Bonjour. J'ai reçu par courriel une question à propos de l'indice de lisibilité de Gunning qui est fourni avec SATO. Comme la question est d'intérêt général, j'ai voulu y répondre sur ce forum. Pourquoi Sato utilise-t-il l'indice Gunning? Pourquoi pas Flesh ou Smog? Ces méthodes ne sont-elles pas toutes traduites de l'anglais? Notre correspondante a raison. Ces indices ont été développés pour l'anglais. Je ne suis pas spécialiste de cette question d'indices de lisibilité. Je ne me rappelle pas d'avoir pris connaissance de l'indice Smog. Mais, pour Gunning et Flesh, je crois qu'il s'agit de mesures qui réagissent surtout à la longueur des mots et à la longueur des phrases. Flesch, si ma mémoire est bonne, utilise le nombre de syllabes alors que Gunning utilise le pourcentage de mots 9 lettres et plus. Ces deux mesures sont en fait largement corrélées. Je crois ces auteurs se sont intéressés à la longueur des mots avec l'idée que le déchiffrement d'un mot long implique plus d'efforts. En anglais comme en français, les mots très fréquents sont en général courts. Les mots de spécialité, ou plus abstraits, sont souvent longs. Mais, dans le cas des langues comme le français, où la conjugaison verbale, par exemple, allonge sensiblement le mot, l'indice perd de sa pertinence. Pour des langues comme l'allemand, c'est encore plus vrai. On a implanté Gunning dans SATO à la demande d'un professeur de CÉGEP qui voulait s'en servir dans un cadre d'aide à l'écriture. Cela dit, quand on a développé SATO-CALIBRAGE, qui est un indice résultant de l'analyse de corpus validés fournis en lecture aux élèves québécois, l'indice Gunning n'a pas passé le test de la corrélation statistique. Aussi, même si l'indice SATO-CALIBRAGE a été développé pour un public d'âge scolaire, il peut s'avérer pertinent dans d'autres contextes. Par exemple, nous l'avons utilisé sur un article portant justement sur SATO-CALIBRAGE et publié dans la Revue québécoise de linguistique (vol 25, no.1, 1996). On y constate que la difficulté principale de l'article vient de l'utilisation d'un vocabulaire spécialisé qui, par ailleurs, est bein adapté au public cible de la revue. |