*{date-mtl-54} Voici que je ferai couler sur elle comme un fleuve de paix . Cette promesse, annoncée dans la prophétie messianique*socio=uvx10 d'isaie, et accomplie en son sens mystique*socio=uvx10 par le verbe incarné de dieu dans la nouvelle*socio=us8 jérusalem, l'église, nous désirons, chers fils et chères filles de l'univers catholique*socio=in7a, qu'elle retentisse encore une fois sur toute la famille humaine*socio=uvx26, comme le de notre coeur en cette veille de noel . Un fleuve de paix sur le monde ! C'est là le voeu que nous avons le plus longtemps nourri en notre âme, pour lequel nous avons prié avec le plus de ferveur, et auquel nous nous sommes consacré depuis le jour où il plut à la divine*socio=uvx10 bonté de confier à notre humble*socio=uvx21 personne la haute et redoutable charge de père commun des peuples, charge propre au vicaire de celui à qui les nations sont promises en héritage . Embrassant d'un regard d'ensemble les années écoulées de notre pontificat sous l'aspect du mandat que nous confère l'universelle paternité dont nous sommes investi, il nous semble que la divine providence ait le dessein de nous confier la mission particulière*sctrav=cl de contribuer à reconduire l'humanité, par une action patiente*socio=uvx27a et presque épuisante, sur les sentiers de la paix . Å l'approche de noel, tandis que se faisait plus vif*sctrav=da en nous le désir d'accourir à la crèche du prince de la paix pour lui offrir, comme le don qui lui soit le plus agréable, l'humanité pacifiée*sctrav=fa et tout entière regroupée comme en une seule famille, il nous fut au contraire réservé, durant les six premières années, l'amertume sans nom de ne voir autour de nous que des peuples en armes, emportés par une rage insensée*socio=uvx20 de mutuelle destruction . Nous espérions et beaucoup espéraient avec nous qu'enfin apaisée cette excitation de haine et de vengeance, se serait levée au plus tôt l'aube d'une période de concorde assurée . On vit au contraire se prolonger cet état angoissant*sctrav=ee de malaise et de péril que l'opinion-publique désigna sous le nom de guerre-froide, car en réalité il n'avait rien de commun, ou bien peu, avec la vraie*sctrav=dp paix, et ressemblait beaucoup plus à une trêve, menacée par le moindre*sctrav=bc choc . Notre retour annuel*socio=us8 à la crèche du rédempteur continua à n'être qu'une mélancolique*socio=uvx19 offrande de douleurs et d'angoisse, avec le vif*sctrav=da désir d'y puiser le courage nécessaire*sctrav=ba pour ne point renoncer à exhorter les hommes à la paix, en leur en montrant le juste chemin . Pouvons-nous au moins aujourd-hui, en ce seizième noel de notre pontificat, réaliser ce ? Au dire de beaucoup, à la guerre-froide s'est substituée lentement une période de détente entre les parties en opposition, sorte de permission mutuelle de reprendre sa respiration, détente à laquelle fut donné, non sans quelque ironie, le nom de paix-froide . Encore que nous reconnaissions volontiers qu'elle représente un certain progrès dans le laborieux*sctrav=ce acheminemet vers la paix proprement dite, toutefois elle n'est pas encore le don digne*socio=uvx21 du mystère de bethléem, où apparut la bonté et l'amour de dieu notre sauveur pour les hommes . Elle contraste en vérité trop vivement avec l'esprit de cordialité, de sincérité et de clarté qui règne autour de la crèche du rédempteur . qu' entend-on, en effet, dans le monde de la politique, par paix-froide, sinon la pure coexistence de divers peuples, entretenue par la crainte mutuelle et la désillusion réciproque ? Or il est clair*sctrav=bj que la simple coexistence ne mérite pas le nom de paix, telle que la tradition chrétienne*socio=uvx10, formée à l'école des esprits supérieurs*sctrav=bo d'un augustin et d'un thomas-d-aquin, a appris à la définir : tranquillitas-ordinis . La paix-froide n'est qu'un calme provisoire*socio=us8, dont la durée est conditionnée par le sentiment instable de la crainte, et le calcul fluctuant des forces présentes ; elle n'a rien de l'ordre juste*socio=uvx13, lequel suppose une série de rapports convergeant vers un but commun juste*socio=uvx13 et droit . Et comme, de plus, elle exclut tout lien d'ordre spirituel*socio=uvx10 entre les peuples coexistant dans la juxtaposition, la paix-froide est bien loin de celle qu'a prêchée et voulue le divin*socio=uvx10 maître ; celle-ci est fondée sur l'union des esprits dans la même vérité et dans la charité, et saint-paul la définit pax-dei : une paix qui engage avant tout les intelligences et les coeurs et s'exprime en une harmonieuse*socio=uvx17b collaboration dans tous les domaines de la vie, sans en exclure le domaine politique*socio=et0, social*socio=us0 et économique*socio=ec0 . Voilà pourquoi nous n'osons pas offrir la paix-froide au divin*socio=uvx10 enfant . Elle n'est plus la paix simple et solennelle*socio=uvx21 que chantèrent les anges aux bergers dans la sainte*socio=uvx10 nuit ; encore moins est-elle la pax-dei qui surpasse tout sentiment et est source de joie intime*socio=uv7 et pleine ; mais elle n'est pas davantage celle que rêve et que e l'humanité présente*socio=us8 déjà si affligée*socio=uvx19 . Nous nous proposons toutefois d'examiner en particulier les insuffisances de cette paix-froide, afin que, de son vide et de son incertaine durée, naisse impérieux*sctrav=da, chez les dirigeants des peuples et chez ceux qui peuvent exercer quelque influence en ce domaine, le désir de la changer au plus tôt en une vraie*sctrav=dp paix ; et celle-ci est, en fait, le christ même . En effet, si la paix est ordre et si l'ordre est unité, le christ est le seul qui puisse et veuille unir les esprits humains*socio=uvx26 dans la vérité et dans l'amour . C'est en ce sens que l'église le désigne aux nations, par les paroles du prophète, comme étant lui-même la paix : et-erit-iste-pax . L'impression commune, née de la simple observation des faits, est que le principal fondement sur lequel s'appuie l'actuelle*socio=us8 situation de calme relatif, c'est la crainte . Chacun des camps entre lesquels se divise la famille humaine*socio=uvx26 tolère que l'autre existe, parce qu'il ne veut pas périr lui-même . Évitant ainsi le risque fatal, les deux groupes n'ont pas de vie commune, mais coexistent . Ce n'est pas l'état de guerre ; ce n'est pas pour autant la paix : c'est un calme froid . En chacun des deux camps règne la crainte obsédante de la puissance militaire*socio=et3 et économique*socio=ec0 de l'autre ; chez l'un et l'autre l'appréhension est vive*sctrav=da pour les effets catastrophiques*sctrav=bb des toutes dernières armes . Avec une attention pleine d'angoisse, chacun suit le développement technique*socio=ecx12 des armements de l'autre et ses capacités de production économique*socio=ec0, tandis qu'il confie à sa propre propagande le soin de tirer parti de la crainte de l'autre, en renforçant et étendant ce sentiment . Sur le terrain concret de la politique, il semble qu'on ne fasse plus confiance par ailleurs aux principes, rationnels*socio=uvx20 ou moraux*socio=uvx22, emportés, après tant de désillusions, par une vague profonde de scepticisme . L'absurdité la plus manifeste*sctrav=bj qui résulte d'un si lamentable*sctrav=bh état de choses est la suivante : la pratique politique*socio=et0 actuelle*socio=us8, tout en redoutant la guerre comme la catastrophe suprême, lui conserve tout son crédit, comme si elle était l'unique expédient pour subsister et l'unique régulatrice des rapports internationaux*socio=us7 . En un certain sens, on ne confie en ce qu'on abhorre par-dessus tout . Mais une telle pratique politique*socio=et0 a indut beaucoup d'esprits, parmi les gouvernements eux-mêmes, à reviser tout le problème de la paix et de la guerre, et à se demander sincèrement si, pour se préserver de la guerre et garantir la paix, on ne devrait pas chercher en des régions plus hautes et plus humaines*socio=uvx26 que celles qui sont exclusivement dominées par la terreur . En sorte que s'est accru le nombre de ceux qui se révoltent à l'idée d'être obligés de se contenter de la pure coexistence, renonçant à des rapports plus vitaux*socio=us8 avec l'autre camp, et d'être contraints à vivre tous les jours de leur existence dans une atmosphère de crainte épuisante . Ainsi en sont-ils venus à considérer le problème de la paix et de la guerre comme un fait de responsabilité supérieure*sctrav=bo et chrétienne*socio=uvx10 devant dieu et devant la loi morale*socio=uvx22 . Il est certain que même cette nouvelle manière de considérer le problème comporte l'élément crainte, comme un frein à la guerre et stimulant à la paix ; mais il s'agit là de la crainte salutaire*sctrav=dh de dieu, qui défend et garantit l'ordre moral*socio=uvx22, et donc, comme l'enseigne le psalmiste, du commencement de la sagesse . Le problème, porté à ce niveau plus élevé et seul digne*socio=uvx21 de créatures raisonnables*socio=uvx20, a fait réapparaître nettement l'absurdité de la doctrine qui a régné dans les écoles politiques*socio=et0 de ces dernières décades : à savoir que la guerre est une des nombreuses formes admises de l'action politique*socio=et0, l'issue nécessaire*sctrav=ba, et quasi naturelle*socio=uvx26, des incurables*socio=in9*2 dissensions entre deux pays ; que la guerre est donc un fait étranger à toute responsabilité morale*socio=uvx22 . Absurde*socio=uvx20 et inadmissible est également apparu le principe, lui aussi longtemps reçu, selon lequel l'homme-d-état qui déclare une guerre serait seulement sujet, s'il la perd, à se voir reprocher une erreur politique*socio=et0, mais ne pourrait en aucun cas être accusé de faute morale*socio=uvx22 et de crime pour n'avoir pas, alors qu'il le pouvait, conservé la paix . C'est précisément cette conception absurde*socio=uvx20 et immorale*socio=uvx22 de la guerre qui rendit vains, au cours des fatales semaines de 1939, nos efforts tendent à soutenir dans les deux camps la volonté de continuer à traiter . La guerre fut alors considérée comme un dé, dont on joue avec une prudence et une habileté plus ou moins grandes, mais non pas comme un fait moral*socio=uvx22 qui engage la conscience et les responsabilités supérieures*sctrav=bo . Il fallut les immenses étendues de tombes et de ruines pour que se révélât le vrai*sctrav=dp visage de la guerre : non un jeu de hasard plus ou moins heureux*socio=uvx19 entre des intérêts, mais la tragédie, plus spirituelle*socio=uvx10 que matérielle*sctrav=gb, de millions d'hommes ; non le risque de quelques biens, mais la perte de tout : un fait d'une énorme gravité . Comment est-il possible*sctrav=be, se demandèrent alors un grand nombre avec la simplicité et la vérité du bon sens que, tandis que chacun se sent pressé par la responsabilité morale*socio=uvx22 de ses actions les plus ordinaires, l'horrible*sctrav=fd fait de la guerre, qui est pourtant le fruit de la libre*socio=uvx11 détermination d'une personne, puisse se soustraire à l'empire de la conscience, et qu'il n'existe pas un juge auquel les innocentes victimes aient accès ? Dans ce climat naissant*socio=us8 de retour du peuple à la raison, notre cri guerre à la guerre, par lequel, en 1944, nous déclarions la lutte au pur formalisme de l'action politique*socio=et0 et aux doctrines de la guerre qui ne tiennent compte ni de dieu ni de ses commandements trouva un large écho . Ce salutaire*sctrav=dh retour à la raison, loin de s'estomper, s'est encore approfondi et étendu au cours des années de la guerre-froide, peut-être parce que l'expérience prolongée*socio=us8 a fait ressortir davantage l'absurdité d'une vie contrôlée par la crainte . Ainsi la paix-froide, avec ses propres incohérences et ses inconvénients, semble s'orienter vers un ordre moral*socio=uvx22 authentique*sctrav=dp et vers la reconnaissance de la doctrine de l'église sur la guerre juste*socio=uvx13 et injuste*socio=uvx13, sur la licéité et l'illicéité du recours aux armes . On atteindra certainement ce but, si, de part et d'autre, on revient, avec un esprit sincère*socio=uvx22 et quasi religieux*socio=uvx10, à la considération de la guerre comme objet de l'ordre moral*socio=uvx22, ordre dont la violation constitue réellement une faute qui ne reste pas impunie*socio=in4 . On y arrivera si, pratiquement, les hommes politiques*socio=et0, avant d'évaluer les avantages et les risques de leurs décisions, se reconnaissent personnellement sujets des loi morales*socio=uvx22 éternelles*socio=uvx10, et traitent le problème de la guerre comme une question de conscience devant dieu ; celle-ci n'abaisse pas celui qui s'y livre ; elle le préserve au contraire de l'infamie du crime affreux*sctrav=dn qu'est la guerre non imposée . Et qui pourrait s'étonner de ce que la paix et la guerre apparaissent dès lors étroitement liées à la vérité religieuse ? Toute la réalité est dieu : c'est précisément dans le fait de détacher la réalité de ce qui est son principe et sa fin que réside la racine de tout mal . De là découle aussi avec évidence qu'un effort ou une propagande pacifiste*sctrav=fa provenant de ceux qui nient toute foi en dieu sont toujours très douteux et incapables*sctrav=da d'atténuer ou d'éliminer le sentiment de crainte angoissée, si même ils ne sont pas menés à dessein comme un expédient pour provoquer une effet tactique d'excitation et de confusion . La coexistence actuelle*socio=us8 dans la crainte n'a ainsi que deux perspectives devant elle : ou elle s'élèvera jusqu'à une coexistence dans la crainte de dieu, et de là à une vie en commun dans la vraie*sctrav=dp paix, inspirée et contrôlée par son ordre moral*socio=uvx22 ; ou bien elle se contractera toujours davantage dans une glaciale paralysie de la vie internationale*socio=us7, dont les graves*sctrav=bb dangers sont prévisibles dès maintenant . En effet, freiner longtemps la naturelle*socio=uvx26 expansion de la vie des peuples pourrait finalement conduire ceux-ci à l'issue désespérée*socio=uvx23 que justement l'on veut éviter : la guerre . Aucun peuple, au surplus, ne supporterait indéfiniment la course aux armements sans en ressentir des effets désastreux*sctrav=bb dans son développement économique*socio=ec0 normal . Vains seraient les accords eux-mêmes tendant à imposer une limitation des armements . Là où manquerait la base morale*socio=uvx22 de crainte de dieu, ces accords, s'ils étaient jamais conclus, deviendraient source de nouvelle*socio=us8 et réciproque défiance . Reste donc, able*sctrav=eb et lumineuse, l'autre voie qui, partant de la crainte de dieu, conduit, avec son aide, à la vraie*sctrav=dp paix, laquelle est sincérité, chaleur et vie, digne*socio=uvx21 à ce titre de celui qui nous a été donné, afin que les hommes aient en lui, et surabondamment, la vie . Bien que la guerre-froide, et cela vaut également pour la paix-froide, maintienne le monde dans une nuisible*sctrav=bb scission, elle n'empêche pourtant pas jusqu'à présent qu'en lui ne batte un intense*sctrav=da rythme de vie . En vérité, il s'agit là d'une vie qui se développe presque exclusivement sur le plan économique*socio=ec0 . Mais il est indéniable*sctrav=bj que l'économie, profitant de l'incessant progrès de la technique moderne*socio=us8, est parvenue par une activité fébrile*sctrav=da à des résultats surprenants, propres à laisser prévoir une profonde*sctrav=ba transformation de la vie des peuples, même de ceux réputés*sctrav=dw jusqu'ici quelque peu arriérés . Sans doute on ne peut refuser à l'économie son admiration pour tout ce qu'elle a réalisé et pour ce qu' elle promet . Toutefois, avec sa capacité apparemment illimitée de produire des biens sans nombre et avec la multiplicité de ses relations, elle exerce sur beaucoup d'hommes de ce temps une fascination qui dépasse ses possibilités et porte sur des domaines qui lui sont étrangers . Dans l'erreur d'une telle confiance accordée à l'économie moderne*socio=us8 se rencontrent encore une fois les deux parties entre lesquelles se divise le monde d'aujourd-hui . Dans l'une de celles-ci on enseigne que, si l'homme a fait preuve de tant de puissance pour créer le merveilleux*sctrav=dh complexe technico-économique*socio=ec0 dont il est fier*sctrav=dv aujourd-hui, il aura aussi la capacité d'organiser la libération de la vie humaine*socio=uvx26 de toutes les privations et de tous les maux dont elle souffre, et d'opérer ainsi une sorte d'auto-rédemption . De l'autre côté, au contraire, on voit se répandre la conception selon laquelle il faut attendre de l'économie, et en particulier, d'une de ses formes spécifiques qui est le libre-échange, la solution du problème de la paix . Nous avons eu déjà d'autres fois l'occasion d'exposer combien de telles doctrines manquent de fondement . Voilà cent ans, les partisans du système du libre-échange en attendaient d'admirables résultats, voyant en lui une puissance presque magique . Un de ses plus ardents*sctrav=da défenseurs n'hésitait pas à comparer le principe du libre-échange, pour l'ampleur de ses effets dans le monde moral*socio=uvx22, au principe de la gravitation qui régit le monde physique*socio=uvx26, lui attribuant pour effets propres le rapprochement des hommes, la disparition des antagonismes de race, de foi, de langue, et l'unité de tous les êtres humains*socio=uvx26 dans une paix inaltérable . Le cours des événements a démontré combien trompeuse est l'illusion d'attendre la paix du seul libre-échange . Il n'en serait pas autrement dans l'avenir, si l'on persévérait dans cette foi aveugle*socio=in9*2 qui confère à l'économie une imaginaire force mystique*socio=uvx10 . Actuellement, du reste, les faits ne fournissent pas d'arguments qui pourraient de quelque façon garantir les trop belles*sctrav=dh espérances que nourrissent encore aujourd-hui les héritiers de cette doctrine . En effet, alors que, chez l'une des parties coexistant dans la paix-froide, la liberté économique*socio=ec0, tellement exaltée*sctrav=da, n'existe pas encore dans la réalité, chez l'autre elle est complètement rejetée comme un principe absurde*socio=uvx20 . Elles sont entre elles diamétralement opposées dans la manière de concevoir les fondements mêmes de la vie ; et ce contraste ne peut être résolu par des forces purement économiques*socio=ec0 . Bien plus, s'il existe, comme il est vrai*sctrav=dp, des rapports de cause à effet entre le monde moral*socio=uvx22 et le monde économique*socio=ec0, ils doivent être ordonnés de telle sorte qu'on attribue le primat au monde moral*socio=uvx22 : c'est à lui qu'il appartient de pénétrer de son esprit, avec autorité, même l'économie sociale*socio=us0 . Si cette hiérarchie est ainsi établie et qu'on fait en sorte qu'elle soit réellement observée, l'économie elle-même affermira, selon ses moyens, le monde moral*socio=uvx22, renforçant les fondements spirituels*socio=uvx10 et les forces de la paix . Par ailleurs, le facteur économique*socio=ec0 pourrait opposer de sérieux obstacles à la paix, particulièrement à la paix-froide, entendue comme un équilibre entre les groupements, s'il affaiblissait par des systèmes erronés*sctrav=dq l'une des parties . C'est ce qui arriverait, par exemple, si chaque peuple d'un groupement s'abandonnait, sans discernement et sans égards pour les autres, à augmenter continuellement sa productivité et à élever constamment son niveau de vie . Il serait alors inévitable que surgissent ressentiments et rivalités chez les peuples voisins, et qu' en conséquence tout le groupe s'affaiblisse . Mais, laissant de côté cette considération particulière*sctrav=cl, il faut se persuader que les relations économiques*socio=ec0 entre les nations seront d'autant plus des facteurs de paix qu'elles obéiront davantage aux règles du droit naturel*socio=uvx26, qu'elles s'inspireront de la charité, auront égard aux autres peuples et seront source d'entraide . Dans les rapports, même seulement économiques*socio=ec0, entre les hommes, rien, soyons-en sûrs, ne se produit par soi-même, comme c'est le cas dans la nature, sujette à des loi nécessaires*sctrav=ba ; mais tout, en substance, dépend de l'esprit . Seul l'esprit, image de dieu et exécuteur de ses desseins, peut établir sur la terre ordre et harmonie, et il y parviendra dans la mesure où il se fera l'interprète fidèle*socio=uvx17a et instrument docile*socio=uvx27a de l'unique sauveur jésus-christ, qui est lui-même paix . Mais, dans un autre domaine, encore plus délicat que celui de l'économie, l'erreur est partagée par les deux parties coexistant dans la paix-froide : il s'agit du domaine concernant les principes qui font leur propre unité . Tandis que l'une des parties fonde sa forte*sctrav=da cohésion interne sur une idée fausse*sctrav=dq qui va jusqu'à léser les droits primaires humains*socio=uvx26 et divins*socio=uvx10, mais qui se révèle efficace*sctrav=bm, l'autre, oubliant qu'elle possède déjà en elle une idée vraie*sctrav=dp et qui a fait ses preuves avec succès dans le passé, semble au contraire s'orienter vers des principes politiques*socio=et0 qui sont de toute évidence destructeurs*socio=usx11 de son unité . Pendant la dernière décade, celle de l'après-guerre, un grand souffle de rénovation spirituelle*socio=uvx10 soulevait les âmes : unifier fortement l'europe, à partir des conditions naturelles*socio=uvx26 de vie de ses peuples, dans le but de mettre un terme aux rivalités traditionnelles*socio=uvx14 qui les opposaient l'un à l'autre et d'assurer la commune protection de leur indépendance et de leur développement pacifique*sctrav=fa . Cette noble*socio=uvx21 idée n'offrait pas de motif de plainte ou de méfiance au monde extra-européen*socio=us7 dans la mesure où celui-ci regardait l'europe d'un bon*sctrav=dh oeil . On était en outre persuadé que l'europe trouverait facilement en elle-même l'idée animatrice de son unité . Mais les événements qui ont suivi et les récents*socio=us8 accords qui ont, croit-on, ouvert la voie à la paix-froide n'ont plus comme base l'idéal d'une plus large unification européenne*socio=us7 . Beaucoup estiment, en effet, que la haute politique s'oriente à nouveau vers un type d'état nationaliste*socio=usx2b, fermé sur lui-même, concentrant ses forces et instable*socio=uvx15 dans le choix de ses alliances, qui, de ce fait, n'est pas moins pernicieux*sctrav=dn que celui qui fut en honneur au siècle dernier . On a trop vite oublié l'énorme accumulation de sacrifices de vies et de biens extorqués par ce type d'état, ainsi que les charges économiques*socio=ec0 et spirituelles*socio=uvx10 écrasantes*sctrav=bb qu' il imposait . Mais le fond de l'erreur consiste à confondre la vie nationale*socio=usx2b au sens propre avec la politique nationaliste*socio=usx2b : la première, droit et gloire d'un peuple, peut et doit être développée ; la seconde, source de maux infinis, ne sera jamais assez rejetée . La vie nationale*socio=usx2b est, de sa nature, l'ensemble actif de toutes les valeurs de la civilisation qui sont propres à un groupe déterminé, le caractérisent et constituent comme le lien de son unité spirituelle*socio=uvx10 . Elle enrichit en même temps, par sa contribution propre, la culture de toute l'humanité . Dans son essence, par conséquent, la vie nationale*socio=usx2b est quelque chose de non politique*socio=et0 ; c'est si vrai*sctrav=dp que, comme le démontrent l'histoire et l'expérience, elle peut se développer côte à côte avec d'autres, au sein d'un même état, comme elle peut aussi s'étendre au-delà des frontières politiques*socio=et0 de celui-ci . La vie nationale*socio=usx2b ne devint un principe dissolvant pour la communauté des peuples que lorsqu'elle commença à être exploitée comme moyen pour des fins politiques*socio=et0, à savoir quand l'état dominateur*socio=usx11 et centralisateur*socio=us7 fit de la nationalité la base de sa force d'expansion . On eut alors l'état nationaliste*socio=usx2b, germe de rivalités et source de discordes . Il est clair*sctrav=bj que si la communauté européenne*socio=us7 poursuivait dans cette voie, sa cohésion deviendrait bien fragile, en comparaison de celle du groupe qu'elle a en face d'elle . Sa faiblesse se révèlerait à coup sûr le jour d'une future*socio=us8 paix destinée à régler avec prudence et justice les questions encore pendantes . qu'on ne vienne pas dire que dans les circonstances nouvelles*socio=us8 le dynamisme de l'état nationaliste*socio=usx2b ne représente plus un péril pour les autres peuples, du fait qu'il est privé, dans la majorité des cas, d'une véritable*sctrav=dp force économique*socio=ec0 et militaire*socio=et3 ; en effet, le dynamisme d'une imaginaire puissance nationaliste*socio=usx2b, même exprimé par des sentiments plus que manifesté par des actes, choque également les esprits, alimente la méfiance et le soupçon dans les alliances, et il empêche la compréhension réciproque et par suite la collaboration loyale*socio=uvx17 et l'aide mutuelle*socio=usx2, ni plus ni moins que s'il était appuyé sur une effective*sctrav=db puissance . qu'adviendrait-il ensuite, dans ces conditions, du bien-commun qui devrait rassembler les divers états dans l'unité ? Quelle pourrait être l'idée grande et efficace*sctrav=bm qui les rendrait fermes*sctrav=da dans la défense et actifs pour un commun programme de civilisation ? Certains veulent voir cette idée dans un refus unanime*socio=uv5 du genre de vie attentatoire*socio=usx11 à la liberté, propre à l'autre groupe . Sans doute l'aversion pour l'esclavage est-elle chose importante*sctrav=ba, mais c'est une valeur négative, incapable de stimuler les âmes à l'action avec la même efficacité qu'une idée positive et absolue . Cette dernière pourrait être, au contraire, l'amour de la liberté voulue par dieu et accordée aux exigences du bien général, ou bien l'idéal du droit naturel*socio=uvx26 comme base d'organisation de l'état et des états . Seules ces idées spirituelles*socio=uvx10 et d'autres semblables, que déjà depuis de nombreux siècles s'est acquise la tradition de l'europe chrétienne*socio=uvx10, peuvent soutenir la comparaison ; elles pourraient même l'emporter, dans la mesure où elles seraient vivifiées, sur l'idée fausse*sctrav=dq, mais concrète et puissante*sctrav=da, qui assure apparemment, et non sans le secours de la violence, la cohésion de l'autre groupe : l'idée d'un paradis terrestre*socio=us7, réalisable*sctrav=db dès que pourrait s'instaurer une forme déterminée d'organisation sociale*socio=us0 . Pour illusoire qu'elle soit, cette idée réussit à créer, au moins extérieurement, une unité compacte et dure, et à être acceptée par des masses incompétentes ; elle sait entraîner ses adeptes à l'action et les vouer au sacrifice . La même idée, au sein de la formation politique*socio=et0 qui l'exprime, donne aux dirigeants une forte puissance de séduction, et aux membres l'audace de pénétrer comme avant-garde jusque dans les rangs de l'autre camp . L'europe, au contraire, attend encore que se réveille sa propre conscience . Entre temps, pour ce qu'elle représente comme sagesse et organisation de vie associée et comme influence de culture, elle semble perdre du terrain en bien des régions de la terre . En vérité, un tel repli regarde les fauteurs de la politique nationaliste*socio=usx2b, qui sont contraints de reculer devant des adversaires ayant adopté leurs propres méthodes . En particulier chez quelques peuples considérés jusqu'à présent comme coloniaux*socio=usx11, le processus d'évolution vers l'autonomie politique*socio=et0, que l'europe aurait dû guider avec prévoyance et attention, s'est rapidement transformé en explosions de nationalisme avide de puissance . Il faut avouer que ces incendies imprévus, au détriment du prestige et des intérêts de l'europe, sont, au moins partiellement, le fruit de son mauvais*sctrav=dn exemple . S'agit-il seulement d'un désarroi momentané*socio=us8 pour l'europe ? En tout cas, ce qui doit demeurer et qui sans aucun doute demeurera, c'est l'europe véritable*sctrav=dp, c'est-à-dire cet ensemble de toutes les valeurs spirituelles*socio=uvx10 et civiles*socio=uv7 que l'occident a accumulées en puisant aux richesses de chacune des nations qui le composent, pour les répandre dans le monde entier . L'europe, selon les dispositions de la divine providence, pourra être encore génératrice et dispensatrice de ces valeurs, si elle sait reprendre conscience de son caractère spirituel*socio=uvx10 propre et renoncer à la divinisation de la puissance . De même que, dans le passé, les sources de sa force et de sa culture furent éminemment chrétiennes*socio=uvx10, elle devra, si elle veut retrouver la base et le lien de son unité et de sa vraie*sctrav=dp grandeur, se décider à revenir à dieu et aux idéals chrétiens*socio=uvx10 . Et si ces sources semblent en partie desséchées, si ce lien menace d'être rompu et le fondement de son unité brisé, les responsabilités historiques*socio=us8 ou présentes*socio=us8 retombent sur les deux parties qui se trouvent actuellement affrontées dans une peur mutuelle*socio=usx2 et angoissée*sctrav=ee . Ces motifs devraient suffire aux hommes de bonne-volonté, dans l'un et l'autre camp, pour désirer, prier et agir, afin que l'humanité soit délivrée de l'ivresse de la puissance et de l'hégémonie, et que l'esprit de dieu soit le souverain maître du monde, dans le quel, un jour, le tout-puissant lui-même n'a pas choisi d'autre moyen de sauver ceux qu'il aimait que de se faire faible enfant dans une pauvre*sctrav=df crèche . Encore qu'il soit triste*socio=uvx19 de noter que la présente*socio=us8 scission de la famille humaine*socio=uvx26 s'est produite à l'origine entre hommes qui connaissaient et adoraient le même sauveur jésus-christ, il nous paraît néanmoins justifié d'avoir confiance qu'en ce nom même on puisse encore jeter un pont de paix entre les rives opposées*socio=usx11 et rétablir le lien commun qui a été si douloureusement brisé . On espère, en effet, que la coexistence actuelle*socio=us8 rapprochera de la paix l'humanité . Mais, pour légitimer cette attente, il doit s'agir en quelque mesure d'une coexistence dans la vérité . On ne peut toutefois construire dans la vérité un pont entre ces deux mondes séparés*socio=usx11, si ce n'est en s'appuyant sur les hommes qui vivent de part et d'autre et non pas sur les régimes ou systèmes sociaux*socio=us0 . En effet, tandis que l'une des deux parties s'efforce dans une large mesure, consciemment ou non, de préserver le droit naturel*socio=uvx26, le système en vigueur dans l'autre s'est complètement détaché de cette base . qu'un surnaturalisme unilatéral ne veuille point faire cas de semblable attitude sous prétexte que nous vivons dans le monde de la rédemption et sommes soustraits de ce fait à l'ordre de la nature ; ou bien qu' on prétende reconnaître comme vérité historique*socio=us8 le caractère collectiviste*socio=ecx10 de ce système, en ce sens qu'il correspond lui aussi au vouloir divin*socio=uvx10 : ce sont là erreurs auxquelles un catholique ne peut en aucun cas souscrire . La voie droite*socio=uvx27a est toute autre . Dans les deux camps ils sont millions ceux qui ont conservé, d'une façon plus ou moins vive*sctrav=da, l'empreinte du christ : ils devraient, au même titre que les croyants fidèles*socio=uvx17a et fervents*socio=uvx18, être appelés à travailler ensemble pour rénover la base de l'unité de la famille humaine*socio=uvx26 . Il est vrai*sctrav=dp que, dans l'une des parties, la voix des hommes qui sont résolument pour la vérité, pour l'amour, pour l'esprit est étouffée par la pression des pouvoirs-publics, et que, de l'autre côté, il y a trop de timidité à proclamer bien haut les bons*sctrav=dh désirs . Mais c'est le devoir de la politique d'unification d'encourager les uns et de se faire l'écho des autres . Surtout du côté où ce n'est pas un délit de s'opposer à l'erreur, les hommes-d-état devraient posséder une plus grande confiance en eux-mêmes ; et ils devraient montrer aux autres un plus ferme*sctrav=da courage pour dénoncer les menées des forces obscures*socio=uvx10 qui tendent encore à instaurer des hégémonies de puissance, et une sagesse plus active pour conserver et accroître les rangs des hommes de bonne-volonté, et d'abord des croyants en dieu, que la cause de la paix compte partout en grand nombre . Ce serait certainement une politique erronée*sctrav=dq d'unification, sinon une vraie*sctrav=dp trahison, que de sacrifier des minorités ethniques*socio=usx2b à des intérêts nationalistes*socio=usx2b, minorités qui sont privées de la force pour défendre leurs biens suprêmes*sctrav=bo, leur foi et leur culture chrétiennes*socio=uvx10 . Ceux qui agiraient ainsi ne seraient pas dignes*socio=uvx21 de confiance et ne se conduiraient pas honnêtement si ensuite, dans les cas où l'exigerait leur intérêt, ils invoquaient les valeurs de la religion et le respect du droit . Beaucoup s'offrent à préparer la base de l'unité humaine*socio=uvx26 . Mais cette base ou ce pont devant être de nature spirituelle*socio=uvx10, les sceptiques et les cyniques ne sont certainement pas qualifiés pour cette tâche, eux, qui, à l'école d'un matérialisme plus ou moins larvé, vont jusqu'à réduire les plus augustes*socio=uvx21 vérités et les plus hautes valeurs spirituelles*socio=uvx10 à des réactions physiques*socio=uvx26 ou à parler de pures*socio=uvx27 idéologies . Et ceux qui ne reconnaissent pas de vérités absolues et n'acceptent pas d'obligations morales*socio=uvx22 dans le domaine de la vie sociale*socio=us0 ne sont pas plus adaptés à ce but . Ces derniers, qui, déjà dans le passé, par leur abus de la liberté et une critique destructrice*sctrav=dn et déraisonnable*socio=uvx20, ont abouti, souvent inconsciemment, à préparer un climat favorable*sctrav=dt à la dictature et à l'oppression, se mettent de nouveau en avant pour entraver l'oeuvre de pacification sociale*socio=us0 et politique*socio=et0 entreprise sous l'inspiration chrétienne*socio=uvx10 . Ici ou là, il n'est pas rare qu'ils élèvent la voix contre ceux qui, consciemment, comme chrétiens, s'intéressent de plein droit aux problèmes politiques*socio=et0 et, d'une façon générale, à la vie publique*socio=uv8 . Parfois ils dénigrent également la sécurité et la force que le chrétien puise dans la possession de la vérité absolue, et ils répandent au contraire la persuasion que c'est l'honneur de l'homme moderne*socio=us8 et la récompense de son éducation de n'avoir pas d'idées ni de tendances déterminées, et de n'être lié à aucun monde spirituel*socio=uvx10 . On oublie, en attendant, que c'est précisément de ces principes que sont issus les confusions et les désordres contemporains*socio=us8, et l'on ne veut pas se rappeler que justement les forces chrétiennes*socio=uvx10 aujourd-hui combattues par eux ont été capables*sctrav=da de rétablir en maints pays la liberté qu'ils avaient gaspillée . Ce ne sont certes pas de tels hommes qui peuvent construire le pont de la vérité et la commune base spirituelle*socio=uvx10 : il faut au contraire s'attendre à ce qu'à l'occasion ils ne trouvent pas indécent*socio=uvx22 de sympathiser avec le faux*sctrav=dq système de l'autre bord, acceptant même le risque d'être rejetés par lui, si momentanément il devait triompher . Et donc, en attendant avec confiance en la divine*socio=uvx10 clémence que le pont spirituel*socio=uvx10 et chrétien*socio=uvx10, déjà existant*socio=us8 en quelque mesure entre les deux rives, acquière une stabilité plus grande et plus efficace*sctrav=bm, nous voudrions exhorter en premier lieu les chrétiens des pays où l'on goûte encore le don divin*socio=uvx10 de la paix à faire tout leur possible pour hâter l'heure de son universel rétablissement . qu'ils se persuadent avant tout que, si la vérité qu'ils possèdent demeurait enfermée en eux, comme un objet de contemplation en vue d'une jouissance spirituelle*socio=uvx10, elle ne servirait pas la cause de la paix ; la vérité doit être vécue, communiquée, appliquée, dans tous les domaines de la vie . Car la vérité, spécialement la vérité chrétienne, est un talent que dieu met entre les mains de ses serviteurs, afin que, par leurs entreprises, il porte des fruits pour le salut commun . Å tous ceux qui possèdent la vérité nous voudrions demander, avant que ne le fasse le juge éternel*socio=uvx10, s'ils ont fait fructifier ce talent en sorte de mériter l'invitation du seigneur à entrer dans la joie de sa paix . Combien peut-être parmi les prêtres et les laics catholiques*socio=in7a devraient éprouver le remords d'avoir au contraire enterré dans leur propre coeur ce talent et d'autres biens spirituels*socio=uvx10, à cause de leur indolence ou de leur insensibilité pour les misères humaines*socio=uvx26 ! Ils se rendraient particulièrement coupables s'ils toléraient que le peuple restât presque sans pasteurs, tandis que l'ennemi de dieu, se servant de sa puissante*sctrav=da organisation, fait des ravages dans les âmes insuffisamment assurées dans la vérité . Prêtres et laics seraient de même responsables*socio=uvx16 si le peuple ne recevait pas de la charité chrétienne*socio=uvx10 d'une manière tangible*sctrav=gb l'aide active que prescrit la volonté divine*socio=uvx10 . Ils ne rempliraient pas davantage leur devoir ces prêtres et laics qui fermeraient volontairment les yeux et la bouche sur les injustices sociales*socio=us0 dont ils sont témoins, donnant ainsi occasion à d'injustes*socio=uvx13 attaques contre la capacité d'action sociale*socio=us0 du christianisme et contre l'efficacité de la doctrine sociale*socio=us0 de l'église, qui, grâce à dieu, en a donné de si nombreuses et manifestes*sctrav=db preuves durant même ces dernières décades . Si cela arrivait, ils porteraient eux aussi la responsabilité du fait que des groupes de jeunes et jusqu'à des pasteurs d'âmes se laissent parfois entraîner à des radicalismes et à des progressismes erronés*sctrav=dq . Plus graves*sctrav=bb encore seraient les conséquences qu'aurait pour l'ordre social*socio=us0 et même politique*socio=et0 la conduite des chrétiens, qu'ils soient de condition élevée*sctrav=dm ou humbles*sctrav=df ou moins favorisés par la fortune, qui ne se résoudraient pas à reconnaître et à observer leurs obligations sociales*socio=us0 dans la gestion de leurs affaires économiques*socio=ec0 . Quiconque n'est pas prêt à subordonner au bien-être général, dans une juste mesure, l'usage des biens privés*socio=uv7, qu'il le fasse librement, en suivant la voix de sa conscience, ou encore au moyen de formes organisées*sctrav=ge de caractère public*socio=uv8, contribue, pour ce qui dépend de lui, à empêcher l'indispensable*sctrav=ba prépondérance de l'initiative et de la responsabilité personnelles*socio=uvx24 dans la vie sociale*socio=us0 . Dans les systèmes démocratiques*socio=uv5, on peut facilement tomber dans cette erreur, quand l'intérêt individuel*socio=uvx24 est placé sous la protection des organisations collectives ou de parti auxquelles on demande de protéger la somme des intérêts individuels*socio=uvx24 au lieu de promouvoir le bien de tous : de cette façon, l'économie tombe facilement sous l'emprise de forces anonymes qui la dominent politiquement . Chers fils et filles, nous sommes reconnaissant*sctrav=cj à la divine*socio=uvx10 bonté de nous avoir permis une fois encore de vous indiquer, avec une sollicitude de père, les voies du bien . Puisse la terre, inondée par le fleuve de la vraie*sctrav=dp paix, chanter la gloire à dieu au plus haut des cieux ! Revenons près de la crèche de la sincérité, de la vérité et de l'amour, où le fils de dieu se donne, homme aux hommes, afin que l'humanité reconnaisse en lui son lien et sa paix . *{ Date-mtl-54 # } La campagne de la fédération des oeuvres de charité canadiennes-françaises*socio=usx2c est lancée . Les organisateurs de cette campagne sont à l'oeuvre depuis le mois d'octobre . Il faut six mois de préparation, en effet, pour mettre une telle machine en mouvement . Demain, les auxiliaires de la campagne entreprendront le travail ardu*sctrav=ce de la sollicitation auprès du public . Durant quinze jours, nos précieux auxiliaires accompliront une tâche délicate, souvent difficile*sctrav=ce et toujours source de grandes fatigues . Mais nos auxiliaires sont entraînés à cet ouvrage qu'ils aiment et qu'ils accomplissent avec une saine*socio=uvx27 émulation, un parfait désintéressement et un grand esprit de charité . Votre part, chers diocésains, est moins lourde que celle de ces vaillants*sctrav=dk soldats, mais elle est importante*sctrav=ba . Å quoi servirait un réservoir si l'eau n'y accédait pas ? Et comment faire une réserve d'eau, sinon en recueillant chaque gouttelette de pluie qui tombe ! Vous jetterez beaucoup de dollars dans les mains des auxiliaires afin que la réserve de la fédération puisse suffire à alimenter les 33 oeuvres qui travaillent dans notre milieu social*socio=in3 à secourir les détresses physiques*socio=uvx26 et morales*socio=uvx22 de milliers de familles désemparées . La charité est active dans notre ville et le travail que la fédération a accompli depuis 20 ans constitue l'une des plus belles*sctrav=dh pages de notre histoire locale*socio=us7 . Cependant il reste toujours beaucoup à faire . Une métropole comme la nôtre renferme beaucoup de bon*sctrav=dh et beaucoup de mauvais*sctrav=dn . Ici, plus que partout ailleurs, l'homme ennemi*sctrav=dn sème dans le champ du père de famille et l'ivraie pousse au milieu du bon*sctrav=dh grain . La parabole évangélique*socio=in7c fixe nos responsabilités : il n'est pas question d'arracher l'ivraie, mais de la laisser pousser jusqu'à la moisson . En attendant, il faut préserver le bon*sctrav=dh grain et travailler à transformer l'ivraie . Si les oeuvres de la fédération n'existaient pas, il faudrait que l'état intervînt pour remplir son rôle de suppléance . Et, pour accomplir ce travail, l'état exigerait de nouveaux*socio=us8 impôts que vous seriez invités à verser . Et ce ne serait plus un million quelques cent mille dollars que vous seriez appelés à souscrire, mais plusieurs milliers de dollars de plus, car l'expérience prouve que l'organisation de la charité privée*socio=uv7 coûte moins cher que l'assistance publique*socio=uv8 . En versant aux oeuvres de la fédération, vous faites donc un bon*sctrav=dh marché . Et plus vous donnerez, plus vous épargnerez, car si la fédération reçoit davantage elle entreprendra de nouvelles*socio=us8 oeuvres, et elle vous délivrera de ces nombreux solliciteurs qui essaient, avec beaucoup de loyauté d'ailleurs, à organiser toutes sortes d'oeuvres qui en multipliant les services, augmentent les dépenses . Donner à la fédération, c'est donc épargner . Formule surprenante, mais qui peut supporter la critique sans crainte d'être reconnue fausse*sctrav=dq . Donner à la fédération, c'est aussi accomplir un devoir strict de civisme . Une communauté comme la nôtre ne peut vivre et se développer à moins que ses membres ne pratiquent l'entraide . Les membres des autres groupements ethniques*socio=usx2b ou religieux*socio=uvx10 doivent se soumettre aux mêmes exigences et ils sont appelés à contribuer à des oeuvres aussi coûteuses*socio=ec0 que les nôtres . Mais à tous ces motifs s'ajoutent pour nous des considérations d'ordre surnaturel*socio=uvx10 . Notre fédération porte le beau*sctrav=dh nom de charité et si notre intention est pure*socio=uvx27a au moment où nous versons notre argent, celui-ci revêt le caractère sacré de l'aumône et il couvre une multitude de péchés . N'allons pas perdre une si belle*sctrav=dh occasion de mettre en pratique le commandement du maître et rappelons-nous que notre don va à dieu puisque tout ce que nous ferons au plus petit royaume, c'est à notre-seigneur lui-même que nous le ferons . Je vous laisse avec ces paroles du saint*socio=uvx10 évangile et je e aux organisateurs de la campagne 1954*socio=us8 un grand succès . Le comité des fondateurs accomplit, depuis 10 ans, une oeuvre éminemment apostolique*socio=uvx10 . Les émissions de ce programme ne sont pas, en effet, de simples réminiscences du passé, mais bien une prédication dans le présent . En rappelant les faits et gestes de nos fondateurs, nous ne voulons pas meubler les galeries d'un musée national*socio=usx2b, mais susciter dans les coeurs des désirs d'imitation . Ce que ceux-ci et celles-ci ont fait, pourquoi ne le ferions-nous pas ? L'originalité de nos fondateurs consiste principalement dans ce fait que la plupart étaient des fidèles, non engagés dans les ordres ou par des voeux . Chomedey-de-maisonneuve, marguerite-bourgeoys, jeanne-mance, madame-de-la-peltrie ne quittèrent pas leur pays parce que des supérieurs hiérarchiques les avaient désignés pour remplir une mission auprès des membres de la colonie de la nouvelle-france, mais ils abandonnèrent leur foyer et leur patrie parce qu' ils avaient jugé que leur présence dans un pays non civilisé*socio=in8 était une obligation qui découlait de leurs engagements de baptisés . Est-ce à dire que leur mission ne fut pas contrôlée par l'église ? Loin de nous cette pensée ! Ils savaient parfaitement bien que la gloire de dieu coincide avec l'établissement de son royaume sur la terre et que seule l'église, fondée par notre-seigneur*socio=uvx10 jésus-christ, a reçu le mandat d'organiser le règne de dieu ici-bas . Nos fondateurs partirent donc, enveloppés dans la bénédiction des pasteurs légitimes*socio=uvx25 qui avaient la responsabilité de diriger les destinées spirituelles*socio=uvx10 de l'église naissante*socio=us8 du canada . Mais à part cette dépendance, nos fondateurs demeurèrent dans la condition du laicat . Si l'oeuvre de la bienheureuse*sctrav=dh marguerite-bourgeoys devait s'orienter vers la fondation d'une congrégation religieuse*socio=uvx10, l'activité de jeanne-mance demeura toujours celle d'une vierge chrétienne*socio=uvx10, accomplissant, dans son milieu de vie, un travail apostolique*socio=uvx10 qu'elle considérait comme un contribution essentielle*sctrav=ba à la mission des prêtres et des religieuses . Mon intention n'est pas de tracer, ici, les lignes harmonieuses*socio=uvx17b de la silhouette spirituelle*socio=uvx10 de jeanne-mance . La série d'émissions que nous clôturons aujourd-hui a mis en relief les traits essentiels*sctrav=ba de la physionomie de la première infirmière de ville-marie . Mais, avant de quitter cette vision de lumière, douce et rayonnante, fixons une dernière fois nos regards sur cette figure de pureté et de dévouement . Jeanne-mance est dans la grande tradition des vierges chrétiennes*socio=uvx10 . Leur cortège commence à nazareth au moment où l'humble*socio=uvx21 marie insinue discrètement à l'ange gabriel qu'elle a voué à dieu sa virginité . Depuis cet instant, leur procession ininterrompue a tracé à travers les siècles une voie lactée dont la radieuse beauté éclaire les routes sombres de la terre avec autant d'éclat que la fulgurante lumière des constellations qui brocardent le ciel d'or, sur un fond de ténèbres . Jeanne-mance dut résister aux appâts de ce monde pour conserver son idéal . Les moeurs du xvlle siècle n'étaient pas très pures*socio=uvx27 et il fallait beaucoup de courage pour fuir les plaisirs de la cour et pour détourner les yeux des tristes*socio=uvx19 exemples que donnaient les gens enrôlés dans le métier des armes . La virginité est une vertu délicate, mais elle est le climat des forts . Les âmes qui s'engagent sous sa bannière doivent exercer un rude*sctrav=ce métier, car il suffit d'un regard imprudent*socio=uvx27a pour ternir ce lis éclatant . D'autre part, la virginité donne à l'âme consacrée un courage tel que nous verrons une marguerite-bourgeoys et une jeanne-mance imposer à des équipages de corsaires, durant de longues traversées, un règlement de monastère et des attitudes de respect, qui en conduiront un grand nombre à une conversion sincère*socio=uvx22 . Lorsque la corruption est répandue au point que les volontés les mieux trempées sont rongées par son action corrosive, dieu suscite une vierge, qui lèvera, comme jeanne-d-arc, l'étendard de jhésus-maria au-dessus des courages vaincus*socio=usx11*2 . Jeanne-mance est l'émule de la vierge de domrémy . Comme la petite paysanne lorraine*socio=us7, la champenoise conduisait des armées à la conquête d'un monde, et, si nous vivons aujourd-hui, c'est parce qu'elle marcha à la victoire ! Jeanne-mance fut la première infirmière du nouveau-monde . Bien avant florence-nightingale, elle se penchera avec amour sur la souffrance humaine*socio=uvx26 . Si elle revenait parmi nous, aujourd-hui, elle fixerait à sa chevelure le voile blanc de la garde-malade et son coeur ardent*sctrav=da ne perdrait rien de sa flamme au contact des techniques modernes*socio=us8, dont la profession doit s'armer avant d'explorer le monde de la souffrance . Notre hôtel-dieu est le plus beau*sctrav=dh monument élevé à la gloire de jeanne-mance . Il est l'arbre attaché aux faibles racines qu'elle fixa elle-même dans notre sol, il y a trois siècles . Mais l'hôtel-dieu est plus qu'un monument, c'est un sanctuaire . Le coeur de jeanne-mance y brille comme la lampe qui annonce une présence . L'hôtel-dieu est un bel*sctrav=dh hôpital moderne*socio=us8 et son personnel y travaille avec l'audace que la science suggère aux hommes d'aujourd-hui . Mais l'hôtel-dieu veut garder son âme : cette âme que la fondatrice jeanne-mance*socio=us9 formait dans les rudes*sctrav=ce travaux accomplis*sctrav=db et les sacrifices endurés*sctrav=ej durant les hivers meurtriers de 1643 à 1656 . La grâce de dieu n'a pas perdu sa puissance de séduction et de conquête . Tout dernièrement encore, une edel-quinn parcourait l'immense continent africain*socio=us7 et, malgré un organisme rongé par la tuberculose, la flamme de la virginité lui donnait la force d'établir des centaines de centres de la légion de marie dans 50 diocèses . Ce que celles-ci ont fait, pourquoi ne le ferions-nous pas ? Jeunes*socio=us4 filles de chez nous, gardez vos coeurs purs*socio=uvx27a, afin que vos âmes soient assez fortes*sctrav=da pour continuer les gestes de nos fondateurs et fondatrices . *{ Date-mtl-54 # } La récente*socio=us8 canonisation du bienheureux*sctrav=dh pie-x donne à l'action-catholique un intérêt d'actualité et nous invite également à étudier la signification profonde de ces deux mots qui ont renouvelé, depuis vingt-cinq ans surtout, les méthodes d'apostolat . Pie-x regardait le monde dans la lumière de la foi et les choses n'avaient pour lui qu'une signification : celle que dieu leur avait donnée . Aussi, quatre mois après son élévation sur le trône de pierre, dans sa première lettre encyclique*socio=in7c adressée au monde, pie-x condamnait la grande hérésie des temps modernes*socio=us8, ce laicisme qui exalte l'homme et la société au-dessus de tout pouvoir divin*socio=uvx10 : . Lumineux regard, d'une perspicacité étonnante, sur les maux présents*socio=us8, sur l'athéisme contemporain*socio=us8, sur les effroyables*sctrav=bb conséquences qui en découlent sur le monde . Aussi dit pie-x, il faut tout restaurer dans le christ, ramener les hommes à l'obéissance divine*socio=uvx10, les redonner à l'église et créer le parti de dieu . Il faut encore que le clergé soit à la hauteur de sa tâche : . Les vues de pie-x sur l'église prennent des dimensions géantes . Il engage le combat entre les forces du bien et les forces du mal . Son programme d'action ne sera que repris, complété, remis sur le chantier, précisé dans les moindres*sctrav=bc détails, dans la suite . Pie-x sera l'initiateur d'une réaction vigoureuse*sctrav=da contre la perversion du mal en nos temps modernes*socio=us8 . Son premier coup-d-oeil, dès sa première encyclique, aura situé, dans son ensemble, la gigantesque bataille à livrer . L'action-catholique, telle que saint*socio=uvx10 pie-x la voulait et telle que ses successeurs l'ont voulue, est donc avant tout une armée de chrétiens convaincus, enrôlés sous les étendards du roi éternel*socio=uvx10 et soumis aux ordres de la hiérarchie . Une association de chrétiens qui voudraient sauver le monde en élaborant des doctrines audacieuses, sous prétexte que l'église doit s'adapter aux exigences du monde actuel*socio=us8, ne mériterait pas le titre d'action-catholique . Ecoutons la leçon du souverain-pontife : . Ces paroles devraient être méditées par tous les mouvements d'action-catholique et les leçons qu'elles contiennent, mises en pratique par tous les militants de divers groupes d'action-catholique ; si elles étaient vécues, nous n'aurions pas à nous entretenir ce soir des obligations qui nous incombent, car nous serions tous engagés dans une croisade dont le résultat final*socio=us8 serait le triomphe de la cause de dieu et l'instauration d'une société dans laquelle le christ serait tout en tous . Å cette tâche doivent travailler tous les responsables de l'action-catholique, tant générale que spécialisée . Ces deux groupements, en effet, ne s'opposent pas mais se complètent . L'action-catholique générale doit concentrer son effort sur la préservation de la vie chrétienne*socio=uvx10 dans des milieux de vie déjà imprégnés par la charité . Pour atteindre ce but, l'action-catholique générale devra nécessairement combattre les forces du mal et organiser des campagnes d'assainissement, car les fils des ténèbres sont souvent plus ingénieux*sctrav=do que les fils de la lumière et ils savent utiliser tous les moyens pour réaliser leurs plans, dont le résultat nous est connu : détruire l'église et faire disparaître de la face de la terre tout vestige de l'oeuvre du créateur . L'action-catholique générale dans un milieu social*socio=us0 comme le nôtre, où les structures ont subi à un moment déterminé l'influence de l'église, devra nécessairement être intégrée à la paroisse . exemple providentiel*socio=uvx10 pour le monde moderne*socio=us8 dans lequel la société terrestre*socio=us7 devenue toujours plus une sorte d'énigme à elle-même cherche avec anxiété une solution pour se redonner une âme ! qu'il regarde donc comme un modèle l'église réunie autour de ses autels . Là, dans le mystère eucharistique*socio=in7d, l'homme découvre et reconnaît réellement son christ . Conscient et fort*sctrav=da de cette solidarité avec le christ et avec ses propres frères, chaque membre de l'une et de l'autre société, celle de la terre et celle du monde surnaturel*socio=uvx10, sera en état de puiser à l'autel, la vie intérieure de diginité personnelle*socio=uvx24 et de valeur personnelle*socio=uvx24, qui est actuellement sur le point d'être submergée par le caractère technique*sctrav=gb et l'organisation excessive*sctrav=bd de toute l'existence, du travail et même des loisirs . Dans l'église seule, semble répéter le saint-pontife, et par elle dans l'eucharistie, qui est une vie cachée avec le christ en dieu, se trouve le secret et la source de rénovation de la vie sociale*socio=us0 de là vient la grave*sctrav=bb responsabilité de ceux à qui il incombe en tant que ministres de l'autel, d'ouvrir aux âmes la source salvifique de l'eucharistie . En vérité, l'action que peut déployer un prêtre pour le salut du monde moderne*socio=us8 revêt de multiples formes, mais l'une d'elles est sans aucun doute la plus digne*socio=uvx21, la plus efficace*sctrav=bm et la plus durable*socio=us8 dans ses effets : se faire dispensateur de l'eucharistie après s'en être soi-même abondamment nourri . L'âme doit plonger ses racines dans l'eucharistie pour en tirer la sève surnaturelle*socio=uvx10 de la vie intérieure, qui n'est pas seulement un bien fondamental*sctrav=ba des coeurs consacrés au seigneur, mais aussi une nécessité pour tout chrétien, car dieu l'appelle à faire son salut . Sans la vie intérieure, toute activité, si précieuse soit-elle, se dévalue en action presque mécanique, et ne peut avoir l'efficacité propre d'une opération vitale*socio=us8,, . *{ Date-mtl-54 # } Le problème de l'immigration n'est pas un fait récent*socio=us8 . Il est vieux*socio=us8 comme l'homme lui-même . La question pour nous est de chercher le sens de l'histoire et d'interpréter la volonté divine*socio=uvx10 qui dirige les migrations des peuples . Tâche immense que l'église poursuit sans se lasser, depuis que son divin*socio=uvx10 fondateur a prononcé ces paroles qui justifient tous les sacrifices que suppose un apostolat difficile*sctrav=ce et délicat : j'étais étranger et vous m'avez accueilli . Il faut tout d'abord admettre que l'immigration n'est pas un phénomème soumis aux lois d'un déterminisme inexorable . Une volonté supérieure*sctrav=bo préside à ce brassage des peuples, et les saints livres nous apprennent les motifs secrets qui poussaient jéhovah à soumettre israel à la longue captivité de l'égypte ou de babylone . La raison elle-même nous fournit des preuves sérieuses de la nécessité ou tout au moins de l'opportunité des migrations . Il existe, en effet dans le monde, des millions d'hommes qui, faute de possibilités économiques*socio=ec0 favorables*sctrav=dt dans leur pays, ou parce qu'ils en ont été chassés, ne sont pas en mesure d'employer les talents que dieu leur a donnés pour créer un foyer et contribuer au bien-être commun*socio=usx2 . D'autre part, il existe dans le monde d'immenses étendues de terres, riches*sctrav=dm en ressources-naturelles et cependant partiellement inhabitées*socio=us5 . Il existe également dans le monde, des capitaux qui pourraient être investis dans l'exploitation de ces ressources-naturelles . Par une sage et prudente*socio=uvx27a action politique*socio=et0, les états doivent donc travailler à une meilleure*sctrav=bo sauvegarde des droits essentiels*sctrav=ba à la vie et à la liberté . Jugée à la lumière de ces principes, l'immigration devient une collaboration à l'oeuvre mystérieuse*socio=uvx10 de la providence qui dirige les peuples avec autant de sollicitude que les individus . De plus, en permettant et en favorisant l'établissement de nouveaux*socio=us8 immigrants, dans la mesure où les conditions concrètes*sctrav=gb d'une saine*socio=uvx27a politique le permettent, c'est non seulement accomplir un devoir de portée internationale*socio=us7, mais encore enrichir le pays de la plus précieuse des ressources, à savoir l'énergie et la culture humaines*socio=uvx26 . Nous avons toujours une certaine difficulté à saisir les problèmes qui se situent à l'échelle mondiale*socio=us7 et internationale*socio=us7 . Ces mots semblent si peu orthodoxes*socio=uvx14 à nos confortables*socio=uvx28 égoismes . Mais les structures de notre petit pays, de notre région, de notre village, n'ont-elles pas été forgés lentement par une immigration constante*socio=us8 ? Là où de grandes villes s'élèvent aujourd-hui, hier vous n'auriez trouvé qu'un comptoir de fourrures situé au carrefour des routes par où arrivaient les immigrants . Le recul de la forêt et l'avance de la civilisation dans ces régions du nord sont des phénomènes de migration, et, considérée sous cet angle, l'action du roi-du-nord, monseigneur labelle*socio=us9, pourrait être résumée en ces deux mots : émigration et esprit missionnaire*socio=uvx16 . Mon rôle, ce soir, n'est pas de tracer aux dirigeants la ligne-de-conduite qu'ils doivent suivre pour répondre aux exigences techniques*sctrav=gb d'une intégration des immigrants dans la communauté nationale*socio=usx2b . Des conférenciers de grand*socio=uvx21 renom s'acquitteront de cette tâche durant ces jours d'études et d'échanges d'idées . Je voudrais tout simplement rappeler quelques idées sur lesquelles le saint-père est revenu avec insistance dans ses messages et allocutions, surtout depuis la fin des hostilités, en 1946 . Et en tout premier lieu, faut-il considérer l'immigration comme un problème humain*socio=uvx26 ? Il ne faut pas commencer par poser la question qui semble être devenue le critère de l'activité humaine*socio=uvx26 : combien l'immigration nous rapportera-t-elle d'argent ? C'est en suivant les principes d'une telle doctrine matérialiste*sctrav=gb, que les grands possesseurs de plantations des siècles derniers confondirent immigration et esclavage . . Le problème de l'immigration est humain*socio=uvx26 ; il doit donc être étudié dans le contexte du monde contemporain*socio=us8 mais aussi à la lumière des principes de la morale . Sur un continent comme le nôtre, dont le développement a à peine commencé, comment pouvons-nous refuser à des millions de personnes déplacées ou dans le besoin, l'opportunité de refaire leur vie, simplement pour monopoliser les ressources de la terre pour nous-mêmes ? On ne cesse de nous répéter que nous sommes un pays riche*sctrav=dm, aux ressources illimitées . Ailleurs la pauvreté et l'insécurité placent des familles dans une situation inhumaine*socio=uvx26 . Un équilibre doit donc être recherché et atteint par le travail lent, prudent*socio=uvx27a mais persévérant*socio=uvx16, d'économistes dirigés par les principes d'une saine*socio=uvx27a morale . D'ailleurs, nos frères séparés ont compris la valeur des principes formulés avec tant de sagesse par le pape, et c'est ainsi que l'un d'entre eux résumait le problème : aucun pays n'a le droit de garder un vaste territoire et de vastes ressources simplement pour protéger son héritage culturel*socio=in8 . Dans un monde où des régions souffrent d'une surpopulation, un tel pays est obligé d'accroître sa population à la limite de sa capacité suivant un rythme raisonnable*socio=uvx20,, . Mais je saisis l'objection sur vos lèvres : comment concilier cette immigration avec ces autres phénomènes, véritables*sctrav=dp plaies sociales*socio=us0, qui s'appellent le chômage, l'inflation, la crise du logement, la désertion des campagnes, le petit nombre des propriétaires dans nos quartier urbains*socio=us7 ? Tout d'abord il faudrait savoir si ces maladies sociales*socio=us0 sont causées par un surplus de population ou par un mauvais*sctrav=dn ajustement de l'économie nationale*socio=usx2b . Il est évident*sctrav=bj que ce n'est pas un manque de ressources qui a engendré le malaise actuel*socio=us8 . Notre genre de vie est-il bien conforme aux principes d'une sage*socio=uvx27a économie politique*socio=et0 ? Et si nous reconnaissions nos erreurs, serions-nous assez énergiques*sctrav=da pour changer nos standards de vie ? Influencée par une civilisation matérialiste*sctrav=gb bienfaisante*sctrav=dh, notre économie a englouti la plus grande part de ses capitaux d'investissement en des industries secondaires, alors qu'elle négligeait les armatures de la vie économique*socio=ec0 . Et puisque l'énoncé des principes doit être illustré par des exemples, cherchons, si vous le voulez bien, quelques faits concrets . Nous déplorons tous le gaspillage effroyable qu'occasionnent les loisirs . Mais avons-nous calculé les dégâts que ces orgies de plaisir produisaient dans notre vie économique*socio=ec0 ? Les millions de dollars qui s'évanouissent dans la fumée de l'ivresse, dans la passion du jeu, dans la frénésie des sports, dans les paris, laissent une population sans ressources et sont concentrés dans des monopoles qui n'ont pas toujours le souci de la promotion de l'homme à une vie plus conforme à sa dignité . D'autre part, les industries non essentielles*sctrav=ba et de luxe absorbent non seulement le capital d'investissement de la nation, mais compromettent même son crédit . Des sommes fabuleuses ont été investies dans l'automobile, la télévision, la réfrigération . Or ces dépenses de luxe peuvent mener droit à la catastrophe . Ces objets doivent être considérés comme secondaires dans la vie nationale*socio=usx2b et la réclame tapageuse qui est faite en faveur de la télévision ne changera pas les bases de la société qui repose sur la stabilité de la famille, difficile*sctrav=ce à concevoir sans une facilité pour chaque foyer à accéder à la propriété privée*socio=uv7 . En définitive, nous rendons l'immigration responsable*socio=uvx16 de nos propres fautes . D'ailleurs, le paresseux a toujours accusé le laborieux d'être l'auteur de son malheur ! Imaginez quelle catastrophe ce doit être pour l'homme qui a laissé sa terre en friche, de découvrir un bon matin que des voisins nouvellement installés organisaient un plan de drainage, fixaient des barrières à une propriété et engageaient de la main-d-oeuvre ! N'est-ce pas la leçon que quelques immigrants ont donnée à beaucoup des nôtres en ces dernières années ? Acceptant un style de vie dirigé par la sobriété et le labeur, des familles néo-canadiennes*socio=usx2f ont fait la preuve qu'il était possible*sctrav=be d'éviter le chômage, de pratiquer l'épargne et d'accéder à la propriété, même en temps de crise économique*socio=ec0 . Alors qu'ils venaient chez nous pour y chercher un idéal de vie, ils ont été pour nous une richesse et un stimulant . Le problème de l'immigration est donc aggravé par le poids de nos propres déficiences . Si nous avions accepté la gêne que provoque momentanément l'entrée de tout étranger dans la grande patrie et la petite patrie qu'est le foyer, nous aurions le droit de partager avec lui la richesse que son travail a produit . Au lieu de lui ouvrir les portes de notre coeur, nous avons peut-être fermé son âme à la bienfaisante*sctrav=dh action de sa nouvelle*socio=us8 patrie par le scandale de notre égoisme . Que cette semaine sociale*socio=us0 soit un appel à la charité . Le vrai*sctrav=dp chrétien doit découvrir dans l'immigrant, dont les habitudes sont si différentes des siennes, non un étranger ou un rival, mais un frère également racheté par le seigneur jésus . Le vrai*sctrav=dp citoyen doit voir, dans l'immigrant, un homme ayant un droit égal*socio=uvx12 aux privilèges que le pays accorde à tous ceux qui travaillent à sa grandeur . La peur de l'immigrant pourrait être le symptôme d'un complexe d'infériorité ou le signe d'une pauvreté de vie chrétienne*socio=uvx10 et humaine*socio=uvx26 un organisme anémié ne peut accomplir l'acte vital*socio=us8 de l'assimilation . Il remet les objets absorbés dans leur état primitif . L'unité de notre pays et la grandeur de notre église, exigent de chacun de nous, en ce moment, une forte puissance d'assimilation . Seul le triomphe de la charité peut assurer la victoire pacifique*sctrav=fa d'un peuple dont les éléments multiples doivent se fondre dans une unité qui respecte la personne humaine*socio=uvx26 et la liberté