses deux facultés : l'intelligence et la volonté . Parmi toutes les merveilles de l'univers visible le chef-d-oeuvre des mains de dieu, c'est incontestablement l'intelligence et la volonté humaines*socio=uvx26 . N'est-ce pas du fait de son intelligence et de sa volonté que l'homme tire sa ressemblance avec dieu dans l'ordre naturel*socio=uvx26, et dans l'ordre surnaturel*socio=uvx10 quand la grâce sanctifiante vient diviniser les oeuvres d'intelligence et de volonté ? Par l'opération de ces facultés seul parmi les êtres visibles l'homme peut connaître et comprendre la nature des choses et se déterminer librement à l'action dans la poursuite de sa fin . Quand l'homme néglige de mettre en oeuvre ces nobles*socio=uvx21 facultés pour agir par caprice ou par instinct il n'avance plus vers la perfection, il crée le désordre, la peine, la souffrance, parce qu'il descend au-dessous de sa nature, il rétrograde vers l'animalité pure . Ce n'est pas tout . Dieu non seulement a créé l'homme maître*socio=uvx1a de sa propre perfection, mais il a encore fait dépendre la perfectibilité des êtres matériels*sctrav=gb de cette intelligence et de cette volonté humaines*socio=uvx26 . Il était assez puissant*sctrav=da pour donner aux choses créées la plénitude de la perfection possible*sctrav=be à leur nature . Mais parce qu'il a voulu associer l'homme, son chef-d-oeuvre, à son oeuvre créatrice il a caché dans la nature des beautés, des bontés, des énergies que l'intelligence humaine*socio=uvx26 devait découvrir et que la volonté devait faire apparaître . Les fruits qui font les délices de nos tables ne sont plus nécessairement tels que dieu les a créés . Mais les savants ont beau tirer orgueil de leurs découvertes étonnantes et s'appuyer sur leur science pour nier dieu, il n'en reste pas moins vrai*sctrav=dp qu'il est l'auteur tout aimable de toutes les choses et de leur perfectibilité . La merveille des merveilles vient de ce qu'il ait donné à l'homme cette puissance de compléter une oeuvre divine*socio=uvx10 . Nous dirons même plus, l'homme, ayant reçu de dieu une telle puissance, encourt à l'égard de dieu une lourde responsabilité s'il ne cherche pas à compléter cette oeuvre en lui-même et dans les choses qui lui sont confiées, et surtout s'il abuse de lui-même des choses . Nous avons là toute la raison de la fin temporelle*socio=uvx10 de l'humanité et même de sa fin éternelle*socio=uvx10 . L'on comprend mieux également comment l'homme invite les choses à louer le seigneur puisque cette voie de progrès dans laquelle il les lance est une manifestation toujours plus admirable de l'intelligence, de la bonté, de la beauté, de la sagesse, de la puissance du créateur . Oeuvres universelles*socio=uvx10 du seigneur, bénissez le seigneur ! Reportons maintenant notre raisonnement sur la forêt qui nous intéresse . Ce que nous allons dire n'est pas une étude technique*socio=ecx12 d'industrie forestière*socio=ec4 ou de sylviculture . Malgré de longues annés d'étude et de réflexion, nous reconnaissons qu'il ne nous appartient pas de présenter le problème sous son aspect technique*socio=ecx12 . D'ailleurs ce travail n'est plus à faire . Il y a longtemps que les sociologues, les hommes politiques*socio=et0, les industries se sont préoccupés de l'avenir de la forêt . Avant de dire les responsabilités de chacun, nous rendons hommage à l'effort déjà accompli . Dès 1903 le professeur b-e-fernow*socio=us9, dans une série de magistrales conférences posait le problème en face du public . Depuis, les gouvernements et les compagnies forestières*socio=ec4, les universités ont dépensé de fortes sommes pour créer des écoles de sylviculture, et envoyer des ingénieurs forestiers*socio=ec4 étudier l'organisation des admirables forêts européennes*socio=us7 . Sont à lire les études de c-g-piché, esdras-minville ; une belle*sctrav=dh conférence de monsieur ernest-mébard*socio=us9 ; les comptes-rendus de congrès provinciaux*socio=us7 de l'association-forestière-québécoise ; une belle*sctrav=dh étude de la banque-royale, janvier 1947 ; practical-woodlot-management par a-koroleff ; note-book-of-a-conversationist-abroad, par monsieur robson-black*socio=us9 ; enfin le rapport de la commission royale d'ontario 1947*socio=us8 ; bref si nous avons péché ce n'est pas faute de science . Ce qui a manqué, c'est l'action coordinatrice d'une intelligence ; c'est la voix d'un chef qui eût exprimé en oeuvre ce que l'intelligence avait déjà su découvrir de beauté, de bonté et de perfectibilité dans l'oeuvre forestière*socio=ec4 du bon dieu . Dans la pratique nous en sommes aux mêmes méthodes destructives*sctrav=bh, et, s'il y a progrès, c'est dans la voie de la destruction, grâce à la mécanisation . Serait-ce présomptueuse ambition pour cette humble lettre que de désirer être la voix de la conscience, le cri d'alarme qui signale la catastrophe vers laquelle nous nous précipitons en dépit de notre science, l'examen qui a fait reconnaître les fautes et montre les remèdes à prendre contre notre prodigalité impardonnable ? Que dieu, créateur de toutes les beautés et de tous les bienfaits qui nous entourent, que dieu, maître bien-aimé, dont nous recherchons la gloire dans le bonheur de ses créatures, bénisse la hardiesse de notre tentative ! Nous avons été prodigues . Qui oserait le contester ? Nous n'avons pas traité la forêt avec toute la déférence et toute l'estime reconnaissante*sctrav=cj que mérite une des plus belles*sctrav=dh oeuvres de dieu . Égoistes, nous avons songé à nos profits sans entendre la voix de nos enfants qui nous reprocheront de n'avoir pas fait fructifier ce talent, mais d'avoir en quelques années dilapidé un riche*sctrav=dm héritage . Loin de songer à l'embellir ou à l'améliorer comme nous en avions la mission, nous l'avons détruit inconsidérément . Nous l'avons fait reculer comme une ennemie . Notre petit*socio=uvx21 peuple, qui en d'autres ordres de choses a posé de si solides*sctrav=da assises d'une grande*socio=uvx21 nation, a fait preuve, quand il s'agit de la forêt, d'une imprévoyance et d'une insouciance inconcevables envers des générations futures*socio=us8 . Admettons-le de suite, il y a des circonstances fortement atténuantes à notre faute . Nous sommes un peuple de pionniers, issus d'une race d'agriculteurs . Å notre arrivée la forêt couvrait le pays . Il fallait qu'elle recule pour permettre l'agriculture . Ce fut la tâche des premiers colons . L'abondance des arbres était un défaut au pays . Seuls les plus beaux*sctrav=dh pouvaient servir à l'industrie, les autres devaient disparaître, être brûlés sur place . Nous en avons hérité d'un complexe d'inimitié à l'égard de la forêt, et comme d'un instinct qui porte à lever la hache et à mettre le feu dès qu'on aperçoit un arbre . Cette mentalité pouvait se développer facilement du fait que l'abondance paraissait inépuisable . La grande*socio=ecx21 industrie, qui dans la suite est venue s'ajouter à l'effort du colon n'a pas été plus sage*socio=uvx27 . Sous prétexte de profits elle a déboisé sans aucune considération sans aucun souci d'aménagement permanent de la forêt, d'organisation rationnelle*socio=uvx20 de l'exploitation, de sociologie chrétienne*socio=uvx10 à l'égard de l'ouvrier . Comme résultats, si en bien des endroits la présence de belles*sctrav=dh fermes a pu remplacer avantageusement le bois, en beaucoup d'autres on a créé le désert là où la providence n'avait prévu qu'une seule abondance, celle du bois . Comme cette providence infiniment sage*socio=uvx27 y avait placé cette abondance de bois comme régulatrice du cours des eaux, protectrice des animaux et des poissons, du même coup on a détruit ceux-ci, et on a permis des inondations désastreuses, suivies des désséchements non moins dommageables*sctrav=bb, et des érosions qui emportent chaque année des millions de tonnes de bonne terre . En temps temps l'industrie mal dirigée, profiteuse*socio=ec0 et sans conscience sociale*socio=us0, a causé la désaffectation de toute une classe-agricole, sans lui donner l'équivalent d'un métier capable de suffire à une existence familiale*socio=in6 en rapport avec sa dignité d'homme et de chrétien . Ce tableau, brossé à grands traits, dont on pourrait assombrir considérablement les tons, prendra un aspect infiniment plus hideux*sctrav=dn si on le transpose chez nous, dans notre comté de saguenay, à quelque cinquante ans dans l'avenir . Quel spectacle nous offrira alors le pays si nous maintenons l'exploitation forestière*socio=ec4 au rythme désordonné*socio=uvx20 sur lequel nous l'avons lancée ? De belles*sctrav=dh fermes pour remplacer les arbres ? Mais où prendrons-nous la terre pour y créer des fermes ? Pour nous faire une idée de la désolation désertique qui nous attend dans cinquante ans, il suffit de jeter un coup-d-oeil sur l'incurie criminelle*socio=in4*2 dans laquelle on laisse les espaces déboisés*socio=ec4 en dépit de notre science forestière*socio=ec4 ; il suffit de passer sur nos routes et de contempler à travers des larmes tous ces rochers léchés par les flammes . Ceux qui n'ont pas les moyens de se rendre sur les lieux pourront se renseigner en lisant les publications que nous fournissent chaque année les ministères de la colonisation et des terres et forêts ou en regardant les photographies du rapport de l'enquête royale*socio=etx1 de l'ontario . Vaines cependant resteraient toutes ces jérémiades si nous ne voulons pas une bonne fois prendre conscience de notre mission d'associés de dieu dans le perfectionnement de son oeuvre, de nos propres*socio=uvx25 intérêts et de ceux de notre peuple, qui sont également ceux de l'industrie . Vaines encore si nous ne voulons pas administrer sans retard le remède que nous connaissons . Ce remède va-t-il consister à chercher les coupables pour les vouer à l'exécration et les punir ? Non, ces moyens démagogiques*socio=uv3 font plus de mal que de bien . Les vainqueurs qui s'assoient pour juger les vaincus risquent de commettre de lourdes injustices, sous le coup de la passion, et de ne rien changer ou améliorer . De fait, nous sommes tous coupables*socio=in4*2, le peuple dans son entier, les industries, les gouvernements . Le premier devoir pour chacun de ces groupes doit consister à voir quelles sont ses responsabilités, ses négligences et à prendre les mesures radicales qui s'imposent . Le peuple a été coupable*socio=in4*2 . Nous l'avons dit suffisamment pour le peuple canadien*socio=usx2e en général ; mais pour le peuple du saguenay cette culpabilité s'aggrave d'une prodigalité infiniment plus sérieuse . C'est le progrès, le développement, la croissance, l'existence même de notre groupe que nous jouons, à un très gros jeu . Pourquoi, après cinquante ans d'industrie forestière*socio=ec4, ne l'avons-nous pas compris en profitant de l'expérience des autres ? Pourquoi, après quelque vingt-cinq ans d'existence, certaines localités sont-elles menacées de devenir des villages fantômes faute de bois, alors qu'en suède des localités similaires vieilles*socio=us4 de six cents ans connaissent l'apogée de leur prospérité dans une forêt rénovée*socio=us8, améliorée*socio=uvx2, plus productive*socio=ec0 que jamais ? Pourquoi ? C'est que là-bas on a un peuple conscient ; ici nous avons un peuple insconscient . Là-bas on a un peuple qui reconnaît la forêt comme sa nourricière . Il sait que la nature du sol ne lui permet pas d'autres cultures et d'autres industries ; il conserve et améliore celle que la providence lui a donnée . Ici nous avons un peuple d'exploiteurs qui viennent arracher à la forêt en la martyrisant un peu d'argent, et maudissent en partant le sol qui l'a fait pousser . Là-bas on a un peuple qui n'a pas brûlé vingt-mille acres en dix ans ; et au canada nous avons un peuple qui en brûle 250 . Là-bas, on a, attaché au sol de la forêt, un peuple qui y a établi en permanence son foyer . Ici dans notre comté de saguenay, notre peuple forestier*socio=ec4 est en train de devenir un peuple errant, un peuple de déclassés, un peuple incapable de se fixer un mois au même endroit, ne trouvant que le triste courage de gaspiller son gain et rarement celui de fonder un foyer . On le voit aller et venir par vagues, en flux et reflux, pendant huit ou neuf mois de l'année cette migration de dix ou douze mille hommes . Chez eux ils sont peut-être des citoyens capables de faire honneur à leurs affaires . Dans nos localités forestières*socio=ec4, ils n'ont plus de fierté, parce qu'ils portent sur eux la déchéance d'une classe ; ils ont momentanément ou perpétuellement pris pour eux un métier honteux*sctrav=fg, celui de bûcheron, qu'on s'est mis à appeler avec plus de mépris encore lumber-jack . Ils sont reçus à l'église, parce que dieu se penche toujours avec amour sur le publicain . Ils sont reçus à la taverne et à d'autres endroits plus ou moins louches parce que le démon de la cupidité leur a mis au coup le démon de la prodigalité . Mais dans les familles on se réserve, non sans raison . Ce sont des gas-de-chantier, des lumber-jack ! Et ils s'en vont, ces malheureux*sctrav=df, blasphémant, contre tout, ils s'en vont sans argent, sans conscience professionnelle*socio=usx10 ; ils s'en vont sans amour ; ils s'en vont sans foyer . Ils conservent encore assez de religion pour être préservés des grandes aventures sanglantes . Dieu merci, nos missionnaires trouvent toujours de belles*sctrav=dh âmes dans les camps . Ils n'ont pas perdu la foi de leurs mamans, mais qui sait si demain ils ne seront pas mûrs pour la grande folie . Les indices ne manquent pas, et la hache qui vibre sur les noeuds prend des résonnances de tocsin . C'est peut-être un peu sombre mais c'est cela, et si l'on ne se met pas bien vite à l'oeuvre nous arriverons infailliblement à deux échéances fatales : ruine totale de la forêt et donc de toute cette région, et déchéance lamentable d'un riche*sctrav=dm capital humain*socio=uvx24 . Comment en effet dans une telle débandade demander à ce peuple de protéger la forêt, de peupler cette immense et belle*sctrav=dh région ? Pourtant dieu en face de cette région nous a dit à nous tous qui venons y chercher notre pain : croissez et multipliez vous ; remplissez la terre . Les régions sur lesquelles pour la première fois il a prononcé ces paroles d'amour, autrefois merveilleusement riches*sctrav=dm et belles*sctrav=dh, sont maintenant des déserts parce que les nations ont abusé de la nature et l'un de leurs premiers abus a été de détruire les arbres . Disons à leur décharge qu'elles étaient excusables de n'avoir pas notre science de la sylviculture, de la sociologie et de l'ethnologie . Nous, nous n'avons plus d'excuses . Si un jour nous nous réveillons dans la pauvreté de l'enfant prodigue*socio=uvx10 après avoir gaspillé notre bien, nous n'aurons pas d'autres à accuser que nous-mêmes . Il importe donc de donner un coup-de-barre, de prendre des mesures énergiques*sctrav=da, pour refaire notre éducation en fonction de notre mode de vie forestière*socio=ec4, pour cultiver la forêt, non uniquement en rapport avec le revenu qu'elle peut nous apporter à nous-mêmes, mais surtout en vue de la survie d'un peuple dont cette génération est la fondatrice au comté de saguenay . Å qui de prendre l'initiative ? Aux compagnies, au gouvernement, contre lesquels il est de bon ton de déblatérer chaque fois que quelque chose ne va pas ? Les compagnies et le gouvernement auront leur part à faire, et nous allons la leur . Mais les premiers à se mettre à l'oeuvre doivent être nous, les gagne-petit, nous le peuple, qui avons comme sort de nous river au sol une fois que nous y avons pris pied . Les compagnies s'enrichiront et s'en iront sans connaître notre misère, mais nous, nous resterons et nos fils resteront . Si nous sommes sages*socio=uvx27a tout le monde restera, les compagnies et le peuple, pour maintenir la prospérité dans la collaboration . C'est nous, car tous les efforts des sociologues, des techniciens en sylviculture, des industriels, n'aboutiront à rien si nous ne sommes pas un peuple conscient*socio=uvx22 et progressif*socio=uvx2, désireux*sctrav=eb de collaborer de toute son âme au bien-commun . Nous lançons cet appel à vous, résidents du comté, à vous colons, à vous bûcherons, à vous tous, chers diocésains . On vous dira comment défricher vos lots, comment administrer vos coupes-de-bois, comment préparer le terrain pour l'ensemencement naturel*socio=uvx26, comment protéger les jeunes*socio=us4 arbres qui ont déjà grandi à l'ombre de ceux qui vont être sacrifiés . En un mot on vous dira comment administrer une forêt, qu'elle appartienne à vous, à une compagnie, à une municipalité ou au gouvernement . Apprenez cette science . Quel est celui qui peut se vanter d'avoir été prévoyant*socio=uvx27a ? Comment expliquer que dans une région exclusivement vouée à l'industrie forestière*socio=ecx1 les familles en soient réduites*sctrav=bc à recourir au mode de chauffage le plus dispendieux*socio=ec0, le chauffage à l'huile, parce qu'il leur en coûterait aussi cher*socio=ec0 d'acheter du bois ? Comment se fait-il que des colons après vingt ans d'occupation ne trouvent pas un arbre sur leur terre et pas plus de choux ou de foin ? Comment se fait-il que l'on ait toutes les misères du monde à défendre les réserves cantonales*socio=etx10c contre une frénésie de destruction ? Ces faits n'indiquent-ils pas un manque d'organisation et de prévoyance ? Apprêtez-vous à plus de respect pour les choses que dieu a mises à notre disposition, spécialement les arbres . Le plus tôt possible*sctrav=be, nous introduirons dans nos écoles un programme élémentaire de sylviculture . Il aidera à former cette mentalité . Encouragez-les vos enfants . La forêt leur offre un avenir beaucoup plus brillant que vous ne le soupçonnez . Nous aurons besoin de quintupler le nombre de nos ingénieurs forestiers*socio=ecx1 et de nos techniciens . Pourquoi ces professions seraient-elles constamment réservées à des étrangers ? Chaque pays doit fournir son monde . Quand nos techniciens et nos ingénieurs seront sortis de notre peuple la forêt aura une chance d'être mieux aimée ; le simple ouvrier lui-même, sans autant de misère, et avec plus de noblesse, accomplira sa vocation en triplant et quadruplant son revenu . Pourquoi ce métier serait-il moins honorable*socio=uvx21 ? Il suffit de l'accomplir dans l'ordre, pour le mettre au même niveau que toute autre fonction . Quand l'intelligence vient mettre en valeur l'effort humain*socio=uvx26 elle accentue toujours la ressemblance de l'homme avec dieu et ne connaît pas de sot métier . Le forestier, qui chaque jour est en contact avec la grâce majestueuse*socio=etx1*2 de la nature peut élever plus facilement que l'ouvrier de l'usine ses yeux vers le ciel, d'où lui viennent toute force et toute bonté . S'il accomplit son oeuvre dans cet esprit, il finit par s'adapter avec passion à ce cadre grandiose . La conviction de trouver providentiellement sa subsistance dans cette belle*sctrav=dh nature tout en travaillant à perpétuer et parfaire l'oeuvre divine*socio=uvx10 compense fièrement certaines rudesses . Quelle fierté également de pouvoir se dire : dans cent ans, dans deux cent ans, d'autres hommes, dans les veines desquels coulera mon sang, viendront ici couper d'autres arbres plus beaux*sctrav=dh . Grâce à ma prévoyance, ces arbres et ces hommes, dans un cadre plus merveilleux*sctrav=dh, continueront le même chant d'amour, le chant de la nature et le mien en hommage au créateur infiniment bon*sctrav=dh . Cependant pour que ce chant subsiste indéfiniment, il est un autre fléau, pire que la hache imprévoyante*socio=uvx27a, et issu de cette hache imprévoyante*socio=uvx27a, le fléau des feux de forêts, qu'il faut éviter à tout prix . Que de crimes n'ont-elles pas commis, notre imprévoyance et notre négligence ! Des millions d'arbres calcinés sur notre territoire lèvent des branches noires vers le ciel, comme des mains rageuses, pour demander justice ou prendre dieu à témoin de votre cruauté envers eux et envers nos descendants . Que de fois n'avons-nous pas constaté nous-même cette incurie ? Nous avons voyagé en forêt avec des automobilistes et nous les avons vu jeter leurs bouts de cigarettes allumés malgré les pancartes qui avertissaient du danger . On ne peut établir un colon, ou on ne peut envoyer des hommes travailler dans les bois sans risquer de voir le ciel se voiler de sinistres et noirs nuages . S'il fallait les estimer en dollars, ces nuages, ils se chiffreraient par millions . Mais on se console en disant : la perte n'est pas énorme . Le bois reste bon*sctrav=dh, on aura le temps de l'utiliser . Oui mais les petits arbres qui sont morts*socio=us8 et ne grossiront plus ! Si vous voulez estimer la perte dans toute son étendue, allez voir les montagnes de trinité, de laval et de latour . Regardez-les bien . Puis revenez dans cent ans et deux cents ans . Il y a quelques années elles étaient couvertes de belles*sctrav=dh forêts utiles*sctrav=bl . Aujourd-hui elles sont nues, demain elles seront nues et dans cent ans elles seront encore nues . C'est là le dommage inestimable . Le sol est brûlé, la source de vie n'existe plus, et la cause de cela ? Un colon imprudent, ou un bout de cigarette . Même dans la plaine où le sol est plus et résiste mieux, il faudra que la nature recommence tout un cycle de préparation avant qu'un arbre utile*sctrav=bl puisse germer . Auparavant il s'écoulera des années et des années . Le temps ne nous permet pas de signaler une infinité d'autres inconvénients, mort du gibier et du poisson, dessèchement des rivières . Nous voulons surtout attirer votre attention, nos très chers frères, sur notre effarante*sctrav=ee culpabilité . Nous ne pouvons pas nous défendre d'un sentiment de blâme à l'égard de tant de négligence, et nous nous demandons s'il n'y a pas quelquefois des actes volontairement criminels*socio=in4 . Certainement toutes ces conflagrations ne peuvent s'expliquer par le pur hasard . Pour bien nous juger il faut toujours nous comparer aux autres . Pour les suédois les feux de forêts sont chose pratiquement inconnue . Au témoignage de monsieur black, un ingénieur forestier*socio=ecx1 après vingt ans de carrière n'en avait pas vu un seul . Ici on vide la forêt d'être humains*socio=uvx26 en temps de sécheresse, là-bas on la remplit de monde . On y met des familles qui y vivent, on y met des enfants, on y amène des touristes par centaines de mille, et jamais la forêt ne brûle . D'où vient la différence ? C'est que tout suédois étant éduqué de génération en génération dans l'amour de la forêt naît garde-forestier . Il est conscient du danger . Il est conscient de ses responsabilités envers lui-même, envers ses concitoyens et envers l'avenir de son pays . Nous, nous sommes éduqués de génération en génération avec une mentalité d'exploiteurs et de destructeurs de la forêt, et tout jeune*socio=us4 canadien est un incendiaire en puissance . Précisément parce que c'est une question d'éducation nous n'oserons pas vous jeter la pierre trop lourde . Vous avez été trop longtemps laissés sans pasteurs et sans guides en cette matière . Vous savez maintenant que ce domaine, il est à vous, et que vous devez prendre conscience de votre responsabilité à son égard . Vous savez que vous avez un strict devoir de le cultiver pour le livrer embelli à vos descendants . L'heure est venue de trouver les autres responsables de l'incurie et de leur dire par quels moyens ils pourront faire leur part pour sauver notre domaine . Nous n'avons pas l'intention de ne jeter que des blâmes . Nous avons eu l'occasion en 1908 de coucher sur le sapin dans certains camps de bûcherons et de manger la nourriture qui était leur partage pendant six mois de l'année . Nous visitons encore occasionnellement les camps . Tout près de baie-comeau il y avait autrefois à manicouagan une scierie au centre d'un village . Dans les deux cas la comparaison est tout à l'honneur des compagnies actuelles*socio=us8 . Les camps d'aujourd-hui, leur confort, leur nourriture, leur propreté, leur facile d'accès dénotent un progrès énorme . Les habitations de baie-comeau et de nos autres localités forestières*socio=ecx1, ne souffrent pas la comparaison des maisons d'autrefois . Incontestablement, depuis vingt-cinq ans surtout, les patrons ont été animés d'un esprit de progrès, non seulement à l'égard de la technique industrielle*socio=ec3, mais encore à l'égard de l'ouvrier dans des améliorations qui s'élèvent jusqu'au sens social*socio=us0 et à la charité . Nous devons encore féliciter chaleureusement les compagnies pour ces belles*sctrav=dh études en sylviculture auxquelles elles ont accordé leurs encouragements et leurs deniers . Avec nos gouvernements et nos sociologues elles ont contribué, en développant cette science, à poser la base la plus solide*sctrav=da sur laquelle nous pouvons espérer bâtir notre édifice forestier*socio=ecx1 et social*socio=us0 . Le service est donc inappréciable . Ce n'est pas tous qui peuvent le comprendre, mais pour notre part, ayant lu et relu, ayant consulté nombre de statistiques, nous le comprenons, et, si nous avons à dire certaines vérités parfois désagréables*socio=uvx19, nous les dirons avec une grande sympathie, et, qu'on en soit bien persuadé, nous sommes animé à l'égard des compagnies de la même charité avec laquelle nous avons parlé au peuple . qu' il nous soit permis tout d'abord de rappeler un principe : c'est toujours le même, celui dont nous avons voulu faire l'idée dominatrice*sctrav=ba de cette lettre : la forêt, pour les compagnies comme pour le peuple, est un bienfait de dieu . Il leur est permis d'en user, non d'en abuser . Elles ont le droit d'y aller chercher la matière première nécessaire*sctrav=ba à l'industrie et d'en attendre les profits raisonnables*socio=uvx20 . Mais comme le peuple, elles n'ont pas le droit de détruire cette oeuvre divine*socio=uvx10, surtout chez nous où cette destruction serait irremplaçable par un autre moyen de subsistance . En l'exploitant, elles doivent la conserver, l'améliorer, penser non seulement cinquante ans à l'avance en fonction des profits à réaliser, mais cinquante ans et cent ans, et deux cents ans et plus, en fonction de la survie d'un peuple par la permanence de l'industrie . Après tout, en tant qu'associations, elles ne sont que des instruments plus puissants*sctrav=da dont la providence se sert, comme elle se sert des individus, pour parfaire son oeuvre créatrice, et assurer le pain quotidien*socio=us8 au petit peuple, un pain plus blanc et mieux beurré . Cet aspect du problème n'est peut-être pas souvent exposé dans les délibérations des directeurs de sociétés industrielles*socio=ec3 . Pourtant c'est le premier dans l'ordre des considérations, celui qui donne leur sens à tous les autres . Nous sommes tous dans la main de dieu, individuellement ou collectivement, et, consciemment ou inconsciemment, nous devons faire son oeuvre, remplir le rôle qu'il nous a assigné . Malheur à nous si nous le remplissons mal : malheur à celui qui triche en faisant l'oeuvre de dieu . Si cette oeuvre de dieu, cette oeuvre de providence permanente*socio=us8 ne s'est pas bien faite chez nous, comme nous l'avons constaté en établissant les responsabilités du peuple, où en est la faute des compagnies ? Nous trouvons trois chefs-d-accusation à leur reprocher . Elles ne sont pas venues pour rester, donc aucun esprit de fondateurs ; faute de psychologie, elles ne se sont pas appuyées sur le peuple pour maintenir leur prospérité à perpétuité ; dans un temps où l'on réclamait partout la liberté, elles ont créé des villes fermées . En conséquence sans collaboration elles ont négligé leurs théories de conservation et de sylviculture et restent incapables de les appliquer . Elles ne sont pas venues pour rester . Si l'on fait une ou deux exceptions, il est facile*sctrav=ck de prouver cette affirmation . Le caractère précaire des installations, la fermeture et la réouverture inopinées des opérations au moindre caprice du marché, le prouveraient déjà . Mais le fait le plus patent*sctrav=bj est celui-ci . Si on avait voulu rester on aurait réglé les coupes de façon à faire durer la forêt . Rien n'en a été fait . Certains villages aujourd-hui sont menacés de destruction à brève échéance si l'on ne réagit pas sans retard . La réaction devra être si radicale*sctrav=da qu'il faudra réduire la coupe de 80000 cordes à 15000 ou 10000, en attendant un demi siècle une nouvelle*socio=us8 forêt mal aménagée . En somme ce ne fut pas un esprit différent qui a animé patrons et ouvriers : ce fut un esprit d'exploitation et non un esprit de culture ou un esprit de fondateurs qui voit des siècles à l'avance . Les bûcherons de passage sont ici aujourd-hui ; demain ils iront ailleurs chercher fortune . Les industries forestières*socio=ecx1 venaient chez nous cueillir en toute hâte le bois pendant que la cueillette était avantageuse*socio=ec0 ; dans quelques années elles iraient ailleurs . Les familles elles-mêmes, qui venaient se fixer dans ces centres, étaient affectées de cette maladie de nomades . Comment demander alors une volonté de construire, de peupler une région, de sauver une beauté, une valeur ? Autant crier dans le vent . Puis, le bois venant à manquer en d'autres régions, les compagnies ont fini par jeter un regard plus attentif sur la côte-nord, comme sur une réserve qui pourrait bien durer à perpétuité . Å tour de rôle elles se sont fait concéder de beaux*sctrav=dh domaines forestiers*socio=ecx1 . Elles ont bâti des installations qui manifestent une plus rassurante*sctrav=dc volonté de durer . Enfin elles ont commencé à parler de sylviculture ; mais en pratique la dilapidation, l'incurie continuent sur un train cent fois accéléré grâce au nombre plus considérable*sctrav=ba d'ouvriers, grâce encore à de nouvelles*socio=us8 machines d'une force plus brutale*sctrav=ef . Les journaux, à longues manchettes, ont fait état de cette mécanisation . Admettons-le, il ne faudrait pas demander aux reporters d'être juges avertis*sctrav=bm de la valeur des choses ; mais la direction d'un journal, avant de leur permettre de présenter une invention comme la merveille du siècle et de former ou déformer l'opinion, devrait se demander si cette invention, en plus de sa valeur de production, est également douée d'une valeur de reproduction et d'une valeur sociale*socio=us0 . Nous réclamons humblement la permission d'en douter pour le moment . On a dit qu'une telle initiative allait permettre de former des ouvriers mieux qualifiés*sctrav=bm . Tant mieux si cette qualification s'oriente dans le sens que nous prêchons ! Mais jusqu'à preuve du contraire nous restons sur nos positions de doute . Nous craignons plutôt très fort que ce soit une qualification propre*sctrav=da à quintupler sa puissance de production et de destruction . Nous n'irons pas jusqu'à condamner absolument ces méthodes . Nous nous réjouissons de tout ce qui peut alléger le dur*sctrav=ce travail du forestier . Cependant, on ne le fera que sous une stricte surveillance, selon les données scientifiques*socio=ecx12 de la sylviculture, sur des terrains appropriés, jamais sur les hauteurs . Étant donné la nature de notre région, un tel bouleversement des montagnes et des collines est aussi préjudiciable*sctrav=bb que le feu lui-même, car il signifie la sécheresse réfractaire à toute germination utile*sctrav=bl, le lavage par les grandes pluies du sol trop mince et trop peu consistant, et conséquemment le désséchement rapide des cours-d-eau . Comme la majeure partie de la région est montagneuse, l'emploi trop généralisé de la mécanisation serait fatal*sctrav=bh à tout l'ensemble du pays . Animés de bonnes*sctrav=dh intentions, les compagnies ont été entraînés impuissantes à ces detructions parce que elles ne se sont pas appuyées sur le peuple . Elles ont émis de savantes théories, que des ingénieurs et des forestiers trop peu nombreux étaient chargés de mettre en pratique . Débordés, ces ingénieurs et forestiers se sont trop souvent mués eux-mêmes en instruments d'exploitation . Leurs services ont été estimés à l'échelle des revenus, non à celle du reboisement . Heureusement que leur conscience de professionnels n'a pas toujours plié sous cette triste nécessité . D'année en année de belles*sctrav=dh protestations ont fait mûrir ce sentiment de culpabilité que l'on sent peser sur tous aujourd-hui . Ce qu'il eût fallu, c'eût été dès les débuts de former une main-d-oeuvre spécialisée : un ouvrier qui fût un forestier et rien d'autre chose . Comment demander une conscience professionnelle*socio=usx10 à qui n'a pas de profession ? Comment demander à l'homme d'aimer ce qu'il considère toujours comme une dure*sctrav=ce nécessité et ce que la pauvreté seule le force à accepter ? Demanderons-nous à la machine d'agir intelligemment ? On a traité l'ouvrier forestier*socio=usx1b comme une machine . Nous ne disons pas qu'intentionnellement on ait voulu de fait oublier son âme, mais en pratique, eu égard à son travail, on l'a traité en machine . Une machine c'est une force aveugle, déterminée par une intelligence externe à une fonction précise et unique . On la transporte où l'on veut . Il suffit de la mettre en mouvement, et elle travaille sans le savoir . Pour couper des arbres on a besoin de force brutale*sctrav=ef, on va chercher des bras humains*socio=uvx26 et on leur dit : bûchez . Celui qui bûchera le plus sera la meilleure*sctrav=bo machine . Aveuglément, comme fatalement, ces bras ont bûché, sans amour, sans regard sur l'avenir . Plus triste encore, une machine intelligente*sctrav=do, une machine au sein de laquelle bat un coeur capable*sctrav=da d'amour, peut causer de grands méfaits, si ces forces spirituelles*socio=uvx10 méconnues ne sont pas dirigées, éclairées, réchauffées . C'est ce qui est arrivé . Que leur importent, à ces hommes, des théories qu'on vient leur conter en faveur de la forêt ? Que leur importe les pellicules qu'on vient tourner et les conférences qu'on vient réciter dans nos villages contre les feux de forêt ? Est-ce qu'elle leur appartient, cette forêt ? Est-ce qu'il y reviendront demain ? Est-ce qu'elle leur assure en permanence leur subsistance ? N'est-elle pas plutôt une marâtre qui les arrache à leur foyer de longs mois chaque année ? Si en ce moment elle est plus rémunératrice*socio=ecx13, la forêt pendant longtemps a été une oeuvre de famine, et l'homme n'en est pas encore revenu des malédictions qu'il lui a lancées . Ce qu'il eût fallu, c'eût été de donner une âme à cette industrie . Mais pour lui donner une âme il eût été nécessaire*sctrav=ba de se bien persuader d'abord que dieu a doté chaque pays, chaque région des possibilités de nourrir son monde . Il eût fallu se rappeler ensuite que la grande force de l'homme n'est pas une brutalité machinale*socio=ec3, mais son intelligence, c'est de passer par le coeur . Le coeur de l'homme demande l'amour, et on ne l'arrache pas impunément à son amour . S'il y a des coeurs d'hommes qui, par vocation spéciale, à cause d'un amour surnaturel*socio=uvx10, sacrifient l'amour humain*socio=uvx26, dans la généralité des cas il faut à l'homme l'amour d'une femme, non pas d'une femme que par occasion on jette dans ses bras, mais d'une femme qui soit la compagne quotidienne*socio=us8 de sa vie, son inspiratrice, d'une femme qui partage ses joies et ses misères, d'une femme qui prie avec lui et pour lui, d'une femme qui lui donne des enfants, qui soit avec eux sa raison de travailler, le stimulant de son travail, son repos chaque soir, ou tout au moins chaque dimanche . Là où vous trouverez cette femme, vous trouverez le coeur de l'homme, et là où vous trouverez son coeur, vous trouverez aussi son intelligence . qu'on ne nous prête pas de fausses*sctrav=dq intentions . Loin de nous de vouloir faire de la femme une nomade parce que l'homme actuellement est nomade . Nous réprouvons absolument l'usage de remplir la forêt de familles, qui viennent l'automne et repartent le printemps, comme on l'a pratiqué et comme on a tendance à le pratiquer encore . Non, ce qui est nécessaire*sctrav=ba à la famille, c'est une demeure stable*socio=uvx15, où tous les membres se trouvent réunis habituellement, au milieu d'un groupe assez nombreux et assez compact pour permettre l'organisation complète de la vie sociale*socio=us0, nationale*socio=usx2b et religieuse*socio=uvx10 . Puisque le métier du père est dans la forêt, c'est dans la forêt que doit être cette collectivité forestière*socio=ecx1 . Nous ne croyons pas rêver d'utopie en préconisant la formation de ces colonies forestières . Nous n'en sommes pas l'inventeur . Elles sont à l'oeuvre depuis nombre d'années en d'autres pays, en scandinavie, par exemple, et chez nous des voix autorisées*sctrav=bm les ont demandées avant nous . Les bassins de nos immenses rivières s'y prêtent admirablement . Un simple coup-d-oeil sur celui de la manicouagan le prouve en toute évidence . Ces villages soigneusement et scientifiquement dispersés à des points stratégiques, reliés entre eux par un bon*sctrav=dh système de routes, suffisamment pourvus d'espace pour permettre à chaque famille un jardin potager*socio=ecx14a, offriraient des avantages incontestables*sctrav=bj . Protection plus efficace*sctrav=bm contre le feu, puisque de chaque villageois on pourrait faire un garde-feu intéressé à sauver son propre patrimoine, et que, ayant du monde partout, on trouverait sur place une main-d-oeuvre nombreuse pour combattre l'incendie dès son éveil . Mise-à-point plus rapide d'une culture forestière*socio=ecx1 scientifique*socio=ecx12 . L'école tout d'abord recevrait une orientation forestière*socio=ecx1, comme en d'autres endroits elle reçoit une orientation agricole*socio=ecx1 . Puis l'ouvrier, sachant que la forêt est son domaine, son gagne-pain, commencerait à s'intéresser à la cultiver comme le laboureur intelligent*sctrav=do cultive son champ . Alors seulement les leçons, les conférences, les pellicules cinématographiques*socio=in8 prendraient un sens a ses yeux . Il pourrait commencer à reporter sur la forêt tout l'amour que l'on porte à sa petite patrie . C'est un fait d'expérience que l'on aime l'endroit où l'on demeure . Les anglais avec leur sens des réalités l'ont exprimé dans un aphorisme que l'on a transposé dans toutes les langues : no-place-like-home . Comme aimer c'est surtout faire du bien, l'ouvrier sain*socio=uvx26 d'esprit, serait tout naturellement porté à écouter le garde-forestier ou l'ingénieur qui veut faire du bien à son domaine et l'améliorer . Cette main-d-oeuvre plus consciente*socio=uvx24a et plus qualifiée*sctrav=bm est la toute première condition de la sylviculture . De plus ces villages, disséminés dans toute l'étendue de la forêt, sans compromettre sa vie et en rendant possible*sctrav=be les meilleures*sctrav=bo méthodes de reproduction, permettraient de recueillir en temps tout le bois qu'une maturité avancée expose à la mort et à la pourriture . Ce fait éliminerait du même coup les dangers d'épidémies plus menaçants*sctrav=bh dans les forêts mûres . Peu à peu l'aménagement, prévu sur un plan d'ensemble, se compléterait, assurant à l'avenir de plus beaux*sctrav=dh arbres, un travail plus facile*sctrav=ck, un meilleur*sctrav=bo rendement pour tous . Le transport du bois de la forêt à l'usine serait également rendu plus facile*sctrav=ck . qu'on s'imagine ce que doit coûter le flottage du bois sur nos rivières dans l'état actuel*socio=us8 des choses . qu'on s'imagine les pertes . Nous avions pensé qu'une perte de 5 -pourcent était le gros mot . Une voix fort autorisée*sctrav=bm vient de nous assurer que 18 -pourcent serait le chiffre le plus exact, et nous hésitons encore à croire . Quelle que soit cette perte elle démontre qu'il vaudrait la peine de faire quelque chose pour l'aménagement de nos rivières, aménagement rendu possible*sctrav=be seulement par la présence de villages forestiers*socio=ecx1 et la construction de bonnes routes . C'est le poisson qui sera content le jour où tout ce bois aura fini d'aller paver le fond de nos rivières pour encombrer les fosses propices*sctrav=dt aux frais et aux alevins . Qui osera nier que l'industrie forestière*socio=ecx1 n'ait diminué de 80 -pourcent la pêche au saumon en eaux douces, et du même coup compromis l'avenir de la grande pêche maritime de cet excellent*sctrav=dh poisson ? Un peu plus d'ordre aurait remédié à tout . Il est encore temps d'y penser . Envisageons maintenant le mouvement ouvrier . Nous avons signalé plus haut le flux et le reflux dont notre côte est témoin . Sans doute nous le verrons encore longtemps, car nous ne sommes pas prêts à pouvoir nous passer d'une main-d-oeuvre saisonnière*socio=us8 . Mais si sur ces quinze ou vingt mille hommes qui passent annuellement, on pouvait en fixer six mille, du même coup, en comptant un minimum de quatre par famille, notre diocèse verrait sa population s'accroître de vingt-quatre-mille âmes . Il serait plus encourageant*sctrav=dk d'y fonder une ville épiscopale*socio=inx11, dotée de toutes les oeuvres d'éducation qui font la gloire des autres diocèses . Cependant les premières bénéficiaires seraient les compagnies forestières*socio=ecx1 elles-mêmes . Actuellement pour maintenir deux-mille hommes dans le bois, une compagnie doit en transporter au moins cinq-mille . De ces hommes seulement 47 -pourcent coupent jusqu'à cent cordes et 32 -pourcent ne coupent pas une demi-corde . Pour chacun le patron a dû assurer le paiement du voyage à la compagnie de navigation ou d'aviation ou assumer tous les frais de transport dans le bois et hors du bois . En plus il doit maintenir des bureaux d'embauchage dans les principaux centres et garder sur les routes une équipe de solliciteurs . Enfin l'expérience a prouvé que cinquante hommes unis*socio=uvx17b en coopérative et travaillant avec méthode et ambition, font plus d'ouvrage que cent hommes dans un camp ordinaire . On y aperçoit sans peine toute la différence entre l'homme de métier consciencieux*socio=uvx27a et le désabusé inapte qui encombre trop souvent nos camps pour abaisser lamentablement le pourcentage du rendement des équipes ouvrières*socio=usx1b . Maintenant tous ces frais inutiles*socio=uvx20, où sont-ils pris ? Sur les bénéfices de la compagnie ? Non, ce ne serait pas logique . Ils sont retranchés du prix-de-revient de la corde-de-bois pour l'ouvrier . Cette corde ne doit pas coûter plus que, disons, trente-dollars*socio=ec0, rendue à l'usine . Si les frais menacent de s'élever à tel point que de dépasser ce prix, il faut rogner sur quelque chose . C'est sur le revenu de l'ouvrier que l'on rogne en bonne partie . Établissez une main-d-oeuvre permanente*socio=us8 et qualifiée*sctrav=bm, et la corde, au lieu de coûter trente-dollars*socio=ec0 en coûtera vingt-cinq ; et il est fort probable*sctrav=be que vous aurez été capable*sctrav=da sur ces vingt-cinq-dollars*socio=ec0 de donner peut-être le double à l'employé . Ce ne sont pas là des raisonnements en l'air, mais des faits et des conclusions basés sur des statistiques bien établies . Nous entendons une objection, qu'on nous a jetée à plusieurs reprises : c'est très bien, votre plan d'industrie forestière*socio=ecx1, mais en le créant vous désaffectez un groupe considérable*sctrav=ba d'agriculteurs . Non, pas plus qu'avant . Nous ne pouvons pas empêcher les désaffectations . C'est de désaffectations que sont créés les mouvements démographiques*socio=us5, et ce sont elles qui permettent l'évolution de l'humanité vers les différentes utilisations de ses forces corporelles*socio=usx13 et spirituelles*socio=uvx10 . Le jeune*socio=us4 homme qui laisse la ferme pour entrer au collège classique ou commercial*socio=ec5 se désaffecte ; celui qui embrasse le droit, la médecine, le génie-civil, le sacerdoce, se désaffecte . Qui oserait l'en blâmer ? Le secret, c'est d'empêcher dans toute la mesure du possible que le désaffecté ne détruise un service essentiel*sctrav=ba et ne devienne un déchet . Trop longtemps l'industrie forestière*socio=ecx1 a fait des déchets avec une partie notable de notre belle*sctrav=dh jeunesse agricole*socio=ecx1 . Il sera fort difficile*sctrav=ce de récupérer tous les déchets, parce que beaucoup sont blasés au plus profond de leur coeur . Mais ce quatrième ou cinquième enfant de la terre qui, sans aimer la glèbe, se grise du parfum des pins, pourquoi ne pas lui permettre de suivre ses goûts et de retrouver encore parmi les pins la douceur d'un foyer, la tendresse d'une épouse, l'affection des enfants ? Une désaffectation est humanitaire*socio=uvx26 et entre parfaitement dans l'esprit du christianisme et dans le plan divin*socio=uvx10, quand elle prend le trop-plein d'une population et lui offre l'équivalent de ce qu'il laisse . C'est une autre désaffectation qu'on a fait mais c'est celle-ci que nous croyons possible*sctrav=be et que nous offrons . Dans le passé aucun effort n'a été fait en vue de cette orientation, et c'est la raison de l'échec de notre industrie forestière*socio=ecx1, car nous n'appelons pas succès la seule réussite matérielle*sctrav=gb d'une entreprise ou les gros dividendes qu'elle affiche . Nous appelons succès ce qui relève le niveau de l'humanité, niveau matériel*sctrav=gb, mais surtout niveau moral*socio=uvx22 et spirituel*socio=uvx10 . L'étranger qui admire la belle*sctrav=dh tenue de certains de nos villages ou villes est facilement porté à contester notre opinion et à encenser tout ce que l'industrie a fait pour le bien-être et pour ce qu'il est convenu d'appeler la vie sociale*socio=us0 . Nous ne voulons pas nier toute bonne*sctrav=dh volonté . Dans ces dernières années surtout, les compagnies ont fait un effort très louable*sctrav=bp pour rendre à leurs employés la vie plus aimable*sctrav=ck . Elles se sont montrées d'une collaboration spécialement bienveillante*sctrav=cj en faveur de la religion, et nous leur en devons la reconnaissance . Si nous nous permettons de signaler des lacunes, c'est afin de mieux orienter ces excellentes*sctrav=dh dispositions vers une plus profonde compréhension de esprit humain*socio=uvx26 et de la tâche qui incombe mutuellement à l'église, à l'industrie et à l'état . Ce manque de compréhension est le point sensible de notre insuccès . En somme ce sont de bons*sctrav=dh serviteurs que l'industrie a cherchés, des serviteurs heureux*socio=uvx19, à qui rien ne manquerait mais qui resteraient serviteurs, totalement à la disposition et à la merci de leurs maîtres . Pour qu' ils restent serviteurs on les a entourés de toutes sortes de précautions, et restrictions : on a prévu toutes les activités qui concernent leurs devoirs d'état ; on a pourvu à tous leurs besoins en monopolisant le commerce et la petite industrie aussi bien que la grande ; on a même pourvu d'office aux loisirs et à la vie sociale*socio=us0, municipale*socio=etx10c et scolaire*socio=inx2 ; en un mot, on a tellement canalisé l'existence, à une époque où l'on prône les bienfaits de la démocratie, on a créé chez nous de petites autocraties rigides avec les villes ou villages fermés . On y trouve certains avantages, comme de permettre un meilleur*sctrav=bo choix de familles, plus d'ordre dans les débuts . Très bien ! Mais quand cet état de choses se perpétue il peut avoir des conséquences désastreuses*sctrav=dn sur les facultés humaines*socio=uvx26 . D'abord dans l'organisation de cette vie commandée on n'a pas suffisamment tenu compte de notre mentalité canadienne-française*socio=usx2c, de nos traditions, de la forme spéciale de notre éducation, de nos aspirations, de nos humiliations mêmes, de notre foi, de notre vie religieuse*socio=uvx10, enfin de tout ce complexe de facteurs qui constitue l'âme d'un peuple . Cela, c'est une chose qu'on ne peut bouleverser sans en subir les conséquences . L'âme du peuple en a-t-elle été plus heureuse*socio=uvx19 ? A-t-elle apprécié ce bonheur d'occasion et commandé ? Elle s'y est jetée trop souvent avec avidité, comme on se jette sur tout ce qui est nouveau*socio=us8, mais elle n'a pas tardé à sentir le vide . Aussi dans nos localités merveilleusement organisées le coeur ne s'est pas attaché au sol . On sent gronder un murmure . L'homme qui y a amené sa famille aspire à partir sitôt que les circonstances le permettront parce qu'il n'a pas trouvé ici ce qui constitue le bien suprême*sctrav=bo de toute existence, la liberté, l'expression sans contrainte de son esprit d'initiative et de sa personnalité . Si les circonstances le forcent à rester, les années atrophient graduellement cette personnalité ; il se résigne à n'être plus qu'un serviteur, et finit souvent par n'être même plus un bon*sctrav=dh serviteur . L'esprit de sujétion outrancière*sctrav=bd a vite fait d'amoindrir même la conscience professionnelle*socio=usx10 et l'idée du devoir d'état . C'est ce qu'un patron appelait un déformé moral*socio=uvx22 dans un article assez rageux*sctrav=ef, paru dans le pic-bois du mois de février*socio=us8 1945 . Quel dommage qu'il n'ait su en découvrir la cause ! C'est vrai*sctrav=dp, comme il le remarque, que la race de ces hommes de toute confiance tend à se faire rare . Mais c'est nous-mêmes qui créons cette inconscience par contrainte des facultés humaines*socio=uvx26 . Tout homme qui pose les assises d'un village ou d'une ville, qu'il le veuille ou non, fait office de fondateur . S'il y met des familles il y aura multiplication . Là où il y a des êtres humains*socio=uvx26 il y a ce que dieu a créé de plus beau*sctrav=dh, des âmes . Aux activités de l'âme personne n'a le droit de poser des limites . La seule borne légitime*socio=uvx25 à cette activité c'est la loi de dieu, dont la loi humaine*socio=uvx26 doit n'être qu'une expression plus détaillée, plus précise, et cette limite elle-même tient compte de la liberté . Dans cet ordre de choses, il faut encore en revenir au principe que nous avons exprimé au début . L'effort de l'homme doit tendre à faire ressortir la perfection de l'oeuvre de dieu, qui a voulu la plus pure expression de cette perfection dans le libre*socio=uvx11 exercice des facultés spirituelles*socio=uvx10 . Le fondateur ne doit pas perdre de vue ce fait . Une agglomération humaine*socio=uvx26 doit être une société et non un troupeau . Le troupeau est conduit par la volonté irrévocable*sctrav=da du pasteur . La société est, sous une autorité ordonnatrice*sctrav=bm, la mise en commun de toutes les puissances physiques*socio=uvx26 et spirituelles*socio=uvx10 de chacun, en vue de procurer le bien-commun . Elle est donc faite de multiples manifestations, de multiples activités, de multiples initiatives . Mettez à ce rouage un autre frein que la loi de dieu et les justes*socio=uvx13 lois humaines*socio=uvx26, et vous compromettrez le bien-commun, qui ne s'estime pas à coup de dollars . L'industriel fondateur*sctrav=dj qui s'attable pour juger son entreprise d'après ses revenus annuels*socio=us8 fait preuve de bien courtes vues . Il assure la vie de son industrie, mais il compromet sa survie parce qu'il ne l'appuie pas sur le capital humain*socio=uvx26, qui est un capital spirituel*socio=uvx10 et social*socio=us0, un capital qu'il faut façonner cent ans à l'avance . Si aujourd-hui nous sommes aux prises avec une population amorphe*socio=uvx16, dont on ne peut qu'à grand peine stimuler l'intérêt, même pour les questions les plus vitales*socio=us8, c'est que les compagnies l'ont trop attachée à leur char, c'est que, ayant entravé à l'excès sa liberté, elles l'ont ensuite gavée, en guise de compensation, de satisfactions multiples : c'est que, ayant tout reçu à , dans cette absence de soucis, cette population se désintéresse du piquant de la vie, qui consiste à être le propre artisan de son bonheur et du bonheur commun*socio=usx2 . Avant que cet intérêt ne s'efface complètement, entraînant dans sa perte toute initiative et toute conscience professionnelle*socio=usx10, il est grand temps, chez nous comme ailleurs, de donner libre*socio=uvx11 cours à l'esprit en faisant disparaître toutes les restrictions anormales . De ce jour datera peut-être un regain d'amour pour la petite patrie et pour sa source de vie, la forêt . Le réquisitoire semblerait assez lourd contre les compagnies . Hâtons-nous de le redire, nous n'avons que l'intention bienveillante*sctrav=cj d'analyser la situation pour poser d'un commun accord le remède opportun . Le programme tracé peut être magnifique*sctrav=dh . N'est-il pas au-dessus des possibilités des industriels auxquels nous venons de l'expliquer ? Un grand directeur d'industrie forestière*socio=ecx1 auquel nous exposions ces vues, ne nous cachait pas son admiration, mais, nous disait-il comment voulez-vous demander cela aux compagnies ? L'aménagement de toutes ces immenses forêts demanderait une mise-de-fonds considérable*sctrav=ba . Ce serait donc supprimer les dividendes pour une période indéterminée d'années . Or les dividendes sont la condition essentielle*sctrav=ba de la vie financière*socio=ecx20 d'une société . Raisonnement très juste que nous reconnaissons . Aussi, en traçant ce programme sous le titre compagnies, il fallait bien ordonner les idées pour qu'il apparaisse comme un tout, mais nous n'avions pas l'intention de faire des sociétés industrielles*socio=ec3 le seul facteur de sa réalisation . C'est le moment de faire intervenir le gouvernement, qui doit lui aussi embrasser ses responsabilités . Pour lui aussi nous reconnaissions qu'il s'est occupé du problème . On ne reprochera pas à l'esprit si chrétien*socio=uvx10 de nos hommes publics*socio=uv8 dans cette province de se désintéresser de la gloire de dieu, et de son expression plus parfaite*sctrav=dh dans ses oeuvres . Messieurs les ministres ont toujours reconnu que la forêt était un domaine public*socio=uv8, une des sources les plus fécondes*socio=us3b*2 de notre richesse nationale*socio=usx2b, et que par conséquent ils devaient la sauvegarder et l'améliorer par des lois sages*socio=uvx27a et prévoyantes*socio=uvx27b . Tout dernièrement l'honorable*socio=uvx21 premier-ministre a nettement affirmé son intention de ne pas laisser dilapider ce beau*sctrav=dh domaine . Depuis nombre d'années, de grands efforts ont été tentés pour l'étude de la sylviculture et pour la formation des techniciens . Nous avons donc toute confiance d'être lu d'un oeil sympathique*socio=uvx18 . L'urgence du problème cependant demande que l'effort soit dès maintenant porté à son maximum, non pour arrêter l'industrie, mais pour la modérer et l'organiser . Pour une telle oeuvre nous aurons besoin de bons*sctrav=dh hommes, ingénieurs-forestiers et techniciens . Il incombe tout spécialement à notre gouvernement provincial*socio=etx10b d'encourager la formation de ces hommes . Voulez-vous vous rendre compte de votre déficience lamentable*sctrav=dn dans ce domaine, voyez la comparaison suivante . La suisse, tout petit pays, d'une superficie boisée*socio=ecx1 insignifiante, mais bien organisée, employait en 1946, deux-cent-cinquante ingénieurs-forestiers . Le canada tout entier, avec des forêts à aménager, n'en employait que cinq-cents . La suède en avait onze-cents . Il faudrait donc orienter de plus en plus nos étudiants vers cette profession, et adjoindre à nos ingénieurs une forte équipe de techniciens . Il s'ouvre en ce domaine un bel*sctrav=dh avenir pour nos jeunes, qui y trouveraient non seulement une profession payante*socio=ec0 mais un moyen de rendre au pays un service inappréciable . L'étude conserve toujours un grand attrait et la sylviculture est un domaine où l'inconnu est assez assez nuageux pour permettre à un esprit curieux et créateur d'exercer toutes ses facultés de chercheur . En parlant de former des ingénieurs et techniciens c'est précisément cette saine*socio=uvx26 curiosité scientifique*socio=ecx12 que nous demandons de leur inculquer . Dans le passé nous en avons eu, des ingénieurs et des techniciens de ce calibre . C'est à eux que nous devons ce que nous avons . Mais à côté d'eux nous en avons eu trop qui n'étaient que des employés d'exploitation . L'ingénieur, comme tout homme de profession, doit se rappeler qu'il ne s'appartient pas . Il peut sans doute profiter de tous les avantages personnels*socio=uvx24 que lui vaut sa profession . Mais il est avant tout un instrument providentiel destiné à un service-public . Avec cette conception comment, en face de dieu et de cette belle*sctrav=dh nature et de tout le peuple, que dieu nourrit de cette nature, comment, disons-nous, oser faire de sa profession exclusivement une science de destruction ? Avec quelle plus poignante exaltation l'ingénieur ne devrait-il pas sentir son association spéciale à l'oeuvre divine*socio=uvx10, puisque de son effort intelligent*sctrav=do dépendent et la permanence de la forêt et celle du peuple ? Quand notre gouvernement distribuera des bourses et choisira des élèves pour ces études, il aura soin de le faire en faveur de jeunes*socio=us4 gens capables*sctrav=da de s'élever au-dessus des contingences d'un gagne-pain trop facile*sctrav=ck . Pour que l'effort de l'ingénieur et du technicien porte d'heureux*socio=uvx19 fruits, ils doivent nécessairement trouver dans les masses cette collaboration spontanée sur laquelle nous sommes revenus tant de fois depuis le début de cet écrit . Les couches vieillies*socio=us4, routinières*socio=uvx14, d'une société sont moins facilement malléables . C'est donc à la jeunesse qu'il faut s'adresser . Nous serait-il permis de suggérer la création dans les principaux centres d'écoles moyennes de sylviculture, tout comme on a des écoles moyennes d'agriculture dans les régions agricoles*socio=ecx1 ? Ces écoles, tout en préparant l'opinion, auraient l'avantage de faire découvrir les talents propres aux études supérieures*sctrav=bo dans ce domaine . Leur influence serait considérable*sctrav=ba . Si par ailleurs on introduit un programme forestier*socio=ecx1 à l'école primaire, si on encourage les clubs quatre-h, on forme déjà tout un courant d'idées extrêmement propice*sctrav=dt . Å propos de programme forestier*socio=ecx1 à l'école, monsieur a-koroleff a publié une intéressante brochure woodlot-management . Nous n'en connaissons pas de traduction française*socio=us6 . Pour nos catholiques il suffirait d'y démontrer non seulement le côté purement utilitaire*sctrav=gb mais l'oeuvre de dieu à parfaire, et nous y trouverions toute la substance d'une saine*socio=uvx26 sylviculture . Le woodlot ou lopin forestier*socio=ecx1 pour l'école devrait être une forêt expérimentale*socio=ecx12, dont il faut doter chaque village . Elle serait facile*sctrav=ck à trouver . Chaque localité est bordée de jeunes*socio=us4 forêts en train de croître dans le désordre parce qu'on les a coupées une fois sans songer à leur résurrection . Pourquoi les jours de congé ne pas y lancer nos enfants d'école, nos clubs quatre-h, nos scouts, sous la direction de leurs maîtres, et de techniciens ? La suède le fait ; pourquoi pas nous ? Quelle merveilleuse*sctrav=dh et pratique*sctrav=gb leçon de choses pour ces jeunes ! Quel sport en même temps ! On s'évertue actuellement à encombrer les loisirs de nos enfants de jeux, de friandises, de liqueurs qui les empoisonnent, comme si la famille et la patrie n'attendaient jamais d'eux un petit devoir d'état à remplir, et comme si la nature ne leur offrait pas le plus beau*sctrav=dh des sports, la plus élevante des occupations, une prise de conscience anticipée*socio=us8 de leurs responsabilités futures*socio=us8 . Quand nous aurons créé ce mouvement scolaire*socio=inx2 la brise chantera un plus joyeux*socio=uvx19 chant d'espoir dans les arbres . Et nous en sommes rendus à la pièce-de-résistance : un système routier*socio=ec6 à travers la forêt . C'est la condition nécessaire*sctrav=ba à l'application d'un plan rationnel*socio=uvx20 de sylviculture, et à l'installation des colonies forestières dont nous avons parlé . L'état de maturité excessive*sctrav=bd de nos forêts demande qu'on s'empresse de se débarasser des arbres trop vieux*socio=us4 . Actuellement, faute d'organisation, et de moyens de transport on coupe la forêt par tranches, comme un homme fauche son champ, avec tous les inconvénients d'une pareille méthode . On aura vite fait de l'abattre complètement mais pas assez vite encore pour sauver des millions de pieds de bois, qui mourront en semant la maladie chez les arbres plus jeunes*socio=us4 . Des routes, se ramifiant à travers tous les bois, dans les bassins des rivières, une population toujours sur place et dûment préparée et dirigée, obvieraient à de si grands inconvénients . Il n'y a personne qui ne l'admette . Mais le coût ! C'est lui qui fait reculer les compagnies . Ferait-il reculer aussi le gouvernement ? Mais que dire d'une association des deux ? Les compagnies dépensent annuellement de fortes sommes pour la construction de routes en forêt jusqu'aux points les plus reculés de leurs opérations, car elles reconnaissent la nécessité d'assurer la circulation en toutes saisons . Ne pourrait-on pas leur demander au moins cette contribution annuelle*socio=us8 ? Ensuite il faut admettre que les impôts sur les compagnies forestières*socio=ecx1, les coupes-de-bois sont un des plus substantiels*sctrav=ba revenus de la province . On peut se demander ce qui est retourné à la forêt de cette contribution à la richesse nationale*socio=usx2b . Ne serait-il pas dans l'ordre de l'équité de lui remettre une partie de ce revenu pour lui sauver la vie ; cette pauvre*sctrav=df grande malade ? Si l'on doit dépenser de fortes sommes pour l'établissement des colons, on peut bien en dépenser pour l'établissement des forestiers . Nous osons rappeler que chez nous on a pris l'habitude d'attribuer un sens tout à fait restreint à ce mot, colon . Il n'y a pas qu'une forme de colonisation . Celle que nous proposons n'est pas agricole*socio=ecx1, mais elle est quand même de la vraie*sctrav=dp colonisation, et dieu sait combien utile*sctrav=bl au pays . N'a-t-elle pas droit à sa part de subsides ? Enfin puisque la chose presse, un emprunt dans ce but serait fort opportun . Nous sommes assurés que les compagnies forestières*socio=ecx1 n'hésiteraient pas à payer un double droit-de-coupe et même plus pour couvrir cet emprunt, puisque, comme nous l'avons expliqué plus haut, l'aménagement de la forêt et l'établissement sur place d'une main-d-oeuvre qualifiée*sctrav=bm leur épargneraient tant d'autres frais considérables*sctrav=ba et inutiles*socio=uvx20 . Il ne nous appartient pas de fixer des règles ou d'indiquer des méthodes à nos gouvernants . Ces idées ne sont que des indications succintes, destinées à bien mettre en évidence la grande nécessité d'agir promptement et énergiquement . Encore une fois pour ce grand pays du comté de saguenay il s'agit de continuer à produire ou de se dessécher en désert ; il s'agit de se peupler ou de perdre une partie d'une population déjà trop petite ; il s'agit de s'éveiller et d'entrer dans l'évolution spirituelle*socio=uvx10 qui honore les autres régions ; il s'agit de vivre ou de mourir . La réalisation de ce programme forestier*socio=ecx1 est donc pour nous le premier des problèmes, le service le plus essentiel*sctrav=ba que notre gouvernement et nos industriels puissent nous accorder . Quelles que soient les réactions à notre appel, quelles que soient les méthodes auxquelles on aura recours, il faudra que nos hommes ne perdent pas de vue cette nécessité . Dans un an ou deux nous aurons au saguenay notre député bien à nous . qu'il se mette parfaitement au fait du problème forestier*socio=ecx1, qui est à la fois un problème ethnique*socio=usx2b, un problème économique*socio=ec0 et un problème social*socio=us0 . Et vous, chers collaborateurs, prêtres de notre diocèse, vous avez saisi notre pensée . qu'elle soit désormais une orientation de toutes vos activités . Nous n'avons pas l'intention d'imposer nos vues aux autres évêques, qui, jugeant des circonstances de temps et de lieux, ont dirigé leur troupeau avec toute la sagesse inspirée*socio=uvx10 propre à l'église . Chez nous les circonstances sont tout autres . Nous comptons sur votre collaboration pour mettre en oeuvre cette même sagesse, dans la conviction que sur nous plus que sur tout autre repose l'obligation de conduire l'oeuvre de dieu à sa perfection . Puisque nous avons fait le procès des responsabilités qui ont causé notre retard, nous pouvons faire également le procès des nôtres . Nous aussi, nous nous sommes trop désintéressés*sctrav=bf de cette question . Loin de nous l'idée de blâmer le zèle vraiment apostolique*socio=inx11 de votre ministère sacerdotal*socio=uvx10 . Mais nous avons cru trop longtemps que ce ministère ne nous demandait que d'assurer le service religieux*socio=uvx10 de nos paroisses, de nos missions et des camps de bûcherons . Nos prêtres l'ont fait avec une piété*socio=uvx10 et un piété exemplaire . Mais, tout en s'apitoyant souvent sur le sort de ces hommes et sur leur instabilité lamentable*sctrav=dn, ils en ont accepté le fait comme acquis . Inconsciemment à cet égard ils ont été fatalistes*sctrav=fe . N'ont-ils pas oublié que le ministère du prêtre n'est pas profond tant qu'il n'engendre pas des courants d'idées capables*sctrav=da de remuer les masses ? Certains prêtres d'une personnalité puissante*sctrav=da ont si bien lancé ces courants d'idée dans les oeuvres qu'ils continuent à rayonner longtemps après leur mort . Nous ne nous faisons pas illusions . Nous ne verrons pas la réalisation de ce beau*sctrav=dh rêve ; d'autres le verront . Les masses sont lourdes à remuer . Dans l'ordre d'idées qui nous occupe nous devrons supporter de nombreuses contradictions, mais il faudra tenir . On sourira en nous disant : vous êtes allés chercher votre idéal en des pays plusieurs fois séculaires*socio=us8 pour l'imposer à notre pays tout jeune, aux prises avec des difficultés presque insurmontables*sctrav=ce . C'est vrai*sctrav=dp, mais ces pays, ils ont dû commencer un jour, ils ont connu nos difficultés avant de réaliser leur organisme admirable . Ne devons-nous pas commencer nous-mêmes ? C'est tout ce que nous demandons . qu'on commence ! On y mettra cent ans, deux cents ans et plus, mais qu'on commence ! Vous, chers collaborateurs, vous appuierez nos efforts ; vous diffuserez, vous expliquerez nos idées ; vous les enrichirez de nouvelles*socio=us8 et plus sages*socio=uvx27a conceptions, et ensemble nous aurons la gloire d'avoir lancé un courant salutaire*sctrav=dh d'idées . Mais peu importe notre gloire à nous pourvu que l'oeuvre de dieu soit glorifié pendant les siècles . Car si quelqu'un doit penser non au jour le jour mais en terme de siècles, c'est bien nous, prêtres de dieu, représentants de l'église immortelle*socio=us8 . Personne plus que nous ne doit chercher cette progression dans l'expression plus parfaite*sctrav=dh de la création, d'autant plus qu' elle touche, non surtout à un aspect économique*socio=ec0 et matériel*sctrav=gb, mais à un aspect profondément humain*socio=uvx26, qu'on ne peut séparer de l'aspect chrétien*socio=uvx10 . La doctrine que nous avons enseignée à travers toutes ces pages est entièrement inspirée des encycliques rerum-novarum et de quadragesimo-anno*socio=in7c, puisqu'elle tend, sans doute à sauver de la destruction les arbres créatures de dieu, mais avant tout qu'elle veut remettre l'homme bien en face de sa propre dignité, et bien en face de la dignité de ses semblables, dignité qui est une ressemblance spirituelle*socio=uvx10 avec dieu même . Le jour où patrons et ouvriers seront bien convaincus du fait de cette dignité et de cette ressemblance, le problème de leur collaboration sera résolu et on marchera en harmonie vers le progrès de l'industrie et vers le relèvement de l'humanité . Oui, votre relèvement à vous, chère humanité travaillante*socio=ecx14 . Nous sommes profondément sensible à votre sort . Si cette lettre constitue un grand effort pour sauver la forêt de la destruction, elle a surtout pour dernière fin de vous sauver, vous, d'une misère que vous avez déjà connue et d'une déchéance dont vous auriez à souffrir et dont nous porterions l'ignominie comme une flétrissure à notre ministère . Dans ce but de relèvement, l'an dernier nous avons inauguré la formation des syndicats catholiques*socio=in7a des ouvriers en forêt . Nous ne l'avons pas fait pour les dresser comme une arme de guerre contre les compagnies, mais pour vous procurer un moyen de meilleure*sctrav=bo entente et de collaboration plus intelligente*sctrav=do et cordiale*socio=uvx18, un moyen de vous unir les uns aux autres afin de mieux étudier en commun les problèmes qui intéressent votre métier et l'avenir de votre industrie . Nous l'avons fait pour trouver votre coopération quand nous cherchons à assurer un foyer un bonheur à ceux qui n'en ont pas . Nous le répétons, si vous voulez trouver la prospérité dans la stabilité et le libre*socio=uvx11 exercice de votre intelligence et de votre volonté, soyez les propres artisans de votre bonheur . Nous, nous pouvons vous aider, nous ne pouvons rien faire pour vous sans vous . Nous vous exhortons donc instamment à donner votre nom aux syndicats catholiques*socio=in7a . D'autres organisations syndicales*socio=in5 viendront solliciter votre adhésion . Ne les écoutez pas . Elles professent la neutralité à l'égard de l'église, donc à l'égard de jésus-christ . Leurs propagandistes vous diront qu'ils ne sont pas contre jésus-christ, mais qu'ils ignorent l'église, interprète et sage*socio=uvx27a gardienne de la doctrine de jésus-christ . Ils ne sont pas contre l'obéissance à l'église dans la vie privée*socio=uv7 ; ils refusent son ingérence, son enseignement dans la vie syndicale*socio=in5 . C'est jésus-christ lui-même qui répond à ce sophisme : celui qui n'est pas avec moi est contre moi . L'église, c'est le corps mystique*socio=uvx10 de jésus-christ . La rejeter, rejeter sa doctrine sociale*socio=us0, c'est rejeter jésus-christ et sa doctrine . Que peut-on vous donner de mieux que la doctrine de l'église en ce domaine ? N'est-ce pas elle qui depuis sa naissance a pris la défénse de l'ouvrier, héritier du divin*socio=uvx10 ouvrier, jésus ? N'est-ce pas elle qui dans nos temps modernes*socio=us8 nous a donné encore la clef sociale*socio=us0 des problèmes ouvriers*socio=usx1b avec les deux magistrales encycliques : rerum-novarum et quadragesimo-anno*socio=in7c ? N'est-ce pas elle encore qui la première dans ce diocèse se préoccupe de votre bonheur et du bonheur de vos enfants, de génération en génération ? Votre vie syndicale*socio=in5, votre vie ouvrière*socio=usx1b, et, simplement toute votre vie est trop mêlée à votre religion, à votre morale pour que vous puissiez dire à l'église : nous pouvons nous passer de vous . Prenez garde de rester comme des brebis sans pasteurs ou de tomber sous la conduite de loups déguisés en brebis . Donnez vos noms aux syndicats, mais puisque dans cette province nous avons l'avantage d'avoir des syndicats bien catholiques*socio=in7a, que ce soient les vôtres, à vous catholiques, ouvriers de la forêt . Avant longtemps, sitôt que nous aurons pu vous grouper davantage, nous créerons, ou plutôt, vous créerez à notre demande vos coopératives forestières*socio=ecx1 . Ah ! Si vous saviez avec quelle ardeur nous appellons ce jour ! Pour nous, chers ouvriers, vous ne serez jamais trop libres*socio=uvx11 dans l'ordre, jamais trop heureux*socio=uvx19 dans l'estime de vos chefs et de vos concitoyens . Mais pour que vos croix soient moins lourdes, pour que le labeur s'accomplisse au rythme d'un chant, pour que le bonheur remplisse nos coeurs, pour que ce pays se couvre de foyers prospères*sctrav=cb, nous avons besoin de donner, tous et chacun, notre concours . En disant ce dernier mot nous entendons cet avertissement de l'écriture : si le seigneur ne construit pas la maison, c'est en vain que travaillent ceux qui la construisent . Pour que dieu soit le grand artisan de ce bel*sctrav=dh édifice décrit dans ces pages, vous tous, nos très chers frères, vous tous qui avez intérêt dans la forêt, vous tous, ouvriers et patrons, gouvernants et prêtres du très-haut*socio=uvx10, joignez-vous à nous dans un chant de reconnaissance et de louange : soyez béni, mon dieu, pour ce pays de saguenay, que vous nous avez donné . Soyez béni pour le golfe si riche*sctrav=dm et si beau*sctrav=dh dont vous l'avez bordé . Soyez béni pour toutes ces puissantes*sctrav=da rivières que vous y avez fait couler . Soyez béni pour nos lacs, nos plaines et nos montagnes . Soyez béni de nous avoir associés à vous pour accomplir la perfection de votre création ! Notre père qui êtes au cieux que votre nom soit sanctifié ! Non ! Plus blasphémé, mais sanctifié avec amour ! Que votre règne arrive ! qu'il arrive avec toutes ces églises qui viendront un jour peupler la solitude des bois . Que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel ; faite en tout par un peuple attentif à toujours observer votre loi, celle de l'église et celle de l'état . Donnez-nous aujourd-hui notre pain . Donnez-nous le par la production de forêt forêt bénie*socio=uvx10, que nous allons nous mettre à aimer, à protéger, à cultiver pour que nos fils, en chérissant notre mémoire, vous bénissent encore, o dieu, dans les siècles à venir . *{ Date-chic-48 # } En février*socio=us8 1943, j'adressais une lettre aux ouvriers de la région pour leur rappeler leur devoir de s'unir dans des syndicats qui prennent pour guide de leur action la doctrine sociale*socio=us0 chrétienne*socio=uvx10 et respectent pleinement la légitime*socio=uvx25 fierté nationale*socio=usx2b . Je m'inspirais alors des enseignements des souverains*socio=uvx1 pontifes et des évêques de la province ecclésiastique*socio=inx11 de québec, qui ont, à plusieurs reprises, dénoncé les dangers des associations professionnelles*socio=usx10 neutres*sctrav=bf et approuvé sans réserve les organisations franchement chrétiennes*socio=uvx10 . Un grand nombre de nos ouvriers ont entendu cet appel et y ont répondu loyalement . Ils ont compris la nécessité de l'union pour étudier, promouvoir et défendre les intérêts de leur profession ou de leur métier ; pour bénéficier d'une représentation collective*socio=usx2 plus efficace*sctrav=bm auprès de leurs employeurs ou des législateurs ; pour s'entraider mutuellement à améliorer leur sort par la coopération sous toutes ses formes et pour travailler ensemble à développer leur compétence, leur culture et leur formation sociale*socio=us0 . Ils ont compris les inconvénients économiques*socio=ec0, sociaux*socio=us0 et politiques*socio=et0 de cet humiliant*sctrav=fg colonialisme qui laisse des unions étrangères*socio=us7 diriger le mouvement ouvrier*socio=usx1b au canada ; ils ont rejeté un faux*sctrav=dq internationalisme et ont choisi une union nationale*socio=usx2b, canadienne*socio=usx2e pour des ouvriers canadiens*socio=usx2e . Ils ont compris que, dans le présent*socio=us8 désarroi qui ébranle le monde et dont notre pays n'est pas épargné, un ordre de paix ne pourra être rétabli que par le retour aux principes de justice et de charité chrétienne*socio=uvx10, tel que le proclame, avec de si claires applications, la doctrine sociale*socio=us0 de l'église . J'espère que tous les ouvriers partageront bientôt ces convictions, et donneront non seulement adhésion mais surtout leur active participation aux syndicats nationaux*socio=usx2b . Car une association professionnelle*socio=usx10 ne peut réaliser son rôle sans l'appui et la collaboration agissante de tous ceux qui entrent dans son champ d'action . Nous vivons dans un monde qui cherche un équilibre perdu et porte des germes de mort . Des réformes dans les institutions et les moeurs s'imposent pour éloigner sans doute la menace rouge*socio=uv3 du communisme, mais davantage pour corriger les erreurs économiques*socio=ec0, les abus criants*sctrav=bd dénoncés avec vigueur dans les encycliques pontificales*socio=inx11, et pour faire régner dans notre pays, dans notre province, un ordre harmonieux*socio=uvx17c, conforme à la justice et aux enseignements du christ . Il ne suffit pas de se plaindre de la hausse démesurée du coût de la vie et de la cupidité du commerce ; de déplorer une mauvaise*sctrav=dn répartition des richesses et l'insécurité où vivent la majorité des salariés ; de critiquer avec aigreur les ouvriers qui perdent le souci du travail honnête*socio=uvx27a et compétent*sctrav=bm, qui oublient les bienfaits de la tempérance et de l'épargne . Il faut surtout chercher à corriger ces désordres . Je ne puis rappeler, en cette courte lettre, tous les remèdes proposés par la doctrine sociale*socio=us0 de l'église . J'insiste simplement sur cette recommandation de sa sainteté pie-xl*socio=us9 qui demande au capital de traiter le travail davantage comme un associé . Après avoir relevé la profonde*sctrav=bb erreur de ceux qui déclarent essentiellement injuste*socio=uvx13 le contrat de louage de travail et prétendent qu'il faut lui substituer un contrat de société, pie-xl ajoutait :, , nous estimons cependant plus approprié*sctrav=bm aux conditions présentes*socio=us8 de la vie sociale*socio=us0 de tempérer quelque peu dans la mesure du possible le contrat-de-travail par des éléments empruntés au contrat de société . C'est ce que l'on a commencé à faire sous des formes variées, non sans profit sensible pour les travailleurs et pour les possesseurs du capital . Ainsi les ouvriers et employés ont été appelés à participer de quelque manière à la propriété de l'entreprise, à sa gestion et aux profits qu'elle apporte,, . Les sociologues et les économistes constatent que le simple régime du salariat n'entretient pas assez chez l'ouvrier le souci du travail compétnt*sctrav=bm et honnête*socio=uvx27a, ne cultive généralement pas l'esprit d'initiative et le sens des responsabilités, n'assure pas une équitable*socio=uvx13 distribution des profits de l'entreprise . Le capital et le travail trouveront grand avantage à faire évoluer leurs relations dans le sens de l'association, c'est-à-dire vers une participation plus effective*sctrav=db des travailleurs à la vie de l'entreprise, à sa gestion et aux profits qui en résultent . Se donner des cadres et des chefs qui répondent aux exigences des techniques modernes*socio=us8 de l'organisation professionnelle*socio=usx10 et des relations-industrielles, préparer les esprits et les coeurs aux réformes de structure qui s'avèrent de plus en plus nécessaires*sctrav=ba et d'ailleurs inévitables, voilà une des tâches du syndicalisme national*socio=usx2b qui se réclame des principes chrétiens*socio=uvx10 . Il ne peut se contenter d'être un instrument de revendication ; il doit être une force de collaboration qui grandit la personnalité des travailleurs pour les mettre à la hauteur de leurs responsabilités et les aider à tirer un réel*sctrav=db profit des avantages conquis . Un tel syndicalisme mérite l'encouragement et l'appui effectif*sctrav=db de tous les hommes de bien . L'obligation de chercher et de promouvoir des solutions aux problèmes économiques*socio=ec0 ou sociaux*socio=us0 de notre époque troublée*socio=usx11 ne retombe pas uniquement sur la catégorie des salariés . Tous, marchands, industriels, entrepreneurs, cultivateurs, bûcherons, et autres, tous, unis*socio=uvx17b dans leurs organismes professionnels*socio=usx10 respectifs, doivent faire leur part pour la restauration d'un ordre social*socio=us0 chrétien*socio=uvx10 . Le devoir de l'union s'adresse à tous afin que tous servent plus efficacement le bien-commun par la mise en pratique de la doctrine sociale*socio=us0 catholique*socio=in7a .