*{Rapport annuel, 1979, Banque mondiale} Résumé des activités dans le contexte général de l'exercice. L'année en bref. Pendant l'exercice 1979, les engagements de prêt et d'investissement de la banque_mondiale et de ses deux filiales, l'Association Internationale de Développement (IDA) et la Société Financière Internationale (SFI), ont atteint le montant total de l0,435,9 millions de dollars. Ce montant était en augmentation de 1,686,8 millions de dollars par rapport à l'exercice 1978. La banque_mondiale a engagé au total 6,689 millions de dollars. 142 prêts de la Banque, destinés a 44 pays_en_développement, ont été approuvés pendant l'année. Au cours de l'exercice 1978, les engagements de la Banque s'étaient chiffrés a 6,097,7 millions de dollars. Les engagements de l'IDA au cours de l'année écoulée ont atteint 3,021,5 millions de dollars. Au total 105 crédits destinés a 43 pays_en_développement ont été approuvés. Au cours de l'exercice 1978, les engagements de l'IDA s'étaient chiffrés a 2,313 millions de dollars. Le total des prêts accordés par la Banque et l'IDA en faveur de projets dont le coût total peut être estimé, a représenté environ 34% de ce coût total. La SFI a effectué 48 investissements représentant 425,4 millions de dollars. Ces investissements sont allés à des projets entrepris dans 33 pays_en_développement. Au cours de l'exercice 1978, la SFI avait effectué 41 investissements. d'un montant total de 338,4 millions de dollars. Parmi les autres, faits importants il faut mentionner: - les décaissements effectués par la Banque et l'IDA, qui se sont chiffrés à 4,824 millions de dollars (3,602 millions de dollars par la Banque et 1,222 millions par l'IDA). Le total des décaissements a dépassé de 975 millions de dollars le chiffre de l'exercice 1978; - un transfert net de ressources (décaissements moins remboursements du capital, de l'intérêt et autres charges) qui pour la Banque et l'IDA s'est chiffré à 2,157 millions de dollars, soit 559 millions de plus que pour l'exercice 1978; - le cofinancement de projets appuyés par la Banque et par l'IDA, pour un montant de 3,248 millions de dollars, soit 469 millions de plus qu'au cours de l'exercice 1978; - une augmentation du revenu net de la Banque qui, par rapport à l'exercice 1978, s'est accru de 169 millions de dollars, pour passer à 407 millions de dollars; - des emprunts de la Banque d'un montant de 5,085 millions de dollars, dont 796 millions a titre d'avance sur le programme d'emprunts prévu pour l'exercice 1980. Tous les engagements de l'IDA ont été contractés au profit de pays dont le produit_national_brut (PNB) par habitant est de 580 dollars ou moins par an (en dollars de l977); 79% des prêts de l'Association étaient destinés à des pays dont le PNB par habitant est de 296 dollars ou moins. Cette répartition des crédits de l'IDA a été pratiquement la même qu'au cours de l'exercice 1978. En ce qui concerne la Banque, 27% de ses prêts sont allés, à des pays dont le revenu annuel par habitant est de 580 dollars ou moins. Cette répartition n'a été que très légèrement différente de celle des engagements de l'exercice 1978. Les prêts destinés au secteur de l'agriculture et au développement_rural, qui avaient représenté 39% du total en 1978, sont tombés à 25%, alors que la part des prêts en faveur des transports est passée de 13% au cours de l'exercice 1978 à 19%, et que celle des engagements en faveur des projets d'adduction d'eau a plus que doublé, passant de 4% à 10% du total. Les chiffres qui donnent la répartition des engagements de la Banque et de l'IDA pour l'exercice 1979 ne reflètent qu'une étape d'un an dans l'évolution des prêts consentis par la Banque à ceux de ses pays_membres qui lui empruntent, plutôt qu'un changement dans son programme de prêts. Pour mieux discerner les tendances récentes des prêts consentis aux différents secteurs - au lieu de l'évolution qui se dégage d'un ensemble de projets portant sur une seule année - le lecteur est invité à consulter le tableau qui figure à la page 30 du présent Rapport annuel. La baisse constatée en ce qui concerne l'agriculture et le développement_rural, par exemple, traduit uniquement un fléchissement des prêts, et non une diminution sensible du nombre des projets approuvés pour ce secteur (84 au cours de l'exercice 1979, contre 88 l'année précédente). En 1978 il y avait eu dans ce secteur 8 projets pour lesquels les engagements de la Banque ou de l'IDA avaient atteint 100 millions de dollars ou plus; en 1979 il n'y en a eu que 3. *{p. 9} La SFI. filiale de la Banque qui est chargée d'aider au progrès économique de ses pays_membres en développement en favorisant la croissance de leurs secteurs_privés ainsi qu'en fournissant et en rassemblant les moyens financiers. l'assistance technique et les cadres nécessaires pour accroître les possibilités qui existent d'effectuer des investissements productifs, publie son propre Rapport annuel. En bref, l'exercice financier de la SFI a été marqué par plusieurs faits nouveaux intéressants. L'exercice 1979 a été pour la Société sa première année d'opérations après l'approbation d'un programme de 5 ans visant à développer et à réorienter sensiblement ses activités. Avec les ressources complémentaires provenant du récent accroissement de son capital, la Société a continué d'élargir ses activités d'investissement, avec 48 investissements effectués dans 33 pays pour un montant total de 425 millions de dollars Cela correspondait à une augmentation de 26% en valeur par rapport à l'année précédente, et de 17% en ce qui concerne le nombre de projets. Avec l'intensification de son activité et de ses efforts d'assistance. la Société a pu donner plus d'ampleur à son programme d'investissements au profit de ses pays_membres les moins avancés. La moitié environ de ses projets ont concerné des pays dont le revenu annuel par habitant est de 580 dollars ou moins. Le coût total des projets auxquels la Société a participé est estimé à 1.714 millions de dollars. En plus de ses propres fonds, la Société a pu mobiliser 198,6 millions de dollars cil faisant participera ses prêts d'autres institutions_financières, en particulier des banques commerciales. Environ 54% de ses investissements sont allés à des entreprises manufacturières, 19% au secteur agro-industriel et 8% aux industries extractives et au développement de l'énergie. Le reste se composait d'investissements consacrés à des institutions_financières et a des services financiers. Les pays_membres sont actuellement en train de souscrire à l'accroissement de capital de la SFI, qui a été approuvé par son Conseil des Gouverneurs en novembre 1977. Sur les 480 millions de dollars ouverts à la souscription, les parts souscrites à la fin de l'exercice représentaient 306 millions de dollars. Pendant l'exercice 1979, le Botswana est devenu membre de la SFI, ce qui a porté à 109 le nombre de ses membres. Augmentation générale du capital. Vers la fin de l'exercice 1979, les Administrateurs de la Banque soin convenus de recommander au Conseil des Gouverneurs que le capital autorisé de la Banque soit accru d'un montant équivalant a 40 milliards de dollars. Cette augmentation - qui en gros doublera le capital autorisé actuel de la Banque - permettra a la Banque d'accroître ses prêts, en valeur réelle, jusqu'au milieu de la prochaine décennie. Par ailleurs, l'augmentation proposée doublera approximativement le nombre des parts restant a souscrire. Elle n'entraînera cependant pas d'augmentation proportionnelle du nombre des voix détenues par les pays_membres, parce que les Statuts de la Banque fixent ce nombre a 250 voix par pays. Comme le nombre des voix détenues par les différents membres ne peut être accru sans un amendement des Statuts, une augmentation purement proportionnelle du nombre des parts souscrites par chaque membre se traduirait par une réduction involontaire et inopportune du nombre des voix détenues par les petits pays_membres. auxquels les dispositions des Statuts qui ont trait a la répartition des voix profitent le plus. Étant donné que les petits pays sont en grande majorité des pays_en_développement, cela aurait pour effet de réduire le total des voix dont disposent les pays_en_développement. Pour remédier à cet effet involontaire de l'augmentation générale du capital, les Administrateurs ont recommandé qu'une attribution spéciale de 250 parts soit faite au profit de chaque pays membre. Une distinction serait faite de deux manières entre l'attribution de ces 250 parts et l'augmentation générale du capital: tout d'abord. aucune fraction du prix de souscription des 250 parts ne serait versée; l'objet de cette disposition est d'éviter d'imposer une charge financière aux pays_membres qui sont censés tirer le plus d'avantage des 250 parts supplémentaires. Ces pays ont justement besoin des voix correspondantes parce que ce sont de petits pays dont l'économie est relativement pauvre, ce qui les empêche de consacrer des sommes importantes à des souscriptions au capital de la Banque. En second lieu. eu égard aux raisons pour lesquelles l'attribution de ces parts a été autorisée, les Administrateurs sont convenus qu'elles ne devraient pas être considérées comme une partie du capital social de la Banque pour la détermination du montant des prêts qu'elle peut accorder. Ainsi ces 250 parts resteront en dehors de la limite fixée à l'équivalent de 40 milliards de dollars pour l'augmentation générale du capital, sans pour autant accroître le montant des prêts que la Banque peut accorder. *{p. 10} Les Administrateurs ont également recommandé que soient versés 7,5% du capital supplémentaire ainsi fixé à l'équivalent de 40 milliards de dollars. Les 92,5% restants représenteraient donc le capital susceptible d'être appelé par la Banque uniquement si elle en a besoin pour faire face à ses obligations relatives à ses emprunts. L'accord sur l'importance de l'augmentation du capital autorisé de la Banque a été atteint 2 ans après le début de la discussion amorcée à ce propos. Avant cela, cependant, puys en développement et pays développés s'étaient prononcés en faveur d'une augmentation du capital qui eût permis à la Banque d'accroître le montant de ses prêts en valeur réelle. Lors des Assemblées annuelles de la Banque et du fonds_monétaire_international, tenues a Washington en octobre 1978, les Gouverneurs présents ont été unanimes a considérer qu'il fallait faire vite pour mener rapidement les négociations à bonne fin. Le rythme des discussions s'est ainsi accéléré pendant l'année, ce qui a permis au Conseil d'aboutir au consensus de juin 1979. L'évolution de la situation économique au cours de l'exercice 1979. La banque_mondiale a continué, pendant l'exercice 1979, de suivre les tendances économiques mondiales afin de déterminer leurs incidences sur les pays_en_développement. Les analyses effectuées donnent à penser que, si l'économie mondiale a commencé a se stabiliser après les perturbations du milieu des années 70, le climat économique reste encore incertain. Des chiffres préliminaires portant sur l'année civile 1978 montrent que pour la deuxième année de suite, la croissance est restée inférieure a 4% dans les pays_industrialisés. Ce maigre résultat paraissait lui-même menacé au début de l979 du fait que l'on s'attendait à un ralentissement de l'activité économique aux États-unis. Mais comme les investissements des autres pays_industrialisés se trouvaient à un niveau assez bas depuis 1975, l'heure d'un léger redressement paraissait être arrivée, à condition qu'il fût possible de freiner l'inflation. Vers le milieu de 1979, cependant, les incertitudes au sujet du pétrole ont commencé à obscurcir l'horizon. Jusqu'au moment où les prix du pétrole ont accusé leurs nouvelles hausses en 1979, la situation générale des balances en compte courant s'est mise a ressembler beaucoup à ce qu'elle était avant 1973. Les pays_industrialisés avaient commencé à se retrouver avec des excédents, les pays_en_développement exportateurs de pétrole consacraient la majeure partie de leurs excédents à des programmes de développement, et les autres pays_en_développement (ainsi que les pays à économie planifiée et les pays de production primaire relativement avancés) restaient en déficit. Le déficit en compte courant de la balance_des_paiements des pays_en_développement importateurs de pétrole a été important aux prix courants, passant de 21 milliards de dollars en 1977 à 32 milliards environ en l978; un nouvel accroissement sensible de ce déficit, de l'ordre de 10 milliards de dollars, devrait se produire en 1979. En valeur réelle, cependant, le déficit des pays_en_développement importateurs de pétrole s'est sensiblement réduit par rapport au chiffre d'environ 43 milliards de dollars qu'il avait atteint en 1973 (évalué aux prix de 1978). En 1978 le taux global de croissance de l'ensemble des pays_en_développement, soit 5,2% (4,9% si l'on exclut les pays exportateurs de pétrole qui disposent d'un excédent de capitaux), a dépassé celui des pays_industrialisés comme il l'avait fait chaque année au cours de la présente décennie. Pendant la période de neuf ans - 1966 à 1974 - qui a précédé les perturbations du milieu des années 70, ce taux avait été beaucoup plus élevé (6,21%). Depuis 1974, les taux globaux de croissance des pays_en_développement n'ont pas évolué de façon régulière. Alors qu'ils n'avaient pas dépassé 4,9% en 1975, ils ont remonté à 5,7% en 1976, puis sont retombés à 5,5% en 1977. Bien que pour 1978 les chiffres soient plus élevés que dans le cas des pays_industrialisés, il n'y a pas lieu d'en tirer satisfaction: ils traduisent bien plus la lenteur de la croissance enregistrée dans le monde industrialisé que la rapidité des progrès des pays_en_développement. Les chiffres portant sur l'ensemble de la décennie ne laissent guère d'espoir non plus de voir éventuellement se réduire "l'écart" qui subsiste entre les pays_en_développement et le monde industrialisé; même si les pays_en_développement réussissaient à doubler leur taux_de_croissance par habitant et que le inonde industrialisé maintienne le sien, il faudrait près d'un siècle pour résorber l'écart absolu de leurs revenus, tellement sont grandes les différences qui caractérisent l'équipement et la base technologique dont disposent les deux groupes. Comme dans le passé récent, les chiffres de la croissance globale masquent d'importantes différences entre les régions. C'est l'Afrique au sud du Sahara qui a continué d'avoir le taux_de_croissance le plus faible (2,9%). Les pays_en_développement plus avancés de la région méditerranéenne, avec une croissance moyenne de 3,3%, n'ont pas non plus fait de prodiges. Toutefois les pays de l'Asie du Sud ont maintenu leur taux_de_croissance bien au-dessus de 5% pour la deuxième année de suite, tandis que les pays d'amérique_latine et des Caraïbes ont enregistré un certain rétablissement, avec un taux de 4,7%. Les pays de l'Asie de l'Est ont connu une croissance rapide avec des taux atteignant près de 9% en 1978. Ces tendances sont étudiées en plus grand détail dans les divers chapitres régionaux du présent Rapport annuel. *{p. 11} Les niveaux de développement déjà atteints, ainsi que les politiques intérieures suivies, ont manifestement contribué à la croissance des pays_en_développement. Dans le cas des pays les moins avancés qui sont part particulièrement tributaires d'un ou deux produits primaires, les tendances des prix et du volume du commerce ont joué un rôle essentiel dans la croissance des exportations et ont eu une influence sensible sur le comportement général de l'économie. En ce qui concerne les pays dont l'économie est plus avancée et plus diversifiée, des politiques intérieures saines et une gestion économique rationnelle ont porté les investissements intérieurs à un niveau élevé et, d'une manière générale, ont contribué à l'obtention de bons résultats sur le plan de l'exportation. Ce dernier groupe de pays a pu constituer des réserves et emprunter sur les marchés financiers privés, ce qui a accru les ressources extérieures rendues disponibles par la forte expansion du commerce. S'il était possible d'éviter d'importantes perturbations économiques et politiques à l'avenir, cette situation pourrait éventuellement être étendue à un groupe plus large de pays_en_développement. Les chiffres définitifs de 1978 et les résultats préliminaires enregistrés jusqu'au milieu de 1979 ne modifient en rien les conclusions formulées dans le Rapport sur le développement mondial pour 1978, publié par la banque_mondiale, à savoir que: - les progrès réalisés par les pays_en_développement n'ont pas suffi pour réduire le nombre des personnes qui vivent dans la misère; - les difficultés économiques des pays_industrialisés. l'instabilité des taux_de_change et le climat d'incertitude qui règne à propos de la croissance du commerce international et des mouvements futurs de capitaux donnent a penser que les pays_en_développement auront plus de mal à assurer leur expansion économique pendant la décennie à venir qu'au cours des 25 dernières années; - même pour maintenir leur taux_de_croissance actuel, les pays_en_développement auront besoin d'apports plus importants de capitaux étrangers, tout en déployant des efforts vigoureux pour résister aux pressions protectionnistes et pour stimuler la productivité de leur secteur agricole. Évolution du commerce international. Selon des estimations faites par le secrétariat de l'accord_général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT), le volume des échanges_internationaux a augmenté d'environ 5% en 1978, soit un peu plus qu'au cours de la période 1973-77, où le taux annuel moyen de croissance avait été de 4%. La valeur unitaire des échanges mondiaux, mesurée en dollars des États-unis, aurait augmenté de 9% en 1978, pour la deuxième année de suite. La hausse des prix à l'exportation qui a été constatée en 1978 est cependant due pour une large part a la forte dépréciation effective du dollar des États-unis. Le secrétariat du GATT estime que cette dépréciation a contribué pour moitié environ à l'accroissement de la valeur unitaire en dollars des échanges mondiaux; les prix (tant ceux des produits primaires que ceux des articles manufacturés) ont donc accusé des tendances effectives beaucoup plus faibles en 1978 qu'en 1977. Les prix des exportations mondiales de produits primaires (pétrole compris) ont monté d'environ 3%, après avoir subi en 1977 une hausse de 10% qui traduisait essentiellement la flambée des prix des boissons tropicales. Si l'on ne tient pas compte du fléchissement intervenu dans le prix de ces boissons à partir du milieu de 1978, on constate que les prix en dollars des États-unis des produits primaires (en particulier des minéraux) ont augmenté très fermement. Les prix des exportations mondiales d'articles manufacturés ont, d'après les estimations, augmenté de 14% en 1978, contre 9% en 1977. Les termes bruts de l'échange se sont dégradés en 1978 dans le cas des pays_en_développement qui sont encore importateurs nets d'articles manufacturés et exportateurs nets de produits primaires, mais les effets de cette dégradation ont été différents à l'intérieur du groupe. Les pays les plus touchés ont été ceux qui exportent des produits tropicaux Pour la boisson, notamment du café, encore qu'on doive noter que les prix réels de ces produits sont restés au-dessus de leur niveau de 1976. Les pays qui exportent certains produits alimentaires (huiles et graines oléagineuses, viande de boeuf, blé, maïs), des matières_premières agricoles (y compris du coton, du caoutchouc et du bois), ainsi que des métaux (en particulier du cuivre. du plomb, du zinc et des métaux secondaires), ont bénéficié d'une hausse des prix qui s'est amorcée en 1978 et qui s'est poursuivie avec fermeté en 1979. Les pays qui exportent des articles manufacturés ont eux aussi connu des fortunes diverses, selon la composition de leurs importations et de leurs exportations. En général, ils ont probablement bénéficié d'une amélioration de leurs ternies de l'échange en 1978: plus récemment, cependant. leurs ternies de l'échange ont commencé a fléchir. Contrairement à ce que l'on avait le plus souvent prévu, les recettes d'exportation des pays_en_développement avaient augmenté au cours des années 50 et des années 60, l'augmentation étant particulièrement nette pour les exportations d'articles manufacturés. En 1975 elles ont accusé une baisse mais, contrairement là encore à ce que l'on attendait le plus souvent elles ont amorcé un net rétablissement à partir de 1976. Les recettes totales d'exportation ont continué de croître pendant la période 1977-79, pour atteindre quelque 310 milliards de dollars en 1977 et environ 320 milliards en 1978. La part des combustibles dans les recettes d'exportation des pays_en_développement a été d'environ 30%, celle des autres produits primaires de 25%, et celle des articles manufacturés de 20%. La part des services non facteurs (tourisme, services contractuels, transports maritimes et assurances) a dépassé de 20% le total des recettes d'exportation. En outre, les envois de fonds des travailleurs (d'Europe, d'amérique_du_nord et du Moyen-orient) ont mis quelque 10 milliards de dollars à l'actif de la balance_des_paiements des pays_en_développement, en 1977 et en 1978. *{p. 12} La croissance des exportations des pays_en_développement a été facilitée par les politiques de libéralisation du commerce qu'ont appliquées les pays_industrialisés. Avec l'achèvement, au début des années 70, des réductions tarifaires prescrites à la suite des négociations commerciales multilatérales du Kennedy Round, les régimes commerciaux des pays industrialises étaient devenus moins restrictifs, qu'à aucun moment depuis avant 1914. Quelques restrictions avaient survécu, cependant, tant sous la forme de droits de douane relativement élevés que sous celle d'obstacles non tarifaires à l'importation de produits agricoles, de certains produits primaires transformés, de textiles. d'articles d'habillement et de chaussures. D'autre part, de nombreux pays_en_développement, en particulier les moins avancés d'entre eux, s'étaient vu accorder un accès privilégié aux marchés des pays_industrialisés au titre du Système généralisé de préférences. Avec l'amorce de la récession en 1975, cependant, le protectionnisme a gagné à nouveau du terrain sous plusieurs déguisements non tarifaires. On l'a vu prendre la forme de restrictions "volontaires" des exportations, de droits compensateurs, de subventions et autres mesures visant à aider certaines industries intérieures à maintenir leur production au-dessus du niveau de la demande, ou encore de systèmes de marchés d'État qui favorisent les sources d'approvisionnement intérieures. Jusqu'à présent ces restrictions ont été limitées. Les pays_industrialisés ont fait un effort sérieux pour résister aux attaques protectionnistes lancées contre les exportations des pays_en_développement. La majeure partie des restrictions qui concernaient les exportations des pays_en_développement - textiles, articles d'habillement, chaussures et produits de l'électronique - ont essentiellement visé les marchés florissants d'exportation des pays de l'Asie de l'Est, dont le total des exportations a néanmoins continué d'augmenter. Mais ces restrictions limitées ont eu pour effet de gêner les petits exportateurs nouveaux et ont découragé la planification des exportations futures. Et si elles étaient maintenues et élargies, elle constitueraient à l'avenir des obstacles sérieux aux efforts que les pays_en_développement déploient pour assurer leur croissance_économique par l'expansion de leurs exportations. La conclusion récente, après 5 années de travail de la série de négociations commerciales multilatérales entreprises sous les auspices du GATT (Tokyo Round) pourrait, malgré ses imperfections, avoir pour effet de réduire encore les obstacles dressés contre les exportations des pays_en_développement. L'accord conclu devrait se traduire par des réductions tarifaires moyennes de 35 à 38% en l'espace de 8 ans, encore que les droits de douane frappant les importations en provenance des pays_en_développement ne doivent baisser que de 25%, soit de 10 à 13 points de pourcentage de moins que la réduction tarifaire moyenne. Mais les résultats les plus encourageants du Tokyo Round ont trait aux obstacles non tarifaires au commerce. Ces résultats ont été obtenus par un renforcement des codes du GATT, y compris d'importants changements apportés aux codes concernant l'évaluation douanière, les pratiques en matière de marchés publics, les subventions à l'exportation, les droits compensateurs et les normes relatives aux produits. En outre, l'accord conclu élargit le code qui réglemente les mesures de sauvegarde pour essayer de placer ces mesures sous la juridiction du GATT. La question a été laissée un peu en suspens, et l'on a fait valoir que, sans un intérêt actif des pays_en_développement et des pays_industrialisés, les codes pourraient constituer une couverture juridique pour l'application de mesures restrictives. Mais comme le Président de la banque_mondiale l'a souligné en mai 1979 à Manille, l'élément le plus important des accords commerciaux pourrait fort bien_être le climat et l'esprit dans lesquels ces accords seront mis en application. S'ils sont appliqués d'une manière positive, les dits accords pourraient mettre un frein sérieux à la montée du protectionnisme, et les modifications apportées aux codes pourraient bien contribuer à encourager les exportations des pays_en_développement. Les restrictions que les pays_en_développement eux-mêmes imposent au commerce, sous la forme de mesures de contrôle des changes et d'obstacles_tarifaires et non tarifaires, sont beaucoup plus rigoureuses que celles des pays_industrialisés. C'est pour cette raison déjà qu'au cours des années 60 et au début des années 70, c'étaient les exportations des pays_en_développement, en particulier les exportations d'articles manufacturés destinées aux pays_industrialisés, qui s'étaient développées. Le taux_de_croissance des échanges entre pays_en_développement n'a commencé à augmenter qu'après 1973, lorsque les marchés des pays exportateurs de pétrole se sont ouverts. Ces échanges ne représentent encore que 205 environ des exportations totales des pays_en_développement, et les exportations de pétrole y occupent la plus grande place. Quelque 30% des exportations d'articles manufacturés et de services des pays_en_développement vont vers d'autres pays_en_développement, les principaux marchés étant ceux des pays exportateurs de pétrole. Comme les pays à économie planifiée n'absorbent qu'environ 6% de ces exportations, les marchés les plus importants restent ceux des pays_industrialisés. Grâce à l'impulsion économique relativement forte qu'ils ont donnée à leur économie au cours des années 70, les pays_en_développement sont devenus de plus larges débouchés pour les pays_industrialisés, dont ils absorbent plus de 25% des exportations totales. Au début de la phase d'industrialisation, les arguments en faveur de la protection des industries naissantes avaient du poids. Les mesures que des pays_en_développement ont prises récemment donnent à penser que le protectionnisme du passé s'atténue. Les pays dont le secteur industriel est relativement avancé évaluent le coût de cette protection au regard des avantages d'une approche plus libérale. Nombre d'entré eux ont davantage confiance dans leur compétitivité, et ils reconnaissent que, s'ils désirent exporter plus vers les pays_industrialisés et tirer parti d'une spécialisation internationale accrue de la production, il faut aussi que, de leur côté, les pays_industrialisés puissent exporter davantage. *{p. 13} La libéralisation du commerce, dans les pays_en_développement, va donc en progressant. Des mesures prises récemment par les gouvernements de plusieurs pays_en_développement mettent cette tendance en lumière. En particulier: a) le Gouvernement indien continue d'appliquer une politique plus libérale en matière d'importations de biens d'équipement et à réduire les droits d'importation frappant un certain nombre de biens de consommation; b) le Brésil a décidé de diminuer de 5% chaque trimestre, jusqu'à leur élimination complète, les dépôts de 100% ad valorem exigés pour les importations et les allégements fiscaux de 100% consentis sur les exportations; c) l'Argentine a procédé à des réductions des droits de douane qui visent aussi à stabiliser les prix intérieurs; d) la République de Chine a assoupli la réglementation applicable aux banques étrangères; et e) la République de Corée a adopté un programme triennal de libéralisation des importations qui vise à faire bénéficier d'une approbation automatique 90% des articles importés. Si la situation économique générale ne se dégrade pas et que de ce fait les pays_industrialisés peuvent non seulement continuer de résister aux pressions protectionnistes, mais aussi libéraliser encore le commerce dans le sillage du Tokyo Round, et si les pays_en_développement progressent encore dans la voie de la libéralisation des échanges, les perspectives d'un accroissement du commerce pourraient être prometteuses. Dette extérieure. La dette publique extérieure de 96 pays_en_développement s'est accrue d'un montant estimé a 51 milliards de dollars, soit d'environ 25%, en 1978 pour passer à un total de 253 milliards de dollars. On estime que la dette privée n'a pas augmenté de plus de 7 milliards de dollars environ. Dans les 87 pays_en_développement qui ne produisent pas de pétrole, l'augmentation des emprunts qui a été enregistrée en 1978 s'est accompagnée d'un léger accroissement du déficit en compte courant et d'une forte augmentation des réserves internationales - environ 17 milliards de dollars. Les 9 pays exportateurs de pétrole ont accru leurs emprunts du fait que le léger excédent de leur balance en compte courant se transformait en déficit; ils ont, en outre, puisé dans leurs réserves de devises. Les emprunts contractés auprès des institutions multilatérales et sur les marchés de capitaux internationaux ont les uns et les autres augmenté sensiblement. Les fonds étaient faciles à trouver sur ces marchés, mais les taux_d'_intérêts ont monté en cours d'année (voir le chapitre "Emprunts et finances", pages 115 à 126, du Rapport annuel). On a maintenant des renseignements complets sur l'ensemble de la dette publique et bien des détails sur la dette privée de ces pays en 1977. La dette publique extérieure de 96 pays_en_développement s'est accrue en 1977 à un taux à peu près identique à celui de 1976. A la fin de 1977, l'encours total de la dette correspondant aux décaissements effectués était de 201,083 millions de dollars, ce qui représentait une augmentation de 37,515 millions de dollars - soit 23% par rapport à 1976, contre une augmentation de 30,640 millions de dollars - soit 22% - en 1976 par rapport à 1975. Compte tenu des soldes non décaissés, l'encours total de la dette a augmenté en 1977 de 50,250 millions de dollars, pour passer à 285,187 millions de dollars, ce qui donne une augmentation de quelque 21% par rapport à 1976. Ces soldes non décaissés, correspondant à des accords fermes de prêt qui ne s'étaient pas encore traduits par des décaissements effectifs, se chiffraient à 84,104 millions de dollars, soit 30% environ du total de la dette en cours, c'est-à-dire qu'ils étaient à peu près au même niveau qu'à la fin de 1976. Comme en 1976, ces soldes constituaient dans une certaine mesure la certitude que le financement des projets en cours et certains besoins de fonds escomptés continuerait d'être assuré. Il ressort de rapports adressés à la Banque et de diverses estimations que la dette privée de 42 pays se chiffrait au total à quelque 48,500 millions de dollars à la fin de 1977, soit environ 15% de plus qu'à la fin de 1976, alors que la dette publique de ces mêmes pays a augmenté de 21%. On pense qu'à la fin de 1977 l'encours de la dette privée de ces 42 pays représentait environ 90% du total de la dette privée à long_terme restant à régler. La dette privée est en très grande partie imputable aux pays relativement plus avancés de la région méditerranéenne, ainsi qu'aux pays_en_développement de la région amérique_latine et Caraïbes et de la région Asie de l'Est et Pacifique. Les montants dus par les pays des autres régions sont relativement peu élevés. Les emprunts publics nets contractés en 1977 se sont chiffrés à 32,965 millions de dollars, soit 3,322 millions de dollars de plus qu'en 1976; l'augmentation était donc de 11%, contre 15% en 1976. Les emprunts privés nets sont restés a peu près au même niveau qu'en 1976 (6 milliards de dollars environ). Les emprunts publics nets des pays_en_développement exportateurs de pétrole ont augmenté de façon très marquante en 1977 par rapport à 1976 (7,650 millions de dollars contre 4,690 millions). Une grande partie de l'accroissement total est imputable à la reprise ou à l'augmentation des emprunts nets, tant en 1976 qu'en 1977, d'un certain nombre de ces pays qui, en 1974 et 1975, avaient procédé à des remboursements nets de leur dette publique extérieure. Au total les 9 pays exportateurs de pétrole, avaient en compte courant un excédent d'environ 900 millions de dollars seulement, soit 4 milliards de moins qu'en 1976; à part l'Iran, l'Iraq, le Gabon et la Trinité et Tobago, tous étaient en déficit en compte courant. *{p. 14} Le déficit en compte courant de la balance_des_paiements des 87 pays_en_développement qui ne sont pas d'importants exportateurs de pétrole (c'est-à-dire des 96 pays énumérés dans les observations générales relatives aux tableaux de l'annexe statistique, à l'exclusion de ceux qui sont énumérés dans la note 6) s'est réduit en 1977 pour revenir à 30,300 millions de dollars environ, contre 33,700 millions de dollars en 1976 et 45,900 millions de dollars en 1975. Ainsi qu'il était indiqué dans le Rapport annuel de la Banque pour 1978, cette évolution traduisait les ajustements opérés dans nombre de ces pays à la suite des difficultés rencontrées en 1974 et 1975. Les emprunts nets contractés par ces pays n'ont augmenté que de 400 millions de dollars en 1977, passant à 25,300 millions. Cette augmentation a été bien plus faible que celle des emprunts contractés au cours des exercices précédents; parallèlement à la réduction d'environ 3,400 millions de dollars du déficit en compte courant, les emprunts en question ont permis d'accroître les réserves publiques d'environ 10,300 millions de dollars (après un accroissement de quelque 6,700 millions de dollars en 1976). Du fait que ces 87 pays sont si divers, tout exposé concernant l'ensemble de leurs emprunts extérieurs et la situation de leur balance globale des paiements n'a qu'une valeur limitée. En particulier, les statistiques relatives à la dette publique extérieure mesurent un élément beaucoup plus restreint de la situation financière extérieure des grands pays dont l'économie est relativement plus complexe que des pays plus pauvres, qui restent essentiellement tributaires de l'aide_publique_au_développement. Les autres formes de financement extérieur, dont l'investissement_privé direct, les emprunts du secteur_privé contractés sans garantie publique dans le pays emprunteur et les transactions à court_terme, sont importantes pour les pays où le revenu par habitant est relativement élevé. Les généralisations portant sur des groupements régionaux sont un peu plus utiles, bien qu'elles soient encore sujettes à certaines réserves. Les pays_en_développement relativement avancés de la région méditerranéenne sont ceux qui comptent le moins sur les emprunts publics extérieurs comme source de financement externe. Dans ces pays le revenu par habitant est bien plus élevé que dans la plupart des pays_en_développement; leur déficit global en compte courant a été en 1977 de 11,760 millions de dollars, soit environ 1,100 millions de plus qu'en 1976. Leurs emprunts publics nets se sont chiffrés à 2,748 millions de dollars, diminuant d'environ 13% par rapport à 1976 et ne représentant que 23% du déficit en compte courant. Les emprunts privés nets auraient été, selon les estimations, d'environ 2,800 millions de dollars. Le reste des moyens financiers nécessaires a été obtenu a d'autres sources, dont des emprunts à court_terme et un prélèvement d'environ 300 millions de dollars sur les réserves. A la fin de 1977, le total de la dette publique à rembourser au titre des décaissements effectués se chiffrait à 25,022 millions de dollars, soit 16% de plus qu'en 1976. La dette privée était évaluée à 16 milliards de dollars environ, et elle était en augmentation de 22% par rapport à 1976. Sur ce total, 70% environ étaient dus par l'Espagne et la Yougoslavie. En Yougoslavie la dette privée est celle du secteur de l'économie qui est constitué par les entreprises. Comme les pays de la région méditerranéenne, les pays_en_développement du Moyen-orient et de l'Afrique du Nord - autres que les principaux exportateurs de pétrole - ont vu leur déficit en compte courant s'accentuer (légèrement cependant) en 1977 et passer à 5,400 millions de dollars, contre 5 milliards de dollars en 1976. Les emprunts publics nets ont fortement augmenté, passant de 2,546 millions de dollars à 4,948 millions, en raison surtout de l'accroissement des emprunts contractés par l'Égypte et le Maroc. Le total des emprunts a été à peu près égal au déficit en compte courant pour l'ensemble de la région. A la fin de 1977, la dette publique extérieure des pays de la région était de 16,946 millions de dollars, soit 45% de plus qu'en 1976, Le gros de cette dette et des emprunts contractés venait de sources publiques - 74% de la dette non remboursée à la fin de 1977 et 69% des emprunts nets contractés pendant l'année provenaient de ces sources. A quelques exceptions près, les pays de l'Afrique au sud du Sahara ont un revenu par habitant très faible et ont emprunté relativement peu aux bailleurs de fonds privés. En 1977, le déficit global en compte courant de ces pays est resté a environ 4,100 millions de dollars. à peu près comme en 1976. Les emprunts publics nets se sont chiffrés à 2,722 millions de dollars. soit un peu plus (147 millions de dollars) qu'en 1976. Sur ces emprunts, près des deux tiers provenaient de sources publiques. Le total de la dette publique non remboursée à la fin de 1977 par les pays au sud du Sahara était de 17,411 millions de dollars, dont un peu moins des deux tiers avaient été prêtés par des organismes_publics. Le gros de cette dette avait été contracté à des conditions particulièrement favorables. Plusieurs pays ont néanmoins du mal à assurer le service de leur dette. L'encours de la dette publique envers des créanciers privés se chiffrait à la fin de 1977 à 5,984 millions de dollars seulement, soit 24% de plus qu'en 1976. Sur ce montant, 90% étaient dus par quatre pays - la Côte-d'Ivoire, le Soudan, le Zaïre et la Zambie. *{p. 16} L'Asie du Sud ressemble à l'Afrique au sud du Sahara en ce sens qu'une grosse part de la dette publique extérieure a été contractée auprès d'organismes_publics et qu'une forte proportion des nouveaux emprunts vient de bailleurs de fonds_publics. Les pays de la région devaient au total 26,0 10 millions de dollars à la fin de 1977. dont 97% à des organismes_publics. Il s'agissait en majeure partie d'emprunts contractés à des conditions extrêmement favorables, accordées soit d'emblée, soit à la suite de réaménagements successifs du service des prêts antérieurs. Cette situation, comme dans le cas des pays africains, a pour cause (1) la politique déclarée des bailleurs de fonds_publics qui consiste à orienter de plus en plus l'aide au développement vers les pays très pauvres, et b) la politique des gouvernements de la région. En 1977, les emprunts publics nets contractés par les pays de la région, en quasi-totalité auprès de sources publiques, se sont chiffrés à 1,833 millions de dollars, soit environ 500 millions de dollars de moins qu'en 1976. Le compte courant global de ces pays a été presque en équilibre, comme en 1976. Cela est dû à ce que l'Inde a enregistré pour la deuxième année de suite un excédent appréciable, contrebalancé par des déficits dans les autres principaux pays de la région. La dette publique extérieure des pays de la région de l'amérique_latine et des Caraïbes, non compris les pays exportateurs de pétrole, était de 62,558 millions de dollars à la fin de 1977, soit 38% environ du total pour l'ensemble des pays autres que les exportateurs de pétrole. La dette privée était d'environ 22 milliards de dollars. Le taux d'accroissement de la dette publique extérieure est tombé à 20%, contre 27% en 1976. La dette privée n'a augmenté que de 12%. Les emprunts publics nets se sont chiffrés à 9,707 millions de dollars, soit 1,451 millions de dollars de moins qu'en 1976. Les sources privées avaient à leur actif 69% de la dette publique extérieure non amortie à la fin de 1977 et 81% des emprunts nets contractés au cours de l'année. En amérique_latine, le Brésil et le Mexique avaient à eux deux une dette de 38,429 millions de dollars, soit plus de 60% de la dette publique de la région. L'encours de leur dette privée représentait aussi une forte proportion du total pour la région. Les emprunts publics nets des deux pays ont un peu diminué en 1977 par rapport à 1976 de 10% environ au Brésil et de 17% au Mexique; dans chacun de ces pays, le déficit en compte courant a également fléchi. Tous deux ont accru leurs réserves de devises. Les emprunts privés nets ont baissé eux aussi. L'Argentine, dont l'excédent du compte courant a augmenté en 1977, a fortement réduit ses emprunts publics nets, qui sont tombés de 1,328 millions à 475 millions de dollars et elle a accru considérablement ses réserves de devises. L'encours de la dette publique extérieure des pays (autres que l'Indonésie) appartenant à la région de l'Asie de l'Est et du Pacifique se situait à 18,588 millions de dollars à la fin de 1977, soit 28% de plus qu'à la fin de 1976. L'encours de la dette privée se chiffrait à la fin de 1977 à quelque 4,400 millions de dollars, et n'avait augmenté que de 11% par rapport à 1976. Les emprunts publics nets sont passés en 1977 à 3,358 millions de dollars, n'augmentant que de 154 millions de dollars par rapport à 1976. Les pays de cette région ont encore réduit leur déficit en compte courant: de plus de 5 milliards de dollars en 1975, il était descendu à 1,800 millions de dollars en 1976 et a été ramené à un peu plus de 1 milliard de dollars en 1977. La dette et les emprunts des 87 pays_en_développement qui ne sont pas de gros exportateurs de pétrole peuvent être analysés aussi selon le type de créancier. Sur le total de la dette publique extérieure de ces pays, qui à la fin de 1977 se chiffrait à 166,535 millions de dollars, compte non tenu des soldes non décaissés, 63,197 millions de dollars - soit 14% de plus qu'en 1976 - étaient dus à des États. Sur ce montant, 80% étaient dus au titre de prêts accordés à des conditions de faveur - très longue échéance et taux_d'_intérêt très faible ou nul. Le solde de 12,435 millions de dollars représentait presque entièrement des crédits publics à l'exportation. La dette au titre des prêts consentis à des conditions de faveur a augmenté d'environ 13% en 1977, un peu moins qu'en 1976. Les décaissements effectués au titre de ces prêts, déduction faite des paiements pour amortissement, ont atteint 4,012 millions de dollars, soit 2,296 millions de moins que le chiffre de pointe de 6,308 millions de dollars enregistré en 1975, descendu à 5,148 millions de dollars en 1976. Les nouveaux engagements contractés par les gouvernements sous forme de prêts assortis de conditions favorables ont également fléchi en 1977 et se sont chiffrés à 6,833 millions de dollars, contre un chiffre de pointe de 9,501 millions de dollars en 1975 et 8,769 millions de dollars en 1976. Ce fléchissement a été accompagné par une augmentation des subventions (qui ne sont pas comprises dans ces statistiques de la dette extérieure) et par d'autres variations des courants d'aide publique dont il est question dans d'autres parties du présent Rapport annuel. Le total des prêts assortis de conditions de faveur et non décaissés à la fin de 1977 était de 18,579 millions de dollars. La dette contractée envers les organisations_internationales par les 87 pays_en_développement se chiffrait a 27,047 millions de dollars à la fin de 1977, soit 15% de plus qu'en 1976 et 51% de plus qu'en 1975. Les sommes dues à des organisations_internationales entraient pour 16% environ dans le total des montants décaissés à rembourser, part qui est restée stable pendant la première moitié des années 1970. Les emprunts nets se sont chiffrés à 5,229 millions de dollars en 1977, soit une augmentation de 43% par rapport à 1976, contre 6% seulement en 1976. Les nouveaux engagements de prêt des organisations_internationales, en 1977, se sont élevés à 11,255 millions, de dollars, ce qui représente 43% de plus qu'en 1976. Les soldes non décaissés par les organisations_internationales à la fin de 1977 étaient dé 24,212 millions de dollars. *{p. 17} Les prêts contractés sur les marchés financiers comprennent des prêts de banques privées et d'autres institutions_financières privées, ainsi que des obligations. L'encours de la dette envers les marchés financiers se chiffrait à la fin de 1977 à 62,670 millions de dollars, soit une augmentation de 28% par rapport à 1976, après des hausses de 36% en 1976 et 38% en 1975. La dette publique contractée envers ces bailleurs de fonds représentait 38% de la dette restant à rembourser à tous les créditeurs en 1977; cette part avait augmenté régulièrement, passant de 16% en 1970 à 36% en 1976. Les emprunts nets contractés sur les marchés financiers ont légèrement diminué en 1977, tombant de 13,385 millions de dollars à 12,796 millions de dollars. Les nouveaux engagements pris par ces bailleurs de fonds n'ont augmenté que de 1,178 millions de dollars, pour passer à 20,719 millions de dollars, après avoir augmenté d'environ 45% en 1976. Les engagements n'ayant pas fait l'objet de décaissements ou de retraits se situaient à 10,962 millions de dollars à la fin de 1977; dans certains cas il s'agissait d'engagements d'aide éventuelle à honorer selon les besoins. Flux de capitaux en provenance des pays du CAD et de l'OPEP. Les renseignements préliminaires fournis par le Comité d'aide au développement (CAD) de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) indiquent que l'aide_publique_au_développement (APD) fournie par les membres du CAD au cours de l'année civile 1978 s'est chiffrée à 18,300 millions de dollars, ce qui correspond à une augmentation d'environ 24% en dollars et d'environ 7% en valeur réelle par rapport à 1974. Les 17 pays_membres du CAD ont tous augmenté au cours de l'année leur effort d'APD, exprimé en dollars, et 11 pays l'ont aussi accru au regard de leur produit_national_brut (PNB). En pourcentage de leur PNB combiné, l'APD fournie par les membres du CAD a légèrement augmenté, passant de 0,31% en 1977 à 0,32% en 1978. En 1974, la Suède était devenue le premier pays membre du CAD à atteindre l'objectif consistant à consacrer 0,7% de son PNB à l'aide_publique_au_développement. Les Pays-bas ont atteint cet objectif en 1975, la Norvège en 1976 et un quatrième pays, le Danemark, en 1978. La Suède. les Pays-bas et la Norvège ont continué en 1978 à consacrer à l'APD un pourcentage de leur PNB supérieur à 0,7%. Des données tout à fait provisoires donnent à penser que le total des flux de ressources financières destinées aux pays_en_développement et provenant de pays_membres du CAD - total qui comprend les crédits a l'exportation ouverts par des institutions_publiques et privées, les investissements directs et les investissements en valeurs de portefeuille, ainsi que les dons d'organisations bénévoles privées - a été de 56,600 millions de dollars en 1978, contre 49,493 millions de dollars en 1977. Selon les estimations du CAD, ce total équivalait en 1978 à 1,00% du PNB combiné des pays_membres du CAD, contre 1,05% en 1977. Les chiffres ci-dessus ne comprennent pas les montants appréciables des emprunts en euromonnaies contractés par les pays_en_développement (dont il est question au chapitre "Emprunts et finances" du présent Rapport annuel). Bien que la plupart des euromarchés se trouvent dans des pays_membres du CAD, les capitaux fournis au titre d'un prêt donné ne proviennent pas nécessairement du pays où l'emprunt est émis. Les statistiques relatives aux flux d'aide provenant des membres de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (OPEP) 11 sont certes beaucoup moins sûres que celles que fournissent les pays du CAD, mais les renseignements obtenus donnent à croire que le total des décaissements nets effectués par les membres de l'OPEP, qui était passé rapidement de 1,740 millions de dollars en 1973, à 5,952 millions de dollars en 1974 et à 8,164 millions de dollars en 1975, pour se situer aux environs de 7,500 millions de dollars en 1977, a été d'environ 6,700 millions de dollars en 1978. Ces chiffres comprennent aussi bien les ressources accordées à des conditions de faveur que les prêts classiques. En 1978, environ 72% des décaissements nets ont été effectués à des conditions de faveur. Le total des apports émanant des pays de l'OPEP a représenté en 1978 quelque 2% du PNB de ces pays, et les flux aux conditions de faveur environ 1,5% du PNB. Les principaux donateurs ont été l'Arabie Saoudite, le Koweït et les Émirats arabes unis. Ces dernières années les décaissements nets effectués par ces trois pays au titre de l'APD ont en moyenne représenté, en pourcentage de leur PNB, respectivement 5,5%, 7% et 11%. Les chiffres cités dans le cas de l'aide accordée par l'OPEP sont fondés sur les mêmes critères statistiques que ceux qu'appliquent les pays du CAD; en sont exclus non seulement les virements et versements effectués au titre des achats directs d'armes, mais aussi les ressources financières accordées à des fins économiques lorsque les conditions d'octroi ne correspondent pas aux critères admis pour I'APD à des conditions de faveur. *{p. 18} Mise en valeur des ressources en énergie et en minéraux non combustibles. En juillet 1977, les Administrateurs de la banque_mondiale ont examiné et approuvé un programme d'octroi de prêts par la Banque pour la mise en valeur des ressources pétrolières de ceux de ses membres qui sont des pays_en_développement; ils ont également approuvé une augmentation des prêts consacrés au charbon et aux minéraux non combustibles. La Banque n'avait jusqu'alors pas affecté de moyens financiers à la production de pétrole et de gaz naturel, et la décision de le faire, comme aussi celle d'augmenter les prêts consacrés au charbon, était une façon de reconnaître la nécessité urgente devant laquelle se trouvent les pays_en_développement d'exploiter leurs ressources énergétiques nationales. Comme il s'agissait d'un programme de caractère expérimental, les Administrateurs ont, en janvier 1979, passé en revue l'expérience que la Banque a acquise dans ce domaine depuis 1977 et approuvé une expansion du programme de mise en valeur des ressources pétrolières, ce programme étant pour la première fois étendu au financement des activités de prospection. Les Administrateurs ont souligné la nécessité de procéder avec circonspection dans l'octroi d'un appui financier aux activités de prospection. Ils ont mis en relief aussi la nécessité d'accroître l'assistance technique consacrée à la planification et aux études dans le domaine de l'énergie, à la recherche et à la mise en valeur de tonnes d'énergie nouvelles et renouvelables. Il ressort de chiffres récents que, d'ici à 1985, les pays_en_développement importateurs de pétrole auront éventuellement un déficit de 4,35 millions de barils de pétrole par jour, et que le coût annuel total à prévoir pour combler ce déficit pourra atteindre 38,300 millions de dollars, soit 14,300 millions de plus qu'en 1975. En même temps, cependant, une étude demandée par la Banque au sujet de la situation sur le plan du pétrole et du gaz dans 70 pays_en_développement donne à penser que 23 d'entre eux (dont 14 sont actuellement des pays non producteurs de pétrole) ont des chance de trouver de "grosses" ou de "très grosses" quantités de pétrole, tandis que 15 autres (dont 13 sont actuellement des pays non producteurs de pétrole) ont des chances d'en trouver des quantités "raisonnables". Il n'est donc pas surprenant que l'offre de la Banque d'aider à mettre les ressources pétrolières en valeur ait reçu un accueil favorable de la part d'un nombre croissant de pays importateurs de pétrole. Depuis juillet 1977, la Banque a recruté des spécialistes de l'énergie, elle a consulté des compagnies pétrolières nationales et privées, et 50 missions de la Banque chargées de questions énergétiques se sont rendues dans plus de 20 pays_membres - en particulier dans ceux où il parait possible d'entreprendre rapidement un projet. (Au cours de l'exercice 1979 ont été approuvés 4 projets, dont deux en faveur de la production de pétrole et deux en faveur de la production de gaz naturel, pour un total de 112,4 millions de dollars.) Il est clairement apparu à la suite de ces missions que de nombreux pays ont besoin d'aide à tous les stades de la mise en valeur des ressources en pétrole: planification nationale en matière d'énergie, rassemblement de données et évaluation de ces données sur la base d'enquêtes effectuées par des experts, exploration des structures géologiques intéressantes, formation de techniciens et de cadres, conseils relatifs à la législation et a la réglementation fiscale et, dans de nombreux cas, assistance pour la négociation de contrats avec des compagnies étrangères. *{p. 19} Le besoin d'assistance se fait le plus sentir dans les pays importateurs de pétrole les plus petits et les plus pauvres, car seuls, quelques-uns d'entre eux ont des compagnies pétrolières nationales capables d'entreprendre elles-mêmes ou de faire entreprendre les travaux de mise en valeur des gisements pétrolifères. Vu l'ampleur des investissements de capitaux que cela exige et la nécessité de faire appel au savoir-faire technique de l'industrie du pétrole, l'un des principaux objectifs de la Banque est de favoriser l'intensification du courant de capitaux privés vers les pays_en_développement importateurs de pétrole, en particulier de capitaux à risques pour la prospection. A cette fin. il a été décidé que la Banque aiderait à financer la part imputable au pays hôte dans le coût d'un programme entrepris en association avec une compagnie pétrolière étrangère. Dans les cas où des compagnies pétrolières nationales sont techniquement et financièrement capables d'entreprendre elles-mêmes la prospection, la Banque sera également prête à fournir son aide. Des mesures rigoureuses seraient prises pour réduire les risques inhérents au financement des travaux de prospection. Des enquêtes géologiques et géographiques très sérieuses seront entreprises dans tous les cas. Les analyses de probabilité effectuées sur le plan financier et sur le plan technique au sujet des avantages et des risques doivent mettre en évidence qu'il existe de bonnes chances de découvrir du pétrole en quantités commercialement suffisantes. Les forages de prospection seront effectués par étapes et sur des aires limitées et leurs résultats seront soigneusement étudiés à chaque étape avant le passage à l'étape suivante, ou bien, s'il n'y a manifestement pas d'espoir, il sera mis fin au programme de prospection et le solde du prêt ou du crédit de la Banque sera annulé. Du fait que le risque pris par le gouvernement serait important, la Banque assumerait une plus grande responsabilité que d'habitude pour s'assurer que les propositions sont étudiées de très près. Dans le cas d'un prêt de la Banque, cette dernière appliquerait ses critères normaux en matière de solvabilité pour s'assurer que le total de ses prêts au pays en question reste dans des limites compatibles avec la prudence. Tout en reconnaissant que la Banque pouvait se mettre à financer avec précaution les activités de prospection, les Administrateurs de la Banque ont cependant noté que ce n'était la qu'une partie de toute une gamme d'activités - allant de la planification à la découverte et à la production de combustibles indigènes dans les pays_membres en développement. L'assistance se répartira par conséquent en 3 catégories: planification énergétique nationale, activités de prédéveloppement, et production de combustibles. Planification énergétique nationale. Il est ressorti de l'enquête demandée par la Banque au sujet de la situation sur le plan du pétrole et du gaz dans 70 pays_en_développement que 60 d'entre eux environ avaient besoin d'aide pour la mise au point de politiques et plans nationaux concernant ce secteur et pour la création ou le renforcement d'une agence nationale de l'énergie. Le programme de travail sectoriel et sous-sectoriel actuellement arrêté par la Banque pour 35 de ces pays sera étendu aux autres au cours des 5 prochaines années. Une aide sera fournie aussi pour la solution de certains problèmes juridiques, techniques et administratifs et pour la formation de personnel national. Activités de prédéveloppement. Ces activités peuvent se répartir en trois catégories: enquêtes géologiques, forages de prospection et préparation des projets. En ce qui concerne la première de ces catégories, il a été estimé que 54 pays au moins ont besoin d'aide pour évaluer et mettre à jour les données provenant d'enquêtes géologiques antérieures ou pour faire entreprendre de nouvelles enquêtes. Lorsqu'une telle assistance ne peut être obtenue à d'autres sources, la Banque est disposée à financer les enquêtes en question en accordant des prêts ou des crédits d'assistance technique. Il a été question ci-dessus de l'assistance que la Banque pourrait fournir pour la prospection. Pour ce qui est de la préparation des projets, la Banque accorderait des prêts et des crédits pour aider à financer des forages de préévaluation dans le cas de projets portant sur des produits minéraux combustibles. On pourrait avoir recours aussi au mécanisme de préparation des projets de la Banque pour financer les travaux de préparation dans la limite de 1 million de dollars qui a été fixée pour ce mécanisme. On estime qu'au cours des quelques prochaines années la Banque financera annuellement une dizaine d'enquêtes et un nombre analogue de projets de forage préliminaire. Exploitation du pétrole. On estime qu'au cours de l'exercice 1980 la Banque pourrait financer quelque 8 projets d'exploitation et que le nombre de projets passera à 12 d'ici à l'exercice 1983. Bien que plus de 50 pays_en_développement aient des gisements de charbon, 30 seulement d'entre eux en produisent actuellement, ce qui permet de pourvoir à 22% de la consommation d'énergie des pays_en_développement autres que ceux de l'OPEP. En 1977 la production de charbon des pays_en_développement n'a été que de 176 millions de tonnes, soit 6% de la production mondiale. Quatre pays seulement - l'Inde la Yougoslavie, la Turquie et le Viêt-nam - avaient à leur actif 83% de cette production. Dans les pays développés, l'augmentation rapide de la production de charbon est essentiellement entravée par la demande; les utilisateurs potentiels de charbon hésitent à accroître leur consommation de charbon pour la production d'électricité ou pour diverses utilisations thermiques industrielles à cause des problèmes de transport et d'environnement qui sont associés au charbon, et du fait que le public ne croit pas que le pétrole continuera longtemps de manquer. Dans les pays_en_développement, au contraire, ce sont les contraintes liées à l'offre qui empêchent une expansion rapide de la production de charbon à court et a moyen terme. Ces contraintes sont le résultat de plusieurs facteurs. *{p. 20} Tout d'abord, le fait que le charbon paraissait relativement peu intéressant à l'époque où le pétrole ne coûtait pas cher a entraîné un arrêt des enquêtes géologiques et des travaux de préinvestissement dans tous les pays_en_développement à l'exception du petit nombre de ceux qui avaient un secteur minier important. Étant donné que l'ouverture de mines de charbon et la mise en place des moyens de transport connexes prend en moyenne de 3 à 5 ans, le manque de renseignements géologiques et d'études de faisabilité pour des projets concernant le charbon signifie que de nombreux pays_en_développement doivent poursuivre les travaux de prédéveloppement pendant 2 à 4 ans avant de pouvoir prendre des décisions en matière d'investissement. Le long retard que cela entraîne a limité la croissance à court_terme de la production de charbon dans la plupart des pays_en_développement. En second lieu, alors que le rendement économique et financier des investissements consacrés au pétrole est élevé une fois que l'on découvre du pétrole, l'exploitation du charbon n'est que modérément rentable, pour plusieurs raisons: a) l'importance des investissements de capitaux nécessaires pour la mise en service d'une mine, la manutention de masse et le transport; b) les caractéristiques techniques et géologiques des réserves connues de charbon; et c) la vive concurrence internationale qui limite les prix d'exportation du charbon. En troisième lieu, la mise en exploitation d'une mine de charbon et la mise en place de l'infrastructure associée peuvent exiger à l'heure actuelle des dépenses se situant aussi bien à 20 dollars qu'à 150 dollars par tonne de production annuelle, ce qui pose de sérieux problèmes de financement et de concurrence avec d'autres projets d'investissement particulièrement prioritaires. En quatrième lieu, même lorsque l'on connaît bien la géologie d'un gisement de charbon, que des études de faisabilité ont été faites et que les capitaux nécessaires sont disponibles, le manque de cadres et d'ingénieurs et techniciens de la production et de l'utilisation du charbon pose un problème dans presque tous les pays_en_développement. Du fait de ces contraintes qui pèsent à court_terme et à moyen terme sur l'offre de charbon, on peut considérer que la production charbonnière des pays_en_développement n'augmentera guère de plus de 7 à 7,5% par an (alors qu'elle est déjà faible) jusqu'en 1990, pour atteindre alors 448 millions de tonnes d'équivalent charbon. Pour surmonter ces contraintes et assurer un approvisionnement à long_terme en charbon dans les pays_en_développement il faut: a) accélérer la prospection des gisements et les travaux de préinvestissement pour déterminer avec certitude l'ampleur et la viabilité des ressources charbonnières; b) encourager la prospection et le préinvestissement chaque fois que le charbon se révèle être le combustible le plus économique; et c) encourager la mise en oeuvre de projets d'exploitation charbonnière et la mise en place de l'infrastructure associée pour la consommation intérieure ou l'exportation de charbon toutes les fois que ces projets sont économiquement possibles. Ces deux dernières années la Banque a organisé, pour de tels projets, une filière qui devrait permettre d'accorder chaque année, jusqu'en 1983, des prêts à 2, 3 ou 4 projets de production de charbon et/ou de lignite. On estime que le coût total de ces activités de prospection et de mise en valeur des ressources en combustibles sera de l'ordre de 750 millions de dollars au cours de l'exercice 1980 et d'environ 1,500 millions de dollars d'ici à 1983 (à la valeur actuelle du dollar). Ce programme étant encore relativement nouveau, les Administrateurs sont convenus de suivre son évolution de près chaque année et de revoir annuellement la question du degré de participation de la Banque à ces activités. Il a été convenu aussi que l'affectation de fonds à ce programme ne devrait pas se faire au détriment des autres activités de la Banque, en particulier de son assistance directe aux démunis. Lors de leurs entretiens de juillet 1977, les Administrateurs sont convenus aussi d'élargir le rôle de la Banque dans l'octroi d'une assistance financière et technique pour la mise en valeur des ressources minérales dans ses pays_membres. Ils ont estimé que, de cette façon, les investissements étrangers - en particulier de capitaux à risques - pourraient être plus facilement disponibles que dans le passé récent pour la production de minéraux dans les pays_en_développement. Depuis cette décision, les activités de la Banque dans ce secteur ont consisté essentiellement à intensifier le dialogue avec les gouvernements des pays_en_développement intéressés, les coprêteurs éventuels et les compagnies minières au sujet du rôle de la Banque, ainsi qu'à élaborer un programme de travaux sectoriels et de projets permettant de financer chaque année, à partir du début des années 80, de 4 à 6 projets de mise en valeur des ressources minérales, charbon compris. Comme dans le cas du secteur pétrolier, la Banque s'est assuré les services d'un personnel approprié, et plus de quatre douzaines de missions ont été envoyées dans plus de deux douzaines de pays_en_développement pour identifier, préparer, évaluer et superviser des projets intéressant le secteur des minéraux non combustibles. L'expérience acquise au cours des deux dernières années a confirmé que la Banque - grâce à ses évaluations techniques, financières et économiques et à sa participation ultérieure au financement des projets - est bien placée pour jouer par sa "présence" un rôle de catalyseur. Dans la majorité des projets en cours de préparation dans le domaine des minéraux non combustibles, la participation de la Banque a, en fait, conditionné celle des bailleurs de fonds et des promoteurs étrangers. Il a été noté il y a 2 ans que, bien qu'un certain nombre de projets portant sur des minéraux non combustibles aient été préparés et poussés jusqu'au stade du financement, on ne les avait pas mis en oeuvre parce que les perspectives à moyen terme du marché des métaux n'étaient pas suffisamment bonnes pour garantir la viabilité financière et économique de nombre d'entre eux. *{p. 21} Si les prix de plusieurs métaux ont subi des hausses appréciables ces derniers mois, la situation d'ensemble n'a cependant pas sensiblement changé pour autant. En fait, au cours des 24 derniers mois les gouvernements des pays_en_développement, les compagnies minières privées et les sources internationales de capitaux ont les uns et les autres continué d'hésiter à investir dans de nouveaux projets portant sur la production de minéraux non combustibles dans les pays_en_développement. Cette hésitation est essentiellement due à ce que les perspectives à moyen terme du marché des métaux sont restées médiocres et que le rétablissement économique a été lent dans les pays_industrialisés. Ce n'est que lorsque les prix des métaux et la demande de minéraux non combustibles auront repris de la vigueur qu'il sera possible de dire avec plus de certitude si un programme élargi d'assistance technique et financière de la Banque peut sensiblement amplifier le courant d'investissements consacrés à la prospection des ressources minérales et à la production de minéraux dans les pays_en_développement. Les leçons à tirer de l'aménagement urbain. Depuis l'exercice 1972, la banque_mondiale a entrepris de s'acquitter d'un engagement majeur, celui d'aider à atténuer la pauvreté dans les villes; les raisons de cette initiative sont compréhensibles quand on voit ce que sont actuellement les conditions réelles de vie dans la plupart des pays_en_développement du monde: - Au cours du dernier quart de siècle, la population urbaine des pays_en_développement a augmenté au taux annuel de 5%, ce qui est presque le double du taux_de_croissance de l'ensemble de la population. - L'accroissement du nombre de gens vraiment pauvres qui vivent dans les villes est deux ou trois fois plus rapide encore. La banque_mondiale estime que près d'un tiers des citadins du monde en développement n'ont pas un revenu suffisant - et par conséquent ne consomment pas assez - pour avoir une vie productive. - La population urbaine du monde en développement se chiffre actuellement à 840 millions de personnes, ce qui représente 28% de la population totale des pays_en_développement. - D'ici à l'an 2000, selon des estimations des nations_unies, il y aura 1,200 millions de personnes en plus qui, dans les pays_en_développement, vivront dans un milieu urbain. Sauf dans le cas des pays les plus pauvres de l'Asie du Sud et de l'Afrique, la moitié au moins de la population des pays_en_développement vivra dans des zones urbaines. - Il y aura peut-être à cette date jusqu'à 600 millions d'habitants des villes qui n'auront pas raisonnablement accès à des conditions minimales de nutrition et d'hygiène, à l'eau potable, à l'éducation de base et au logement. Au cours des 7 derniers exercices, la Banque a fourni une assistance de 1,114 millions de dollars pour aider à financer 42 projets urbains, d'un coût total de 2,542 millions de dollars. Mais l'ampleur du processus d'urbanisation, avec tous les problèmes qui en résultent, est telle que les projets appuyés par la Banque dans le secteur urbain ne peuvent contribuer à régler qu'une très petite partie du problème. C'est pourquoi les projets urbains doivent nécessairement se justifier autant par leur influence à plus long_terme sur les politiques urbaines et les institutions que par les avantages directs qui peuvent en découler. Un examen des projets d'aménagement urbain entrepris avec l'assistance de la Banque et consistant à organiser des trames d'accueil ou à assainir des bidonvilles au profit de citadins peu fortunés donne à penser que, malgré les difficultés de mise en oeuvre, de tels projets se justifient pour les 2 raisons évoquées ci-dessus. L'évolution des projets d'aménagement urbain entrepris aux Philippines fournit un excellent exemple de la manière dont l'intervention de la Banque peut influer sur le cours des événements autrement qu'en procurant des avantages immédiats. En mai 1976, la Banque a approuvé un prêt de 32 millions de dollars aux Philippines pour aider à financer un projet d'amélioration des taudis et d'aménagement de trames d'accueil dans la zone de Tondo, située en bordure de mer, à Manille. Bien que le projet se subdivisât en nombreux éléments, il se caractérisait surtout par la mise en place de services urbains (trottoirs, installations pour l'alimentation en eau et l'évacuation des eaux usées, écoles, centres sanitaires, centres commerciaux, etc:) à l'intention de quelque 180,000 personnes ayant vécu jusqu'alors dans des taudis, et par l'aménagement, à proximité, de quelque 2 000 parcelles viabilisées destinées à des familles de squatters touchées par l'expansion d'une partie de la zone portuaire de Manille et par la construction d'une grande artère publique. Ce prêt est venu après des mois de pourparlers entre le Gouvernement des Philippines et la Banque - pourparlers qui les ont amenés à reconnaître que les grands programmes de mise en place de services urbains ne peuvent convenir que si l'on prend le soin de s'assurer qu'ils sont accessibles financièrement et, par conséquent, qu'il est possible de les répéter. C'est ainsi qu'aux Philippines, comme dans d'autres pays, on a appliqué pour les services et les logements, sur le plan de la conception et de la construction, des normes plus économiques que celles des projets classiques de construction d'habitations "à bon marché", et que l'on s'est efforcé de tirer le meilleur parti possible des bâtiments existants, au lieu de détruire au bulldozer les bidonvilles et les taudis. En plus du faible prix de revient, la possibilité de répéter les projets impliquait la nécessité d'en récupérer le coût auprès des bénéficiaires, auxquels il fallait donner accès au crédit à plus long_terme. *{p. 22} Le projet de 1976 a prouvé la validité de ces principes. Tout semble confirmer que la zone visée a maintenant pris le bon départ et que les investissements_privés des résidents ont été plus importants encore qu'on ne l'avait prédit auparavant. La principale contribution peut-être du projet a cependant été son impact sur la politique des pouvoirs_publics. La zone métropolitaine de Manille (5,5 millions d'habitants) est caractérisée par une grande disparité des revenus et des niveaux_de_vie. On estime que près d'un tiers de la population de la ville vit dans des taudis et des bidonvilles qui manquent de services sanitaires et où règnent la malnutrition, la mortalité infantile et les maladies parasitaires et intestinales. Après une période initiale au cours de laquelle elle a consacré une grande partie de ses ressources à réinstaller ailleurs des squatters qui vivaient le long des canaux de drainage et autres voies d'eau de la grande banlieue de Manille, l'Agence nationale du logement a entrepris (et développe maintenant activement) un programme d'assainissement des taudis à l'échelle nationale. Quelque 450 zones qui sont susceptibles d'être assainies dans la grande banlieue de Manille et qui compte au total 1 million d'habitants ont été délimitées, et dans la plupart d'entre elles les conditions sanitaires sont analogues à celles de Tondo. En juin 1977 ont été signés 2 décrets présidentiels faisant de l'assainissement des taudis une politique nationale. Il y était précisé en outre que les squatters ne pouvaient être déplacés que par la mise en place d'une infrastructure publique, et qu'aucun squatter ne devait être contraint à aller se réinstaller en un endroit éloigné. Les autorités locales de 14 villes et municipalités de la grande banlieue de Manille ont constitué des équipes techniques permanentes chargées d'élaborer des plans et des études de faisabilité pour l'assainissement et l'amélioration des taudis, et des équipes analogues ont été mises en place dans les villes régionales de Cebu, Davao, Cagayan de Oro, et Baguio. D'autres institutions nouvelles importantes, récemment créées dans le pays, commencent à exercer une influence sensible sur l'évolution de la politique nationale d'urbanisation. En plus de l'Agence nationale du logement, créée pour placer sous une même direction les efforts de l'État en faveur du logement, qui jusque-là étaient dispersés et relevaient de 6 organismes nationaux distincts, le gouvernement a formé un Ministère des établissements humains chargé de la planification de l'habitat à l'échelle nationale. Des entretiens qui ont eu lieu récemment entre la Banque et ces institutions gouvernementales ont porté sur les 2 questions urbaines qui sont primordiales aux Philippines et auxquelles la Banque s'intéresse de plus en plus dans la stratégie qu'elle applique en matière de prêts pour l'urbanisation: la nécessité de mettre en oeuvre une stratégie efficace en ce qui concerne le développement urbain et régional, et celle de réduire les grandes disparités qui caractérisent les zones urbaines sur le plan de l'accès à l'infrastructure de base en matière de santé et d'hygiène publiques. A la suite de ces entretiens, et comme complément au projet approuvé au cours de l'exercice 1976 pour la zone de Tondo, la Banque a approuvé un autre prêt de 32 millions de dollars au cours du dernier exercice. Le projet en question, qui met l'accent sur l'élaboration de nouveaux arrangements institutionnels importants visant à éliminer les disparités les plus graves qui existent dans le niveau des services fournis, aidera le gouvernement à trouver des solutions d'un coût abordable aux problèmes de la pauvreté, du logement et de l'assainissement du milieu dans les 4 agglomérations les plus importantes des Philippines (Manille et sa banlieue, Cebu, Davao et Cagayan de Oro). La partie du projet qui porte sur l'assainissement des taudis et la réinstallation, dans le cas des villes de province - soit 24% environ du coût total du projet - est conforme à l'important changement de politique des pouvoirs_publics qui, aux programmes de réinstallation coûteux et subventionnés, ont préféré l'amélioration des logements existants avec récupération du coût des services fournis. Au titre des projets actuellement mis en oeuvre avec l'assistance de la Banque dans les pays_en_développement, des terrains viabilisés sont mis à la disposition de quelque 1,250,000 habitants pauvres des villes; les projets d'assainissement en concernent 4,5 millions d'autres. Il y a déjà assez de projets suffisamment avancés pour montrer que l'approche adoptée par la Banque peut sans aucun doute permettre de fournir des logements acceptables, des services d'utilité publique et d'autres services à un coût que la plupart des habitants pauvres des villes peuvent supporter et a une fraction seulement du coût des anciens programmes publics de construction de logements à bon marché. De plus, les services_de_santé, d'éducation et autres services financés par le budget des autorités locales peuvent certainement être fournis à des coûts qui ne sont pas prohibitifs et qui sont bien inférieurs aux coûts des pratiques antérieures. Malgré le niveau particulièrement économique des normes appliquées, les projets en question se traduisent manifestement par une grande amélioration des conditions_de_vie des habitants pauvres des villes, et leur coût peu élevé offre de bien meilleures perspectives de pouvoir loger les milliers et les milliers de gens qui viennent grossir chaque année la population urbaine. La politique des pouvoirs_publics n'aurait probablement pas changé aussi vite, aux Philippines comme ailleurs, s'il n'avait pas été prouvé qu'il est possible de concevoir des projets urbains financièrement abordables, susceptibles d'être répétés et couvrant leurs frais - et que par ailleurs les conditions_de_vie des bénéficiaires s'en sont trouvées réellement améliorées. Les premiers projets d'aménagement de trames d'accueil qui ont bénéficié du concours de la Banque étaient censés toucher des familles dont les revenus pouvaient aller jusqu'à un niveau qui n'était guère inférieur à la médiane. Par rapport aux programmes classiques entrepris par les pouvoirs_publics en faveur du logement, cela était déjà en soi un progrès. Les projets retenus par la Banque ont depuis lors été affinés et adaptés de manière à toucher des familles urbaines ayant un revenu beaucoup plus faible, à l'exclusion souvent des seules couches les plus pauvres, représentant 10 à 20%, de la population. *{p. 24} L'amélioration progressive des connaissances en matière de conception technique - non seulement parmi le personnel de la Banque mais aussi dans le cas des consultants et des autorités locales, à la suite des initiatives de la Banque - a été un des éléments essentiels de ce processus. On a mis au point de nouvelles méthodes et de nouveaux instruments d'analyse, par exemple, pour faire le bilan des avantages et des inconvénients de telle ou telle conception technique. Du fait que la valeur_marchande des terrains où sont entrepris les projets est souvent bien supérieure au prix de revient, il est apparu possible de demander plus, pour les parcelles à usage commercial et les parcelles attribuées aux familles à revenu relativement élevé, que la fraction du coût correspondant à la dimension de la parcelle, et de demander d'autant moins aux familles pauvres. Les projets qui visent à assainir et améliorer les taudis et les bidonvilles peuvent être profitables à des gens qui se situent encore plus bas sur l'échelle des revenus. Un exemple frappant en est le programme d'amélioration entrepris à Kampung, en Indonésie, où 3 projets bénéficiant de l'assistance de la Banque permettent de toucher plus de 4 millions de personnes qui vivent dans les quartiers les plus pauvres de 5 villes et d'améliorer sur des points essentiels leurs conditions_de_vie, pour un coût d'environ 45 dollars par personne. De tels projets d'amélioration des bidonvilles existants constituent un important complément à l'aménagement de trames d'accueil, qui accroissent le parc total de logements disponibles pour une population en pleine expansion. De plus, l'aménagement de trames d'accueil ou l'assainissement des bidonvilles peut être profitable aux habitants pauvres des villes pour qui ces logements modestes sont encore trop chers. En effet, la viabilisation de terrains supplémentaires et l'impulsion donnée à la construction de nouveaux logements ou à l'agrandissement de logements anciens rendent disponibles pour la location un plus grand nombre de pièces qui ont souvent une importance critique pour les personnes particulièrement pauvres. L'agencement rationnel des trames d'accueil dans de bonnes conditions d'économie, leur implantation à proximité des sources d'emploi et les facilités plus grandes qu'elles offrent sur le plan des transports, de la santé et de l'éducation, tout cela contribue à améliorer les conditions_de_vie dans les villes, encore qu'il soit difficile, voire impossible, d'évaluer cette contribution quantitativement. L'occupation rapide des terrains destinés à des activités commerciales et autres activités_professionnelles montre quel rôle ils jouent dans la création_d'_emplois productifs, même si c'est jusqu'à présent à une échelle limitée. L'expansion manifeste du commerce et des petites entreprises sur les terrains viabilisés dans le cadre des projets de ce genre se traduit aussi par une augmentation sensible de la production locale, en même temps que de l'emploi, encore qu'on ne puisse, à cause des nombreux effets secondaires, mesurer l'accroissement de l'emploi qui est dû à un projet déterminé. Cette expansion locale de l'activité économique - qui contribue à accroître la production nette, l'épargne et l'emploi - est directement attribuable en partie aux travaux de construction associés aux dits projets, et en partie aux effets indirects de l'amélioration des possibilités d'accès et des transports. Il ressort aussi de l'expérience acquise jusqu'à présent que, dans le cas d'une série de projets successifs, il est nécessaire de surmonter certaines des difficultés inhérentes à la mise au point de politiques et de programmes appropriés dans ce domaine. La pénurie générale de personnel local même peu qualifié et les délais nécessaires pour modifier les façons de faire et les habitudes, notamment en ce qui concerne les terres et le régime foncier, rendent particulièrement difficile la mise en oeuvre des premiers projets et limitent les progrès qui peuvent être accomplis. Pourtant, sans l'impulsion donnée par les projets initiaux, il est douteux que l'on puisse réduire et encore moins éliminer - dans un proche avenir nombre des obstacles qui s'opposent à l'application de mesures plus rationnelles pour faire face aux besoins de populations urbaines en constant accroissement. Comme exemples évidents de problèmes qui peuvent être atténués grâce à une série de projets successifs, il faut citer ceux qui ont trait au recouvrement des sommes dues mensuellement par les occupants des terrains aménagés et à la nécessité de trouver d'autres sources possibles de financement. Les bons résultats obtenus à l'occasion de certains projets entrepris avec l'assistance de la Banque montrent qu'il est tout à fait possible de mettre sur pied des systèmes adéquats de recouvrement, en particulier s'il y a discussion préalable des obligations et participation accrue du public. Il est cependant habituellement nécessaire de considérer la mise au point de systèmes appropriés de recouvrement comme une chose qui peut fort bien ne pas être tout à fait possible dans le cas d'un projet initial. Des considérations analogues jouent dans le cas des problèmes dus à l'insuffisance des ressources financières des municipalités et au fait que leurs procédures budgétaires sont inadéquates, ou lorsqu'il s'agit de prélever un intérêt sur les prêts au logement pour qu'ils aient un rendement positif. La perception d'un intérêt dans le cas des projets urbains bénéficiant d'un prêt de la Banque s'est faite jusqu'ici avec beaucoup de facilité, mais l'existence de taux de faveur pour d'autres programmes de construction de logements destinés a des groupes plus aisés et les défauts généraux de structure des barèmes nationaux ont tendance à limiter l'ampleur des progrès réalisables dans le cas d'un projet particulier. Ces considérations montrent que l'impact des projets d'aménagement de trames d'accueil et d'assainissement se fait encore sentir bien après l'achèvement du projet - c'est-à-dire après le décaissement des fonds et la fin des travaux de construction correspondants - et bien au-delà du secteur directement visé par le projet. Au moment où les projets sont officiellement terminés, il est possible que les intéressés aient seulement commencé à occuper les parcelles viabilisées, et les incidences que ces projets peuvent avoir à plus long_terme, aussi bien pour les occupants que pour le programme et les décideurs, ne seront alors visibles qu'en partie. Il sera donc nécessaire au bout du compte d'évaluer l'impact des projets sur une période plus longue. *{p. 25} On craignait à un moment que les projets d'aménagement urbain ne se révèlent plus difficiles à mettre en oeuvre que les opérations plus classiques de la Banque. En fait, cependant, cette mise en oeuvre s'est généralement faite dans des conditions rassurantes, même s'il subsiste de nombreuses difficultés. La proportion de projets de ce genre qui est considérée comme soulevant des problèmes majeurs ou des difficultés moyennes n'est pas plus grande que dans les autres secteurs. Si l'expérience que la Banque a acquise en matière de prêts dans ce domaine et dans d'autres domaines nouveaux est encore trop limitée pour qu'on puisse en tirer des conclusions fermes, les faits semblent cependant donner de bonnes raisons de penser que l'évolution des projets urbains entrepris avec l'assistance de la Banque n'est pas incompatible avec le maintien de normes élevées sur le plan de la réalisation. Les leçons tirées des opérations que la Banque a menées à bien depuis l'exercice 1973 dans le secteur urbain portent donc à croire qu'il est possible d'atteindre l'objectif fixé par la Banque pour les prêts de ce genre - à savoir que d'ici à l'exercice 1980 un tiers au moins de tous les prêts accordés pour l'aménagement des villes se traduisent par des avantages directs pour la population pauvre. Cette fraction de 33% correspond en gros à la proportion de gens pauvres qui vivent dans les villes du monde en développement. Si l'on peut vraiment les atteindre, cela devrait leur procurer des avantages sensiblement supérieurs à ceux qu'ils peuvent normalement attendre des investissements publics. Pourtant le manque d'expérience, tant à la Banque que parmi ses emprunteurs, en matière de projets urbains axés sur l'amélioration du sort des pauvres, a entravé la mise en place rapide d'un programme d'aménagement urbain. Les délais nécessaires pour qu'un projet initial voie le jour dans un pays sont inévitablement longs. Cela n'a cependant pas été du temps perdu, car les projets initiaux servent à jeter les bases de toute une série de projets ultérieurs. A d'autres égards, cependant, l'exercice 1979 n'a plus rien de commun avec l'époque où, il y a 7 ans, a été approuvé le premier projet d'aménagement urbain bénéficiant de l'aide de la Banque. Bien qu'il soit encore trop tôt pour dire que ce qui était une initiative presque révolutionnaire en 1972 est maintenant devenu quelque chose de classique, on peut cependant affirmer que les conceptions qui sont à la base du programme de la Banque sont généralement tout au moins reconnues à l'heure actuelle comme justifiées, et qu'on les adopte de plus en plus. On admet beaucoup plus le fait que l'aménagement urbain n'a pas à être un développement au profit de "l'élite urbaine", mais qu'il y a de graves problèmes de pauvreté à résoudre dans les zones urbaines et que le développement d'une économie urbaine viable doit être un des éléments d'une stratégie globale de développement_régional. Le programme de la Banque a joué un rôle primordial dans ce changement d'attitude, qui fait qu'au lieu de se refuser le plus souvent, comme autrefois, à reconnaître les dimensions des problèmes toujours plus graves des villes, ou d'essayer sans succès de les régler, on cherche aujourd'hui à analyser d'une manière beaucoup plus positive les difficultés qui existent et à les surmonter. La contribution du programme de la Banque à ce changement d'attitude est peut-être la plus importante des choses à mettre à son actif jusqu'à présent. Questions d'environnement. Avec la création, en 1970, du poste de Conseiller pour l'environnement (devenu depuis le Bureau des affaires d'environnement et de santé - OEHA), la Banque a été la première institution d'aide au développement qui ait passé systématiquement au crible les projets de développement pour déterminer leurs incidences sur l'environnement et la santé. Au début, ce contrôle était nécessairement un contrôle "de dernière heure", du fait qu'il fallait prendre des décisions concernant des projets qui avaient déjà progressé bien avant dans le "cycle" des opérations auxquelles la Banque soumet chaque projet (identification, préparation, évaluation, négociation). Au fil des ans, cependant, les questions d'environnement en sont venues à être examinées par routine et en tant que partie intégrante de l'analyse de chaque projet de la Banque, et il a été instamment demandé aux emprunteurs de prendre en considération, lorsqu'ils définissent des projets, toutes les questions concernant l'environnement et la santé. A l'heure actuelle les opérations systématiques de la Banque qui ont trait à l'environnement se décomposent en plusieurs parties, dont quatre sont décrites ici. Surveillance des projets sous l'angle de l'environnement. Plus de 700 projets de la Banque qui sont actuellement en préparation devraient avoir des incidences écologiques. Un système de surveillance précédemment mis en place par l'OEHA permet aux services opérationnels de la Banque d'examiner ces problèmes en temps opportun et de manière appropriée. En outre, les quelque 750 projets et plus qui ont des incidences sur l'environnement et la santé sont suivis de près, ce qui permet de contrôler l'efficacité des mesures prises, de prendre des mesures correctives et d'appliquer les leçons de l'expérience aux projets en préparation. *{p. 27} Tri des projets sous l'angle de l'environnement. Tous les projets susceptibles de bénéficier d'une assistance de la Banque font l'objet d'un tri qui permet de donner d'emblée le feu vert à nombre d'entre eux parce que leurs incidences sur l'environnement et la santé ne paraissent pas poser de sérieux problèmes. Les incidences écologiques de ceux qui n'obtiennent pas le feu vert sont le plus souvent évaluées directement par les services de la Banque; les autres projets - environ 8% du total - nécessitent un travail plus approfondi. Au total on a ainsi repéré plus de 100 projets qui soulevaient, sur le plan de l'environnement et de la santé, d'importants problèmes nécessitant une attention particulière. Évaluation sous l'angle de l'environnement. L'examen intensif auquel sont soumis les projets qui ont des incidences écologiques majeures comprend en général une évaluation de ces incidences qui est effectuée sur le terrain et qui peut prendre plus ou moins de temps - quelques semaines seulement de travail pour un seul consultant ou un fonctionnaire de la Banque, ou au contraire jusqu'à 5 mois de travail pour une équipe embrassant plusieurs disciplines. La plupart de ces évaluations spéciales se sont traduites par l'incorporation, dans les plans relatifs au projet ou dans l'accord de prêt, de mesures importantes concernant l'environnement et la santé. Projets portant sur l'environnement. Au cours de l'exercice 1974, les Administrateurs de la Banque ont approuvé une proposition tendant à autoriser la Banque à prêter directement de l'argent pour des projets consacrés à l'environnement. Depuis lors, les gouvernements des pays_en_développement ont accordé une attention accrue aux projets portant sur les forêts et le reboisement, la conservation des sols, la lutte contre la désertification, ou contre les inondations, la gestion des terrains de parcours, la réduction de la pollution de l'air et de l'eau, et la protection de la faune. Un nombre croissant de projets de la Banque, et un nombre beaucoup plus grand encore d'éléments de projets, ont été conçus pour répondre à ces besoins. Pendant l'exercice 1979, les Administrateurs de la Banque ont passé en revue la politique et les pratiques suivies par la Banque pour ce qui a trait à l'environnement et ils ont vivement préconisé la maintien de la politique qui consiste à essayer, dans les activités relatives aux projets, d'adapter les normes de protection et de contrôle de l'environnement aux circonstances propres au projet lui-même et au pays, et d'incorporer aux projets de la Banque toutes mesures appropriées concernant l'environnement et la santé. La Banque est résolue à faire à l'avenir de plus grands efforts pour entreprendre une "rétroévaluation" de certains projets sous l'angle de l'environnement afin de déterminer le degré d'exactitude des prévisions écologiques, l'efficacité des mesures de contrôle prescrites et celle de la supervision, par les services de la Banque, des aspects écologiques des projets qu'elle finance. De tels renseignements sont importants pour l'amélioration de la qualité des travaux de la Banque, car il arrive que certains problèmes d'environnement n'apparaissent que des années après la réalisation d'un projet. La Banque continuera en outre d'essayer de persuader les autres institutions de prêt - en particulier les institutions de financement du développement, dont beaucoup accordent actuellement moins d'attention aux conséquences écologiques des investissements proposés - d'harmoniser leurs politiques et leur façon de traiter les questions relatives à l'environnement. Les efforts que la Banque déploie pour promouvoir les programmes nationaux relatifs à l'environnement et l'élaboration de projets connexes seront également intensifiés, en particulier dans ceux des pays_en_développement où les ressources écologiques et les ressources renouvelables ont pu se dégrader d'une manière telle que des mesures s'imposent d'urgence pour y remédier. L'attention, cependant, se portera aussi sur les pays où l'environnement n'a pas, jusqu'à présent, souffert beaucoup d'une mauvaise gestion. Le fait que les gouvernements des pays_en_développement se rendent de plus en plus compte qu'un investissement relativement mineur consacré dès le début à la prévention est habituellement beaucoup moins coûteux, et en même temps plus efficace, que des mesures correctives qui ne peuvent manquer de devenir nécessaires par la suite, a contribué pour beaucoup à faire mieux accepter et aspect des travaux de la Banque. L'expérience a montré qu'il est possible d'assortir les projets de développement de mesures appropriées visant à protéger l'environnement et la santé, et de le faire à un coût à la fois peu élevé - entre 0 et 3% - et acceptable pour l'emprunteur et pour les gouvernements des pays_en_développement. Répartition des risques de change. Au cours de la dernière décennie la Banque a diversifié ses sources d'emprunt; alors qu'auparavant elle s'adressait surtout au marché de capitaux privés des États-unis, elle s'est mise à emprunter sur les marchés financiers d'Allemagne, de Suisse et du Japon, ainsi que d'autres pays, y compris ceux qui exportent du pétrole. Ce faisant, la Banque a contracté pour près de 16 milliards de dollars d'emprunts libellés en monnaies autres que le dollar des États-unis. Étant donné que le produit des emprunts de la Banque lui sert à accorder des prêts, la ventilation de ces emprunts en plusieurs monnaies s'est traduite par une diversification des risques que ses emprunteurs courent en matière de change. Ces dernières années les taux_de_change des diverses monnaies dans lesquelles la Banque emprunte et prête se sont sensiblement modifiés. Ces modifications ont en majeure partie alourdi le service_de_la_dette des emprunteurs, tant dans la monnaie du pays emprunteur qu'en dollars des États-unis, monnaie dans laquelle sont libellés les engagements de prêt de la Banque. Elles ont également accentué les différences qu'il y a toujours eu d'un emprunteur à l'autre, dans le cadre des opérations de la Banque, en ce qui concerne les effets des taux_de_change. En d'autres termes, du fait que les emprunteurs ne sont pas tous exposés de la même manière aux effets des variations du change, les importantes variations que les rapports de change ont accusées ces dernières années ont imposé des charges inégales aux emprunteurs de la Banque, du moins à court_terme. *{p. 28} On a suggéré plusieurs méthodes pour répartir uniformément les risques de change entre les emprunteurs: constitution d'un "pool" monétaire, différenciation des taux_d'_intérêt, et modification des attributions de devises. Une étude approfondie de ces diverses solutions a permis de conclure que la meilleure façon de parvenir à l'équité était d'adopter la première de ces méthodes. Il s'agit d'une méthode simple qui vise à éliminer les inégalités évidentes découlant du système actuel par une modification des procédures comptables. En évitant que le groupe des emprunteurs dans son ensemble ne soit défavorisé par les variations du taux_de_change, le système de "pool" monétaire assurerait a tout moment une répartition uniforme des risques de change auxquels sont exposés tous les prêts visés par le système. La participation à ce plan pourrait être particulièrement utile pour les petits emprunteurs dont l'encours des prêts n'est pas suffisant (ou pour lesquels les décaissements ne sont pas assez fréquents) pour qu'une répartition "naturelle" des risques puisse se faire. L'adoption d'un système de "pool" monétaire a été approuvée par les Administrateurs de la Banque au cours du dernier exercice, et il est actuellement prévu que l'organisation et la mise en oeuvre du système devraient être achevées pour le 1er juillet 1980. La nature des opérations des sociétés financières de développement (SFD) est à de nombreux égards différente de celle des opérations qu'effectue l'emprunteur typique de la Banque. Les SFD sont des intermédiaires financiers dont le rôle consiste à trouver des capitaux en quête d'investissement et à les rétrocéder sous forme de prêts. Elles ne prennent pas elles-mêmes de risques en matière de change; ces risques sont répercutés sur l'emprunteur secondaire ou supportés par l'État. Dans le premier cas, les emprunteurs secondaires des SFD ne sont pas protégés par la répartition naturelle des risques qui met à l'abri ceux qui empruntent souvent et beaucoup à la Banque. Il était donc compréhensible que nombre d'entre eux en.soient venus à n'accepter qu'avec réticence un risque de change sans aucun rapport avec la source des marchés passés ou les recettes de devises. Cette réticence était encore accentuée par le fait que les procédures de la Banque ne permettaient pas aux emprunteurs secondaires de savoir, au moment on il prenaient des engagements, en quelle monnaie ils auraient à rembourser leur dette (en dollars des États-unis, en francs suisses. en deutsche mark, en yens japonais ou en quelque autre monnaie). De nombreuses SFD ont appelé l'attention de la Banque sur ce problème et ont indiqué que, dans ces circonstances, elles ne seraient pas en mesure de rétrocéder une part importante des prêts contractés par elles auprès de la Banque. Cela allait à l'encontre de l'objectif que la Banque visait en accordant des prêts par l'intermédiaire des SFD pour encourager les investissements productifs dans le secteur_privé des pays_membres. Pour résoudre ce problème, y compris ceux que les SFD rencontrent au titre des prêts déjà accordés par la Banque, cette dernière a décidé à titre intérimaire, au cours de l'exercice 1979, de modifier ses méthodes de décaissement. Le changement de méthode ne concernerait que les décaissements effectués, au titre de prêts existants ou nouveaux, aux SFD qui sont dans l'obligation de répercuter sur les emprunteurs secondaires la totalité des risques de change inhérents à un prêt de la Banque. Depuis le 15 mars 1979, chaque décaissement de ce genre a été effectué pour moitié en dollars des États-unis et pour moitié en deutsche mark, en francs suisses ou en yens japonais. Cette façon de faire n'élimine naturellement pas tout à fait les risques de change, mais elle réduit cependant l'effet des fluctuations du rapport de change entre les différentes monnaies et, par conséquent, donne aux entrepreneurs une base plus ferme pour évaluer la rentabilité de leurs investissements. Cette procédure intérimaire sera revue lorsque le système de "pool" général des monnaies sera mis en application. Il reste aussi à trancher la question de savoir si une telle procédure doit être appliquée aux SFD des pays dont le gouvernement a accepté de prendre entièrement à sa charge le risque inhérent aux fluctuations du change. Il y a dans les pays à revenu moyen 2 ou 3 institutions de crédit agricole qui rétrocèdent une grande partie des prêts de la Banque à des entreprises agricoles et répercutent ainsi les risques de change sur les emprunteurs secondaires. La même procédure de décaissement sera appliquée a ces emprunteurs. La grande majorité des banques de crédit agricole auxquelles la Banque accorde des prêts sont cependant protégées par leur gouvernement contre les risques de change. *{p. 29} Coordination et coopération extérieures. Institut de développement_économique. L'exercice 1979 a marqué le début du programme quinquennal de l'Institut de développement_économique (IDE) pour la période 1979-83. Ce programme prévoit: a) une aide accrue pour les instituts de formation à l'étranger, sous forme d'enseignements, de conseils sur les méthodes de formation, de planification et de gestion des cours, et de fourniture de matériel pédagogique préparé par le personnel de l'IDE; b) un plus grand nombre de cours au niveau national et régional, notamment en Afrique; et c) l'introduction, les essais et la mise au point, dans son programme d'enseignement à Washington, de nouveaux cours et de séminaires innovateurs de courte durée. Dans l'esprit de cette stratégie, l'IDE a offert, pendant l'exercice 1979, 11 cours et 3 séminaires à quelque 400 participants à Washington, et il a apporté son appui outre-mer à 33 cours et séminaires destinés à quelque 850 participants. Un tiers de ces cours et séminaires à l'étranger, qui se sont tenus au niveau régional, étaient ouverts à des fonctionnaires originaires de pays parlant la même langue, ayant une culture semblable ou venant d'une même région. Les autres étaient ouverts aux ressortissants de pays déterminés. Les programmes de Washington comportaient deux nouveaux cours: l'un sur la population et le développement, l'autre sur la préparation, l'évaluation et la gestion de projets de chemins de fer. Un cours portant sur les banques de développement a également été mis en place pour la première fois en espagnol. Le cours sur les projets de développement_rural a été donné pour la deuxième fois en français et, pour la deuxième année consécutive, l'Institut des nations_unies pour la formation et la recherche a dirigé, de concert avec l'IDE, un séminaire (cette fois-ci, bilingue anglais-français) sur le développement_économique et son cadre international pour le personnel des missions diplomatiques auprès des nations_unies. De même, pour la deuxième année de suite, l'Institut a proposé un séminaire sur les méthodes d'enseignement et la conception des programmes; il a également organisé un nouveau séminaire de deux semaines destiné aux cadres supérieurs des banques de développement. A l'étranger, l'IDE a poursuivi ses programmes de coopération avec divers instituts de formation. Les cours et les séminaires régionaux ont été les suivants: un cours sur les projets de crédit rural à Los Banos, patronné en commun par l'Université des Philippines et le Centre régional d'Asie du Sud-est pour l'étude et la recherche en agriculture au niveau des diplômés; un cours général sur les projets à Bagdad, avec l'Institut arabe de planification; un cours sur les projets industriels à Tokyo, avec le Centre de développement_international du Japon; et 3 cours sur les transports dans différentes régions: l'un à Brasilia (Brésil) avec le Centre de formation au développement_économique; un autre à Arusha (Tanzanie) avec l'Institut de gestion est-africain, et un troisième à Dacca, avec l'Institut du Bangladesh pour les études sur le développement. Au terme du cours sur les transports donné à Dacca, un séminaire expérimental s'est tenu à Katmandou, Népal, pour les responsables de participants du sud asiatique aux précédents cours sur les transports de l'IDE qui s'étaient tenus à Washington, au Bangladesh et au Pakistan. En amérique_latine, l'IDE s'est joint à l'Association des banques argentines pour élaborer un nouveau programme de formation destiné aux pays du bassin du Rio de la Plata (Argentine, Bolivie, Brésil, Paraguay, Uruguay), sous la forme d'un premier séminaire qui s'est tenu à San Nicolas, à l'intention des principaux cadres responsables du secteur_public et privé, suivi d'un premier cours sur les projets agro-industriels à Buenos Aires. L'IDE a également apporté son appui à l'organisation au Brésil d'un deuxième séminaire destiné aux institutions de formation ibéro-américaines. A la demande du Gouvernement nigérian, l'IDE a apporté son aide à l'Institut nigérian de recherches économiques et sociales, qui a offert des cours de formation aux fonctionnaires chargés de l'élaboration du quatrième plan quinquennal de développement de ce pays. L'IDE s'est également associé aux institutions locales et aux départements ministériels pour donner des cours sur des projets généraux en Libye et en Espagne; sur des projets industriels au Bangladesh et en Irak; sur des projets de transport en Égypte, en Indonésie, au Pakistan et en Roumanie; et sur le développement urbain en Inde. Au Pakistan et en Inde, 2 autres cours ont porté sur des sujets particuliers relatifs à l'analyse de la politique de développement, à la prise de décisions et à la mise en oeuvre. En Égypte, un séminaire d'une semaine, destiné aux principaux fonctionnaires responsables des transports, a été patronné conjointement par l'IDE et le Ministère égyptien des transports. Sur 7 autres cours nationaux, l'IDE, tout en ne prévoyant que peu ou pas d'enseignement direct, a apporté son appui à la planification et a la conception des programmes, au choix des conférenciers et à la fourniture des matériels destinés à la formation. Il s'agissait d'un cours sur les projets de développement_rural au Bangladesh; d'un cours sur les projets d'adduction d'eau au Chili; de 2 cours sur les projets généraux, agricoles et agro-industriels en Indonésie; d'un cours sur les projets industriels et agro-industriels en Tanzanie; d'un cours sur les projets agricoles et industriels au Venezuela; et d'un cours sur les projets routiers en Yougoslavie. *{p. 101} Le nombre de fonctionnaires qui ont passé un certain temps à l'IDE a continué d'augmenter. Bon nombre d'entre eux se sont intéressés à appliquer l'expérience de l'IDE aux activités de formation de leurs propres instituts ou départements ministériels. L'an passé, le personnel de l'IDE a réalisé plusieurs collections de matériels de formation susceptibles d'être utilisés indépendamment par d'autres institutions dans les pays_en_développement. Les efforts déployés dans ce sens seront accentués pendant les quelques prochaines années, dans le cadre du programme quinquennal de l'IDE. Coordination de l'aide. A la demande des gouvernements qui accordent de l'aide comme de ceux qui en reçoivent, la Banque a continué de prendre des initiatives pour mettre en place divers mécanismes de coordination de l'aide en faveur d'un certain nombre de pays_en_développement qui bénéficient d'une assistance provenant de plusieurs sources, bilatérales et multilatérales. Au cours de l'exercice, 10 groupes de coordination de l'aide patronnés par la Banque ont tenu des réunions officielles. Ce furent les groupes d'aide au Bangladesh, à la Birmanie, à la Corée, à l'Inde, au Kenya, au Pakistan, aux Philippines, au Sri Lanka et à la Thaïlande, ainsi que le Groupe de coopération au développement_économique pour les Caraïbes. La Banque a également participé à une réunion du groupe intergouvernemental pour l'Indonésie, présidé par les Pays-bas. Le grand nombre de projets que la Banque et HDA ont aidé à financer conjointement ou concurremment avec d'autres organismes nationaux ou multilatéraux illustre l'étroite coopération qui unit les diverses institutions d'aide au développement. Des projets ont été cofinancés de concert avec le Programme des nations_unies pour le Développement, le Programme alimentaire mondial, la Banque européenne d'investissement, la Banque nordique d'investissement, la Banque arabe pour le développement_économique en Afrique, le Fonds arabe pour le développement_économique et social, le Fonds international de développement agricole, la Banque islamique de développement, le Fonds spécial de l'OPEP et diverses institutions régionales de financement de la Banque et le Fonds africains de développement, la Banque asiatique de développement, la Banque de développement des Caraïbes, la Banque centraméricaine d'intégration économique, la Banque interaméricaine de développement), ainsi que des organismes d'aide d'Abou Dhabi, d'Allemagne, d'Arabie Saoudite, d'Australie, du Canada, des États-unis, de Finlande, de France, de l'Iran, du Japon, du Koweït, de Libye, de Norvège, des Pays-bas, du Royaume-uni, de Suède, de Suisse, du Venezuela, et de la communauté_économique_européenne. Les cofinanciers des projets particuliers sont énumérés avec chaque projet au chapitre "Projets approuvés pour l'aide de la Banque et de l'IDA pendant l'exercice 1979, par secteur", à la page 72. En mai 1978, un Accord a été signé entre la communauté_économique_européenne et ses 9 pays_membres, d'une part, et l'IDA, d'autre part, faisant de l'Association l'administrateur d'un "Compte d'action spécial" destiné à apporter une aide aux pays à faibles revenus dont les perspectives de développement ont été sérieusement réduites par des facteurs extérieurs et qui ont à faire face à des problèmes de transfert de ressources. Aux termes de cet Accord, qui est entré en vigueur le 1er janvier 1979, l'IDA est chargée de l'engagement et du paiement de fonds d'un montant équivalent à quelque 385 millions de dollars. Une somme de 175 millions de dollars environ a été engagée dans 24 "Crédits d'action spéciaux" en tant que compléments des projets de la Banque et de l'IDA au cours de l'exercice 1979. On prévoit que le solde du "Compte d'action spécial" sera engagé pendant le premier semestre de l'exercice 1980. La Banque a également redoublé d'efforts pour stimuler l'investissement de capitaux privés dans les projets qui sont exécutés sous ses auspices. Depuis l'exercice 1975, un nombre toujours croissant de projets ont été cofinancés par des banques d'affaires privées dans des pays emprunteurs. L'an passé, ce cofinancement a continué à jouer un rôle important dans les activités de la Banque. A l'échelon régional, la Banque a continué de prendre une part active aux études par pays que patronne le Comité exécutif permanent du conseil_économique_et_social interaméricain et elle a maintenu d'étroites relations_de_travail avec les institutions régionales de financement et avec la Commission des communautés européennes, ce qui a contribué à assurer la coordination de leurs activités respectives d'assistance au développement. Des consultations officielles ont eu lieu, au cours de l'exercice, avec le Ministère de la coopération économique de la République fédérale d'Allemagne et le Kreditanstalt für Wiederaufbau, ainsi qu'avec le Fonds de coopération économique d'outre-mer du Japon et la Banque Import-export du Japon, pour examiner des questions d'intérêt_commun et discuter des problèmes relatifs à divers pays et projets, ainsi que de certaines possibilités de cofinancement. Afin de déterminer les cofinancements éventuels, des contacts réguliers ont été maintenus avec le fonds d'Abou Dhabi pour le développement_économique des pays arabes, la Banque arabe pour le développement_économique en Afrique, le Fonds arabe pour le développement_économique et social, le Fonds international de développement agricole, la Banque islamique de développement, le Fonds du Koweït pour le développement_économique des pays arabes, le Fonds spécial de l'OPEP, le Fonds saoudien pour le développement, le Fonds d'investissement du Venezuela et les institutions de financement des pays de l'amérique_du_nord et de ceux qui sont membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques. *{fin de section} *{Coopération entre institutions} *{p. 102} Assistance technique. La plupart des activités de la Banque comportent une certaine forme d'assistance technique. Les travaux par pays et par secteur effectués par le personnel de la Banque, au cours des activités normales, fournissent aux emprunteurs des éléments facilitant l'élaboration de politiques_économiques, la définition de priorités et le choix entre les stratégies de développement. Au niveau des projets, les prêts de la Banque donnent lieu à des transferts de techniques de production, de programmes de vulgarisation et de contrôle, à la création d'institutions et autres, aussi bien que de capitaux. Toutes ces activités d'assistance technique sont partie intégrante des opérations de prêts. Toutefois, dans de nombreux cas, l'assistance technique de la Banque revêt une forme discrète, mais identifiable. Au cours de l'exercice 1979, les éléments d'assistance technique figurant dans les prêts ou les crédits ont atteint 359 millions de dollars pour 181 opérations, par rapport à 324 millions de dollars et à 175 opérations pour l'année précédente. Les deux tiers de ce montant ont été consacrés à des services de consultants, environ un quart a des programmes de formation et le solde à des études de faisabilité, Les plus importantes opérations d'assistance technique ont porté sur un projet d'irrigation en Indonésie, un projet de remise en état de cultures et de la fabrication sucrières au Kenya et une usine de potasse en Jordanie. Cinq opérations - crédits accordés au Bangladesh, au Burundi, à l'Indonésie, au Togo et à la Zambie - ont été approuvées uniquement à des fins d'assistance technique, pour un montant total de 29,7 millions de dollars. Au cours de l'exercice 1978, il y eut 3 opérations de ce genre, représentant au total 20,3 millions de dollars. Les prêts de la Banque ayant augmenté dans les secteurs plus nouveaux, les faiblesses dans les aptitudes des emprunteurs à achever la préparation des projets et la nécessité d'une aide à apporter aux organismes responsables de la préparation et l'exécution des projets sont devenues de plus en plus évidentes, La Banque a créé en 1975 son Mécanisme de préparation des projets (MPP) pour aider à résoudre ces problèmes. Ce mécanisme est un fonds qui accorde des avances temporaires pour boucher les trous lors de la préparation des projets et de l'élaboration des institutions. Ces avances sont remboursées grâce au prêt octroyé pour le projet intéressé dès qu'il entre en vigueur. Au cours du dernier exercice, les Administrateurs de la Banque ont approuvé à la fois une augmentation de la limite des avances individuelles du MPP, de 500,000 dollars à 1 million de dollars, et une augmentation de 15 millions de dollars du montant global qui peut être engagé au titre du mécanisme; le montant total est maintenant de 37,5 millions de dollars. Au cours de l'année, 34 opérations du MPP ont été approuvées, apportant un montant d'avances de 12,6 millions de dollars. La Banque sert d'agent d'exécution pour un nombre croissant de projets financés par le Programme des nations_unies pour le développement (PNUD). Au cours de l'exercice 1979, 37 autres projets ont ainsi été approuvés, représentant des engagements de 42,9 millions de dollars; on peut comparer ces chiffres aux 26 nouveaux projets entraînant un engagement total de 16 millions de dollars pendant l'exercice 1978, Les nouveaux projets comportent: un programme global visant à procéder à des tests et à une démonstration de petites stations de pompage mues à l'énergie solaire; une étude générale des méthodes économiques d'adduction d'eau et d'assainissement; et l'étude du développement d'une vallée fluviale au Togo et au Bénin. Les projets financés par le PNUD et exécutés par la Banque ont donné lieu à des prêts de la Banque d'un montant de 401,5 millions de dollars pendant l'année civile 1978. L'assistance technique est également étendue aux pays qui n'ont pas besoin d'aidé financière de la Banque. Pendant l'exercice 1979, la Banque et le Koweït ont passé un accord de coopération technique selon lequel la Banque apportera, sur une base remboursable. son aide pour la préparation d'une série de stratégies globales de développement_économique et sectoriel à long_terme. La Banque a continué de mettre en oeuvre d'autres accords similaires, conclus au cours des années précédentes. avec les pays exportateurs de pétrole mais qui n'empruntent pas de fonds à la Banque. L'an passé, la Banque a continué de servir d'agent d'exécution de projets de conseils en planification financés par le PNUD au Liberia, en Malaisie, en Ouganda, aux Philippines, au Souaziland, au Soudan et au Zaïre. Une aide similaire a été apportée au Burundi et à la Mauritanie, avec des crédits de HDA. Deux nouveaux projets de planification, financés par le PNUD et exécutés par la Banque, sont devenus opérationnels au Lesotho et à la Jamaïque. La demande de projets de planification reflète les efforts croissants déployés par les pays_en_développement pour rationaliser les investissements, améliorer la coordination entre les secteurs et mettre en oeuvre des politiques socio-économiques favorables à leur croissance. Des projets de planification sont également destinés à permettre une meilleure répartition des fruits du développement, du point de vue tant social que géographique. Ils s'accompagnent généralement d'une gamme très diverse de programmes de formation, sur le tas, dans le pays ou à l'étranger. Ces programmes sont destinés à améliorer les connaissances techniques et les compétences administratives des personnels nationaux, ce qui réduit la nécessité de faire appel à l'aide des expatriés. Pendant l'exercice 1979, plus de 150 programmes ont ainsi été exécutés. *{fin de section} *{Recherche agricole internationale} *{p. 106} Recherche et études économiques. Le programme officiel de recherche économique et sociale de la Banque existe depuis 1971. A l'heure actuelle, quelque 73 projets de recherche ont été menés à bien et 72 sont en cours d'exécution. Pendant l'exercice 1979, 11 projets nouveaux ont été commencés. Les résultats des projets achevés ont paru sous divers formats, depuis des articles dans les revues professionnelles jusqu'aux livres publiés sous les auspices de la banque_mondiale ou par des éditeurs indépendants et aux World Bank Staff Working Papers. Le Catalog de la banque_mondiale, publié chaque aimée, donne des renseignements détaillés sur les publications de la Banque, notamment les tirages à part d'articles sélectionnés écrits par le personnel de la Banque. La publication annuelle World Bank Research Program: Abstract of Current Studies offre des renseignements sur les projets de recherche en cours d'exécution. Les résultats des recherches de la Banque sont également diffusés lors de séminaires internes et de réunions internationales. Les recherches sont entreprises par le propre personnel de recherche de la Banque, généralement en collaboration avec des chercheurs extérieurs venus le plus souvent des pays_en_développement. Les projets sont normalement lancés par la Banque sur des sujets relatifs a ses activités. La Banque n'accorde pas d'aide_financière pour la recherche à des personnes physiques ou morales extérieures. Étant donné que les prêts de la Banque sont de plus en plus liés à des processus complexes d'évolution sociale et économique, il est nécessaire de mieux comprendre les mécanismes grâce auxquels les diverses politiques ont un effet. Les techniques destinées à mesurer aussi soigneusement que possible l'étendue de cet effet sont également nécessaires, ce qui peut amener à comprendre tout un ensemble de relations socio-économiques. Le Rapport annuel de l'an dernier a illustré les recherches en matière de santé et de développement_rural. Des travaux similaires sont actuellement en cours dans d'autres domaines, notamment l'urbanisation et l'industrialisation. La Banque s'est engagée à aider à améliorer le bien-être des populations urbaines pauvres dans la plupart des pays auxquels elle prête de l'argent, et bon nombre de ses prêts et de ses crédits sont destinés à l'exécution de projets situés dans les villes ou a proximité de celles-ci. Néanmoins, l'analyse de ces projets se poursuit sur une base sectorielle et l'on n'est guère renseigné sur l'effet qu'ils ont sur le bien-être des foyers urbains. Une importante étude financée par la Banque et entreprise en collaboration avec plusieurs institutions de Colombie a pour but de déterminer l'impact géographique et économique d'un certain nombre de mesures de politique_économique. Les recherches sont centrées sur 5 composantes de l'économie urbaine: logement, transports, localisation de l'emploi, main-d'_oeuvre et secteur_public. Le comportement de ces composantes est ensuite analysé, ainsi que leurs rapports, dans le cas de Bogota, en Colombie. Certaines parties de l'analyse sont également entreprises à Cali, en Colombie, à des fins de comparaison. Ces recherches permettront de mieux affiner les politiques urbaines à Bogota. En outre, elles ont pour but de mettre au point des techniques d'analyse qui permettront aux analystes de projets, dans un certain nombre de secteurs, de mieux tenir compte des conséquences des décisions découlant de leurs projets sur le plan de l'utilisation des espaces. Outre sa fonction de bailleur de fonds, la Banque joue un rôle important en tant que conseiller des gouvernements des pays_en_développement. Afin de fournir à ces pays de meilleurs conseils sur les perspectives de leurs exportations de produits manufacturés, un programme_d'_études a été lancé pour analyser certains effets des fortes augmentations d'importations de biens fabriqués sur les marchés des produits et des facteurs dans les pays développés. Ces études tenteront de localiser les facteurs économiques, sociaux et autres qui mènent à la poussée des pressions protectionnistes dans les pays importateurs. Un examen approfondi de tous les aspects du programme de recherche économique et social de la Banque va bientôt être achevé. Six commissions extérieures spécialisées ont, dans des domaines particuliers, examiné les activités de recherche passées de la Banque; en même temps, une commission générale extérieure met au point une évaluation globale, basée en partie sur les résultats des commissions spécialisées. Les efforts ainsi déployés donneront lieu à une large évaluation des recherches passées et à une série de recommandations sur les objectifs de la recherche future, la diffusion et l'application de ses résultats, les rapports entre la Banque et les autres institutions de recherche, ainsi que l'importance et l'équilibrage de leur programme.