*{Rapport annuel, 1977, Banque mondiale} Résumé des activités dans le contexte général de l'exercice. *{sommaire} Pendant l'exercice 1977, les engagements de prêt et d'investissement de la banque_mondiale et de ses deux filiales, l'Association Internationale de Développement (IDA) et la Société Financière Internationale (SFI) ont atteint le montant total de 7,273,5 millions de dollars, augmentant d'environ 396,1 millions de dollars par rapport à l'exercice 1976. La Banque a accordé 161 prêts d'un montant total de 5,759 millions de dollars à 54 pays. En valeur nominale, le chiffre des engagements marque une augmentation de 782 millions de dollars par rapport à l'exercice 1976. Les engagements de l'IDA ont atteint 1.308 mi]lions de dollars au total. Les 67 projets, auxquels l'IDA a décidé d'accorder son assistance au cours de l'année, concernent 36 pays. Environ 87% des montants engagés l'ont été dans des pays où le revenu annuel par habitant est inférieur à 265 dollars. Pendant l'exercice 1976, 92% des engagements de l'IDA avaient concerné le mérite groupe, à savoir celui des "pays les plus pauvres". Les engagements de l'IDA pendant l'exercice 1977 ont baissé de 347,8 millions de dollars par rapport à l'exercice antérieur. Au 30 juin 1977, l'IDA avait engagé la quasi-totalité des fonds dont elle disposait pour la Quatrième période de reconstitution des ressources de l'IDA. Exprimé en dollars, le montant total à sa disposition a été sensiblement inférieur à ce qu'il avait été en septembre 1973, lorsque l'accord relatif à la Quatrième reconstitution fut négocié à Nairobi, et ce, principalement à cause des variations des taux_de_change. C'est ainsi qu'au lieu des 4,501 millions de dollars envisagés à l'origine, le montant dont l'IDA a effectivement disposé pour les trois exercices 1975-77 a été de 4,151 millions de dollars seulement. L'inflation a continué soit à modérer l'effet, en termes réels, des augmentations d'engagements, soit d'en accentuer la baisse tout au long de l'exercice. Si l'on devait exprimer en dollars de 1976 les engagements de la Banque et de l'IDA de 1977, le montant s'en établirait à 6,586 millions de dollars, c'est-à-dire 0,7% de moins, en termes réels. Pour la Banque seule, l'augmentation des prêts de l'exercice 1977 a atteint, en termes réels, 391 millions de dollars, soit 7,8% de plus que pendant l'exercice 1976. Quant à l'IDA, ses prêts, au cours de l'exercice 1977, ont en termes réels baissé de 437 millions de dollars et ont été inférieurs de 26,4% à ceux de l'exercice 1976. Le revenu net de la Banque pour l'exercice 1977 s'est élevé à 209 millions de dollars: il est en baisse de 11 millions de dollars, soit près de 5%, par rapport à l'exercice précédent. En revanche, les revenus bruts ont augmenté de 287 millions de dollars, pour atteindre le nouveau record de 1,617 millions de dollars. La baisse du revenu net est, pour une bonne part, imputable à la forte hausse des dépenses (298 millions de dollars) qui a été provoquée principalement, par l'augmentation (279 millions de dollars) des intérêts et des frais d'émission des emprunts de la Banque. (On trouvera de plus amples détails à ce sujet dans la section "Revenus et dépenses: Banque" du chapitre "Emprunts et finances" du Rapport annuel.) Les emprunts de la Banque, qui se sont élevés à 4,721 millions de dollars, ont battu un nouveau record pour la quatrième année consécutive. Les décaissements de la Banque pour l'exercice 1977 ont également atteint des niveaux sans précédent, - 2,636 millions de dollars soit 166 millions de dollars de plus que pendant l'exercice 1976. Les décaissements de l'IDA ont atteint eux aussi un nouveau record de 1,298 millions de dollars, soit 41 millions de dollars de plus que pendant l'exercice précédent. Pendant l'exercice 1977, comme pendant les deux exercices précédents, c'est l'agriculture et le développement_rural qui ont bénéficié, plus que n'importe quel autre secteur, de l'assistance de la Banque et de l'IDA, puisqu'ils entrent pour 33% dans les engagements de la Banque et de l'IDA pour l'exercice. Quelque 84 projets ont été approuvés pour ce secteur, les prêts atteignant un volume total de 2,308 millions de dollars. Selon les estimations, 5 millions de familles, c'est-à-dire une trentaine de millions de personnes, bénéficieront directement de ces projets. Les 84 projets représentaient 37% des opérations totales de la Banque et de l'IDA. Les prêts en faveur des secteurs "traditionnels" - énergie, transports et télécommunications - ont atteint 2,139 millions de dollars, soit 30% du total des prêts et 23% du total des opérations. Pendant l'exercice 1976, les prêts accordés à ces secteurs avaient atteint au total 2,384 millions de dollars, soit 36% du total des prêts. *{p. 5} Au cours de l'exercice, la Banque a également développé ses activités en faveur de l'assistance technique. Pendant l'exercice 1977, 162 opérations de prêts comportaient des crédits spéciaux au titre de l'assistance technique qui ont atteint au total 189 millions de dollars, contre 218 millions de dollars en 152 opérations pendant l'exercice 1976. Le nombre des cours hors siège de l'Institut de développement_économique (IDE) de la Banque est passé de 20 à 24. (Pour de plus amples renseignements sur l'assistance technique et l'IDE, voir le chapitre "Assistance technique" du présent Rapport.) De même, les opérations de cofinancement dans le cadre des projets approuvés par la Banque et par l'IDA se sont développées pendant l'exercice. Pendant l'exercice 1977, 69 projets ont comporté des opérations de cofinancement d'un montant total de 2,110 millions de dollars. (Pour de plus amples renseignements sur le cofinancement, voir la section "Coordination de l'aide" du chapitre "Autres activités".) Durant l'exercice 1977, la SFI - qui a pour mission essentielle d'aider au développement de ses pays_membres moins avancés en encourageant la croissance du secteur_privé de leur économie - a investi au total, sous forme de prêts ou par voie de prise de participation, dans 34 entreprises de 20 pays, 258,9 millions de dollars, dont 206,7 millions de dollars ont déjà été engagés dans 33 entreprises. Durant l'exercice 1976, le chiffre comparable des investissements approuvés avait été de 235,8 millions de dollars dans 33 entreprises. La SFI publie elle-même son propre Rapport annuel, où sont exposées dans le détail les opérations qu'elle a faites au cours de l'année. IDA: Cinquième reconstitution des ressources. En mars 1977, après plus d'une année de discussions, les représentants de 26 pays donateurs, ont approuvé d'un commun accord certains arrangements, qui, sous réserve de l'approbation des organes législatifs des États concernés - permettront d'augmenter les ressources de l'IDA, grâce à la Cinquième reconstitution desdites ressources. S'ils atteignent le niveau fixé pour la reconstitution, les engagements totaux seront de 7,638 millions de dollars pour la période triennale commençant le 1er juillet 1977. Ce montant représente, en termes nominaux, une augmentation de 3,487 millions de dollars, soit 84%, des fonds disponibles au titre de la Quatrième reconstitution, qui avait atteint 4,151 millions de dollars, après avoir été ajusté pour tenir compte des variations des taux_de_change et du fait que les électeurs suisses, lors d'un référendum organisé en juin 1976, avaient rejeté une proposition de leur gouvernement tendant à prêter à l'IDA l'équivalent de 66,2 millions de dollars. Les représentants des pays_membres qui avaient contribué à la Quatrième reconstitution ont admis que, plus encore que lors de cette dernière, la nécessité était impérieuse d'accorder aux pays les plus pauvres une assistance extérieure à des conditions de faveur et que le pouvoir_d'_achat de l'aide extérieure avait diminué depuis quelques années, du fait de l'augmentation des prix des marchandises et des services achetés grâce à l'aide publique. Eu égard à ces facteurs, et à d'autres considérations aussi, les habituels donateurs sont convenus qu'il y avait lieu d'augmenter sensiblement les contributions à l'IDA par rapport au niveau qu'elles avaient atteint lors de la Quatrième reconstitution. Ces donateurs ont décidé de porter le volume total desdites ressources à 7,200 millions de dollars; une contribution spéciale du Koweït et des contributions de la République de Corée, de l'Arabie Saoudite et des Émirats arabes unis sont venues s'y ajouter et ont porté le total de la Cinquième reconstitution à 7,638 millions de dollars. Toutefois, il est apparu à l'évidence, au cours des négociations, que la Cinquième reconstitution ne pourrait être mise en vigueur qu'après le début de l'exercice 1978. C'est pourquoi, la plupart des donateurs se sont déclarés prêts à accorder à l'IDA une autorisation d'engagement et à mettre des fonds à sa disposition avant l'entrée en vigueur de la Cinquième reconstitution, mais ce, à la condition expresse que (a) il y ait un engagement collectif en ce sens de la plupart des donateurs et (b) que l'arrangement de "soudure" ne prenne effet que lorsque des gouvernements auront officiellement notifié à l'IDA le versement à ce titre des contributions, d'un montant égal à 1,200 millions de dollars. Augmentation de capital: le rôle futur de la Banque. Aux termes de ses Statuts, la Banque ne peut laisser le montant non amorti de ses prêts, dépasser la somme de son capital souscrit et de ses réserves. Au 30 juin 1976, la proportion des prêts non amortis était de 41% seulement. Comme avec le temps, les décaissements finiront par égaler les engagements antérieurs, il y a lieu de prévoir que la proportion augmentera rapidement au cours des prochaines années, même si les nouveaux engagements de prêts ne dépassent pas le niveau atteint pendant l'exercice 1976. Étant donné les longs délais qu'exige l'approbation d'une augmentation de capital par les organes législatifs, il a été décidé de prendre les premières mesures en ce sens longtemps avant que les prêts de la Banque atteignent effectivement le plafond statutaire. En mai 1976, les Administrateurs de la Banque ont transmis, pour vote, au Conseil des Gouverneurs, deux résolutions relatives à la capitalisation de la Banque. L'une prévoyait une augmentation de 8,444 millions de dollars (en dollars courants), du capital autorisé de la Banque, qui serait ainsi porté à 41,016 millions de dollars; l'autre tend à ce qu'une augmentation sélective de souscription au capital social soit attribué à 125 membres, jusqu'à concurrence de 8,340 millions de dollars. (Le reliquat, à savoir, 104 millions de dollars, grossirait le capital non souscrit qui serait disponible pour les souscriptions de nouveaux membres et pourrait servir à de futures augmentations du capital souscrit.) L'augmentation était dite "sélective" en ce sens que les parts sont attribuées aux membres qui ont accepté l'augmentation de leur quote-part au fonds_monétaire_international (FMI). C'est en effet la coutume bien établie de la Banque, que, lorsque des augmentations des quotes-parts du FMI sont acceptées, les membres sont aussi censés demander l'augmentation de leur souscription au capital de la Banque. Or, une résolution tendant à augmenter les quotes-parts du FMI a été approuvée en mars 1976. Ces résolutions ont été officiellement approuvées par le Conseil des Gouverneurs en mai 1977. Si ces augmentations sélectives de souscription avaient lieu, la Banque pourrait à l'avenir maintenir constamment le niveau de ses prêts à quelque 5,800 millions de dollars pendant une période indéfinie. Toutefois, si la Banque devait continuer à accroître ses engagements en termes réels, elle devrait, pour se procurer les capitaux supplémentaires, procéder à une augmentation générale de capital, tout à fait distincte de l'augmentation sélective. Lorsque les Administrateurs ont discuté de l'augmentation sélective de capital au cours de l'exercice 1976, ils ont reconnu qu'il y avait lieu de pousser plus avant les discussions relatives à l'augmentation générale de capital. *{p. 7} Les échanges de vues, qui ont eu lieu pendant l'exercice 1977, ont abouti à deux décisions. Premièrement, il a été décidé que la Banque fixerait le niveau de ses prêts pour l'exercice 1978 à 6,100 millions de dollars. Deuxièmement, les Administrateurs sont convenus qu'ils feraient de leur mieux pour se mettre d'accord le 30 juin 1978 au plus tard sur la date à laquelle prendraient fin les négociations relatives à une augmentation générale de capital. Les membres du Conseil poursuivront leurs discussions au sujet de l'augmentation générale de capital pendant l'exercice 1978. Plusieurs actionnaires de la Banque - les gouvernements des pays_membres de l'institution - ont déjà fait allusion à l'avenir de la Banque au sein de différentes instances. Les chefs d'État de sept pays_industrialisés, ainsi que le Président du Conseil et le Président de la Commission des Communautés européennes, qui se sont rencontrés à Londres en mai 1977, pour discuter de certaines importantes questions économiques, ont demandé que les ressources de la Banque soient accrues afin qu'elle puisse augmenter ses prêts en termes réels; tout comme l'ont fait, en juin 1977, les 27 États membres représentant des pays développés et en développement qui participaient à la Conférence de Paris sur la coopération économique internationale et, également en juin, les 33 pays représentés à Londres à la Réunion du Commonwealth. Pendant l'exercice 1978, les discussions, dont l'augmentation générale de capital sera l'objet au sein de la Banque, porteront surtout sur le rôle futur de la Banque et sur la série des diverses solutions financières qui seront nécessaires pour lui permettre de jouer ce rôle. A l'arrière-plan de ces discussions, il y a les grands changements - touchant l'ampleur, la répartition entre régions, la ventilation par secteurs ci le caractère même des opérations de la Banque - qu'impose le cours nouveau qu'a pris, dans la communauté internationale, la pensée économique pour ce qui est de l'ordre des priorités à observer dans l'oeuvre du développement. Les modifications de la répartition entre régions et de la ventilation par secteurs des opérations de la Banque ne reflètent pas complètement la manière dont ont été réorientées les opérations de la Banque pour répondre mieux aux objectifs de développement des pays_membres, comme on peut l'observer au niveau de la stratégie générale du développement, aussi bien qu'à propos de la conception de tel ou tel projet particulier. La Banque a constaté notamment que l'on ne saurait tenir pour acquises automatiquement les "retombées" de la croissance; pour profiter aux plus pauvres, le développement doit être conçu délibérément de manière à toucher les plus pauvres. Aussi, s'attache-t-on désormais de plus en plus à identifier les groupes les plus pauvres de la société et à en améliorer directement la productivité et le niveau du revenu. Dans la conception des projets individuels, ce souci a poussé la Banque non seulement à engager ses opérations de prêts dans de nouveaux secteurs, mais également à réorienter les projets à exécuter dans les secteurs "traditionnels". Mais les projets de "style nouveau" sont assujettis aux mêmes conditions rigoureuses de justification financière et économique, et les estimations des taux de rentabilité ne sont pas moins élevées que celles des projets que la Banque approuvait naguère. Le financement du développement industriel fait une plus large place aux petites entreprises. Les projets d'infrastructure comportent fréquemment la construction de routes rurales de desserte, ou de réseaux d'électricité ou d'adduction d'eau pour les communautés_urbaines démunies. Plus généralement, les prêts et crédits comportent de plus en plus souvent et parfois à titre expérimental, des sous-composantes relevant d'autres secteurs, qui, pour modestes qu'elles soient, n'en permettent pas moins de faire l'essai de nouvelles techniques et de démontrer l'intérêt de la démarche pluri-sectorielle. Il est vrai, également, que les prêts alloués à l'exécution de projets "traditionnels" demeurent Lin élément important des opérations de la Banque. Selon la situation où se trouve tel ou tel pays, ce sont ces projets qui souvent répondent le mieux aux besoins de maints emprunteurs de la Banque. C'est dans ce contexte que sera examiné le rôle futur de la Banque - avec les difficultés et les promesses qu'il recèle. Pendant l'exercice 1977, les Administrateurs ont examiné différentes questions de politique générale qui influeront sur l'orientation des prêts de la Banque dans l'avenir. C'est ainsi qu'ils ont notamment étudié - et ils continueront de le faire tous les ans -l'orientation et le point de convergence du programme de recherche de la Banque; qu'ils ont examiné les opérations de la Banque dans le secteur démographique, lorsqu'ils ont discuté du rapport du Groupe consultatif externe sur la population de "rapport Berelson"); qu'ils ont passé en revue les principes directeurs des politiques de prêts-programmes qui sont accordés hors projet; et qu'ils ont fait le point des progrès accomplis et des enseignements tirés de l'expérience de la Banque dans le domaine du développement_rural. Le Conseil a également adopté la stratégie qui présidera à l'action qu'exercera la Banque pour promouvoir l'emploi grâce au développement des petites entreprises. Politique démographique. Il y a plus de six ans que la Banque accorde des prêts pour des projets démographiques. Et il y a un peu plus longtemps qu'elle s'efforce de placer les objectifs, démographiques au coeur de sa stratégie du développement. L'on ne pouvait certes guère escompter de résultats rapides de l'intervention de la Banque dans ce secteur, mais celle-ci se demande de plus en plus si son action a bien eu le rythme et l'orientation qu'il fallait. Pendant l'exercice 1976, un groupe de cinq éminents experts extérieurs, présidé par Bernard Berelson, Président honoraire du Conseil de la Population, a été appelé à examiner sous tous leurs aspects, les activités de la Banque en matière de démographie et à recommander à la Banque les mesures nouvelles qu'elle pourrait prendre pour porter ses efforts au maximum. Ce groupe de travail a présenté son rapport en août 1976. Le groupe de travail a estimé qu'on était fondé à éprouver un optimisme prudent à l'égard de ce qu'il a appelé un mouvement historique de grande importance, à savoir l'amorce d'une baisse de la fécondité dans l'ensemble des pays du monde en développement. Comme les gouvernements peuvent plus facilement accentuer et favoriser la baisse de la fécondité, une fois que le mouvement a été déclenché, les chiffres qui témoignent d'une baisse généralisée de la fécondité permettent d'espérer que l'intervention des pouvoirs_publics, dans ce domaine, va gagner en efficacité. *{p. 8} Le rapport ajoute qu'il est moins facile de dire avec assurance quelles sont les interventions précises qui seraient les plus efficaces dans une situation donnée. L'identification des mesures spécifiques que les gouvernements pourraient prendre pose un problème particulièrement ardu dans les sociétés essentiellement rurales, aux faibles revenus, où l'organisation_sociale est propice à la fécondité. De l'avis du groupe de travail, la mesure la plus efficace qu'un gouvernement puisse prendre consiste peut-être à mettre en oeuvre un programme rationnel de développement qui ait pour effet d'élever le niveau_de_vie de l'ensemble de la population. Le problème pratique se pose toutefois d'identifier, dans le cadre de l'effort général de développement, les politiques et les programmes précis qui sont propres à exercer une action décisive sur le nombre d'enfants que souhaitent avoir les familles. Dans ce domaine, le groupe de travail énumère un certain nombre de variables déterminantes qui influent sur la fécondité; ce sont la baisse de la mortalité, particulièrement de la mortalité des nouveau-nés, l'amélioration de l'enseignement, l'emploi et la condition_de_la_femme, ainsi que les progrès de l'égalité sociale qu'engendre une meilleure répartition des revenus. Parmi les recommandations que le groupe die travail a adressées à la Banque, il en est deux qui sont primordiales. Premièrement, la Banque devrait s'employer plus que jamais à agir sur la fécondité. Elle a pour cela deux moyens; elle peut, d'une part, faire mieux comprendre aux gouvernements ce que leur coûte une forte fécondité et d'autre part, se préoccuper davantage -dans la conception des projets, dans la recherche et dans l'élaboration de son programme de prêts - des facteurs qui influent sur la fécondité au niveau de la famille. Deuxième message capital, la Banque est appelée à mieux exploiter l'avantage_comparatif que lui confèrent les opérations qu'elle effectue dans le domaine du développement général. De l'avis du groupe de travail, pour atteindre cet objectif, la Banque ne saurait mieux faire, que d'en tenir compte dans toutes ses activités et de s'employer à ce que tout son personnel l'ait constamment présent à l'esprit. Le groupe de travail a également recommandé que les dirigeants de la Banque se prononcent plus fréquemment et plus explicitement sur les questions de population, que les problèmes démographiques soient traités de façon plus systématique dans le cadre des activités économiques et des analyses de programmes par pays qu'effectue la Banque et qu'une composante démographique soit incorporée à un grand nombre de projets de la Banque concernant le secteur social. Le groupe de travail a également invité instamment la Banque à poursuivre les prêts projets, car ils constituent le principal moyen dont elle dispose pour aider les gouvernements à développer leurs services de planning familial. Ce rapport a déjà marqué profondément les vues et les activités de la Banque. - En avril 1977, le Président de la Banque a prononce titi grand discours sur les méthodes permettant d'accélérer davantage la baisse actuelle des taux de fécondité pour atteindre le taux net de reproduction de 1,0 - taux de remplacement de la population - une vingtaine d'années avant l'échéance escomptée par les prévisions actuelles. - Le Département des projets de population a mis au point un nouveau programme de prêts tendant à augmenter le nombre des projets démographiques soumis à l'examen des Administrateurs. - Un programme a été lancé à l'effet d'inclure des composantes démographiques dans certains projets d'urbanisme, de développement_rural et d'éducation et d'incorporer le planning familial aux composantes "santé" des projets. - Un nouveau programme interne de recherches est en voie d'élaboration. De plus, la Banque s'est jointe à d'autres organismes donateurs pour appuyer le Groupe d'études internationales de recherches en science sociale sur la population et le développement qui présentera des recommandations au sujet des domaines dans lesquels il faudra par priorité engager les recherches futures. - On s'emploie actuellement à donner aux questions démographiques une plus large place dans les activités économiques de la Banque et à faire en sorte que les divers secteurs sociaux qui contribuent à la baisse de la fécondité soient pris en considération dans la programmation par pays. Prêts-programmes. La Banque s'efforce toujours de préciser et de réviser périodiquement la politique qu'elle applique en matière de prêts-programmes, car ses Statuts disposent que les "prêts accordés ou garantis par la Banque doivent, sauf dans des cas spéciaux, être destinés à la réalisation de projets précis de reconstruction ou de développement". Pendant l'exercice 1977, la Banque a revu à nouveau sa politique en matière de prêts-programmes. Si la Banque s'est vu obligée, pour la première fois depuis 197 1, de définir clairement sa politique en la matière, c'est à cause de la tendance qui se manifeste depuis quelques années au sein du fonds_monétaire_international (FMI), à rendre plus facile à ses membres l'accès aux ressources du Fonds, soit en développant les facilités de paiement existantes, soit en créant de nouvelles facilités de financement de la balance_des_paiements . La Banque a tâché de conserver une certaine marge de manoeuvre dans l'octroi des prêts-programmes, car on ne saurait toujours prévoir les "cas spéciaux" mentionnés dans les Statuts. Lorsqu'elle a revu la question en 1971, il avait été décidé en principe, la preuve devant en être apportée dans chaque cas d'espèce au moment où un prêt-programme est recommandé, qu'il y a "cas spécial" lorsque: - un pays emprunteur a un programme acceptable de développement à moyen terme ou à long_terme, qui s'appuie sur des politiques_économiques et financières adéquates dont on estime qu'elles constituent une base satisfaisante pour l'octroi d'une assistance extérieure d'un montant donné; - le financement des projets d'investissement, notamment les dépenses justifiables en monnaie locale à engager, ne permet pas d'assurer efficacement et rapidement l'indispensable transfert des ressources provenant de prêts extérieurs destinés à soutenir le programme de développement. *{p. 10} Lors du dernier examen des opérations de prêt-programme qu'ils ont effectué en avril 1977, les Administrateurs ont envisagé 4 types de "cas spéciaux" justifiant l'octroi de tels prêts: (a) la reconstruction ou le relèvement de l'économie après une guerre ou une grave catastrophe nationale, lorsqu'il est nécessaire de transférer rapidement des ressources extérieures pour rétablir le cours normal du développement; (b) la nécessité de fournir des matières_premières industrielles ou des équipements industriels pour utiliser plus pleinement la capacité installée; (c) une chute soudaine des recettes d'exportation, lorsque l'économie est rigoureusement tributaire d'un seul produit d'exportation; (d) une brutale dégradation des termes de l'échange provoquée par une forte hausse des prix à l'importation. Depuis l'exercice 1947 jusqu'à l'exercice 1970 compris, la Banque et l'IDA ont accordé 26 prêts-programmes, soit des engagements d'un montant de 1,708 millions de dollars, qui représentent à peu près 10% des engagements globaux de la Banque et de l'IDA pendant la même période. Pendant les exercices 1971-76, 23 prêts-programmes d'un montant total de 1,695 millions de dollars ont été approuvés. Le rapport des prêts-programmes aux engagements de la Banque et de l'IDA a été de l'ordre de 4 à 7% jusqu'à l'exercice 1974, il s'est élevé à près de 9% pendant l'exercice 1975, mais il est retombé à 6% pendant l'exercice 1976. Pendant l'exercice écoulé, 4 prêts-programmes seulement, d'un montant total de 165 millions de dollars, soit 2,3% du total des fonds prêtés par la Banque et l'IDA, ont été approuvés. L'augmentation des prêts-programmes pendant l'exercice 1975 s'expliquait par les "cas spéciaux" que les événements de 1974-75 avaient créés pour certains pays emprunteurs de la Banque. Depuis lors, toutefois, les pays qui ont des difficultés économiques temporaires peuvent recourir directement à d'autres sources de financement. A la suite des bouleversements économiques de ces dernières années, le FMI a créé le Mécanisme de financement compensatoire, le Mécanisme élargi du Fonds et le Fonds fiduciaire; ce sont autant de sources nouvelles de financement qui sont accessibles aux pays ayant des problèmes de balance_des_paiements . Toutefois, il y a d'importantes différences entre les prêts-programmes de la Banque et le fonctionnement des mécanismes du FMI. La différence la plus importante tient aux délais. Essentiellement, le FMI fournit aux pays des ressources supplémentaires en devises qui leur permettent de venir à bout d'une crise de courte durée de leur balance_des_paiements , tandis que la Banque accorde à long_terme une assistance au développement pour faciliter les aménagements de structure qu'appellent les programmes de développement. Les rôles de la Banque et du FMI sont donc fondamentalement complémentaires. Après le dernier examen de la politique de prêts-programmes, il a été décidé ce qui suit: 1. Du fait de l'expansion des mécanismes du FMI, la nécessité de coordonner avec le FMI la suite à donner aux demandes des prêts-programmes, est beaucoup plus impérieuse. Souvent, il peut y avoir intérêt à définir une politique commune favorable, par laquelle la Banque et le Fonds s'épaulent mutuellement et qui soit propre à aider à résoudre les problèmes à moyen terme ou à court_terme de la balance_des_paiements dans le contexte de la stratégie de développement à long_terme la mieux adaptée aux besoins du pays. 2. Du fait de l'amélioration des mécanismes de financement compensatoire qu'a mis en service le Fonds et qui sont accessibles à des conditions relativement peu nombreuses, les pays ayant des difficultés de paiement à court_terme, provenant surtout de fluctuations des cours mondiaux de leurs exportations traditionnelles peuvent désormais trouver là le moyen de financer leurs besoins. La Banque ne devrait envisager d'accorder des prêts-programmes pour financer un déficit d'exportations que lorsque la dépendance d'un pays à l'égard de produits de base dont les cours sont déprimés, impose d'opérer des remaniements de la structure de l'économie exigeant un financement à long_terme, ou lorsque le déficit est si gros que l'assistance nécessaire est de beaucoup supérieure aux moyens de financement compensatoire accessibles à des conditions satisfaisantes. 3. Certains pays_en_développement peuvent bénéficier d'une série de prêts-programmes pendant plusieurs années successives à cause de certaines caractéristiques inhérentes à la structure de leur économie. En pareil cas, les prêts-programmes devraient servir à aider le pays à atteindre des objectif,; de développement définis avec précision. Les Administrateurs ont retenu que, selon une estimation, il ne serait pas déraisonnable de penser qu'à l'avenir, les prêts-programmes de la Banque et de HDA atteindront à peu près 7 à 10% du total des prêts. Il a été relevé toutefois que cela ne saurait passer pour une prévision, car il est toujours difficile de prévoir les "cas spéciaux". La Banque a également décidé qu'il y aurait lieu, à l'avenir, de préciser plus clairement les conditions auxquelles sera assujetti tel ou tel prêt-programme, et ce dans des termes tels qu'il soit possible à tout moment de vérifier la conformité des résultats aux conditions ainsi fixées. Il a été décidé en outre que les hypothèses fondamentales dont procède l'octroi des prêts-programmes seraient réexaminées à nouveau, pendant l'exercice 1978, en même temps que se poursuivra l'examen du rôle futur de la Banque. développement_rural. Au cours des trois dernières années qui se sont écoulées depuis que la Banque a exposé sa politique en matière de développement_rural dans le document intitulé développement_rural, la Banque a beaucoup appris concernant ce secteur vital, mais ardu, du développement. Elle a dégagé les enseignements des 128 projets de développement_rural qu'elle a soutenus financièrement pendant les exercices 1975-77, et des plus de 400 projets de développement agricole et rural, dont quelque 200 projets de développement_rural, qui sont en cours de mise en oeuvre dans ce secteur. Il est deux conclusions qui s'imposent dès l'abord. Premièrement, il est possible de concevoir des projets qui aideront de très nombreux ruraux démunis à augmenter leur production et accroître leurs revenus. Mais, deuxièmement, le développement_rural n'est pas une tâche facile. *{p. 11} Les projets de développement_rural que la Banque a contribué à mettre au point comprennent quatre éléments. Premièrement, ils sont conçus de manière à toucher de nombreux producteurs à faible revenu. Deuxièmement, ils sont financièrement sains et peuvent élever fortement le revenu des campagnards pauvres. Troisièmement, ils sont d'un coût relativement modique et, partant, sont propres à servir de modèles et a être réalisés dans le cadre des budgets limités des pays_en_développement. Quatrièmement, ils ont une portée très ample et les composantes non agricoles (amélioration de la santé, de l'éducation et de la nutrition, par exemple) sont compatibles avec les objectifs, nationaux, régionaux et sectoriels. Même les plans les mieux étudiés de la Banque seront inévitablement voués à l'échec si l'environnement local n'est pas propice à leur succès. Si, par exemple, un pays n'applique pas avec détermination une politique qui vise à améliorer la productivité du secteur rural et, en particulier, à faire participer les petits exploitants agricoles au développement, l'assistance ne peut servir à grand chose. Des constatations récentes montrent que, depuis un petit nombre d'années, les pays_en_développement ont en fait souscrit et se consacrent de plus en plus à une politique de cet ordre. Cette leçon de l'expérience, à savoir qu'il faut qu'un pays se consacre effectivement à poursuivre avec détermination les objectifs, d'un projet pour que ce projet puisse réussir et qu'à défaut d'un tel engagement, les efforts restent vains dans la plupart des cas, est valide dans d'autres secteurs que le développement_rural. C'est évidemment à leur impact sur le développement qu'il faut mesurer les progrès du développement_rural. En fait, la stratégie des opérations de la Banque peut-elle l'amener à dégager des formules peu coûteuses applicables ensuite à de nombreux cas, qui soient propres à améliorer régulièrement la productivité et les revenus de nombreuses familles à faible revenu? Les chiffres dont on dispose concernant 84 projets de développement agricole et rural approuvés pendant l'exercice 1977, indiquent qu'environ 5 millions de familles agricoles, c'est-à-dire une trentaine de millions de personnes pourront en bénéficier directement. De la sorte, pendant les trois exercices 1975-77, une soixantaine de millions de personnes auront bénéficié directement de projets réalisés dans ce secteur avec l'appui de la Banque. De plus, les prêts ouverts au titre du développement_rural - c'est-à-dire au titre de projets dont les avantages directs resteront pour plus de la moitié, acquis aux campagnards pauvres - constituent une part beaucoup plus élevée du total des prêts consentis pour l'agriculture et le développement_rural. Pendant l'exercice 1977, la proportion est passée à 61% contre 50% pendant l'exercice 1976, et 53% pendant l'exercice 1975. Mais les chiffres qui concernent le nombre de bénéficiaires, tout comme les chiffres qui ont trait à l'augmentation annuelle de la production agricole pour le seul exercice 1977 (9 millions de tonnes métriques, dont plus de la moitié de céréales) sont de simples estimations. La plupart des projets de développement_rural du nouveau style que soutient la Banque viennent à peine de voir le jour: ils ont, dans le meilleur des cas, deux ou trois ans. On prévoit en général que l'augmentation des rendements sera très faible pendant les premières années d'un projet; ce n'est qu'après cinq ou six ans que l'on saura si les estimations antérieures étaient fondées. Il est donc encore trop tôt pour apprécier définitivement l'impact que la stratégie du développement_rural de la Banque aura eu sur la production agricole et les revenus des agriculteurs. On a constaté toutefois que, dans un certain nombre de pays, la Banque opérant en étroite collaboration avec le gouvernement, a aidé à mettre sur pied ou à renforcer la structure des institutions participant à la mise en oeuvre des projets. L'existence de ces institutions a permis d'adopter ensuite une approche plus ample dans la conception des projets et de faire en sorte que leur impact se fasse sentir au-delà des limites de la zone du projet proprement dit ou des activités qu'appuyait directement celui-ci. De plus, le grand nombre des propositions de projets en cours de préparation, qui prévoient l'extension ou la répétition des opérations initiales, révèle le vif intérêt que cette méthode éveille parmi les gouvernements membres de la Banque. Une cinquantaine de projets de développement_rural sont en cours d'exécution depuis au moins trois ans. On a identifié un certain nombre de problèmes liés à tel ou tel aspect du développement_rural - développement des institutions, importance donnée aux groupes cibles, et au rôle des cadres locaux et à la formation de la base - et l'on en retire de précieux enseignements. Développement des institutions. Souvent, c'est en renforçant la prestation des services créés à l'intention des producteurs ruraux à faible revenu que l'on a le plus de chances de résoudre le problème de la pauvreté dans les campagnes, et ce moyennant une augmentation relativement faible des coûts marginaux. Mais bon nombre des organismes responsables de la mise en oeuvre des projets, en particulier au niveau local, manquent d'expérience. C'est pourquoi, il faut avoir des entretiens approfondis et détaillés sur les questions liées à la mise en oeuvre d'un projet, aussi bien avec le personnel d'exécution placé aux échelons inférieurs de l'administration_publique, qu'avec le personnel de la haute administration. Groupes cibles. Il est nécessaire de mieux comprendre les contraintes d'ordre social et culturel dont souffrent les campagnards pauvres. Souvent, les pauvres "chroniques" ont pris l'habitude de comportements et d'attitudes qui ont pour effet de les empêcher de tirer plein parti de leur propre potentiel de développement. Pour mieux comprendre la pathologie de la misère, la Banque fait place désormais à des considérations d'ordre sociologique et anthropologique dans la conception et l'évaluation préalable des divers projets. Cadres locaux. Beaucoup de projets de développement_rural sont nécessairement complexes et il faut user de circonspection pour faire en sorte que la conception du projet soit adaptée aux capacités des gens qui en seront chargés. En incorporant à la première phase des projets de développement_rural, de vastes systèmes de formation des cadres, on pourra peut-être aider à former un personnel qualifié et il sera dès lors possible d'amplifier la portée géographique de projets conçus sur le même modèle ou de réaliser des projets de seconde phase qui atteindront de plus nombreux bénéficiaires. On peut s'attaquer aux problèmes de gestion en organisant un projet d'éducation distinct, comme c'est le cas en Tanzanie ou, comme on l'a fait au Nigeria, en envoyant des animateurs et administrateurs locaux dans des pays voisins pour qu'ils y étudient les projets qui y sont réalisés avec succès et qui présentent des analogies avec ceux pour lesquels on demande le soutien de la Banque. *{p. 12} Formation à l'échelon inférieur. Bien souvent, les cadres ne sont pas seuls à avoir besoin de recevoir une formation. Il importe également de donner une formation technique aux gens qui sont chargés de la mise en oeuvre du projet - les vulgarisateurs, les agents du crédit agricole, les conducteurs d'engins servant à la construction de routes et autres ouvrages. Et, de plus en plus, on se rend compte qu'il y aurait souvent avantage à mettre sur pied des projets de formation conçus à l'intention des agriculteurs eux-mêmes. Et il ne suffit pas de former des techniciens; il faut aussi veiller à procurer des stimulants - indemnités de travaux pénibles, moyens de transport (vélomoteurs) ou logement, par exemple - grâce auxquels il sera plus facile de retenir les employés compétents dans des régions où la vie n'a guère d'attraits. On peut résumer rapidement les conclusions qui se dégagent de l'expérience que la Banque tire de la mise en oeuvre de sa stratégie du développement_rural. Les débuts sont riches de promesses mais le problème est ardu, qui consiste à trouver les moyens efficaces d'atteindre les campagnards pauvres. La Banque doit suivre sans cesse et évaluer soigneusement non seulement la conception des formules techniques et administratives propres à résoudre ces problèmes, mais aussi la façon dont les petits exploitants accueillent les chances qui leur sont offertes, et la Banque doit être capable d'aménager les projets au gré des problèmes qui peuvent surgir. Aussi la Banque a-t-elle encore beaucoup de leçon à tirer de ses succès et de ses problèmes. La petite entreprise. L'action qu'exerce la Banque pour tâcher d'atténuer les problèmes du secteur urbain est de plus fraîche date que les activités qu'elle déploie dans le domaine du développement_rural. Ce n'est qu'au cours de l'exercice 1976, par exemple, que la Banque a commencé à évaluer systématiquement la nature et la grandeur de la misère urbaine. Sa stratégie générale et ses grands objectifs n'ont été définis dans ce secteur que de façon provisoire. Voici quelques années que les Administrateurs s 1 inquiètent du rôle qui revient en propre à la Banque dans des secteurs vitaux du développement urbain, tels que le logement, les transports urbains et les sociétés financières de développement (SFD). Au cours de l'exercice 1977, ils ont accordé une attention particulière au rôle de la Banque dans le sous-secteur du développement de la petite entreprise (PE)'. Il est apparu nettement que la création_d'_emplois qu'engendre l'assistance aux petites entreprises revêt une importance capitale pour le développement tant rural qu'urbain. La plupart des pays_en_développement se signalent par la croissance rapide de la population et de l'effectif de la main-d'_oeuvre. Une bonne part de cette main-d'_oeuvre continuera certes d'être employée dans les activités agricoles, mais le gros du surcroît devra s'orienter vers des secteurs non agricoles - dans les villages et les villes ou dans les grands centres urbains. Où trouver de nouveaux emplois? Les principales possibilités se situent dans le secteur industriel - défini en gros comme celui de la production de produits autres qu'agricoles - et dans les services associés à l'industrialisation. Mais la structure industrielle caractéristique des pays avancés nécessite l'investissement de capitaux dont le montant moyen par emploi dépasse, et de beaucoup, les ressources éventuellement disponibles dans la plupart des pays_en_développement. Traditionnellement, de nombreux gouvernements du monde en développement prennent modèle, pour industrialiser leur pays, sur la politique qu'appliquent les pays avancés. Dans certains cas, le modèle s'est révélé adapté à la situation. D'autres pays, toutefois, ont choisi des technologies qui exigent plus de capitaux qu'il ne convenait, étant donné le volume disponible de facteurs de production. Les politiques appliquées en matière de prix et les mesures de stimulation adoptées privilégient souvent le recours à une technologie à forte intensité de capital, dont usent habituellement les grandes entreprises. Ces entreprises ont parfois aussi accès aux crédits bancaires à des taux_d'_intérêt artificiellement bas; par ailleurs, les services_publics, dont les grandes entreprises tirent parti beaucoup plus que ne le font les petites, bénéficient souvent de subventions. En général, les mesures normales d'encouragement au développement industriel - exonérations douanières, exemptions fiscales temporaires, etc: - profitent plus aux grandes entreprises qu'aux petites. Les pays_en_développement, toutefois, auraient un intérêt qui n'est pas négligeable à encourager d'une manière systématique les PE. Celles-ci, en effet, -qu'elles fassent partie du sous-secteur de l'industrie manufacturière "moderne", de celui des activités non manufacturières (bâtiment et travaux_publics, services, etc:) ou du sous-secteur "non organisé" - peuvent souvent créer plus d'emplois par unité de capital investi que ne font les grandes entreprises, et aussi plus d'emplois non spécialisés, ce qui est à l'avantage des populations pauvres des zones urbaines et du secteur rural non agricole. Tout porte à croire aussi que les petites entreprises contribuent plus que les grandes à la création indirecte d'emplois (parce que les grandes entreprises sont en général plus enclines à faire venir de l'étranger matières_premières et biens d'équipement, tandis que les petites entreprises achètent davantage sur place). D'autres avantages sont moins faciles à chiffrer, encore qu'ils soient bien connus. Il sied de rappeler par exemple que les PE sont favorables au développement de l'esprit d'entreprise, de la formation_professionnelle et du perfectionnement des techniques, qu'elles sont génératrices d'épargne, qu'elles contribuent à conférer stabilité et cohésion aux collectivités, qu'elles offrent un moyen d'atténuer les inégalités de la répartition des revenus entre les régions et entre les groupes économiques, et qu'elles constituent des appareils de production qui généralement exercent des effets moins fâcheux sur l'environnement. Les PE ont aussi un rôle primordial à jouer dans le développement_rural. Pour la plupart des pays_en_développement, l'un des grands problèmes de l'économie rurale est celui du sous-emploi qui, en morte saison, abaisse les revenus des populations rurales et intensifie la migration vers les villes. *{p. 13} Le développement des industries de transformation des produits agricoles n'offre qu'une solution partielle de ce problème, car la demande de main-d'_oeuvre supplémentaire en période de pointe, a bien des chances de coïncider avec celle de l'agriculture au lieu de la relayer. C'est pourquoi d'autres types de production à petite échelle destinée aux collectivités rurales - ateliers de forgerons, briqueteries, fours à chaux, confection de vêtements, charpente, fabrication de meubles, etc: - constituent un appui essentiel à tout effort de développement_rural. Les problèmes propres au développement des PE - et leurs solutions éventuelles - doivent être considérés de deux points de vue différents: celui des petites industries et services modernes et organisés, et celui du secteur artisanal non organisé. Les entreprises du premier genre ont normalement accès aux débouchés locaux et aux filières commerciales, elles sont assez bien gérées et leur niveau technologique est adapté aux besoins de leur clientèle. L'équipement et le capital d'exploitation qui leur sont indispensables proviennent en grande partie de leur capacité d'autofinancement et de l'épargne personnelle et non pas des établissements de crédit; leur épargne, ou leur tendance à épargner, est forte, mais c'est le manque de connaissances techniques et de liens avec les sources d'approvisionnement et de crédit qui les empêche d'étendre leurs débouchés. La Banque estime qu'à long_terme, il importe de créer ou de renforcer dans les pays_en_développement, des organismes qui soient capables de faire connaître aux entrepreneurs industriels et aux établissements financiers les diverses variantes technologiques que l'on peut appliquer en matière de production et de conception des produits, ainsi que de mettre au point et d'adapter cette technologie aux circonstances locales. Les associations professionnelles et commerciales, les instituts de technologie, les universités et les centres de productivité ont tous un rôle à jouer - et la Banque aussi a le sien qui est de fournir son aide, quand lesdites institutions sont inadéquates. L'aide que la Banque pourra fournir pour procurer du crédit aux PE sera nécessairement acheminée par des intermédiaires installés dans les pays bénéficiaires. Pour choisir ces intermédiaires, la Banque devra recourir à une gamme plus riche d'organismes institutionnels que celle des habituelles sociétés financières de développement. Maintes SFD, du fait de leur nature même, ne sont pas équipées pour accorder des prêts aux PE avec lesquelles elles n'ont guère de contacts et qu'elles ne connaissent pas bien; de plus, leurs techniques d'évaluation préalable sont généralement trop compliquées pour de petits projets. Il est toutefois des SFD qui mettent actuellement en place des services spécialisés appliquant des procédures simplifiées pour financer les PE lorsque les gouvernements ou les banques_centrales les incitent judicieusement à braver les risques et les difficultés de cette tâche. Les banques commerciales, en revanche, ont habituellement un réseau de succursales et d'amples contacts locaux. Parmi les autres intermédiaires possibles, on peut ranger les sociétés d'investissement, les institutions qui s'adressent au grand public (banques populaires, caisses d'épargne et de prêts, mutuelles de crédit, etc:) et les coopératives. L'aide au développement des PE du sous-secteur artisanal et du sous-secteur "non organisé" (qui représentent une part importante de l'emploi non agricole) est rendue difficile par le fait que ces activités-là sont normalement sporadiques et dispersées. Les entreprises de cette catégorie ont généralement recours à des intermédiaires pour se procurer du crédit, s'approvisionner en matières_premières et écouler leur production. Pour les aider efficacement, il faut mettre au point un appareil institutionnel (privé, coopératif ou public) de distribution apte à conserver ce qu'a de positif le système des intermédiaires/ prêteurs - à savoir son caractère de service complet, sa souplesse de fonctionnement et sa "minceur" - tout en réduisant les risques d'exploitation abusive. Parmi les nombreux problèmes que rencontrent généralement les PE relativement modernes, il en est deux qui sont primordiaux: l'écoulement de la production et le financement. L'écoulement de la production, qui est le gros problème de la plupart des petits fabricants, peut également être le point de départ d'une intervention sous forme de projets. Les petites entreprises souvent n'ont pas d'accès direct aux grands marchés lucratifs. Leur gestation et leur croissance sont entravées par la distance, la médiocre qualité et la conception déficiente des produits, la faible capacité de production et l'ignorance des débouchés éventuels. Les entreprises éloignées des marchés, dans les zones rurales ou les petites agglomérations, ont besoin de l'appui d'un appareil institutionnel pour se renseigner sur les débouchés les plus importants et sur les exigences connexes en matière de conception, de prix et de qualité. On peut également les aider en organisant des centres communs de regroupement des produits où serait contrôlée la qualité et des systèmes communs de transport. Les très Petites entreprises sont généralement à court de liquidités; elles répugnent à emprunter, et elles ont difficilement accès aux crédits institutionnels. Nombreuses sont celles qui pourraient recourir avantageusement à des prêts en monnaie locale pour acheter leurs matières_premières et un meilleur équipement, car leurs besoins de devises ne constituent habituellement qu'une faible fraction du crédit total dont elles ont besoin. Comme elles emploient une main-d'_oeuvre abondante et utilisent beaucoup de matières_premières, les PE ont surtout besoin d'argent pour leurs fonds de roulement et non pas pour leurs immobilisations, mais comme leur comptabilité est souvent rudimentaire et qu'elles desservent une clientèle instable, les banques commerciales et autres établissements financiers hésitent à leur venir en aide. L'octroi effectif de moyens financiers aux petites entreprises, par quelque filière que ce soit, nécessitera une grande simplification des critères et des procédures qu'appliquent normalement les sociétés financières de développement ou même la plupart des banques commerciales. Il conviendrait que la paperasserie soit réduite à un minimum. Des demandes-types de prêt, définissant l'objet des dépenses et indiquant les montants nécessaires aux différentes activités économiques, pourraient être établies, aux fins de consultation rapide par les responsables du service des prêts. Pour assurer le succès des programmes nationaux, il est indispensable que les pouvoirs_publics s'engagent à appliquer des politiques propres à encourager le développement des petites entreprises. Il convient de redresser les distorsions qu'engendrent les prix et les mesures de stimulation, qui ont tendance à favoriser la technologie à forte intensité de capital. Il faudrait entreprendre des recherches exhaustives sur les autres possibilités qui s'offrent dans ce domaine et en répandre les conclusions. *{p. 14} La Banque pour sa part s'est engagée à intensifier bien davantage à l'avenir l'aide aux petites entreprises. Cela ne veut pas dire qu'elle refusera d'aider aussi les autres entreprises qui, selon les circonstances propres au pays considéré, offrent parfois de plus grandes opportunités en ce qui concerne les liaisons entre la production industrielle et les services, la productivité du travail et les objectifs recherchés en matière d'emploi. Dans les opérations qu'elle fera désormais dans ce domaine, la Banque considérera avec grand soin les besoins spécifiques de fonds de roulement et de financement en monnaie locale, surtout dans le cas des PE du secteur non organisé. Les projets seront nécessairement conçus de manière souple et seront fondés sur de minutieux préparatifs exécutés avec soin, car il y a beaucoup d'enseignements à tirer de l'aide aux petites entreprises. L'expérience que la Banque possède actuellement n'est pas très riche; au cours de la période quinquennale des exercices 1972 à 1976, une centaine de millions de dollars seulement, sur les 2,200 millions fournis à titre d'aide par l'intermédiaire des SFD, a été expressément consacrée au développement des PE. Les projets futurs seront surveillés de près, afin que les leçons de leur mise en oeuvre puissent être mises à profit dans les opérations ultérieures. Entre-temps la Banque, dans ses travaux concernant l'économie et le secteur industriel des différents pays, et dans ses conversations avec les gouvernements sur la politique de développement, continuera d'insister pour faire modifier les mesures de politique générale et les règlements qui poussent indûment à l'intensité de capital et entravent l'efficace fonctionnement des petites entreprises. Elle signale également aux SFD avec lesquelles elle entretient actuellement des relations le grand rôle que peut jouer le développement de la petite entreprise et l'intérêt qu'elles ont à examiner, dans l'évaluation préalable qu'elles font des sous-projets, les variantes possibles qui font davantage appel à la main-d'_oeuvre. En outre, la Banque explore actuellement les possibilités qu'il y aurait de faire appel à des intermédiaires autres que les SFD pour acheminer efficacement l'aide aux PE. Comme toutefois on est encore mal renseigné sur beaucoup de facteurs dont l'action s'exerce sur la croissance des activités de la petite entreprise et du secteur inorganisé, la Banque devra, pendant quelque temps encore, se borner à faire des essais pratiques. A mesure qu'elle connaîtra et comprendra mieux les problèmes en jeu, elle sera sans doute de plus en plus capable de contribuer à imaginer des modalités de répartition de l'aide qui auront de bonnes chances de pouvoir être appliqués avec succès en maintes occasions. Pauvreté et croissance. Voici trois ans que le Rapport annuel de la banque_mondiale fait état des bouleversements survenus dans l'économie mondiale et de la façon dont ces modifications ont affecté les pays_en_développement. Des événements se dégagent un certain nombre de conclusions qui ont de l'importance pour l'évolution future du monde non industrialisé. Quatre de ces conclusions peuvent être brièvement résumées. En premier lieu, la pauvreté extrême des pays_en_développement est le problème de développement le plus urgent. Près d'un milliard de personnes vivent actuellement dans la misère, et dans les pays_en_développement les plus pauvres où les taux_de_croissance, bien loin de pouvoir éliminer cette misère, sont impuissants à l'atténuer. En second lieu, les taux_de_croissance des pays_en_développement à revenu relativement élevé semblent avoir été moins touchés par les fluctuations économiques du milieu de la décennie que ceux des pays développés. Les plus pauvres ont en général reculé. En troisième lieu, il se peut que les politiques révisées et mises en vigueur en raison de la récession survenue au milieu de la décennie fournissent à de nombreux pays le moyen de poursuivre leur croissance à l'avenir - si l'on y joint de nouvelles améliorations de la gestion économique. En quatrième lieu, pays_industrialisés et pays_en_développement doivent intensifier leurs efforts s'ils veulent que la croissance future aille de pair avec un grand recul de la misère. Il faudra pour cela que les pays_industrialisés augmentent les transferts de ressources réelles et que les pays_en_développement prennent des mesures pour faire de ces transferts un usage plus productif. Comment se fait-il que de nombreux pays_en_développement aient été moins touchés par la récente récession que les pays développés? *{p. 15} Si dans les pays_en_développement les plus pauvres, les difficultés économiques récentes ont été moins vives qu'elles auraient pu être, c'est parce que la production agricole intérieure s'est accrue. En 1974, l'Afrique au sud du Sahara se remettait à peine de quatre années de sécheresse ininterrompue, et la mousson avait été médiocre en Asie du Sud. L'accroissement ultérieur des récoltes, attribuable à l'amélioration du temps et à des investissements productifs, a fait du secteur agricole le principal élément qui a aidé bon nombre des pays les plus pauvres à traverser sans trop de mal les années de récession 1975 et 1976. Les événements économiques du milieu de la décennie ont touché différemment les pays_en_développement à revenu relativement élevé. Comme ces derniers sont, plus que les pays les plus pauvres, tributaires des importations de pétrole et du commerce international, ils ont beaucoup souffert de la hausse des prix du pétrole et de la récession mondiale. La plupart des pays de ce groupe, cependant, se sont adaptés rapidement à la nouvelle situation économique; nombre d'entre eux ont procédé aux nécessaires ajustements internes de leur politique financière, fiscale et monétaire ou de leur politique des prix; la plupart d'entre eux ont pu emprunter de gros capitaux à des sources privées pour maintenir leurs investissements, évitant ainsi un fléchissement trop brusque de leurs taux_de_croissance. Les événements du milieu des années 70 n'ont pas gravement freiné la croissance que de nombreux pays_en_développement réussissent à maintenir depuis un quart de siècle. Pendant cette période, la croissance s'est même accélérée, sauf dans les pays les plus pauvres de l'Asie du Sud et de l'Afrique. Au cours de la période 1950-75, les taux_de_croissance des pays_en_développement, par habitant, n'ont pas seulement été des taux sans précédent; ils étaient aussi tout à fait inattendus. Au cours des années 1950, la plupart des nations en développement sortaient à peine de la dépendance coloniale; beaucoup d'entre elles étaient en proie à des difficultés politiques, et elles paraissaient n'avoir guère de chances de pouvoir échapper au cercle vicieux de la misère. Pourtant, depuis un quart de siècle, la production alimentaire du monde en développement a progressé plus vite que l'accroissement démographique. La production agricole non alimentaire s'est accrue encore plus vite - même dans certains des pays les moins avancés. Tous les pays_en_développement à l'exception des moins avancés ont mis en place des secteurs manufacturiers qui emploient toute une série de techniques complexes et produisent une vaste gamme de biens de consommation et de produits intermédiaires. Les pays_en_développement plus industrialisés produisent aussi des biens d'équipement, et une gamme toujours plus large de produits manufacturés de ces pays commence à pouvoir soutenir la concurrence sur les marchés internationaux. L'infrastructure sociale et matérielle des pays_en_développement s'est transformée. On a construit des centaines de milliers d'écoles, des ports, des routes, des chemins de fer et des centrales électriques. *{p. 16} Les pays_en_développement, dont les niveaux de développement étaient déjà très divers au cours des années 50, constatent que leurs taux_de_croissance différents ont accentué davantage encore cette diversité. La croissance moyenne à long_terme des pays_en_développement masque des différences de forte amplitude entre les pays dont le revenu par habitant n'a pas varié (ou même fléchi) et ceux où il a augmenté de plus de 5% par an. Néanmoins, s'il est vrai que tous les pays_en_développement n'ont pu participer également à l'expansion économique mondiale du dernier quart de siècle, la plupart d'entre eux, ont pu, à des degrés divers, affermir les bases de leur croissance future. Ces bases étaient assez solides pour que la plupart d'entre eux réussissent à s'adapter à une crise économique qui a touché simultanément tous les pays du monde. Pour les pays_en_développement, les perturbations économiques récentes auront probablement eu pour principal effet, et pour effet le plus prometteur, d'engendrer des améliorations et des ajustements de politique. Ces ajustements ont été de différents types. Les pays ont reconnu que les recettes d'exportation des années "fastes" (1972 et 1973) étaient exceptionnellement élevées et qu'ils devaient fonder leur gestion de la demande, leur politique d'investissement et leur politique budgétaire sur les recettes d'exportation escomptées à long_terme. Quelques pays ont pris des mesures pour éponger des recettes d'exportation exceptionnellement élevées en période "faste" et les tenir en réserve pour des temps plus durs. Les pays_en_développement - comme une grande partie du reste du monde - ont appris aussi à s'adapter à la forte hausse des prix des produits pétroliers et des biens d'équipement. Dans nombre d'entre eux les prix intérieurs du pétrole et de l'énergie ont été relevés jusqu'au niveau international, malgré les fâcheuses répercussions que cela pouvait exercer sur les niveaux_de_vie de la masse de la population du fait de la hausse des prix des transports, des produits agricoles importés et des combustibles servant à la cuisine et à l'éclairage. Lorsque la récession tirait à sa fin, les pays importateurs de pétrole ont pu accroître leurs exportations pour faire face plus facilement à l'augmentation du coût des importations. Ces ajustements, s'ils vont de pair avec les nécessaires améliorations de la politique en matière de prix et d'investissements et de la politique monétaire, financière et fiscale, devraient aider les pays_en_développement - en particulier ceux qui sont déjà fort avancés et dont la croissance est rapide - à affronter l'avenir avec de bonnes perspectives de croissance continue. Dans les pays plus pauvres, toutefois, et surtout dans ceux qui sont encore pris dans l'engrenage de la misère, les ajustements déjà effectués et les progrès de la gestion économique ne suffiront pas à résoudre les problèmes de la lutte contre la misère. Il leur faudra continuer a compter sur une forte assistance extérieure pour pouvoir accélérer leur croissance. La croissance en soi n'a cependant jamais été le seul et unique objectif du développement. A mesure que les pays_en_développement obtenaient leur indépendance politique, ils ont cherché à améliorer les niveaux_de_vie de la masse de leur population. Rompre le cercle vicieux de la misère était cependant chose si difficile, que de nombreux pays ont estimé que seule une forte croissance leur permettrait de commencer à combler l'écart économique qui les séparait du monde industrialisé. Les considérations de bien-être risquaient mérite d'aller à l'encontre de la croissance disaient certains; les avantages de la croissance rejailliraient, d'une manière ou d'une autre, sur les déshérités. Vers la fin des années 1960 cependant, les masses étaient toujours plongées dans la misère, malgré l'amélioration sensible des niveaux_de_vie dans de nombreux pays. Le Souci de trouver les moyens d'alléger cette misère est à nouveau apparu au premier plan des préoccupations dans une grande partie du monde en développement. Le problème que ces pays ont à résoudre consiste à associer la croissance et l'équité de manière à accélérer et à renforcer mutuellement les avantages de l'une et de l'autre. *{p. 17} Pour résoudre ce grave problème, il est besoin des efforts du monde en développement comme de ceux du monde développé. C'est l'agriculture qui de toute évidence est la clé de l'amélioration des niveaux_de_vie de la majorité des populations pauvres du monde en développement. Là où certains facteurs jouent au désavantage de l'agriculture, il faut les éliminer pour accroître la productivité et les revenus des agriculteurs - propriétaires terriens, fermiers ou travailleurs agricoles - qui pratiquent la culture de subsistance ou la culture de rapport. Dans certains pays, l'amélioration des revenus ruraux exige aussi l'accélération des réformes du régime foncier et de la structure sociale. L'industrialisation et l'aménagement urbain sont des compléments de l'agriculture dans une stratégie du développement qui doit tenir compte d'un fort accroissement de la population. A mesure que la productivité rurale et les revenus urbains augmentent dans les pays_en_développement, il se produit souvent une forte migration vers les centres urbains. Cela vient de ce que l'élévation de la productivité agricole amoindrit les besoins de main-d'_oeuvre rurale supplémentaire et la hausse des revenus urbains a naturellement pour effet d'attirer la main-d'_oeuvre rurale pauvre. Il est peu probable que l'on puisse arrêter ce courant, et il faudra procéder à d'importants ajustements de la politique générale pour procurer aux immigrants des emplois productifs. Il faudra encourager l'application d'une technologie propre à accélérer la création_d'_emplois et à augmenter les revenus urbains, en particulier dans le secteur inorganisé. L'accroissement de la population urbaine impose l'investissement de gros capitaux dans le secteur social et l'infrastructure, si les pouvoirs_publics veulent fournir des biens et services dont le coût et la qualité soient adaptes aux revenus de la population, afin de pouvoir approvisionner et desservir la masse de cette population. Il faudra aussi appliquer des politiques visant à développer l'exploitation des minéraux et des ressources énergétiques, de même que les pays_en_développement devront poursuivre leurs efforts pour accroître leurs exportations à destination des pays industrialises. De leur côté, les pays du monde industrialisé peuvent être des partenaires précieux pour la solution des problèmes de développement. Leur gestion économique revêt une importance vitale pour la croissance de l'économie internationale. L'accès à leurs marchés est indispensable au progrès des exportations des pays_en_développement. De même l'octroi d'une aide à des conditions de faveur est essentielle, surtout pour la croissance des pays relativement plus pauvres. L'accès aux marchés de capitaux du monde industrialisé est un facteur important pour le progrès de nombreuses nations en développement à revenu relativement plus élevé. Dans un monde de plus en plus interdépendant, les pays_industrialisés ont grand intérêt, sur le plan moral et économique, à ce que s'accélère l'amélioration du sort des déshérités. Vers la fin de l'exercice 1977, la Banque, tirant les conclusions des longues discussions qui avaient eu lieu au cours de l'année sur le sujet des questions économiques, a décidé d'entreprendre immédiatement l'analyse des principaux problèmes de développement afin que ces problèmes puissent être mieux compris dans les pays_industrialisés comme dans les pays_en_développement. Il faut espérer que cette analyse permettra aux responsables de la politique de mieux apprécier l'interaction des économies développées et des économies en développement et renforcera ainsi l'aptitude politique à traiter efficacement les problèmes de développement. Cette analyse doit être effectuée en étroit accord avec le fonds_monétaire_international et les autres parties intéressées. On prendra les précautions nécessaires pour que ce travail ne fasse pas double emploi avec les études analogues que font d'autres organisations_internationales ou n'empiète pas sur ces études. On espère qu'un projet de rapport pourra être établi à temps pour que le Comité du développement s'en saisisse au début de l'exercice 1979. *{p. 18} Flux de capitaux, CAD et OPEP. Les renseignements préliminaires fournis par le Comité d'aide au développement (CADI' de l'organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) indiquent que l'aide_publique_au_développement (APD) fournie par les membres du CAD s'est chiffrée à 13,741 millions de dollars pendant l'année civile 1976, ce qui correspond à une augmentation de 1% seulement en dollars et à une diminution en valeur réelle. Dix des 17 pays_membres du CAD ont augmenté au cours de l'année leur effort d'APD, exprimé en dollars, et 5 pays l'ont aussi accru au regard de leur produit_national_brut (PNB). En pourcentage de leur PNB combiné, l'APD fournie par les membres du CAD est tombée de 0,36% en 1975 à 0,33% en 1976. En 1976, la Norvège a été le troisième pays membre du CAD à atteindre l'objectif qui consiste à consacrer a l'APD l'équivalent de 0,7% de son PNB. La Suède, qui en 1974 avait été le premier pays membre du CAD à atteindre cet objectif, est parvenue en 1976 au chiffre de 0,82%. Les Pays-bas ont porté leur ratio APD/PNB a 0,82% contre 0,75% en 1975. *{p. 25} Des données tout à fait provisoires donnent à penser que le total des flux de capitaux destinés aux pays_en_développement par les pays_membres du CAD - total qui comprend les crédits à l'exportation ouverts par des institutions_publiques et privées, les investissements directs et les investissements en valeurs de portefeuille ainsi que les dons d'organisations bénévoles privées - a été de 39,614 millions de dollars en 1976, après avoir atteint le chiffre sans précédent de 39,941 millions de dollars en 1975. Selon les estimations du CAD, ce total équivalait en 1976 à 0,96% du PNB combiné des pays_membres du CAD, contre 1,05% en 1975. Les chiffres ci-dessus ne comprennent pas les montants appréciables des emprunts en euromonnaies contractés par les pays_en_développement (dont il est question au chapitre "Emprunts et Finances" du présent Rapport annuel). Bien que la plupart des euromarchés se trouvent dans des pays_membres du CAD, les capitaux fournis au titre d'un prêt donné lie proviennent pas nécessairement du pays où l'emprunt est émis. Les statistiques concernant les flux d'aide provenant des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) sont certes beaucoup moins sûres que celles que fournissent les pays du CAD, mais les renseignements que l'on a donnent à croire que le total des décaissements nets effectués par les membres de l'OPEP, après être passé rapidement de 1,722 millions de dollars en 1973 à 5,809 millions de dollars en 1974 et a 8,072 millions de dollars en 1975, semble avoir fléchi légèrement en 1976, avec 7,492 millions de dollars, Ces chiffres comprennent aussi bien les ressources accordées à dés conditions de faveur que les prêts classiques, et ils comportent une forte révision en hausse, pour 1975 (de 5,589 à 8,072 millions de dollars), par rapport aux chiffres antérieurement fournis. En 1976, 68% environ des décaissements nets ont été effectués à des conditions de faveur. Dette publique extérieure. L'analyse permanente de la dette publique extérieure de 84 pays_en_développement montre que cette dette s'est accrue, au cours de l'année civile 1975, à un taux annuel à peu près équivalent à celui de 1974 (voir le tableau page 27). A la fin de l'aimée, l'encours total de la dette correspondant aux décaissements effectués était de 120,982 millions de dollars, ce qui représentait une augmentation de 20,777 millions de dollars, soit 21% par rapport à 1974. Compte-tenu des soldes non décaissés, l'encours total de la dette a augmenté en 1975 de 26,168 millions de dollars, pour passer à 173,912 millions de dollars, ce qui donne une augmentation de quelque 18% par rapport à 1974. Ces soldes, correspondant à des accords de prêt qui ne s'étaient pas encore traduits par des décaissements effectifs, se chiffraient à 52,930 millions de dollars, soit 30% environ du total de la dette en cours, c'est-à-dire un peu moins qu'à la fin de 1974 et un peu plus que les années antérieures. Comme en 1974, ces soldes constituaient dans une certaine mesure la certitude que le financement des projets en cours ou des besoins escomptés continuerait d'être assuré. *{p. 27} Les emprunts nets contractés en 1975 se sont chiffrés a 23,705 millions de dollars, soit 8,470 millions de plus qu'en 1974. Comme en 1974, cette augmentation exprimait un accroissement du déficit en compte courant de la balance_des_paiements des pays emprunteurs, ainsi que les effets de l'inflation. Les 84 pays en question comprennent 9 pays exportateurs de pétrole, qui en 1975 ont contracté des emprunts nets relativement faibles - 3,628 millions de dollars - en augmentation cependant par rapport aux niveaux très bas de 1974. Ces pays, pris ensemble, avaient disposé en 1974 d'un gros excédent en compte courant, qui, toutefois a beaucoup baissé en 1975 et, selon des données provisoires, s'est maintenu a peu près au même niveau en 1976. A la fin de 1975 cependant, il était manifeste que certains de ces pays, en particulier les plus grands et les plus pauvres, comme par exemple l'Indonésie, ne seraient pas dans le proche avenir dans une situation radicalement différente de celle de nombreux autres pays_en_développement. Le déficit en compte courant de la balance_des_paiements des 75 autres pays_en_développement était passé d'environ 33 milliards de dollars en 1974 à quelque 42 milliards de dollars en 1975. Toutefois, ainsi que l'indiquait le Rapport annuel de la Banque pour 1976, on pouvait constater vers la fin de 1975 que les difficultés rencontrées en 1974 et au début de 1975 commençaient à être un peu atténuées par les ajustements auxquels procédaient les pays_en_développement eux-mêmes, ainsi que par la reprise de l'activité économique qui se manifestait dans certains pays_industrialisés. A la fin de 1975 et pendant toute l'année 1976, les exportations de ces pays_en_développement ont fortement augmenté. Cet accroissement a contribué à ramener leur déficit en compte courant de 42 milliards de dollars en 1975 a environ 3 1 milliards en 1976. Le montant net des emprunts publics a moyen terme et à long ferme contractés par ces pays était passé de 13,699 millions de dollars en 1974 a 20,076 millions de dollars en 1975; l'encours de leur dette au titre des décaissements effectués était passé de 82,332 millions de dollars en 1974 a 100,043 millions de dollars en 1975. Des estimations provisoires concernant les emprunts nets contractés par ces pays indiquent que le montant de ces emprunts a été en 1976 du même ordre qu'en 1975. Avec la réduction du déficit du compte courant, cela a permis auxdits pays d'accroître sensiblement leurs réserves officielles de devises en 1976. En 1974 et en 1975, de nombreux pays avaient utilisé leurs réserves, en même temps que des capitaux extérieurs, pour faciliter les ajustements en cours. En 1976, les réserves ont augmenté d'environ 10 milliards de dollars. *{p. 27} Ces 75 pays_en_développement qui n'exportent pas de pétrole sont si divers que tout exposé concernant l'ensemble de leurs emprunts extérieurs et de leur dette publique risque d'induire en erreur. Il est possible cependant de généraliser a propos de groupements régionaux qui, dans une très grande mesure, coïncident avec des catégories fondées sur le revenu national moyen par habitant. En gros, les pays_en_développement de la région méditerranéenne d'Europe sont parmi ceux où le revenu par habitant est bien plus élevé que dans la plupart des pays_en_développement. Leur dette publique extérieure est également beaucoup plus faible au regard de leur revenu national. La dette publique extérieure de l'ensemble de ces pays, exprimée en pourcentage du produit_national_brut (PNB), n'était que de 6% en 1975. A la fin de 1975, le total à rembourser au titre des décaissements effectués, se chiffrait a 12,101 millions de dollars. L'accroissement des emprunts publics nets a été relativement modique, aussi bien en 1974 (1,556 millions de dollars) qu'en 1975 (2,042 millions de dollars). Il l'était aussi an regard du déficit de la balance_des_paiements , en compte courant, qui était supérieur à 7 milliards de dollars en 1974 et a 8 milliards de dollars en 1975. Il est évident que, dans ces pays-là, d'autres formes de financement extérieur, y compris les emprunts, contractés par le secteur_privé, ont plus d'importance que les emprunts publics à long_terme. Un seul des pays de la région, la Yougoslavie, s'est classé parmi les nombreux pays_en_développement dont la position de la balance_des_paiements en compte courant s'est améliorée en 1976. Dans les pays_en_développement du Moyen-orient et de l'Afrique du Nord, autres que les pays exportateurs de pétrole, la dette publique non amortie - 7,298 millions de dollars a la fin de 1975 - était inférieure a celle des pays méditerranéens, La dette publique avait augmenté très légèrement dans le passé jusqu'en 1974 compris. Mais en 1975 une augmentation de 2,614 millions de dollars, c'est-à-dire de 56%, a porté le total a 7,298 millions de dollars. Cela représentait près de 25% (lu revenu national total des 5 pays relativement pauvres de la région. Le gros de cette dette et des emprunts contractés provenait de sources publiques - soit 83% de la dette non amortie à la fin de 1975 et 87% des emprunts nets contractés pendant ladite aimée. L'Égypte était de loin le plus gros emprunteur, avec un montant net de 1,963 millions de dollars, représentant 69% des emprunts nets de la région. Une grosse part du déficit en compte courant de ces pays - on l'estime au trois quarts environ - a été financée en 1975 par des emprunts publics et des subventions au titre de l'aide fournie par des sources publiques. En 1976, le déficit en compte courant a un peu augmenté et le gros du financement a continué d'être assuré par des sources publiques. En matière d'emprunts extérieurs et de dette extérieure, les pays de l'Afrique au sud du Sahara ont un certain nombre de caractéristiques en commun avec ceux de l'Asie du Sud, malgré la diversité des 32 pays de la région africaine. Comme la plupart des pays de ces deux régions ont un revenu par habitant très faible, ils ont pu emprunter à des conditions de faveur aux organismes d'aide nationaux et internationaux. Bien qu'il y ait quelques exceptions parmi les pays de l'Afrique au sud du Sahara, la plupart des pays des deux régions n'ont pas pu emprunter de grosses sommes aux bailleurs de fonds privés. Le total de la dette publique non amortie des pays au sud du Sahara se chiffrait à la fin de 1975 à 10,584 millions de dollars. Les deux-tiers de cette dette, soit 7,028 millions de dollars, avaient été prêtés par des organismes_publics. Le montant net des emprunts a été de 2,313 millions de dollars au cours de cette année, dont 65% en provenance de sources publiques. L'encours de la dette envers des sources privées se situait à la fin de 1975 à 3,556 millions de dollars. De ce montant, 75% étaient dus par quatre pays - la Côte-d'Ivoire, le Soudan, le Zaïre et la Zambie. Du montant net des emprunts publics contractés en 1975 auprès de sources privées (822 millions de dollars), plus de 90% étaient imputables à ces quatre pays. Après s'être fortement dégradée en 1974 et en 1975, la situation de la balance en compte courant de nombreux pays de la région s'est améliorée en 1976. Au cours des trois années en question, les emprunts publics et les dons d'origine publique ont été la principale source de financement, sauf pour les quatre pays mentionnés ci-dessus. L'un d'eux, le Zaïre, a eu beaucoup de difficultés a assurer le service de sa dette extérieure en 1975 et 1976. Le gouvernement a toutefois pu les atténuer en concluant des accords distincts avec ses créanciers publics et privés. *{p. 28} L'Asie du Sud ressemble à l'Afrique au sud du Sahara en ce sens qu'une grosse part de la dette publique extérieure a été contractée auprès d'organismes_publics et qu'une forte proportion des nouveaux emprunts vient de bailleurs de fonds_publics. Les pays de la région devaient au total 19,922 millions de dollars à la fin de 1975, dont 96% à des organismes_publics. Cela représentait environ 17% du PNB régional. Ce chiffre régional moyen masque toutefois les variations de forte amplitude qu'il y a entre les divers pays - de 9% en Birmanie, pays qui évite depuis bien des années d'emprunter à l'étranger, à plus de 50% au Pakistan, dont la politique est inverse. En 1975, les emprunts nets, d'un montant de 2,320 millions de dollars, ont été contractés en quasi-totalité auprès de sources publiques. Il s'agissait dans la plupart des cas d'emprunts contractés à des conditions extrêmement favorables, accordées soit d'emblée soit à la suite de réaménagements successifs du service des prêts antérieurs. Le montant net des emprunts contractés auprès de sources privées était très faible. Les raisons de ce fait semblent être que, comme dans le cas de l'Afrique au sud du Sahara, les établissements financiers privés n'ont guère accordé de prêts, les fournisseurs n'ont pas maintenu les niveaux d'activité, pourtant assez bas déjà, des années précédentes, et l'amortissement des prêts antérieurs s'est poursuivi. L'année 1975 n'a pas été la première de ce genre, car le montant des emprunts contractés auprès de Sources privées semble avoir été très légèrement négatif aussi bien en 1972 qu'en 1973. Cette situation, connue dans le cas des pays africains, a pour cause (a) la politique déclarée des bailleurs de fonds_publics qui consiste à orienter de plus en plus l'aide au développement vers les pays très pauvres, (b) la politique des gouvernements de la région et (c) la répugnance des bailleurs de fonds privés à prêter de l'argent aux pays très pauvres. En 1975, la position en compte courant de chacun des pays de la région s'était aggravée; la tendance semble s'être inversée en 1976, année où l'Inde a eu un solde excédentaire en compte courant et où le déficit de la plupart des autres pays s'est amenuisé. La dette publique extérieure des 18 pays de la région de l'amérique_latine et des Caraïbes, non compris les pays exportateurs de pétrole, était de 39,477 titillions de dollars à la fin de 1975, soit 40% environ du total de l'ensemble des pays autres que les exportateurs de pétrole. Pour l'ensemble de la région, la dette publique extérieure représentait environ 14% du PNB. Le taux d'accroissement de la dette publique extérieure, qui était de beaucoup supérieur à celui des autres régions depuis plusieurs années, est tombé de 32% en 1974 a 23% en 1975, chiffre à peu près équivalent au pourcentage enregistré pour l'ensemble des pays qui n'exportent pas de pétrole. Les emprunts nets se sont chiffrés a 7,720 millions de dollars, soit 977 millions de dollars, ou 15% de plus qu'en 1974. *{p. 29} Les sources privées avaient à leur actif 62% de la dette publique extérieure non amortie à la fin de 1975 et 76% des emprunts nets contractés au cours de l'année. Les pays de la région devaient 61% du total de la dette publique extérieure contractée par les 75 pays_en_développement à l'égard de créanciers privés à la fin de l'année 1975. Les emprunts publics nets contractés par la région auprès de sources privées n'ont représenté que 58% du total en 1975, parce que la plupart des autres régions ont augmenté davantage leurs emprunts a des sources privées. La dette publique extérieure du Brésil, pays dont le PNB représentait à lui seul près de 40% du PNB de la région, s'est chiffrée à 29% de la dette régionale, et ses emprunts nets à 34$ du total régional en 1975. En outre, au Brésil (comme dans plusieurs, autres pays de la région), le secteur_privé a obtenu de gros capitaux extérieurs sans garantie de l'État, soit sous la forme de prêts soit, comme dans plusieurs autres pays, sous forme d'investissements directs. La dette du secteur_privé, qui n'est pas comprise dans les statistiques de la dette publique extérieure présentée dans ce Rapport annuel, a représenté un peu moins de la moitié du total de la dette extérieure du Brésil. Les emprunts nets contractés par le secteur_privé, sans garantie de l'État, ont atteint a peu près le quart des emprunts nets a long_terme contractés par le Brésil au cours de cette année. Dans les autres pays, les emprunts du secteur_privé semblent avoir été beaucoup moins directement liés à la dette publique que ce n'est le cas au Brésil. La dette publique de trois autres pays pris ensemble, le Mexique, l'Argentine et le Chili, représentait 45% du total de la dette publique non amortie de la région. En 1975, le déficit en compte courant de la région s'était accru d'environ 3,500 millions de dollars, mais il a diminué de quelque 5,200 millions de dollars en 1976 et les réserves, qui avaient fléchi en 1975, ont augmenté de plus de 4 milliards de dollars en 1976. Les pays autres que l'Indonésie qui constituent la région de l'Asie de l'Est et du Pacifique avaient une dette extérieure en cours de 10,661 millions de dollars à la fin de 1975, soit 34% de plus qu'à la fin de 1974. Près de la moitié du total, soit 5,227 millions de dollars était due par la Corée dont l'économie, la plus forte de la région, connaît une expansion très rapide. Le taux élevé de croissance_économique de la Corée a exigé l'importation de gros capitaux pendant un certain nombre d'années. En 1975, les emprunts publics nets contractés à l'extérieur par les pays de la région se chiffraient à 2,849 millions de dollars, dont près de la moitié pour la Corée. En outre, le secteur_privé de Corée, comme celui des autres pays de la région, a emprunté à l'étranger sans garantie. Lit dette publique extérieure de la région représentait l4% environ du PNB total. En Corée, ce pourcentage était à peu près double, mais les exportations coréennes, qui étaient importantes et en croissance rapide, ont fourni les ressources nécessaires pour assurer le service_de_la_dette du pays. En 1974, et à nouveau en 1975, le déficit en compte courant de la région a dépassé 5 milliards de dollars. Il a été ramené à 2,700 millions de dollars en 1976. Au cours de cette dernière année, les emprunts extérieurs ont été maintenus à des niveaux que l'on estime au moins égaux à ceux de 1975. De ce fait, les réserves publiques de devises ont augmenté de plus de 3,500 millions de dollars. Le total de la dette non amortie - y compris les soldes non décaissés - que les pays_en_développement qui n'exportent pas de pétrole ont contractée envers les États, a augmenté de 10% en 1975, atteignant 57,620 millions de dollars (voir le tableau de la page 29. Les fonds prêtés par des États étrangers équivalaient à 41% du total de la dette en cours contractée envers tous les bailleurs de fonds. Les engagements des gouvernements étaient de 9,590 millions de dollars en 1975, ce qui représente une baisse d'un milliard de dollars environ par rapport au chiffre record de l'année précédente. Les décaissements, nets des paiements d'amortissement, ont augmenté de 83%, pour atteindre 6,705 millions de dollars en 1975. L'encours - y compris les montants non encore décaissés - des prêts contractés auprès d'organisations_internationales, par 75 pays_en_développement qui n'exportent pas de pétrole, se chiffrait à 32,908 millions de dollars a la fin de 1975, soit une augmentation de 24% par rapport à 1974. Les sommes dues à des organisations_internationales entraient pour 23% dans le total de la dette desdits pays mais pour 17% seulement dans les sommes effectivement décaissées. Les nouveaux engagements de prêts des organisations_internationales, en 1975, se montaient à 7,179 millions de dollars, soit une augmentation de 23% par rapport à 1974. En 1975, les décaissements nets ont atteint 3,293 millions de dollars, soit une augmentation de 23%. Les soldes non décaissés par les organisations_internationales à la fin de 1975 étaient de 15,450 millions de dollars et représentaient 38% environ du total des soldes que l'ensemble des bailleurs de fonds avaient encore a décaisser a la fin de 1975. Les prêts contractés sur les marchés financiers comprennent des prêts de banques privées et d'autres institutions_financières privées, ainsi que des obligations. L'encours de la dette envers les marchés financiers, y compris les prêts non décaissés, qui avait augmenté de 58% en 1974, a augmenté encore de 30% en 1975, atteignant 37,873 millions de dollars. Cela représentait 27% de l'encours de la dette envers tous les créanciers en 1975. L'encours de la dette envers les banques privées représentait 85% du montant non amorti des emprunts contractés sur les marchés financiers. Les sommes décaissées dues à ces créanciers étaient de 30,980 millions de dollars, soit 31% du total de la dette décaissée. Les engagements des marchés financiers ont fléchi légèrement, tombant a 11,757 millions de dollars en 1975. Il semble cependant qu'il y ait eu une augmentation en 1976 et au début de 1977. Les emprunts nets contractés sur les marchés financiers qui avaient presque doublé l'année précédente ont augmenté de 2,365 millions de dollars, soit de 33% et ont ainsi atteint 9,445 millions de dollars. *{p. 30} Assistance technique. Assistance technique. Le processus de consultations entre la Banque et ses emprunteurs a continué d'être un instrument important de l'octroi d'une assistance technique aux pays_membres en développement, aux fins de leur politique de développement_socio-économique, de leur planification nationale et régionale et des activités liées aux différents projets. En outre, la Banque a fourni certains éléments d'assistance technique au titre de ses prêts et crédits. Au cours de l'exercice 1977, 162 opérations de prêt ont comporté un élément identifiable d'assistance technique, d'une valeur totale de 189 millions de dollars, contre 152 opérations d'une valeur totale de 218 millions de dollars pendant l'exercice 1976. Par ailleurs, six prêts et crédits ont été accordés exclusivement pour le financement d'une assistance technique. Certaines de ces opérations sont décrites dans les sections du présent Rapport Annuel qui traitent des différentes régions. Parmi les pays_en_développement exportateurs de pétrole, qui n'empruntent pas à la Banque, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Koweït et le Venezuela ont reçu une assistance technique au cours de l'année écoulée. Les programmes en question comprenaient essentiellement les mêmes services que ceux que la Banque aurait fournis si elle avait accordé des prêts à ces pays; ils intéressaient en particulier l'agriculture, l'industrie, l'enseignement et les transports. L'assistance a été comme auparavant fournie à titre onéreux ou en application d'arrangements compensatoires équivalents. La Banque a continué d'inciter les gouvernements membres qui cherchent à obtenir des dons pour le financement de l'assistance technique à s'adresser à d'autres sources et, en particulier, au Programme des nations_unies pour le développement (PNUD), qui, au sein du système des nations_unies, est a principale source de financement de l'assistance technique. La Banque a continué de faire office d'agent d'exécution pour un certain nombre de projets que finance le PNUD, dont bon nombre ont frayé la voie à des prêts ultérieurs de la Banque. Au cours de l'exercice 1977, la Banque est devenue agent d'exécution pour 10 projets nouveaux, auxquels le PNUD a affecté 11,4 millions de dollars, dont une subvention de 5,2 millions de dollars pour un projet visant à renforcer les moyens qu'a la Malaisie d'identifier, préparer et exécuter des projets (c'est le plus important des projets que la Banque ait exécutés jusqu'à présent pour le PNUD); 1,3 million de dollars pour le Plan-cadre de mise en valeur et d'exploitation des ressources hydrauliques en Égypte; 860,000 dollars pour une importante étude d'irrigation au Népal; et 500,000 dollars pour une assistance technique à la banque_nationale de développement du Paraguay. Un groupe important de projets d'assistance technique que la Banque exécute pour le compte du PNUD et pour d'autres parties concerne le renforcement des organismes de planification. Comme l'expérience des programmes de prêt enseigne que le développement soutenu exige souvent une amélioration profonde de la gestion du secteur_public, la Banque a entrepris de conseiller les gouvernements sur leurs plans et leurs mécanismes de planification. Elle est actuellement chargée de l'exécution de projets d'assistance à la planification au Liberia, en Malaisie, en Ouganda, aux Philippines, au Soudan, au Souaziland et au Zaïre. Un projet de planification a été achevé cette année en Indonésie. La Banque a accordé aussi des crédits au Burundi et à la Mauritanie à seule fin de financer l'assistance technique en vue de la planification. L'assistance technique fournie qui concernait à la fois la planification nationale dans son ensemble et la planification régionale et sectorielle, comportait des services consultatifs à long_terme et des services d'experts à court_terme. La formation aux fins de planification et de préparation de projets ne cesse de prendre de l'importance dans tous les programmes d'assistance technique. Au cours de l'année civile 1976, le PNUD s'est trouvé pour un temps dans une situation financière qui l'aurait contraint à réduire fortement l'assistance qu'il donne à de nombreux pays_en_développement. Afin d'aider à maintenir l'exécution de nombreux projets de pré-investissement et d'assistance technique du PNUD qui présentaient de l'intérêt pour les prêts de la Banque, celle-ci a accepté de différer ses demandes de fonds au PNUD pour couvrir, jusqu'à concurrence de 15 millions de dollars, les décaissements qu'elle avait à faire en tant qu'agent d'exécution, en fait le total en question s'est chiffré à 11,5 millions de dollars. En mai 1977, le PNUD avait fini de rembourser le total qu'il devait, sous forme de versements échelonnés effectués avant l'échéance. Pour accroître le volume des programmes d'assistance technique et assurer la poursuite ininterrompue des activités en cours qu'appuie le PNUD, la Banque a accepté que ses emprunteurs utilisent éventuellement le produit des prêts et crédits accordés au titre des "accords de partage des frais" pour compléter la contribution du PNUD. Les travaux financés par le PNUD, ont au cours de l'exercice 1977, abouti à l'octroi de prêts et de crédits pour des projets d'un coût estimatif de 1,600 millions de dollars, ce qui a porté à 7 milliards de dollars le total cumulé de ces investissements complémentaires. *{p. 83} Institut de développement_économique. Lorsque l'Institut de développement_économique (IDE) a été créé en 1956, un cours sur le développement général, s'adressant à 14 participants, s'est tenu à Washington. Pendant l'année dernière, l'IDE a organisé à Washington 11 cours à l'intention de 290 participants, et patronné ou appuyé 24 cours hors-siège destinés à 621 fonctionnaires d'Afrique, d'Asie, du Moyen-orient et d'amérique_latine. Quand l'IDE est entré dans sa vingt et unième année, plus de 5 000 boursiers de l'Institut avaient suivi des cours à Washington et outre-mer, la plupart ayant suivi pendant ces dernières années des cours organisés hors-siège. Pour accroître le nombre des institutions auxquelles il accorde son soutien, l'IDE s'emploie, depuis quelque temps, de propos délibéré, à transférer aussi rapidement que possible aux pays_en_développement, les capacités d'enseignement nécessaires. Dans un certain nombre de pays, l'IDE ne fournit plus guère d'enseignants, mais il maintient des contacts avec les institutions locales par le moyen de visites périodiques du personnel de l'IDE, qui donne des conseils concernant la mise au point des programmes_d'_études et le matériel d'enseignement. Pour contribuer à cet effort, l'IDE continue d'accueillir dans les cours qu'il donne à Washington un nombre croissant de participants appelés à s'occuper dans leur propre pays de la formation en cours d'emploi. De temps à autre, l'IDE invite également les directeurs des cours locaux à se rendre à l'institut pour y parler des programmes_d'_études et des méthodes et matériels d'enseignement. Outre les cours d'analyse de projets qui ont été organisés à nouveau en 1976 pour différents secteurs - agro-industrie (mi cours en anglais et un en espagnol), industrie, éducation, financement du développement, développement_rural (un cours en anglais et un en français) et crédit rural - l'IDE a enrichi son programme de Washington de deux nouveaux cours qui portent, l'un sur les projets relatifs aux transports urbains, l'autre sur les projets concernant les chemins de fer et les ports. Comme les années précédentes, un cours sur la gestion de l'économie nationale a été donné a l'Institut. Sur les 24 cours organisés hors-siège pendant l'exercice, il y a eu huit cours régionaux ouverts aux ressortissants d'un certain nombre de pays. L'IDE et le Centre de planification du développement du Ministère brésilien de la planification (CENDEC) ont continué leur programme commun de deux cours annuels à l'intention des pays d'amérique_latine (y compris aussi le Portugal et la Guinée équatoriale), l'un sur l'adduction d'eau et l'évacuation des eaux usées, l'autre sur les projets agricoles. Dans le cadre d'un programme de formation de deux ans comportant des cours sur les projets agro-industriels en amérique_latine, la Banque interaméricaine de développement et l'IDE ont donné leur appui à des cours organisés en Argentine et au costa_rica. Le premier, destiné aux pays riverains du Rio de la Plata était patronné également par le Ministère de l'économie et des finances de la Province de Santa Fé, en Argentine. Le second, destiné aux pays d'amérique_centrale, au Panama et à la République dominicaine, était patronné également par l'Institut centraméricain d'administration_publique (ICAP) et par le Fonds spécial de développement de la banque_centrale du Nicaragua. L'Institut arabe pour le développement_économique et l'IDE ont organisé de concert un troisième cours, à l'intention des pays du Moyen-orient, qui a porté cette année sur les projets de développement agricole. En Extrême-orient, l'IDE a également aidé le Bureau régional Asie de l'Est et Pacifique de la Banque à organiser un séminaire concernant la gestion des projets relatifs à l'éducation, qui a eu lieu à Singapour, à l'intention des directeurs de projets de la banque_mondiale dans la Région. Au cours de l'exercice 1977, l'IDE a collaboré pour la première fois avec deux organisations de pays développés. A Paris, l'Institut international de la planification de l'éducation (IIPE) et l'IDE ont patronné de concert un cours sur les programmes et projets relatifs, à l'éducation, à l'intention de fonctionnaires originaires de pays francophones; et sous le patronage du Gouvernement japonais, le Centre de développement_international du Japon (IDCJ) et l'IDE ont organisé un cours sur les projets industriels, à l'intention de fonctionnaires de plusieurs pays d'Asie, du Moyen-orient et d'amérique_latine. Les cours ainsi organisés hors-siège ont également permis à l'IDE de venir en aide à divers pays_membres pour la formation de fonctionnaires. Au Soudan, le Ministère des finances, de la planification et de l'économie nationale et l'IDE ont patronné de concert un cours sur les projets relatifs aux transports et un cours sur les projets de développement_rural. Le Gouvernement algérien a participé à l'organisation d'un cours sur les projets industriels. En Égypte, l'IDE a aidé l'Institut de planification nationale à organiser un deuxième cours sur les projets de développement_rural. L'IDE a aidé le Centre roumain de perfectionnement des cadres (CEPECA) en détachant des conférenciers pour deux cours sur les projets industriels. Au titre d'un programme commun de formation, la Division de la planification du Ministère pakistanais des finances, de la planification et du développement et l'IDE ont patronné de concert trois cours sur l'analyse des projets - agriculture, industrie et transports - et un séminaire sur l'analyse des investissements et la prise de décisions. L'IDE a aidé l'Institut d'études du développement du Bangladesh (BIDS) à organiser et à donner son premier cours sur les projets relatifs aux transports, et il a contribué à la préparation d'un cours sur les projets industriels. Le BIDS a également dirigé un quatrième cours sur les projets agricoles, et ce, pour la première fois sans l'appui d'enseignants de l'IDE. Au Venezuela, l'Office central de planification et de coordination (CORDIPLAN) et l'IDE ont patronné de concert un cours sur les projets agricoles et industriels. Par ailleurs, l'IDE a maintenu son association avec le Programme indonésien de planification nationale, qui organise tous ses cours en langue indonésienne, et avec le Centre de développement_international du Japon pour son programme qui s'adresse à des économistes spécialistes du développement. *{p. 84} Autres activités. Coordination de l'aide. A la demande des gouvernements qui accordent de l'aide comme de ceux qui en reçoivent, la Banque a continué de prendre des initiatives pour mettre en place des mécanismes de coordination de l'aide à l'intention d'un certain nombre de pays_en_développement qui bénéficient d'une assistance provenant de plusieurs sources, bilatérales ou multilatérales. Pendant l'exercice 1977, douze des groupes de coordination présidés par la Banque ont tenu des réunions officielles. Ce furent les groupes d'aide à la Birmanie, à la Bolivie, à la Colombie, à la Corée, à l'Égypte, au Kenya, au Népal, à Sri Lanka, au Soudan, à la Tanzanie, a la Thaïlande et au Zaïre. Les groupes d'aide a la Birmanie, à la Bolivie, à l'Égypte et au Népal se sont réunis pour la première fois durant l'exercice 1977. La Banque a également participé à une réunion du Groupe intergouvernemental pour l'Indonésie que présidé le Gouvernement des Pays-bas. Le grand nombre des projets que la Banque et l'IDA ont aidé à financer conjointement ou concurremment avec d'autres organismes nationaux ou multilatéraux illustre l'étroite coopération qui unit les diverses institutions d'aide au développement. Des projets ont été cofinancés de concert avec le Programme des nations_unies pour le développement, le Programme alimentaire mondial, la Banque arabe pour le développement_économique de l'Afrique (BADEA), le Fonds arabe pour le développement_économique et social et diverses institutions régionales de financement (la Banque africaine de développement et le Fonds africain de développement, la Banque centraméricaine pour l'intégration économique et la Banque interaméricaine de développement), ainsi qu'avec les organismes d'aide d'Abou Dhabi, de l'Allemagne, de l'Arabie saoudite, de la Belgique, du Canada, des États-unis, de la France, de l'Iran, du Japon, du Koweït, de la Norvège, des Pays-bas, du Royaume-uni, de la Suède, de la Suisse, du Venezuela et des Communautés européennes. Pour la première fois, des projets ont été cofinancés de concert avec la Banque islamique de développement. La banque_mondiale a également redoublé d'efforts pour stimuler l'investissement de capitaux privés dans les projets qui sont exécutés sous ses auspices et, l'année dernière, plusieurs projets ont été cofinancés par des banques d'affaires privées. Au cours de l'exercice 1977, la Banque et le Gouvernement des Pays-bas ont échangé des lettres au sujet de la portée générale du cofinancement futur, et le Gouvernement canadien et l'IDA ont conclu un accord aux termes duquel l'IDA a accepté de gérer les fonds que fournit le Gouvernement canadien par le canal de l'Agence canadienne pour le développement_international (CIDA) le financement en commun d'un certain nombre de projets à choisir avec l'agrément de la CIDA. A l'échelon régional, la Banque a continué de prendre une part active aux études par pays que patronne le Comité exécutif permanent du conseil_économique_et_social interaméricain, et elle a maintenu d'étroites relations_de_travail avec les institutions régionales de financement (Banque africaine de développement, Banque asiatique de développement et Banque interaméricaine de développement), ce qui a contribué à assurer la coordination de leurs activités respectives d'assistance au développement. Au cours de l'exercice, des consultations officielles ont eu lieu avec les organismes d'aide japonais (Fonds de coopération économique avec l'étranger du Japon et Banque d'Export-import du Japon), avec le Commonwealth Development Corporation, avec le Ministère britannique du développement outre-mer et avec le Fonds français d'aide et de coopération, pour examiner les questions d'intérêt_commun et discuter des problèmes relatifs, à divers pays et projets. Des contacts réguliers ont été maintenus avec le Fonds d'Abou Dhabi pour le développement_économique des pays arabes, le Fonds arabe pour le développement_économique et social, la BADEA, le Fonds du Koweït pour le développement_économique arabe, la Banque islamique de développement, le Fonds de l'Arabie saoudite pour le développement, le Fonds d'investissement du Venezuela et les institutions de financement des pays_de_l'_ocde pour déterminer les possibilités d'un cofinancement de certains projets précis. En outre, des discussions ont eu lieu avec des représentants du nouveau Fonds spécial de l'OPEP ci du Fonds international pour le développement de l'agriculture, afin d'explorer les perspectives de coopération entre la Banque et ces organisations. *{fin de section} *{Coopération entre institutions} *{Recherche agricole internationale} *{p. 85} Recherches et études économiques. Le programme officiel de recherches de la Banque a déjà six années d'existence; une cinquantaine de projets ont été menés a bien et 75 sont en cours d'exécu tion. Lit liste des publications auxquelles a donné naissance le programme de recherches paraît chaque année dans le World Bank Catalog. On peut trouver de plus amples renseignements sur le programme de recherches dans les Abstracts q/ Current Studies qui paraissent également chaque aimée. Il y a certes bien des façons différentes de mener à bien un projet de recherches, mais un projet normal implique une étroite collaboration entre fonctionnaires de la Banque et consultants extérieurs qui, les uns et les autres, y consacrent beaucoup de temps. Les projets qui sont généralement entrepris à l'initiative de la Banque ont pour objet de répondre à l'intérêt que la Banque et les pays_membres de celle-ci portent, sur le plan opérationnel et sur celui de la politique générale, aux domaines dans lesquels la Banque a une compétence particulière ou un avantage_comparatif. La gamme des thèmes de recherche est étendue, car elle répond à une longue série de préoccupations politiques et opérationnelles qui vont de tels ou tels détails relevant de la conception des projets au choix à t - aire entre les stratégies de développement. La mise en route du programme de recherches à coïncidé à peu près avec l'intensification de l'intérêt que la Banque et bien d'autres portent à la répartition des revenus et plus précisément, à la pauvreté et aux mesures à prendre pour y porter remède. Une bonne part des ressources affectées à la recherche - un sixième peut-être - est consacrée aux recherches sur la répartition des revenus. Il y a 5 ans, on n'avait pour ainsi dire aucune information statistique ferme sur la répartition des revenus dans les pays_en_développement; c'est pourquoi une grande partie des efforts a consisté, avec la collaboration d'autres institutions_internationales, à rassembler, traiter ou analyser des données brutes telles que les enquêtes sur les ménages et autres enquêtes analogues. Un effort parallèle a consisté à mettre au point des modèles ou a effectuer des études historiques conçues de manière à mettre en lumière les effets que les instruments de la politique générale des pouvoirs_publics peuvent avoir sur les groupes de population disposant du revenu le plus faible. Cette phase des travaux est maintenant sur le point de prendre fin. On va procéder à l'évaluation des enseignements à tirer des recherches entreprises jusqu'à présent afin de déterminer ce qu'il y aura lieu de faire désormais. Pour plusieurs autres projets à long_terme, la phase actuelle d'appui et de participation de la Banque touche aussi à sa fin. Au nombre de ces projets figure l'étude sur la substitution de main-d'_oeuvre aux équipements dans les travaux de génie civil, étude qui a donné lieu, non seulement à de nombreux rapports et mémoires techniques, mais aussi a des projets de démonstration consistant à former sur le terrain du personnel de maîtrise pour l'instruire des possibilités que l'industrie du bâtiment offre à l'emploi d'une abondante main-d'_oeuvre. Un autre projet en cours depuis longtemps concerne les différentes conceptions techniques de construction de grandes routes. Les principaux travaux sur le terrain, effectués au Kenya, ont abouti à la mise au point d'un modèle, d'un manuel complet à l'usage du personnel concerné, et d'une documentation sur le programme destinée à servir aux études de justification des projets. Afin d'élargir la portée géographique de l'expérience, d'autres études sont actuellement entreprises en Inde et au Brésil. Seule l'étude indienne a bénéficié de l'appui financier de la Banque. L'un des plus grands projets qu'entreprend la Banque est le Projet de comparaison internationale, qu'exécutent le Bureau de statistique des nations_unies et l'Université de Pennsylvanie avec l'appui de nombreux gouvernements. Les constatations faites au cours de la première étape, qui visait à éliminer des comparaisons relatives au revenu par habitant et l'effet de distorsion qu'engendrent les taux_de_change, ont été publiées en 1975; le rapport sur la deuxième phase sera bientôt prêt. On espère qu'au terme de la phase actuelle de recherche, qui est la phase finale, on pourrit donner un caractère institutionnel aux techniques utilisées pour la première fois dans cette étude. Bon nombre des projets en cours portent sur des domaines qui ont un rapport direct avec la pauvreté. En fait, parmi les projets dont dépend dans une certaine mesure l'impact de la politique des pouvoirs_publics, bien rares sont ceux, si même il en est, dans lesquels le souci d'efficacité est assez fort pour exclure toute considération d'équité. Deux projets visent à pousser plus avant, dans un contexte différent, la mise au point d'un modèle de secteur agricole découlant d'un projet naguère mis en oeuvre au Mexique. L'un consistera a examiner la programmation et la conception des investissements à effectuer dans le bassin de l'Indus, au Pakistan. Les interdépendances y sont multiples et les options complexes; ce projet vise expressément à examiner la part à faire respectivement à l'équité et à l'efficacité. L'autre projet, qui met particulièrement en relief les politiques de fixation des prix agricoles, vient de prendre naissance en Zambie. L'importance d'une politique des prix agricoles et des subventions à l'agriculture a été mise en relief par l'existence d'un projet à plus court_terme au titre duquel un certain nombre de monographies nationales sont actuellement entreprises. Parmi les projets qui touchent à la mise en valeur des campagnes, une enquête sur les effets de l'innovation technologique dans l'agriculture ouvre une voie nouvelle; on s'efforce ainsi de dégager les facteurs qui influent sur le rythme d'assimilation des techniques nouvelles et sur la manière dont ces techniques peuvent être assimilées et de déterminer les mesures de politique générale qui pourraient agir sur lesdits facteurs. Parmi les obstacles, qui ont jusqu'à présent empêché les déshérités de bénéficier des services_publics mis à leur disposition, est le fait que ces services obéissent à des normes empruntées aux pays développés. Les classes pauvres ne peuvent payer les prix de tels services; l'octroi de subventions à de nombreux bénéficiaires est une solution généralement beaucoup trop onéreuse. On a entrepris un certain nombre de projets de recherche afin d'examiner la possibilité de fournir des services similaires, de qualité moindre mais à des prix plus abordables; cela a été fait ou est en train de se faire, par exemple dans les "trames d'accueil" pour la construction de logements, dans la distribution d'électricité et, dans un cadre restreint, dans l'adduction d'eau. Un nouveau projet de recherche mettra à profit les enseignements tirés d'un certain nombre de projets concrets entrepris par la Banque pour explorer les problèmes d'adduction d'eau et d'évacuation des eaux usées afin de déterminer la technologie qu'il convient d'appliquer dans différentes circonstances, en particulier dans les zones de taudis surpeuplés. *{p. 89} On ne sait pas grand-chose des facteurs qui influent sur l'offre et la demande en matière de main-d'_oeuvre dans le secteur urbain "non structuré", ni de l'influence exercée sur ce secteur par le secteur dit "moderne". Un nouveau projet de recherche visera à combler cette lacune; il commencera par deux études de cas types en amérique_latine, et toutes les informations disponibles, aussi sporadiques soient-elles, seront utilisées pour rassembler une série de données statistiques concernant l'emploi aussi diverses qu'il paraîtra possible ou utile. On espère, une fois cette phase initiale achevée, pouvoir incorporer à une autre étude qui vient tout juste de commencer l'enquête sur la manière dont fonctionnent les marchés urbains du travail. Ladite étude, dont seule la phase d'exploration a été approuvée à ce jour, part de l'idée ambitieuse d'étudier une seule ville d'un pays_en_développement en tant qu'entité économique. On étudiera d'abord séparément des sujets tels que le logement, les lieux d'emploi, les transports, les caractéristiques de la main-d'_oeuvre et les dépenses_publiques; mais comme les recherches porteront essentiellement sur une seule et même ville, on peut se servir pour cette étude d'une base statistique commune et de la possibilité d'observer les interactions dont on connaît l'existence mais qu'il est malaisé de déterminer avec une certaine précision. L'une des manifestations de la pauvreté est la malnutrition. Une étude achevée au cours de l'année a permis d'examiner l'efficacité, en fonction de leur coût, des programmes visant à éliminer la malnutrition. Il en découle que la nutrition se ressent non seulement de la disponibilité des denrées alimentaires, mais aussi de leur répartition. Un autre projet qui, dans une certaine mesure, est le prolongement du projet précédent concernant la substitution capital/travail, a permis d'étudier les effets qu'un régime alimentaire déficient et les maladies endémiques exercent sur la productivité de la main-d'_oeuvre. La Banque participe aussi, avec l'Université Johns Hopkins, à l'analyse d'une série de données exceptionnelles recueillies sur un groupe de villages indiens disposant de services de planification de la famille et de services_de_santé (nutrition comprise).