*{Rapport annuel, Banque mondiale, 1981} Chapitre deux: La scène économique: vue d'ensemble. Les effets des bouleversements des années 70 sur l'économie mondiale, qui avaient été examinés de façon approfondie dans le dernier Rapport annuel, ont continué de se faire sentir au cours de l'exercice écoulé. La conjoncture-récession dans les pays industriels , énergie toujours aussi chère, inflation, taux_d'_intérêts élevés, fluctuations des taux_de_change, faible augmentation des échanges mondiaux et baisse des cours des produits primaires autres que le pétrole - est toujours défavorable à de nombreux pays_en_développement. Les grands problèmes sont donc restés les mêmes que pendant les années 70, mais on note néanmoins quelques différences fondamentales. La régression actuelle vient après une période qui s'est caractérisée par une croissance relativement hésitante, une aggravation du chômage et un taux rapide d'inflation dans les pays industriels. Si le recul a été beaucoup moins marqué qu'en 1974-75, la reprise devrait être plus lente, car il sera difficile de freiner l'inflation, que l'on considère désormais comme l'une des causes sous-jacentes à la faiblesse de l'économie de nombreux pays. Dans l'immédiat, il n'y a donc guère de raisons d'espérer que la situation mondiale s'améliorera. La faculté d'adaptation dont de nombreux pays_en_développement ont fait preuve face à un climat international aussi défavorable a été d'autant plus remarquable. En 1980, leur croissance a été de 4,6%, ce qui est très supérieur au taux de 1,3% enregistré par les pays industriels (tableau 1). Nombre d'entre eux se sont taillés une part plus importante des marchés des pays industriels tout en intensifiant leurs échanges mutuels. Ainsi, ils ont pu continuer d'emprunter sur les marchés internationaux de capitaux et poursuivre leur développement. Leur forte production agricole a permis aux pays à faible revenu de l'Asie du Sud de parvenir à un rythme de croissance sans précédent. Les pays à faible revenu de l'Afrique subsaharienne constituent la principale exception à la règle: leur croissance a été si lente que le revenu par habitant a baissé en réalité. Note sur l'exception de l'Afrique subsaharienne. Ces questions sont traitées plus en détail dans le Rapport sur le développement dans le monde 1981 de la banque_mondiale. Fin de note. *{p. 19} Croissance et inflation dans les pays industriels. La croissance réelle de la production des pays industriels, qui se chiffrait à 4% par an au cours de la période 1976-79, est tombée à l,3% en 1980. Elle a été négative aux États-unis et au Royaume-uni, et s'est considérablement ralentie en Allemagne, au Canada et en France (voir tableau 22). Les seuls grands pays dont la croissance réelle a atteint ou dépassé 4% sont le Japon et l'Italie. Ce ralentissement s'est accompagné d'une recrudescence de l'inflation. En 1980, le taux d'inflation s'est établi à 8,6% en moyenne dans les pays industriels, contre 7,0% par an entre 1976 et 1979. Toutefois, il n'a pas atteint la barre des 10% comme en 1974-75. Les pressions inflationnistes ont été particulièrement fortes au Canada, en France, en Italie et au Royaume-uni, encore que dans ce dernier pays, elles se soient considérablement relâchées pendant le deuxième semestre de 1980. L'Allemagne et le Japon, qui ont rapidement fait front au deuxième renchérissement du pétrole, ont été les seuls grands pays industriels à avoir pu ramener leur taux d'inflation au niveau d'avant 1973. Pour lutter contre les poussées inflationnistes internes, les grands pays industriels ont adopté des politiques monétaires plus restrictives, et pour la plupart comprimé leur budget. Dans les pays_membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). le nombre des chômeurs, qui augmente régulièrement depuis plusieurs années, devrait dépasser 25 millions à la fin de 1981, ce qui représenterait presque 7,5% de la population_active. Dans de nombreux pays sous l'influence de politiques monétaires restrictives, les taux_d'_intérêt ont augmenté et sont devenus instables. Ces mouvements ont entraîné à leur tour d'importantes fluctuations des taux_de_change, qui ont fait naître l'incertitude sur les marchés internationaux. Par exemple, du fait de l'augmentation rapide de la valeur du dollar entre l'automne 1980 et le printemps 1981, la position concurrentielle des États-unis par rapport à l'Europe et, dans une moindre mesure, par rapport au Japon, s'est considérablement détériorée. A en juger par l'évolution de la situation au cours des premiers mois de 1981, il semble que la croissance des pays industriels ne s'accélérera pas d'ici à la fin de l'année. Les autorités continuent d'appliquer des politiques budgétaires et monétaires restrictives en raison des préoccupations que l'inflation et les déficits commerciaux suscitent un peu partout. Le taux d'inflation semble se ralentir, en partie grâce au recul des prix réels du pétrole et d'autres produits primaires. Dans quelques pays, la poussée inflationniste s'atténue déjà, ce qui s'explique dans une certaine mesure par le fait que les employés sont prêts à accepter un abaissement de leur salaire_réel. La croissance dans les pays_en_développement. En 1980. la croissance réelle du produit_national_brut (PNB) de l'ensemble des pays_en_développement (aussi bien importateurs qu'exportateurs de pétrole) a été très supérieure (4,6%) à celle des pays industriels, (1,3%), mais elle a été moins rapide que pendant la période 1974-79 où elle s'était déjà ralentie par rapport au niveau record atteint entre 1966 et 1973 (voir tableau 1). Le taux_de_croissance varie selon les régions et les écarts sont même considérables à l'intérieur des régions. Nombre des pays qui se trouvent tout au bas de l'échelle des pays à revenu intermédiaire ont dû faire face à de graves problèmes, notamment lorsque la tendance à la baisse des prix des produits primaires s'est amorcée. D'autres, et en particulier les pays semi-industriels exportateurs de biens manufacturés, ont pu s'ajuster assez rapidement à l'évolution de la situation. *{p. 20} Le produit_national_brut des pays de l'Afrique au sud du Sahara (à l'exclusion de l'afrique_du_sud) a progressé si peu que le revenu par habitant a en fait diminué. Une baisse catastrophique de la production en Corée a fait tomber le taux_de_croissance moyen des pays de l'Asie de l'Est et du Pacifique. Dans cette région toutefois, quelques pays et parmi eux les petits pays à vocation exportatrice ont continué de progresser au rythme de 6 à 9% par an. Dans les pays d'amérique_latine et des Caraïbes, le taux_de_croissance moyen du PNB s'est maintenu au niveau relativement élevé de l'année précédente. En Afrique du Nord et au Moyen-orient, la croissance est restée relativement vigoureuse, en particulier en Syrie et en Égypte. En 1980, le pouvoir_d'_achat des exportations de la plupart des pays_en_développement importateurs de pétrole n'a pas progressé; c'est d'une part que l'expansion du volume de leurs exportations s'est ralenti et d'autre part que leurs termes de l'échange se sont détériorés. Ces deux dernières années, ces pays ont accru leurs emprunts à l'étranger (ils ont eu davantage recours en particulier aux emprunts à court_terme et aux facilités de crédit liées aux réserves - aide_financière du fonds_monétaire_international (FMI) notamment); nombre d'entre eux ont également puisé dans leurs réserves de moyens de paiement internationaux ou ont tout au moins cessé d'en accumuler. Dans le même temps, le taux d'accroissement du volume de leurs importations s'est accéléré et les versements d'intérêts au titre de leurs dettes extérieures, qui se sont alourdies, ont eux aussi augmenté. Si le produit_national_brut des pays de l'Asie du Sud a progressé de 7,4% l'année dernière, c'est que l'année précédente avait été particulièrement difficile par suite de mauvaises récoltes, mais on note également une amélioration à long_terme de l'agriculture qui a entraîné une accélération de la croissance des pays de la région, malgré l'alourdissement de leur facture pétrolière. En revanche, la lenteur de la croissance en Europe du Sud a fait tomber la moyenne pour l'ensemble des pays_en_développement. Pour les pays importateurs de pétrole, qui doivent restructurer leur économie, l'heure reste grave. Ces pays se trouvent en effet en présence d'un dilemme: s'ils ont largement recours aux emprunts à l'étranger - sans doute principalement auprès des sources privées - ils peuvent avoir des difficultés à gérer leur dette, bien qu'une politique prudente à cet égard puisse les aider à éviter de graves perturbations économiques. Si, par contre, ils freinent brutalement leur demande d'importations de façon à procéder aux ajustements économiques nécessaires, ils compromettront presque inévitablement leur propre croissance, tout en contribuant au ralentissement de la production dans les pays industriels. Si l'on permet une montée du protectionnisme à l'égard des produits en provenance des pays_en_développement, il en résultera des difficultés plus graves encore pour ceux-ci et, à plus long_terme, pour les pays développés; en effet, non seulement leurs exportations en souffriront mais aussi la structure des échanges et la répartition sectorielle des investissements s'en trouveront bouleversées tant dans les pays développés que dans les pays_en_développement. *{p. 21} aide_publique_au_développement. On estime qu'en 1980 les décaissements nets au titre de l'aide_publique_au_développement (APD) - dons et prêts assortis de conditions libérales - accordée par les pays_membres du Comité d'aide au développement (CAD) aux pays_en_développement ont atteint 26 600 millions de dollars, soit 19% de plus en valeur nominale qu'en 1979. La part de l'APD dans le PNB global des pays du CAD, qui a été de 0,37% en 1980, est restée à peu près constante pendant les années 70, se situant entre 0,33% et 0,36%. Le Danemark, la Norvège, les Pays-bas et la Suède sont les seuls pays à avoir atteint l'objectif de 0,7% fixé par les nations_unies pour les Deuxième et Troisième décennies pour le développement. En 1980, plus de trois quarts des nouveaux engagements et plus de la moitié des décaissements nets correspondaient à des dons et le changement d'orientation en faveur des pays les moins avancés qui s'était amorcé pendant les années 70 s'est poursuivi; il est à noter toutefois que ce sont les pays_en_développement à faible revenu qui ont bénéficié le moins de cette évolution. *{p. 26} En 1980 toujours, les décaissements nets à titre de l'APD consentie par les membres de l'organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) se sont chiffrés à 7000 millions de dollars; selon les estimations, les quatre cinquièmes des engagements correspondaient à des dons. La part de l'APD dans le PNB de ces pays a été de 1,36%, contribution donc très supérieure à celle des pays_membres du CAD. Le chiffre correspondant pour les six pays_membres de l'OPEP à excédent de capitaux a été de 2,68%; l'Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis et le Koweït ont été les plus généreux, puisque leur aide a représenté 3,03% de leur PNB. Échanges mondiaux. Exprimé en dollars. le commerce mondial des marchandises a augmenté de près de 30% en 1980. En volume, l'augmentation a été inférieure à 4%, ce qui s'explique avant tout par la baisse des quantités de pétrole commercialisées, quoique le commerce des biens manufacturés se soit lui aussi affaibli. La part des carburants dans la valeur totale du commerce des marchandises est passée de 17% en 1978 et 20% en 1979 à près de 25% en 1980. En revanche, leur part dans le volume total est tombée de 17% en 1978 et 1979 à 16% en 1980, ce recul a pour origine le renchérissement du pétrole, les efforts déployés en vue d'économiser l'énergie et la récession qui a sévi dans les pays industriels. Par suite de la récession et de l'augmentation considérable de la valeur du dollar par rapport à la plupart des autres grandes monnaies, les prix (en dollars courants) tant des produits primaires que des biens manufacturés, qui avaient atteint un niveau sans précédent au milieu de 1980, ont récemment amorcé un mouvement en baisse. L'indice mensuel moyen des prix des 33 produits de base non pétroliers utilisé par la banque_mondiale est tombe de près de 10%(en dollars courants) au cours des cinq premiers mois de 1981. Les prix de produits tels que le sucre, le cuivre et l'étain ont également enregistré d'importantes fluctuations. Pétrole. Jamais encore les pays industriels n'avaient commencé une année avec des réserves de pétrole aussi importantes qu'en 1980. Aussi le cours de ce produit a-t-il baissé et les primes perçues en sus du prix de vente officiel ont-elles également été réduites vers la fin du premier semestre. La situation s'est modifiée en septembre 1980 avec l'ouverture des hostilités dans le Golfe. Du fait des dommages causés aux installations pétrolières iraniennes et irakiennes, les exportations de ces pays ont pour ainsi dire cessé. Bien que plusieurs pays_membres de l'OPEP aient accru leur production pour compenser cet arrêt, la production mondiale de pétrole a baissé d'environ 3,8% - tombant de 63,2 millions de barils par jour en 1979 à 60.8 millions en 1980 - et la consommation s'est elle aussi ralentie. Le prix moyen du pétrole brut appliqué par l'OPEP a augmenté de 63% en 1980 (46% en valeur réelle) par rapport à l'année précédente. *{p. 27} Grâce à des mesures visant à économiser l'énergie, au ralentissement de l'activité économique, et à des conditions climatiques favorables, les pays industriels ont pu réduire leur consommation de pétrole d'environ 7%. Au premier trimestre de 1981. la consommation mondiale de pétrole (compte non tenu des pays à économie planifiée) a diminué de 4% par rapport à celle de la période correspondante de 1980. La baisse a encore été plus marquée dans les pays industriels. Le cours mondial du pétrole a légèrement baissé, la production restant relativement élevée et les acheteurs semblant ne pas vouloir accroître leurs stocks. Les pays_en_développement importateurs de pétrole continuent toutefois de se heurter à des difficultés d'approvisionnement. Depuis 1978, l'offre s'est considérablement ralentie. Avant décembre 1978, l'Iran et l'Irak couvraient en moyenne près de 30% des besoins de pétrole brut des pays_en_développement importateurs de ce produit, et parfois bien davantage (Turquie: 70%, Chypre, Inde, Kenya, Maroc et Tanzanie: 60%; Chili, Yougoslavie et Zambie: 50%; Brésil et Espagne: 40%). Après cette date, de nombreux pays ont été contraints d'acheter leur pétrole à des prix "spot" beaucoup plus élevés. Situation alimentaire mondiale. La production mondiale de céréales s'est maintenue à environ 1500 millions de tonnes ces dernières années, mais la consommation a continué d'augmenter, parallèlement à l'accroissement de la population et du revenu. En 1980, comme la production a légèrement diminué, les prix ont monté et il a fallu puiser dans les stocks. Cette évolution tient dans une large mesure à la baisse de la production dans les zones tempérées de l'hémisphère Nord, et en particulier aux États-unis et en Chine. Les pays_en_développement ont obtenu de meilleurs résultats; les pays de l'Asie du Sud notamment ont connu des récoltes records en 1980/81. Les prix ont commencé de fléchir dans les premiers mois de 1981 sous l'effet conjugué de l'annonce de bonnes récoltes dans les principales régions de production, de la baisse des productions animales et du relèvement des taux_d'_intérêt. Les importations de céréales des pays_en_développement ont progressé rapidement ces dernières années. En 1980/81, leurs importations nettes ont dépassé 50 millions de tonnes, ce qui représente une dépense de 10000 millions de dollars environ; en 1970/71, les chiffres correspondants étaient 20 millions de tonnes et 2 000 millions de dollars (5 000 millions de dollars de 1980). L'essentiel de cette augmentation est imputable aux pays à revenu intermédiaire qui ont accru leurs importations de céréales alimentaires de 10% par an. Au cours des années 70, les pays à faible revenu de l'Asie du Sud ont produit davantage et ont donc réduit considérablement leurs importations. Par contre, la situation alimentaire s'est détériorée dans la plus grande partie de l'Afrique au sud du Sahara. Dans l'ensemble, la situation alimentaire mondiale s 'est beaucoup améliorée par rapport au début des années 70. Toutefois, elle continue de se caractériser par l'instabilité de la production dans les principaux pays importateurs, et en particulier l'URSS, et par la faiblesse de la production et la médiocrité de l'infrastructure et des réseaux de distribution dans de nombreux pays_en_développement importateurs. Le dialogue Nord-sud. Au cours de l'année écoulée, le dialogue Nord-sud s'est poursuivi devant diverses instances internationales. Le Rapport de la Commission indépendante sur les problèmes de développement_international (la Commission Brandt) contenait un certain nombre de propositions portant notamment sur un "programme d'action" pour les pays les moins avancés, sur les efforts spéciaux à déployer pour accroître la production de denrées alimentaires et d'énergie dans le tiers_monde et sur un sommet_économique où seraient étudiés les problèmes Nord-sud. Les nations_unies. La Onzième session extraordinaire de l'assemblée_générale des nations_unies s'est ouverte en août 1980; son objet principal était d'étudier une nouvelle Stratégie internationale du développement pour la Troisième décennie des nations_unies pour le développement. Le deuxième point important était l'établissement de l'ordre du jour de la Conférence extraordinaire sur les négociations globales, qui doit se tenir à new_york en 1981 sous les auspices des nations_unies. La nouvelle stratégie internationale du développement a été arrêtée lors de cette session; l'un de ses objectifs est de permettre aux pays_en_développement d'atteindre un taux_de_croissance de 7% pendant la décennie; à cette fin, les pays développés "accroîtront rapidement et sensiblement leur aide_publique_au_développement en vue d'atteindre et, si possible, de dépasser" l'objectif international convenu de 0,7% de leur produit_national_brut. L'assemblée_générale a approuvé la nouvelle stratégie lors de sa 35e session et a proclamé la Troisième décennie pour le développement. Sur la question des négociations globales toutefois, il n'y a pas eu d'accord aussi net. *{p. 28} La majorité des représentants sont convenus que les négociations porteraient sur le commerce international. l'énergie, les matières_premières, les ressources financières pour le développement et les questions monétaires. Les problèmes de procédure et d'ordre du jour, et en particulier la question des liens qui devront exister entre l'organe central de négociation et les institutions spécialisées, n'ont toutefois pas été pleinement résolus. Sommets Nord-sud. Dans l'intervalle, on a commencé de préparer le sommet_économique Nord-sud qui se tiendra à Cancun (Mexique) en octobre 1981, sous le parrainage du Président mexicain, M: José Lopez-portillo et du Chancelier autrichien, M: Bruno Kreisky. Vingt-deux chefs d'État et de gouvernements de pays développés et en développement devraient assister à la réunion. Les rapports entre le Nord et le Sud font également l'objet d'autres réunions internationales. Les problèmes des pays_en_développement ont été l'un des principaux sujets du sommet_économique qui s'est tenu à Ottawa en juillet 1981 et qui a réuni les chefs d'État de sept grands pays_industrialisés. Les chefs d'État des pays du Commonwealth se proposent également d'accorder une large place aux problèmes de ces pays lors de la réunion qu'ils devraient tenir à Melbourne (Australie) en septembre 1981. Coopération Sud-sud. Les événements de l'année dernière ont incité les pays_en_développement à intensifier leurs efforts de coopération. Malgré des divergences idéologiques, des besoins différents et les distances qui les séparent, ces pays_en_développement se sont fixé un objectif important, la coopération Sud-sud. Après que les pays_en_développement, représentés par le Groupe des 77, se sont réunis à Genève et à Vienne, les ministres des Affaires étrangères de ce Groupe se sont retrouvés à Caracas (Venezuela) en mai 1981, pour étudier des mesures qui permettraient à leurs pays de renforcer leur coopération dans les domaines suivants: commerce, technologie, alimentation et agriculture, énergie, matières_premières, finances et industrialisation. Ils ont convenus qu'il fallait s'appliquer davantage à mettre en place un système généralisé de préférences applicable aux échanges entre pays_en_développement. Ils ont également décidé de créer un mécanisme de coordination, d'exécution et de contrôle de programmes de coopération économique. Les gouvernements des pays_en_développement adopteraient des dispositions spéciales pour créer un petit groupe technique à cette fin. Le Comité du développement. Au cours du dernier exercice, le Comité du développement (Comité ministériel mixte des Conseils des Gouverneurs de la banque_mondiale et du fonds_monétaire_international sur le transfert de ressources réelles aux pays_en_développement) a tenu trois réunions. La première a eu lieu en septembre 1980, à Washington, D:C. La deuxième s'est tenue en octobre 1980, également à Washington, D:C:; M: David Ibarra Mufioz, Secrétaire des finances et du crédit public du Mexique, a remplacé M: César E: A: Virata, Ministre des finances philippin, dont le mandat était venu à expiration. à la présidence du Comité. M: Hans E: Kastoft a été choisi comme secrétaire exécutif. La troisième réunion s'est tenue en mai 1981 à Libreville, au Gabon. A sa réunion de septembre 1980, le Comité a étudié les perspectives qui s'offrent aux pays_en_développement à la lumière du Rapport sur le développement dans le monde de la banque_mondiale et autres documents de base. Il a également examiné les propositions faites par le Groupe des 24 dans son Programme d'action immédiate, ainsi que celles de la Commission Brandt. Le Comité a par ailleurs examiné le rapport d'un groupe de travail sur l'investissement étranger privé, qui soulignait le rôle important que ce type d'investissement devrait jouer dans le développement_économique des pays du tiers_monde. Le Comité a étudié en particulier les moyens de répondre aux besoins de capitaux des pays_en_développement par le jeu de l'aide à des conditions libérales et non libérales et des investissements étrangers privés. Il a souligné combien il était essentiel d'accroître les flux d'aide à des conditions libérales à destination des pays à faible revenu, notant en particulier la gravité de la situation dans laquelle ces pays se trouveront par suite du retard de l'entrée en vigueur de la Sixième reconstitution des ressources de l'IDA. Un groupe d'étude spécial, créé par le Comité du développement, a examiné comment accroître les flux d'aide à des conditions non libérales à destination des pays_en_développement, à la fois directement et par l'intermédiaire des institutions_financières internationales. Ce groupe devrait poursuivre ses travaux lors d'une réunion du Comité du développement prévue pour septembre 1981. *{p. 29} Le thème principal de la réunion de Libreville a été les difficultés urgentes et immédiates auxquelles sont confrontés les pays_en_développement qui voient le déficit de leurs transactions courantes se creuser considérablement. A cet égard, le Comité a prié instamment les Administrateurs de la Banque de poursuivre leurs efforts en vue de parvenir à un consensus sur la portée qu'il fallait donner aux activités de la banque_mondiale pour qu'elles soient adaptées à la situation du début de la décennie, et de trouver les moyens de financement nécessaires. Le Comité a décidé en principe de créer un groupe de travail en vue de poursuivre et d'élargir l'étude des problèmes que posent sans cesse le volume, la qualité et l'utilisation efficace des flux d'aide assortie de conditions libérales. Il a accordé une attention particulière aux difficultés spécifiques des pays_en_développement importateurs de pétrole. Il s'est déclaré en faveur de l'initiative prise par la Banque d'accroître les opérations de prêt dans le secteur de l'énergie et il a reconnu qu'il fallait trouver les moyens de mobiliser d'autres fonds pour la mise en valeur des ressources énergétiques, d'une part en utilisant les mécanismes existants, d'autre part en créant une nouvelle filiale ou un nouveau mécanisme. A la réunion de Libreville, le Comité a par ailleurs réaffirmé qu'il souhaitait jouer un rôle actif pour les questions qui relèvent de sa compétence, dans les négociations globales des nations_unies sur les problèmes Nord-sud. Droit de la mer. On avait quelques raisons d'espérer que les travaux des nations_unies sur le droit de la mer pouvaient aboutir, et ce pour la plupart des points du traité envisagé. Cet espoir semblait justifié après les longues négociations qui ont permis en 1979 de parvenir à des compromis sur un certain nombre de problèmes clés liés au droit de navigation, à la lutte contre la pollution et aux limites maritimes, et en particulier au régime de l'extraction des ressources minérales sous-marines dans les zones situées au-delà des limites de la juridiction nationale (notamment règles et restrictions concernant la production de nodules de manganèse, compensation à accorder aux pays_en_développement auxquels l'exploitation des nodules porte préjudice et arrangements en vue de partager "l'héritage commun de l'humanité" entre ceux qui ont les connaissances et les ressources nécessaires pour exploiter ces richesses et les pays_en_développement. Tous les problèmes n'ont pas pu être résolus la nouvelle administration américaine ayant demandé un délai pour reconsidérer sa politique à cet égard. La Conférence devrait reprendre plus tard dans l'année. Le Fonds commun et les accords de produits internationaux. L'Accord portant création du Fonds commun pour les produits de base a été adopté en juin 1980 lors de la Quatrième session de la Conférence de négociation des nations_unies sur le fonds commun. Le 30 juin 1981, 34 pays avaient signé cet accord, qui prendra effet lorsqu'il aura été ratifié par au moins 90 États. sous réserve que leurs souscriptions représentent au moins les deux tiers des 470 millions correspondant aux contributions directes. Bien que l'Accord doive être approuvé et ratifié le 31 mars 1982 au plus tard, il est peu probable qu'il entre en vigueur avant le milieu de 1983. Le Fonds commun a deux comptes distincts: au moyen de son premier compte (400 millions de dollars), il contribuera au financement de stocks nationaux coordonnés au niveau international dans le cadre d'Accords internationaux sur les produits; au moyen de son deuxième compte (350 millions de dollars), il cherchera à améliorer les recettes d'exportation potentielles des pays_en_développement en encourageant la recherche et le développement sur les produits de base et en adoptant des mesures visant à améliorer la productivité, la transformation et la commercialisation des produits. Le montant définitif du premier compte et l'étendue des opérations dépendront du nombre d'Accords internationaux sur les produits qui se seront associés avec le Fonds et du nombre de nouveaux accords qui seront adoptés sous son égide. Son efficacité dépendra de la valeur des objectifs assignés aux Accords et de la mesure dans laquelle ceux-ci seront atteints. Le but premier de ces accords est la stabilité des prix. Néanmoins, il faut reconnaître que la stabilité des prix ne garantit pas toujours la stabilité du revenu, qui est la principale préoccupation à la fois des producteurs et des gouvernements. En 1980, peu de nouveaux Accords ont vu le jour. Pour ce qui est du caoutchouc, un premier accord avait été conclu en octobre 1979. Il a été remplacé par l'Accord international sur le caoutchouc naturel, qui est provisoirement entré en vigueur en octobre 1980: celui-ci vise à maintenir les prix dans une fourchette spécifique par l'intermédiaire d'un stock régulateur. Jusqu'ici toutefois, il a été impossible de réaliser cet objectif car le prix du caoutchouc a été supérieur au plafond fixé. Cet Accord a été le premier à s'associer au Fonds commun; il a pour caractéristique de prévoir une répartition égale du coût des stocks régulateurs entre les pays consommateurs et les pays producteurs par le jeu de contributions directes des gouvernements. Les bases d'un nouvel Accord international sur le cacao ont été établies en novembre 1980, le précédent Accord ayant pris fin en mars 1980. La Côte-d'Ivoire, grand producteur, n'est toutefois pas disposée à le signer en raison des clauses d'ajustements automatiques des prix. Le 11 octobre 1980, après une baisse de 33% du cours du café, les dispositions économiques de l'Accord international de 1976 sur le café ont été remises en vigueur. Les participants ont fixé un contingent global d'exportation de 57,3 millions de sacs et un prix d'intervention se situant entre 115/120 et l50/155 cents la livre. L'accord prendra fin en septembre 1982. *{p. 30} La mise en vente des stocks spéciaux constitués en vertu de l'Accord international sur le sucre n'a guère freiné l'augmentation du prix de ce produit en 1979-80. L'efficacité de cet Accord datant de 1978 est limitée car la communauté_économique_européenne (CEE) qui est devenue un gros exportateur de sucre, ne l'a pas encore signé. Les discussions relatives à l'Accord international sur le thé, qui se poursuivent depuis 1978, ont peu progressé. La pierre d'achoppement est la répartition des parts du marché d'exportation, et donc des contingents d'exportation. Ces entretiens confirment qu'il peut y avoir entre les producteurs de longue date et les nouveaux pays exportateurs, en pleine croissance, dont les coûts sont souvent inférieurs un conflit_d'_intérêts - qui est à l'origine de nombreux problèmes inhérents à la conclusion d'accords internationaux sur les produits. Les plus efficaces de ces Accords internationaux sur les produits ont été les divers accords sur l'étain. Le Sixième d'entre eux n'est toutefois pas entré en vigueur en raison de désaccords entre les États-unis et les pays producteurs quant à la taille du stock régulateur et au contrôle qu'il faut exercer sur les exportations. Un Accord international sur le coton a fait l'objet de discussions dans le cadre du Programme intégré pour les produits de base de la CNUCED, mais aucune décision n'a encore été prise. Deuxième convention de Lomé. La deuxième convention de Lomé est entrée en vigueur le ler janvier 1981. En vertu de cette nouvelle Convention, la quasi-totalité des exportations de 60 pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique bénéficient de l'entrée en franchise sur les marchés des Communautés européennes, ce qui constitue un certain progrès par rapport à la première convention. Le système "Stabex" qui vise à stabiliser les recettes d'exportation en compensant d'éventuels déficits par des transferts de revenus a été élargi et porte maintenant sur 44 produits, contre 34 selon la première convention. Par ailleurs, le montant de l'aide prévue pour la période 1981-85 a été relevé de 4 300 millions de dollars à 7200 millions de dollars. *{p. 31} Chapitre quatre: Politiques et activités de la Banque, exercice 1981. Politiques de la Banque. Examen de l'ajustement_structurel. Pendant l'exercice 80, les Administrateurs ont autorisé la Banque à accorder ses premiers prêts à l'ajustement_structurel. Cette expression s'entend des prêts visant à soutenir la réforme en profondeur des politiques et des institutions des pays_en_développement pour leur permettre de ramener leurs déficits en compte courant à des proportions plus tolérables à moyen terme, tout en maintenant le plus grand effort possible de développement. Ils ont également décidé de réexaminer cette initiative dans le courant de l'exercice 81 en tenant compte de l'évaluation des prêts déjà approuvés et de l'évolution possible de la conjoncture économique mondiale. D'après les conclusions de cet examen, les opérations de la Banque dans ce domaine peuvent être utiles pour accélérer les réformes qui permettront aux pays bénéficiaires d'atteindre un niveau minimum de développement et de restaurer la viabilité de leur balance_des_paiements . En effet, les prêts à l'ajustement_structurel apportent un appui financier à des programmes précis de mesures gouvernementales pouvant être contrôlées et devant être exécutées dans certains délais. Ces prêts diffèrent donc des prêts-projets dont le calendrier de préparation et d'évaluation est généralement fonction des impératifs du projet et dont le décaissement est lié à son exécution. Les prêts-projets doivent cependant compléter les prêts à l'ajustement_structurel. Les changements qu'il a été décidé d'apporter aux politiques ou aux institutions, dans le cadre d'opérations de prêt à l'ajustement_structurel, ont par exemple été étayés par des prêts de la Banque à la recherche agricole au Sénégal, aux entreprises économiques d'État en Turquie et au secteur industriel aux Philippines. Étant donné que les prêts à l'ajustement_structurel sont faits pour aider les pays_en_développement à restaurer la viabilité de leur balance_des_paiements à moyen terme tout en maintenant un effort maximal de développement, il est encore trop tôt pour pouvoir déterminer si les programmes arrêtés leur ont permis d'atteindre ces objectifs. En outre, moins d'une vingtaine de pays ont lancé de tels programmes - qu'ils soient financés par des prêts à l'ajustement_structurel déjà approuvés ou en cours de préparation et d'examen -, ce qui est très peu si l'on considère le nombre de pays qui devraient exécuter des programmes de ce type. Les difficultés que rencontrent les gouvernements sur le plan politique pour faire accepter et exécuter les programmes d'ajustement_structurel restent le principal obstacle à l'expansion rapide de ce type de prêt. Bien souvent, les pays qui ont le plus de mal à adopter des programmes efficaces sont aussi ceux qui ont le plus besoin de ces restructurations. Dans certains de ces pays, la Banque a encouragé des réformes sur une base sectorielle plus limitée dans l'espoir qu'elles pourraient être étendues progressivement. Dans ce cas, elle a fait porter son action sur la réforme des politiques et des institutions des secteurs et sous-secteurs prioritaires de l'économie - redressement agricole au Soudan et relance des exportations en Tanzanie, par exemple. Les prêts consacrés aux programmes d'ajustement_structurel doivent provenir des ressources totales mises à la disposition de la Banque et de l'IDA. Par conséquent, le financement de ces programmes réduit inévitablement les montants qui peuvent être affectés à des projets classiques. Cependant, il est peu probable que l'ensemble des prêts à l'ajustement_structurel, ou d'autres formes de prêt-programme, atteignent dans le futur immédiat 10% du programme global de prêts de la Banque. Il est désormais admis que les prêts à l'ajustement_structurel de la Banque complètent l'aide fournie dans ce domaine par le fonds_monétaire_international, notamment dans les pays qui ont déjà mis au point un programme de trois ans avec le Fonds. Il a fallu pour cela élaborer des règles, qui sont maintenant entrées en vigueur, pour assurer une collaboration plus étroite entre le personnel des deux institutions tout en préservant le caractère_distinct de leurs fonctions. Au cours de l'exercice 81, sept prêts à l'ajustement_structurel, d'un montant total de 717 millions de dollars - soit environ 7%, du programme de prêt de la Banque ci de l'IDA - ont été approuvés en faveur de la Guyane, du Malawi, de Maurice, des Philippines, du Sénégal et de la Turquie (deux prêts). Étant donné que les mesures nécessaires pour restructurer la croissance de la production à moyen terme varient d'un pays à l'autre, la Banque a adopté une politique de prêt assez souple dans ce domaine de façon à adapter son aide aux conditions propres à chaque pays. Cependant, la plupart des programmes recevant l'assistance de la Banque comprennent des réformes visant à amorcer l'élimination des distorsions apparaissant dans les systèmes d'incitation et qui tendent à décourager les exportations et à promouvoir un remplacement non rentable des importations. Par exemple, le prêt à l'ajustement_structurel accordé aux Philippines a permis d'étayer les premières phases d'un programme quinquennal visant à éliminer ce type de distorsions. La libéralisation des importations et les incitations à l'exportation font partie des programmes mis en oeuvre par la Turquie et le Kenya, alors que la politique adoptée au Sénégal amorce le relèvement et l'uniformisation des droits d'entrée et introduit un système limité de subventions à l'exportation. Certains des systèmes destinés à réduire les distorsions qui entravent les exportations ont également été étendus aux produits agricoles. Tel est le cas au Sénégal, où le Gouvernement a relevé les prix des arachides, principale culture d'exportation, en Bolivie, où les producteurs de viande de boeuf, de produits laitiers et de volaille bénéficient maintenant de prix plus élevés, et en Guyane, où des prix à la production plus rémunérateurs ont été fixés pour le riz et le sucre. La plupart des programmes d'ajustement_structurel recevant l'assistance de la Banque visent également à modifier les institutions: la réforme des institutions du secteur_public chargées du développement agricole constitue l'armature du programme au Sénégal; le relèvement de l'efficacité des entreprises économiques d'État est un important volet du programme en Turquie; enfin le renforcement de l'appui institutionnel apporté aux exportateurs de produits non traditionnels fait partie des programmes soutenus par la Banque en Guyane, au Kenya, aux Philippines et en Turquie. *{p. 72} Bien souvent, il est aussi prévu, dans ce type d'opérations, que le gouvernement examinera le niveau et la composition des dépenses_publiques d'investissements et de fonctionnement, et prendra des mesures visant à accroître la mobilisation de l'épargne privée lorsque le taux_de_croissance du revenu national réel est en baisse. Recherche agricole. A mesure que les réserves de terres labourables diminuent, la majeure partie des vivres qui seront nécessaires pour nourrir une population de plus en plus nombreuse devra provenir de l'accroissement des rendements sur les terres actuellement cultivées. C'est grâce en grande partie à la recherche internationale que plusieurs variétés de semences améliorées ont été mises au point vers le milieu des années 60. Utilisées avec des engrais et une quantité suffisante d'eau, ces variétés ont permis d'accroître considérablement les rendements du riz et du blé. Cependant. malgré ces progrès convaincants de la recherche, et l'expansion des emblavures de ces deux céréales qui en a découlé, les pays_en_développement relèguent encore trop souvent au second plan la recherche agricole, comme en témoignent les chiffres suivants: - Bien qu'ils ne cessent d'augmenter d'année en année, les fonds destinés à la recherche agricole en Afrique, en Asie et en amérique_latine ne représentent encore pas plus d'un quart des 5 000 millions de dollars qui seraient actuellement dépensés à ce titre dans le monde entier. Les effectifs des chercheurs agricoles des pays_en_développement sont bien loin de suffire; ils sont environ 23 000, sans tenir compte de la Chine, ce qui correspond à peu près au nombre total des chercheurs agricoles travaillant au Japon. Faute en partie de fonds et de personnel qualifié suffisants, certains projets de recherche, notamment dans les pays à faible revenu, sont mal conçus et leur exécution prend beaucoup de temps. Un grand nombre de programmes nationaux sont de portée limitée et c'est là, généralement, le maillon le plus faible des activités mondiales de recherche. Bien que les moyens de recherche varient énormément d'un pays à l'autre, un certain nombre de problèmes ont été identifiés. tels la tendance qu'ont les gouvernements à sous-estimer le rôle joué par la recherche dans la croissance et le développement de l'agriculture, la mauvaise organisation de la recherche et de la vulgarisation qui entraîne une fragmentation des efforts et crée des liens trop lâches entre ces activités et les applications pratiques susceptibles d'intéresser les exploitants agricoles, enfin, l'insuffisance des programmes de formation destinés aux chercheurs scientifiques et aux techniciens. Il est donc urgent de renforcer les moyens administratifs et techniques de nombreux établissements de recherche nationaux. Chaque fois que ce sera possible, il conviendra d'augmenter leurs effectifs, de développer leurs programmes de formation et de recruter des cadres qualifiés. Par ailleurs, il est tout aussi important d'essayer de combler le fossé qui existe entre la recherche conduite en laboratoire et son application dans les exploitations. De nouvelles méthodes de vulgarisation agricole ont permis de grands progrès dans cette direction. Depuis plus de dix ans, les Administrateurs de la Banque soutiennent les efforts réalisés par les pays_en_développement pour créer leurs propres institutions nationales de recherche. Ils se sont rendus compte que les fonds alloués à la recherche agricole pouvaient fortement contribuer au développement de l'agriculture et être économiquement plus rentables que d'autres investissements dans les régions rurales. C'est pourquoi, parmi toutes les activités de développement agricole et rural que finance la Banque, la recherche et la vulgarisation sont parmi celles qui connaissent l'expansion la plus rapide, pendant l'exercice 80, elles ont absorbé environ 400 millions de dollars. soit à peu près 9% des prêts en faveur du développement agricole et rural (près de 3,460 millions de dollars). En plus, 11,7 millions de dollars ont été accordés au Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI) pour l'aider dans ses activités. L'assistance de la Banque en faveur de la recherche agricole prend généralement quatre formes: - projets d'agriculture et de développement_rural comportant des activités de recherche d'adaptation et de vulgarisation; - projets de recherche et de vulgarisation au niveau des pays ou des états - c'est la catégorie de loin la plus importante et celle qui connaît la croissance la plus rapide; - projets d'éducation avant des composantes agricoles; - dons au GCRAI. En approuvant ces projets - une trentaine, coûtant 721 millions de dollars et s'étalant sur les exercices 71-80 - les Administrateurs se sont efforcés de réaffirmer les objectifs principaux de la recherche, à savoir l'amélioration des cultures vivrières et la mise au point de technologies simples, d'un coût abordable pour les petits exploitants. Néanmoins, ils reconnaissent la nécessité toujours actuelle de recourir à des technologies mieux adaptées aux besoins des producteurs à faible revenu, notamment ceux qui vivent dans les régions agricoles marginales. A mesure que les besoins alimentaires augmenteront, un grand nombre de pays_en_développement seront obligés d'accroître leur production vivrière d'environ 3 à 4% par an et, pour atteindre cet objectif, la plupart d'entre eux devront investir davantage dans la recherche. Dans maints pays, il conviendrait d'accroître d'environ 10% les investissements de ce secteur, et des dépenses de recherche égales à environ 2% du produit_intérieur_brut agricole ne seraient pas excessives; or, la moyenne pour l'ensemble des pays_en_développement a été de 0,31% en 1975. *{p. 73} En préparant les orientations pour l'avenir, qui sont exposées dans le document de politique sectorielle publié en juin 1981 sur la recherche agricole, les Administrateurs ont reconnu que la banque_mondiale devait jouer un rôle de premier plan, parmi les institutions_internationales, pour soutenir les activités de recherche de ses pays_membres. Ils ont approuvé des augmentations régulières du programme de prêt quinquennal de la Banque en faveur de la recherche et de la vulgarisation agricoles, le montant affecté passant d'environ 330 millions de dollars pendant l'exercice 79 à plus de 550 millions de dollars pendant l'exercice 84 (en dollars constants). Dans le domaine de la recherche, l'action de la Banque restera centrée sur les cultures vivrières, les groupes de population à faible revenu et les technologies bon marché. Les projets recevant l'aide de la Banque viseront à établir un juste équilibre entre le financement de la recherche et celui de la vulgarisation; ils encourageront la création de liens appropriés entre les effets nationaux et les activités locales et entre les travaux des instituts de recherche internationaux et ceux des organisations nationales. La recherche appliquée restera certes prioritaire, mais des concours seront aussi accordés à la recherche plus fondamentale dans certains cas, lorsque les avantages escomptés semblent justifier une longue période d'études et l'engagement de ressources substantielles. *{p. 74} Activités de la Banque. Institut de développement_économique. Depuis plus de vingt-cinq ans, l'Institut de développement_économique (IDE) offre une formation aux hauts_fonctionnaires des pays_en_développement membres de la Banque pour aider ces derniers à améliorer la gestion de leur économie et l'efficacité de leurs programmes d'investissement. Ces fonctionnaires proviennent pour la plupart de ministères des finances et de la planification, d'organismes spécialisés dans les divers secteurs du développement, de banques_centrales et d'institutions_financières de développement. Les cours et séminaires intensifs organisés par l'IDE ont l'avantage de pouvoir tirer parti de l'expérience pratique, de l'analyse des politiques_économiques, des études comparatives du développement et autres recherches empiriques de la Banque. L'IDE met au point des matériels de formation en anglais, en français et en espagnol. Les sujets traités vont de la planification macro-économique, de la fixation des prix et de la politique du développement à la conception, l'évaluation, l'exécution et l'étude des effets des projets d'investissement; la plupart des cours portant sur les projets sont maintenant organisés par secteur. Depuis le milieu des années 76, l'IDE a beaucoup étendu ses activités de formation dans les pays_en_développement, en collaboration avec certaines institutions régionales et nationales et son objectif est de leur permettre par la suite de continuer à dispenser et à développer par elles-mêmes ce type de formation. Tel est le principal axe d'expansion de l'Institut actuellement. L'exercice 81 était la troisième année au Programme quinquennal de l'IDE, qui couvre les exercices 79-83. Conformément aux objectifs de ce programme, qui est examiné chaque année par les Administrateurs, l'IDE a continué de faire une plus large place aux séminaires de courte durée, qui sont organisés, principalement à Washington, à l'intention de hauts_fonctionnaires, de spécialistes et de responsables de la formation. Pendant l'exercice écoulé, huit cours et neuf séminaires ont réuni à Washington plus de 400 participants. et plus de 1200 stagiaires ont assisté à 25 cours régionaux et à 18 cours et séminaires nationaux. Le programme dispensé au siège comprenait un nouveau cours sur la gestion des projets de développement_rural et un séminaire sur la conception des projets ruraux. A la suite de cette expérience, il est probable que des cours sur l'organisation et la gestion des projets ruraux feront partie intégrante du programme de l'IDE. Deux nouveaux séminaires - l'un sur le suivi et l'évaluation rétrospective de la gestion économique nationale, l'autre sur la conception et l'exécution de projets visant à répondre aux besoins essentiels de la population - ont donné à l'IDE l'occasion d'expliquer les politiques de la Banque et d'examiner certaines recherches auxquelles elle s'est récemment livrée. L'IDE a organisé le premier de trois séminaires sur les activités de préinvestissement à l'intention des représentants résidents du Programme des nations_unies pour le développement (PNUD) et de leurs adjoints, et a continué de collaborer avec l'Institut des nations_unies pour la formation et la recherche à l'organisation d'un séminaire bilingue (anglais/ français) sur le développement_économique, replacé notamment dans son contexte international, à l'intention des membres des délégations nationales aux nations_unies. L'IDE et l'Association des institutions de financement du développement de l'Asie et du Pacifique ont organisé à Washington un séminaire de formation pour les directeurs d'institutions de financement du développement. Un autre séminaire a également été organisé en espagnol sur les méthodes de formation, de même qu'un cours en espagnol sur les projets de développement_rural et deux cours en français portant respectivement sur la gestion de l'économie nationale et sur les programmes et projets d'éducation. Pendant l'exercice 81, l'IDE a commence a participer à la formation des fonctionnaires chinois dans le cadre d'un séminaire sur la planification des projets organisé à Washington à l'intention des hauts responsables, suivi d'un cours sur la planification générale des projets à Shanghai. En Afrique, l'IDE a patronné six cours et un séminaire régionaux, outre le cours sur les chemins de fer destiné aux pays d'Afrique francophone, conjointement avec le Centre international pour le développement de la gestion en Roumanie, et un séminaire sur la planification du développement_régional, organisé en France pour les pays francophones en collaboration avec l'Agence française de coopération et d'aménagement. L'IDE a poursuivi son programme de cours régionaux copatronné par le Centre des nations_unies pour les établissements humains (HABITAT), avec deux cours sur la conception et l'exécution des projets urbains, l'un en français, donné au Sénégal, l'autre en anglais, donné au Kenya. D'autre part, dans le cadre du programme sur le financement du développement déjà mis en place avec la Banque africaine de développement et l'Association des institutions africaines de financement du développement, deux cours, l'un en anglais, l'autre en français, ont été dispensés en Côte-d'Ivoire. Deux cours régionaux sur le secteur rural ont été donnés en français: l'un sur les projets de développement_rural au Sahel, copatronné par la Communauté économique de l'Afrique de l'Ouest et l'Institut du Sahel au Sénégal, l'autre sur la gestion des projets ruraux, copatronné par l'Institut panafricain pour le développement et la Banque africaine de développement, au Cameroun. A l'intention des responsables des transports du Kenya, FIDE a organisé un séminaire régional analogue à ceux qui ont déjà eu lieu en Asie. Au Nigeria, l'IDE et le Ministère des ressources en eau ont dirigé, pour les fonctionnaires, un séminaire sur les méthodes de planification des organismes chargés de l'alimentation en eau et de l'évacuation des déchets. Conjointement avec les divers Départements de la Banque avant compétence pour l'Afrique et le Secrétariat du Commonwealth, l'IDE a également organisé à Londres deux séminaires sur les politiques d'ajustement_structurel en Afrique. D'autres séminaires sur ce thème sont prévus pendant l'exercice 82 à l'intention des pays d'Afrique francophone à Yaoundé (Cameroun) et à Dakar (Sénégal). *{p. 75} En Égypte, l'IDE et l'Institut de la planification nationale ont poursuivi leur collaboration en organisant un séminaire de haut niveau et un cours sur l'analyse des projets agro-industriels, ainsi qu'un cours sur la conception et l'exécution des projets agricoles. Également en Égypte, le séminaire destiné aux hauts_fonctionnaires des transports et le cours sur les projets de transport ont été repris avec la collaboration de l'organisme de planification des transports relevant du Ministère des transports. En Asie, le premier d'une série de cours régionaux sur l'organisation et les aspects financiers des projets d'électricité a été donné en Thaïlande avec la coopération de la Société nationale d'électricité de ce pays. Le programme régional de formation des cadres des institutions de financement du développement, qui avait été demandé l'an dernier par l'Association des institutions de financement du développement de l'Asie et du Pacifique. s'est poursuivi avec quatre cours, dont deux en Inde, à l'Institut de développement de la gestion, et deux aux Philippines, l'un à la Société privée de développement des Philippines, l'autre à la Banque de développement des Philippines. Ce programme bénéficie du concours du PNUD, de l'Organisation des nations_unies pour le développement industriel et de la Fondation allemande pour le développement_international. Parmi les autres cours régionaux copatronnés par l'IDE fleurent un cours sur les projets de transports, organisé avec l'Institut d'études du développement du Bangladesh (BIDS); deux cours sur les projets industriels, avec le Centre de développement_international du Japon, auxquels étaient invités des participants de plusieurs pays d'Asie, du Moyen-orient et d'amérique_latine; enfin, un cours sur les projets de développement_rural, avec l'Université des Philippines à Los Bancs et le Centre régional d'Asie du Sud-est pour les hautes études et la recherche agricoles. Un nouveau séminaire sur la gestion des métropoles a été organisé avec la Banque asiatique de développement à l'intention de hauts_fonctionnaires des pays d'Asie. Les cours et séminaires nationaux comprenaient deux cours donnés au Bangladesh avec la collaboration de l'Institut d'études du développement de ce pays - l'un sur la population et la santé, l'autre sur la gestion des projets - et deux cours dispensés au Pakistan - gestion des projets et analyse des projets agricoles, ainsi qu'un séminaire sur l'analyse, le choix et l'exécution des investissements - en coopération avec la Division de la planification et d'autres services ministériels. L'IDE, le Gouvernement indien et le collège d'administration ont organisé ensemble un séminaire sur l'analyse de la politique du développement en ce qu'elle influe sur la décision d'investir. En amérique_latine et aux Caraïbes, l'IDE a poursuivi son programme régional en coopération avec le service de formation de l'Association des banques argentines (ADEBA) et le Centre de formation pour le développement_économique (CENDEC) du Brésil. Avec l'ADEBA, l'IDE a copatronné deux cours sur le financement du développement et les projets agro-industriels et, avec le CENDEC, deux cours sur la gestion de l'économie nationale et les projets de développement_rural. Un cinquième cours régional sur les programmes et les projets d'éducation, à l'intention de fonctionnaires d'amérique_latine et d'Espagne, a été organisé avec la collaboration du Ministère des finances espagnol. L'IDE et le Centre mexicain de formation et de développement ont copatronné deux cours nationaux au Mexique, l'un sur les projets de développement_rural, l'autre sur la gestion de la croissance urbaine, auquel participait également le Ministère des établissements humains et des travaux_publics. L'IDE a aidé à organiser à Barcelone (Espagne) la troisième réunion des représentants des centres de formation ibéro-américains. L'IDE a également contribué à l'élaboration de programmes, au recrutement de conférenciers et à l'acquisition de matériels de formation et, dans certains cas, a fourni, pendant une ou deux semaines, un appui pédagogique pour des cours régionaux et nationaux dirigés par d'autres institutions. Pendant l'exercice 81, l'IDE a répondu chaque mois à plus d"un millier de demandes de matériels de formation (études de cas, note de cours, etc:), soit cinq fois plus que l'an dernier; il a également distribué environ 41 000 brochures et publications. Un certain nombre de manuscrits issus des activités pédagogiques de l'IDE ont été achevés, un document a été publié, deux autres seront édités à l'extérieur. L'IDE publie de plus en plus de matériels d'enseignement en espagnol et en français pour accompagner l'expansion de son programme de cours dispensés dans ces deux langues. L'IDE a continué d'évaluer l'incidence de ses activités sur les programmes de formation des établissements avec lesquels il coopère. Pendant l'exercice 81, il a achevé l'évaluation du programme de coopération en Indonésie et entamé celle de deux programmes entrepris au Pakistan et en Argentine. *{p. 76} Assistance technique. "Depuis quelques années, l'assistance technique de la Banque est de plus en plus demandée, notamment pour le développement des compétences locales. Ce phénomène s'explique d'une part par l'expansion et la diversification du portefeuille de projets de la Banque, d'autre part par l'intensification de ses efforts en matière de renforcement des institutions, enfin par le caractère de plus en plus complexe des problèmes de développement auxquels s'intéresse la Banque dans ses opérations, En matière d'assistance technique, la Banque intervient de façon pragmatique et souple et ses interventions ont pris des formes très diverses en fonction des besoins particuliers des pays concernés". Ce passage est extrait d'un document préparé pour les Administrateurs sur le volume et la nature de l'assistance technique fournie par la Banque pendant les années 70. L'assistance technique fait depuis longtemps partie intégrante des opérations de la banque_mondiale et le volume de l'aide, la portée et la diversité des mécanismes utilisés par la Banque pour offrir cette assistance aux pays_membres ont continué de se développer au cours de l'exercice 81. L'assistance technique est toujours essentiellement financée dans le cadre de prêts consacrés à des secteurs déterminés et en tant qu'élément de prêts accordés à d'autres fins. Pendant le dernier exercice, ce type d'assistance technique, y compris les fonds fournis pour des services de supervision, d'exécution et d'ingénierie, s'est chiffré au total à 979 millions de dollars, contre 807 millions de dollars pendant l'exercice 80. Les prêts consacrés à l'assistance technique dans des secteurs déterminés ont atteint 5o millions de dollars pour l'énergie, 33 millions de millions de dollars pour l'électricité, 14 millions pour les transports, 17,7 millions de dollars pour l'alimentation en eau et l'assainissement et 14,7 millions de dollars pour l'industrie. Les éléments d'assistance technique les plus importants relevant de prêts ont été le montant de 30 millions de dollars inscrit dans le prêt et le crédit de 200 millions de dollars destinés à la Chine pour le développement des universités, les 40,1 millions de dollars du prêt de 359 millions de dollars accordé a la Colombie pour un projet hydroélectrique, la somme de 26,3 Millions de dollars inscrite dans le prêt de 60 millions de dollars accordé au Brésil pour la recherche agricole et le montant de 12,8 millions de dollars prévu dans le prêt de 85 millions de dollars octroyé au Bangladesh pour un projet d'exploitation du gaz. En outre, la Banque a accordé (exclusivement pour l'assistance technique) 13 prêts et crédits d'un montant total de 131 millions de dollars aux pays suivants: Bangladesh, Cameroun, Égypte, Guyane, Madagascar, Malawi, Nigeria, Ouganda, République Centrafricaine, Sénégal, Soudan, Tanzanie et Zaïre, alors que pendant l'exercice 80, quatre prêts et crédits, de 13 millions de dollars au total, avaient été accordés à ce titre. Dans le cycle du projet, la préparation est l'une des phases les plus importantes au cours de laquelle la Banque est amenée à fournir une assistance technique à ses emprunteurs. Grâce au Mécanisme de financement de la préparation des projets créé en 1975, la Banque peut avancer des fonds à ses emprunteurs éventuels, pour les aider à mener à bien la préparation des projets et à renforcer leurs institutions. Pendant l'exercice 81, les avances à ce titre ont atteint 25, 1 millions de dollars, contre 20,4 millions de dollars au cours de l'exercice 80. Pour répondre à la demande croissante de ce type d'assistance, la limite d'engagements du mécanisme a été portée à 87,5 millions de dollars en octobre 1980, soit un relèvement de 30 millions de dollars. La Banque a continué de servir d'agent d'exécution pour des projets financés par le Programme des nations_unies pour le développement (PNUD) et on comptait 138 projets en cours en fin d'exercice, contre 97 il y a un an. L'assistance technique fournie dans le cadre de ces projets dépasse 149 millions de dollars. Cinquante-huit nouveaux projets, représentant 41,7 millions de dollars d'engagements, ont été approuvés pendant l'exercice 81, contre 45 projets et 20 millions de dollars d'engagements pendant l'exercice précédent. Plusieurs nouveaux projets méritent d'être signalés: celui de 3,4 millions de dollars destiné à aider 60 pays participants à évaluer leurs besoins d'assistance dans le secteur de l'énergie, le premier projet de la Banque et du PNUD en République populaire de Chine - projet cadre pour la préparation de projets d'investissement - et un projet d'assistance technique en Bolivie, spécialement conçu pour aider le gouvernement de ce pays à exécuter un programme financé par un prêt de la Banque à l'ajustement_structurel. Vers la fin de l'exercice, la Banque a également signé avec le PNUD et le gouvernement pakistanais un document portant sur le projet d'études techniques du barrage de Kalabah. Ce projet, qui recevra 8 millions de dollars du PNUD, sera le plus grand projet exécute par la Banque pour le compte de cet organisme. De plus en plus, lorsque la Banque s'associe avec le PNUD, ses emprunteurs combinent les prêts et crédits qu'elle leur accorde avec les dons reçus du PNUD pour Financer l'assistance technique. A la fin de l'exercice, on comptait 16 arrangements de ce type dans lesquels la Banque servait d'agent d'exécution et 15 autres dans lesquels une autre organisation du système des nations_unies assumait cette fonction. Les efforts visant à associer les dons bilatéraux d'assistance technique aux prêts de la Banque se sont poursuivis. Un nouvel arrangement a été conclu avec la Norvège en vertu duquel le gouvernement de ce pays affectera 5 millions de couronnes (environ 1 million de dollars) par an au financement de l'assistance technique liée aux projets de la Banque. Le Japon a de nouveau proposé de fournir une aide similaire aux activités de préinvestissement aux emprunteurs potentiels de la Banque et a commencé à identifier avec elle les études qui pourraient être entreprises pendant le prochain exercice. *{p. 77} La demande d'assistance en matière de planification a continué d'augmenter. Les projets de planification ont des objectifs très divers qui vont de la réorganisation de l'économie nationale au renforcement des services de préparation des investissements au sein d'un ministère ou au niveau provincial. Cependant, il visent tous à aider le pays à former la main-d'_oeuvre qualifiée dont il a besoin pour améliorer l'efficacité des systèmes de préparation et d'exécution des plans de développement. Pendant l'exercice 81, la Banque a continué d'exécuter des projets de planification financés par le PNUD dans 13 pays, situés dans trois régions. Des projets ont été achevés aux Maldives, et au Zaïre, d'autres ont été entrepris aux Comores, à Djibouti, au Rwanda et en République arabe du Yémen. La Banque a également supervisé les volets d'assistance technique de plusieurs projets financés par l'IDA visant à améliorer les moyens de planification. A Djibouti et en Sierra Leone, la Banque a supervisé les activités de planification incluses dans des projets de FIDA et du PNUD. Des programmes de formation associés à l'assistance technique ont été conçus à l'intention d'environ 200 personnes, représentant 20 nationalités. Grâce à ces programmes les stagiaires ont amélioré leurs connaissances techniques et leur compétence en matière de gestion dans des établissements de pays développes et en développement. La Banque fournit également tout un éventail de services d'assistance technique en dehors de ses opérations habituelles; elle organise notamment des stages de formation de courte durée, détache des conseillers, assure des transferts de technologie, en informatique par exemple; elle participe aussi à des équipes d'évaluation et de suivi des projets, et donne des conseils d'ordre démographique, financier et économique pour la préparation des projets. L'assistance technique remboursable accordée aux exportateurs de pétrole à excédent de capitaux du Moyen-orient est décrite en détail à la page 60 du présent Rapport. Coopération avec d'autres organisations. Étant donné que les activités de la Banque couvrent la plupart des secteurs de l'assistance au développement, ses relations avec les autres organisations spécialisées dans le développement, y compris celles qui s'occupent en particulier de certains domaines ou de certaines régions, sont vastes et variées. Devant la nécessité croissante d'améliorer la coordination entre les organismes d'aide, ce type de relation n'a cessé de se développer, en volume et en fréquence. Une partie seulement de ce réseau étendu de contacts peut être évoquée ici. Tout comme la coopération entre les secteurs, la coopération avec d'autres organisations, qu'elles appartiennent ou non au système des nations_unies, a été particulièrement active dans le domaine de l'énergie pendant l'exercice 81, compte tenu de l'importance prise par ce secteur dans les propres programmes de la Banque. Le Programme des nations_unies pour le développement (PNUD), par exemple, finance des bilans énergétiques qui doivent être exécutés par la Banque dans 60 pays_en_développement, au cours d'une période de trois à quatre ans, pour un coût estimé à 3,4 millions de dollars. A cette fin, la Banque s'est entendue avec la Division des ressources_naturelles et de l'énergie du Département de la coopération technique pour le développement des nations_unies pour obtenir des consultants qui participeront à des missions dans sept pays. La Banque et les nations_unies sont également convenues d'échanger des renseignements sur les bilans énergétiques entrepris par chaque institution. Pareils échanges auront également lieu avec la Banque africaine de développement (BAD), permettant à cette dernière de participer éventuellement aux missions de la Banque chargées d'effectuer des bilans énergétiques en Afrique. La Banque a pris pari aux travaux préparatoires de la Conférence des nations_unies sur les sources d'énergie nouvelles et renouvelables et assistera en août 1981 à la Conférence qui aura lieu à Nairobi (Kenya). Elle sera également présente au Symposium des nations_unies sur la planification de l'énergie qui se tiendra en septembre 1981 à Stockholm (Suède). L'énergie a été l'un des principaux thèmes d'analyse et de discussions avec l'Organisation de coopération et de développement_économique (OCDE) et son Comité d'aide au développement. La Banque et le Fonds européen de développement (FED) ont également échangé des renseignements sur la politique et les investissements dans le secteur de l'énergie. La coopération entre la Banque et certaines autres organisations_internationales repose sur des accords officiels, tels les Programmes de coopération avec l'Organisation des nations_unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), l'Organisation des nations_unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco), l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Organisation des nations_unies pour le développement industriel (ONUDI). Ces Programmes de coopération aident les gouvernements à identifier et à préparer des projets, et à entreprendre des études sectorielles. La Banque finance 75% des coûts de ces programmes. Pendant l'exercice 81, sa contribution globale s'est élevée à 11,321,000 dollars. Le Programme de coopération qui lie la Banque et la FAO depuis 17 ans reste le plus vaste des quatre. Pendant l'exercice 81, il a donné lieu à 122 missions d'agriculture et de développement_rural dans 38 pays et aidé les pays à préparer plus d'un quart de tous les projets de ce secteur dont le financement a été approuvé par la Banque dans le courant de l'exercice. *{p. 78} Dans le cadre de leur Programme de coopération, lancé également il y a 17 ans, la Banque et l'Unesco ont envoyé des missions dans 10 pays pour analyser le secteur ou le sous-secteur de l'éducation et fourni une assistance à 12 emprunteurs pour la préparation de projets. Les deux organisations ont collaboré en outre à la dernière phase de la préparation de projets et envoyé à cette fin des missions dans quatre pays durant l'exercice. En dehors du Programme, la Banque a consulté l'Office des statistiques de l'Unesco, procédé à des échanges de vue avec sa Division des politiques scientifiques et technologiques et échangé des renseignements avec cette institution sur l'éducation en matière de population et les questions de communication. Le Programme de coopération avec l'OMS, qui a commencé en 1971, était axé pendant les premières années sur le travail sectoriel. Au milieu des années 70, sont venues s'y ajouter la préparation de projets et des études spécialisées de sous-secteurs - études de tarifs et programmes de perfectionnement de la main-d'_oeuvre. Au cours de ces dernières années, ce programme de coopération a aidé les gouvernements en préparant des évaluations succintes et des synthèses sectorielles dans le contexte de la Décennie internationale de l'eau potable et de l'assainissement. Jusqu'à présent, 105 évaluations succintes, 116 synthèses et 57 rapports sectoriels ont été préparés. En tant que membre du Comité directeur de la Décennie, la Banque participe à la conception générale, à la promotion et à la coordination des activités de la Décennie et se charge de tâches spéciales, telles que l'élaboration de directives pour la préparation des projets qui sont destinées aux gouvernements et aux organismes multilatéraux et bilatéraux afin de remédier à la pénurie chronique de personnel spécialisé dans le secteur de l'alimentation en eau et de l'assainissement. Pour resserrer la coopération et renforcer les effets sur la santé des projets de développement intéressant l'alimentation en eau et l'assainissement, la Banque a organisé en octobre 1980 à Easton (Maryland), un séminaire sur les besoins essentiels au profit d'organismes actifs dans ce secteur. Ce séminaire, comme ceux qui sont prévus, vise à développé la coopération et les activités communes en cours avec le Fonds des nations_unies pour l'enfance (UNICEF) pour faire participer les organisations_non_gouvernementales qui sont mieux à même que la Banque d'agir au niveau élémentaire et qui ont davantage d'expérience dans l'organisation des collectivités, l'enseignement sanitaire, etc. Avec l'accord des gouvernements, ces organisations pourraient devenir les agents d'exécution de projets recevant l'assistance de la Banque. Toujours dans le cadre de la Décennie, et pour promouvoir des projets plus économiques, la Banque exécute actuellement un certain nombre de projets financés par le PNUD. Le premier, lancé en 1978, consiste à mettre au point des projets d'alimentation en eau et d'assainissement peu coûteux et faisant appel à des technologies appropriées qui sont ainsi à la portée des groupes à faibles revenus. Des activités, y compris l'extension des recherches appliquées que la Banque a déjà réalisées, sont en cours dans 14 pays. La valeur totale des projets s'élève à environ 100 millions de dollars; le financement des premiers projets par l'IDA et des organismes bilatéraux est actuellement en cours d'acceptation. Le Programme de coopération avec l'ONUDI a continué d'être axé sur les activités artisanales et sur les petites entreprises de transformation et de construction qui emploient une main-d'_oeuvre nombreuse. En outre, des études ont été lancées sur le petit matériel hydroélectrique et sur la politique industrielle des pays moins avancés. Le personnel du Programme de coopération avec l'ONUDI a également dirigé ou accompagné des missions liées à des études sectorielles et à la préparation de projets entrepris par la Banque dans divers pays. Il a également participé à des activités relevant du Programme de coopération en matière d'investissement de l'ONUDI et aux consultations qu'elle a organisées en ce qui concerne les industries des engrais et de la pétrochimie. La Banque et l'ONUDI réexamineront le Programme de coopération vers le fin de 1981 afin d'identifier les problèmes qui risquent de surgir et d'étudier les possibilités de coopération à l'avenir. La Banque est également liée par un accord avec le Fonds international de développement agricole (FIDA) en vertu duquel elle contribue à la préparation et à l'évaluation de projets de développement agricole et rural qui seront financés par le FIDA ou cofinancés. Pendant l'exercice 81, elle a participé à la préparation et à la supervision de 16 projets et cofinancé 11 projets avec le FIDA. Enfin, parmi tous les organismes avec lesquels la Banque a des relations officielles, il convient de mentionner le PNUD pour le compte duquel, comme on l'a déjà noté à propos de l'assistance technique, elle exécute des projets de préinvestissement. Les consultations non officielles entre la Banque et l'organisation_internationale_du_travail (OIT) se sont poursuivies dans le secteur de l'éducation, et notamment de la formation, dans le cadre de visites effectuées par le personnel des deux organisations et par celui du Centre international de perfectionnement professionnel et technique de Turin (Italie). En outre, la Banque a pris part aux réunions du Groupe de travail inter-secrétariat Fao-unesco-oit sur l'enseignement, la formation et les sciences agricoles. La Banque envisage avec l'OIT la possibilité de développer ou d'adapter les Modules de qualification pour l'emploi mis au point par cette dernière afin de les utiliser dans les composantes de projets ou des programmes de formation portant sur un secteur qu'elle finance. Les deux organisations ont décidé de collaborer à l'évaluation des données relatives à la répartition des revenus. Pour ce travail, elles utiliseront les mêmes définitions du revenu et du ménage et choisiront ce dernier comme l'unité de revenu de base. Elles veilleront à ce que les données ne soient pas réunies plusieurs fois pour le même pays et examineront périodiquement ensemble les résultats des études effectuées. En juillet 1981, la Banque avait achevé des études sur 15 pays. Les services de la Banque et de l'OIT ont collaboré à l'Étude sur la mesure des conditions_de_vie qui est inscrite dans le programme du Centre de recherche sur le développement de la Banque. *{p. 79} Dans les domaines de la population, de la santé et de la nutrition, la Banque a coopéré activement avec plusieurs organisations. Le Directeur de son Département de la population, de la santé et de la nutrition préside maintenant le Sous-comité de la nutrition du Comité administratif de coordination de l'ONU (CAC), auprès duquel sont représentés 12 organismes_internationaux et neuf organismes, bilatéraux. En tant qu'agent financier et co-organisatrice avec le PNUD et l'OMS du Programme spécial de recherche et de formation concernant les maladies tropicales, la Banque a continué d'apporter son concours à la recherche de nouvelles méthodes plus efficaces pour le traitement et l'élaboration de six grandes maladies tropicales. Pendant l'exercice 81, sa contribution au financement du Programme spécial s'élèvera à 2,48 millions de dollars. Avec l'OMS, elle a pris part à l'élaboration d'un programme de recherche et de développement permettant de lutter contre les maladies diarrhétiques par de meilleures méthodes de préparation, de diffusion et d'utilisation des traitements de réhydratation par voie buccale et par la prestation de services pour la salubrité de l'environnement et la santé. La Banque a également participé aux réunions du Groupe de ressources santé 2 000 créé sous les auspices de l'OMS, dont l'objectif est de contrôler la mobilisation des ressources ainsi que leur emploi à la lumière de l'expérience acquise en matière d'investissement. Un Comité des institutions_internationales d'aide au développement pour l'environnement, ayant comme Secrétariat le Programme des nations_unies pour l'environnement (PNUE), a été créé en 1981 pour appliquer la Déclaration concernant les politiques de l'environnement et les procédures relatives au développement_économique qui a été adoptée l'an dernier par la Banque et par d'autres organismes. Une plus grande harmonisation des politiques, programmes et résultats en matière d'environnement sera cherchée par un renforcement des liens avec les organismes bilatéraux d'aide au développement. Le Bureau de l'environnement de la Banque a également eu des consultations avec d'autres institutions sur le Programme des mers régionales du PNUE, la lutte contre la désertification et d'autres questions comme la gestion des forêts tropicales, et l'emploi et la réglementation des pesticides. Dans le domaine de la recherche, la Banque a continué de développer ses relations déjà très étroites avec d'autres institutions multilatérales et nationales. Elle collabore par exemple avec la FAO pour réévaluer les méthodes permettant d'estimer la prévalence des carences nutritionnelles. Avec l'Institut de recherche international sur la politique alimentaire, elle a commencé à examiner les dispositions financières relatives à la sécurité des approvisionnements. En outre, avec le Centre de recherches pour le développement_international d'Ottawa (Canada), la Banque participe à la mise en oeuvre et au financement d'un programme quinquennal d'évaluation des projets de logements urbains dans certains pays_en_développement, évaluation qui est conduite en collaboration avec des institutions locales. Les membres des services de la Banque affectés à la Conférence des nations_unies sur le commerce et le développement (CNUCED) ont participé à la rédaction des documents de base sur les principes et modalités de fonctionnement du Fonds commun pour les produits de base. Le personnel de la Banque a également collaboré avec la CNUCED en fournissant sur certains des pays les moins avancés des données économiques et sociales qui ont servi de base aux réunions d'études sur 30 pays préparant la Conférence des nations_unies sur les pays les moins avancés qui se tiendra en septembre 1981. Le personnel de la Banque a également participé activement aux délibérations du Comité de la planification du développement des nations_unies et du Groupe d'étude du CAC sur les objectifs à long_terme du développement. Les emprunteurs de la Banque s'adressent de plus en plus aux organismes des nations_unies pour obtenir leur aide dans la préparation de l'exécution des projets financés par la Banque. Au cours de l'exercice 81, 16 millions de dollars ont été versés au total à ces organismes dans le cadre des prêts de la Banque et des crédits de 1'IDA. Le financement de la Banque complète celui qui est offert aux gouvernements par le PNUD pour des projets confiés à d'autres organismes des nations_unies. Par exemple, pour deux projets d'aviation civile qui seront exécutés en amérique_latine par l'Organisation de l'aviation civile internationale, la Banque a déposé approximativement 2,3 millions de dollars au compte du PNUD. Dans le cadre des efforts déployés dans le passé pour resserrer les liens avec des organisations_non_gouvernementales (ONG) spécialisées dans l'aide au développement, un programme a été lancé en vue d'organiser et d'élargir la coopération avec ces organisations. Avec l'approbation des emprunteurs, cette coopération pourrait prendre la forme d'une participation contractuelle des ONG aux projets recevant l'assistance de la Banque - soit comme consultants, soit comme agents d'exécution de composantes de projets - d'échanges de renseignements aux différentes étapes du travail sectoriel et du cycle des projets et, le cas échéant, d'une coordination des projets Banque et ONG prévus ou en cours. Un séminaire a été organisé avec plusieurs ONG d'Europe, du Japon et des États-unis sur l'aide aux petites entreprises, les caisses d'épargne et le renforcement des institutions dans les pays_en_développement. Un comité de liaison Banque-ong a été créé afin de promouvoir une coopération plus active. *{p. 80} Coopération dans la recherche agricole. Parmi les efforts indispensables pour améliorer la productivité agricole et accroître la production alimentaire dans les pays_en_développement, figure l'élaboration de programmes fiables et à long_terme de recherche agricole. Les projets de développement agricole de la Banque prévoient de plus en plus le renforcement des moyens de recherche de l'emprunteur. Au niveau international, la Banque copatronne avec la FAO et le PNUD le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI), association non officielle composée de pays donateurs, de fondations privées, d'institutions_internationales et régionales de développement et de pays représentant les diverses régions du tiers_monde. Ce Groupe a pour objectif de soutenir la recherche pour mettre au point les technologies qui permettront aux pays_en_développement d'accroître leur production alimentaire. Ses trente-trois membres donateurs fourniront près de 140 millions de dollars de dons en 1981 pour aider 13 établissements internationaux de recherche agricole. Le Conseil des Gouverneurs ayant donné son autorisation en septembre 1980, la contribution de la Banque devrait se monter à environ 14,6 millions de dollars en 1981. Le réseau d'activités soutenu par le Groupe comprend neuf instituts internationaux de recherche qui sont tous situés dans des pays_en_développement et dotés de personnel et de matériel de haut niveau international. Ces instituts mènent des recherches sur toutes les grandes cultures vivrières, l'élevage et les systèmes d'exploitation agricole, et jouent également un rôle important de formation. Le Coupe appuie en outre les efforts qui sont faits dans le monde pour rassembler, conserver et utiliser les matériels génétiques, ainsi que la recherche sur le riz menée par une association de gouvernements d'Afrique de l'Ouest et la recherche sur la politique alimentaire; enfin, il apporte une assistance technique aux pays_en_développement pour la conception et la mise en place de système nationaux de recherche agricole. Aucune expansion du système n'est envisagée pour l'année à venir, mais le Groupe, conseillé par son Comité technique, reste prêt à soutenir toutes nouvelles recherches hautement prioritaires susceptibles de promouvoir ses objectifs. Depuis sa création en 1971, le GCRAI s'est développé rapidement et a pris une place importante au sein de la communauté internationale du développement. Dans l'immédiat, son rythme d'expansion sera vraisemblablement modéré, mais les donateurs continuent de toute évidence d'accorder une haute priorité à la recherche qu'il soutient. Ils ont en effet accepté un plan financier indicatif qui laisse prévoir une croissance régulière mais réduite. Le Groupe a entrepris d'évaluer à fond toute la gamme de ses activités ainsi que ses orientations et ses principes d'action actuels afin de mieux cerner ses objectifs et de planifier son programme pour la prochaine décennie. L'organisation du GCRAI est unique à plusieurs égards. Il opère par consensus, sans aucun cadre juridique formel. La souplesse que lui donne ce système fait sa force et lui a permis de développer rapidement sa gamme actuelle d'activités. Malgré la modicité des ressources totales canalisées par son intermédiaire, comparées aux investissements actuellement consacrés à la recherche agricole dans tout le tiers_monde, les centres internationaux continueront sans doute de jouer un rôle essentiel dans le développement de la technologie agricole. Les donateurs savent qu'ils ne peuvent prendre qu'un engagement à long_terme et tiennent à s'assurer que les ressources fournies seront utilisées avec le maximum d'efficacité. Coopération pour la coordination de l'aide. A la demande des gouvernements donateurs et bénéficiaires, la Banque a continué de prendre l'initiative d'organiser divers mécanismes de coordination de l'aide pour une certain nombre de pays_en_développement recevant une assistance bilatérale et multilatérale. Au cours de l'exercice, onze groupes de coordination de l'aide se sont réunis officiellement sous l'égide de la Banque pour les pays suivants: Bangladesh, Birmanie, Caraïbes, Inde (deux fois), Maurice, Pakistan, Pérou, Philippines, Sri Lanka, Thaïlande et Zaïre. La Banque a aussi participé à une réunion du Groupe intergouvernemental pour l'Indonésie, patronnée par les Pays-bas, et au consortium pour la Turquie, présidé par l'OCDE. Les multiples projets que la Banque et l'IDA financent conjointement ou parallèlement avec d'autres organisations nationales et multilatérales témoignent de l'étroite coopération qui s'est établie entre les divers organismes d'aide au développement. Les nombreuses organisations nationales et multilatérales qui se sont associées avec la Banque pour financer des projets approuvés pendant l'exercice 81 sont mentionnées dans les résumés de projets pages 100 à 121. *{p. 81} Pour renforcer sa coopération avec les banques régionales de développement, la banque_mondiale a passé avec la Banque asiatique de développement (Basd) un accord pour cofinancer des projets dans trois îles du Pacifique Sud membres des deux institutions - Fidji, les Îles Salomon et le Samoa-occidental. Pour les projets qu'elles ont décidé de cofinancer dans ces pays, la Basd sera le chef_de_file et se chargera au nom de la Banque de l'évaluation des projets tout en étant responsable de l'exécution et la supervision de ceux-ci. Pendant l'exercice 81, cet accord de coopération s'est appliqué au Deuxième projet de développement agricole du Samoa-occidental et à un crédit à la Banque de développement des Îles Salomon, qui ont été cofinancés par les deux institutions. Aux Caraïbes, une technique similaire a pris la forme d'un prêt à la Banque de développement des Caraïbes, qui a rétrocédé les fonds à plusieurs petits États. Ce type d'arrangements non officiels illustre les efforts réalisés au cours de ces dernières années par la Banque pour trouver les moyens de mieux servir certains de ses petits emprunteurs et constitue une nouvelle étape vers une meilleure division du travail. Sur la base régionale, la Banque a continué de participer activement aux analyses de pays patronnées par la Commission exécutive permanente du conseil_économique_et_social interaméricain. Elle a également entretenu des relations_de_travail étroites avec les banques régionales de développement et avec la Commission des Communautés européennes, assurant ainsi la coordination des activités d'aide au développement. Recherche et études économiques. La banque_mondiale consacre chaque année environ 12 millions de dollars, soit 3% de son budget administratif, à la recherche économique et sociale. Depuis dix ans que ce programme de recherche existe officiellement, environ 110 projets de recherche ont été menés à bien et les projets en cours sont à peu près aussi nombreux. Pendant l'exercice 81, 30 projets nouveaux ont été mis en train. Le programme de recherche est adapté d'une part aux besoins propres de la Banque, en tant que bailleur de fonds et source de conseils pour les gouvernements, et d'autre part aux besoins de ses pays_membres. Ses principaux objectifs sont d'approfondir la connaissance du processus de développement, d'introduire de nouvelles techniques ou méthodologies dans les analyses de pays, de secteurs et de projets, de fournir les bases analytiques de la politique générale de la Banque, telle qu'elle est exprimée, par exemple, dans le Rapport sur le développement dans le monde, et de contribuer à renforcer les moyens de recherche des pays_membres en développement. Les projets de recherche en cours sont décrits dans le Programme de recherche publié chaque année par la banque_mondiale (World Bank Research Program: Abstracts of Current Studies). Lorsque les projets de recherche sont achevés, leurs résultats sont publiés, notamment dans des articles de journaux spécialisés, dans les livres édités sous les auspices de la Banque ou à l'extérieur, et dans les documents de travail des services de la Banque. Le Catalog of World Bank Publications donne des renseignements détaillés sur les documents publiés par la Banque ou pour son compte. La recherche est conduite par les services spécialisés de la Banque, habituellement en collaboration avec des chercheurs de l'extérieur. Mis à part ce type de projets, la Banque ne finance pas la recherche économique et sociale menée par d'autres institutions ou par des particuliers. *{p. 82} Pendant le dernier exercice, de nouveaux progrès ont été accomplis par la recherche pour donner suite aux trois recommandations du groupe consultatif externe qui a évalué le programme de recherche pendant l'exercice 79, à savoir le renforcement de la collaboration avec les établissements de recherche des pays_en_développement, le resserrement des liens avec les opérations de la Banque, et l'intensification des efforts faits pour diffuser et appliquer les résultats de la recherche. Comme on le verra dans les exemples présentés ci-après, ces trois objectifs se sont bien souvent renforcés mutuellement. Recherche en collaboration. Depuis de nombreuses années, la Banque finance des recherches menées en collaboration avec des chercheurs des pays_en_développement, mais l'importance relative de ce type d'activité a augmenté récemment. C'est ainsi que 60% des projets de recherche approuvés depuis le début de l'exercice 80 relèvent d'accords de collaboration, contre 46% seulement entre l'exercice 75 et l'exercice 79. Plusieurs des projets récemment approuvés ont été entrepris sur l'initiative d'institutions de pays_en_développement et sont essentiellement conçus et exécutés sous leur responsabilité, par exemple, des études sur l'emploi et les sources de revenu des ménages au Pérou, sur l'évolution des niveaux_de_vie de différents groupes socio-économiques en Colombie et sur le régime foncier en Indonésie. Des fonds spéciaux sont maintenant prévus au budget de recherche de la Banque afin d'encourager cette forme de collaboration. Liens avec les opérations. Les liens entre la recherche et les opérations de la Banque ont été renforcés, Il s'agit en partie d'un processus naturel qui permet, au fur et à mesure que le programme de recherche se développe, d'en appliquer les résultats aux opérations de la Banque. En outre, de plus gros efforts sont actuellement faits pour diffuser les résultats de la recherche auprès du personnel opérationnel et ce dernier participe de plus en plus à l'identification de nouvelles voies de recherche, à la définition du contenu des programmes et à la gestion des projets de recherche. Six groupes d'orientation de la recherche sectorielle sont actuellement chargés de définir les priorités, d'aider à la formulation de nouvelles propositions et d'évaluer les projets achevés. Les plus récents de ces groupes - qui mènent des recherches sur la population et les ressources_humaines et sur l'énergie - ont été créés en 1981. Une proportion croissante des projets de recherche sont maintenant entrepris par les bureaux régionaux. Certains portent sur des problèmes particuliers rencontrés dans les opérations; d'autres ont une portée plus générale et un caractère plus théorique. Les projets approuvés au cours du dernier exercice ont inclus des recherches sur les effets des projets de production laitière touchant les petits producteurs et ayant reçu le concours de la Banque sur les revenus, la production agricole, la consommation des ménages et la nutrition, et une étude de cas portant sur l'efficacité avec laquelle le système de vulgarisation agricole par la formation et les visites, actuellement appliqué par des pays_membres dans le monde entier, encourage l'innovation et accroît la productivité et les revenus. Parmi les nouvelles études lancées par les bureaux régionaux figurent un projet visant à évaluer les techniques traditionnelles et nouvelles de culture attelée et les facteurs qui encouragent ou entravent leur utilisation, ainsi qu'une étude effectuée au Brésil pour vérifier si le seuil de pauvreté, mesuré par le revenu des ménages, permet véritablement de distinguer les pauvres des autres couches de la population aux fins de la planification des projets urbains. Les méthodes et résultats issus des recherches antérieures sont maintenant appliqués de plus en plus aux projets et à l'analyse économique des pays réalisés par la Banque. Par exemple, les recherches effectuées par la Banque sur la tarification de l'électricité et les investissements dans ce secteur ont permis d'étayer l'analyse des projets et le travail sectoriel. Dans ce cas particulier, les services de la Banque ont évalué les pratiques de l'organisation, mis au point un certain nombre d'options fondées sur les principes de la tarification au coût marginal et effectué des études de cas pour prouver le bien-fondé des nouvelles méthodes. Grâce à ces recherches et à une diffusion active de leurs résultats, les services_publics des pays_en_développement appliquent désormais habituellement les principes de la tarification au coût marginal lorsqu'ils veulent réformer les tarifs de l'électricité. L'étude de la politique_commerciale et du système d'incitations, qui doit être entreprise dans le contexte du prêt à l'ajustement_structurel à la Turquie, est un bon exemple des applications actuelles de la recherche dans les pays. La recherche sur la structure et les conséquences de la protection commerciale dans les pays_en_développement, amorcée par la Banque vers la fin des années 60, a fortement contribué à libéraliser la politique_commerciale et industrielle de ces pays. Cette influence s'est faite sentir de différentes façons, que ce soit par le rôle consultatif joué par certains chercheurs dans les pays_membres en développement, les changements apportés au contenu et à la rigueur des analyses des incitations et politiques_commerciales ou les débats que celles-ci ont suscités dans des documents publics comme le Rapport sur le développement dans le monde. Dans certains cas, les résultats d'études entreprises dans le cadre de projets de recherche de la Banque ont influencé directement la politique_commerciale et les mesures d'incitation; dans d'autres, les bureaux régionaux de la Banque ont étudié eux-mêmes les systèmes d'incitations pour jeter les bases d'un dialogue avec les gouvernements. *{p. 83} Application et diffusion de la recherche. Le Comité de la recherche de la Banque prévoit maintenant une dotation séparée pour financer l'application des résultats de la recherche, c'est-à-dire celle qui ne se fait pas dans le contexte des opérations et n'est pas financée par les budgets opérationnels. Pendant l'exercice 81, le Comité de la recherche a approuvé plusieurs projets qui consistent à transférer à d'autres pays des techniques d'analyse mises au point lors de recherches antérieures et à perfectionner en même temps ces techniques. Ces projets donneront des renseignements utiles pour la planification de la politique_économique, tout en renforçant la capacité d'analyse du pays. Le premier de ces projets comprend la construction d'un modèle informatique quantifiable d'équilibre général de l'économie yougoslave qui sera utilisé par ceux qui réviseront le plan 1981-85 ainsi que par les services de la Banque dans le travail normal d'analyse qu'elle mène sur chaque pays. Les techniques permettant de construire de tels modèles sont déjà bien connues dans les ouvrages de recherche, mais elles n'ont guère été appliquées jusqu'à présent. La Banque, par son soutien, a contribué à leur élaboration. L'un des chercheurs participant au projet yougoslave est l'un des principaux auteurs d'un modèle analogue actuellement appliqué par la Banque à l'économie turque et transféré à l'Université technique du Moyen-orient à Ankara. Deux autres nouveaux projets d'application de la recherche - l'un à Chypre, l'autre en Égypte - font appel aux techniques des comptes sociaux et autres modèles similaires en tant qu'outils de planification économique. La plupart des articles qui ont été publiés sur l'application de ces techniques à l'analyse et à la planification de la politique_économique sont le fruit de recherches effectuées à la Banque ou sous ses auspices. La Banque s'efforce de diffuser au maximum les renseignements concernant son programme de recherche et ses résultats. Depuis deux ans, elle publie trois fois par an un bulletin - "World Bank Research News" - qui est distribué à tous les services opérationnels de la Banque et à plus de 5 000 lecteurs travaillant dans la fonction_publique, dans des instituts de recherche et d'autres organisations_internationales. Pendant l'exercice 81, la Banque a publié de nombreux documents de travail résumant les tout derniers résultats de la recherche menée dans divers domaines, ainsi qu'un rapport sur la portée du programme de recherche, son efficacité et les thèmes à analyser à l'avenir.